Commentaires & Critiques de livres et de films
[par le compositeur Mathius Shadow-Sky]

 

 

 

IL Y A UN TRÈS GRAND NOMBRE DE LIVRES PUBLIÉS AU XXIe SIÈCLE,
IL Y A UN TRÈS GRAND NOMBRE DE FILMS PUBLIÉS AU XXIe SIÈCLE,
IMPENSABLE AU XXe SIÈCLE,
TELLEMENT LEUR INTELLIGENCE EST ABSENTE.
OU : LEUR NIVEAU DE PROPAGANDE EST TELLEMENT ÉLEVÉ,
QU'ILS SONT INEXORABLEMENT TOXIQUES.
TOXIQUES POUR LES CROYANTS MAJEURS À TAIRE.
LA CRITIQUE INTÈGRE EXISTE POUR DÉTECTER CES SUPERCHERIES INTELLECTUELLES.

... et celles et ceux qui expliquent la musique et les arts (à vouloir plier les derniers artistes rebelles), qui veulent expliquer la musique dans le seul but d'abdiquer à la dictature de la facilité à se croire con-vaincu intelligent : ABONDENT, déborde. Personne des esprits ouverts n'a prévu une telle profonde décadence de l'humanité entière de cette intensité, personne, où les complices
se sont tus
dans
LE SILENCE
DE LA HONTE.

 

 

 

 

Other Harmony, beyond tonal and atonal, Tom Johnson, 2014, (auto) Editions 75, Paris.

Rares sont les livres de compositeur sur la théorie musicale. Pourtant, depuis l'épuisement, il y a + de 100 ans, de l'ancienne théorie, toujours active au XXIe siècle « à tourner en boucle », témoigne que le changement de paradigme ne s'opère pas encore dans le monde de la musique, bien qu'un grand nombre de propositions de constructions théoriques ont été proposées durant ce siècle : depuis 1907.

Tom Johnson construit son livre comme un livre d'exercices pour étudiants : à la fin de chaque chapitre, il y a des exercices pour se donner à savoir si le lecteur a bien compris ce que le chapitre a dit. Le ton est didactique pour être clair et accessible à tout étudiant en 1ère année de musique. La qualité d'impression imprimeur du livre n'a pas la forme des cahiers mal imprimés des éditeurs (avides) de la rue de Rome, en usage dans les conservatoires de musique. Son livre est écrit en anglais, alors que Tom habite Paris depuis 40 ans à la même adresse. C'est un livre à compte d'auteur. La défection des éditeurs de musique à partir des années 80 du XXe siècle fait que les artistes publient depuis leurs oeuvres eux-mêmes [pour celles et ceux rescapés]. La progression du livre est simple : après avoir cité les précurseurs à son exploration, Tom nous montre là où il en est à sonner des suites d'accords inusités donc inouïs. Et on s'en réjouit. La simplicité de la musique de Tom Johnson est à la hauteur de sa clarté : celles et ceux qui ne comprennent pas la sonnance doivent alors se poser des questions sur l'état de leur esprit et même envisager une cure de lecture.

Les différentes voies à la construction de la nouvelle théorie musicale occidentale qui ont été et sont explorées sont toujours d'abord à base scalaire *. Bien que l'autre voie avec les instruments électroniques et numériques s'attache à créer des synthèses : telles la FM ou la modélisation pour les dernières qui à un certain degré se confondent avec les théories scalaires : là où on distingue les différences non par la mesure quantique des intervalles mais par leurs sonorités.

[* La création d'instruments hybrides polytimbraux, tel que « la lampe archisonique » (1980-2007) qui à partir d'un ready-made (lampe articulée à 4 ressorts) est devenue un instrument de musique sophistiqué constitué de différents matériaux : nylon, métal, caoutchouc, bois, etc., et de différentes formes : cordes tendues (harmoniques) et pliées (inharmoniques), plaques, spirales, etc., et de différentes techniques de jeu instrumental - n'est pas retenu par la théorie générale. La raison ? Aucune systématisation (règles et lois) ne peut être appliquée à un tel instrument de musique. « La lampe archisonique » est un instrument qui est né trop tôt, pour des états d'esprit qui n'étaient pas encore prêts à l'entendre.]

La 1ère voie d'exploration est initiée par le compositeur Ivan Wyschnegradsky qui est l'un des 1ers à proposer une sortie du cycle octaviant. En 1924, il déduit 5 échelles nonoctaviantes de l'échelle de ton microintervallisée : après le 1/2 ton, il y a : le 1/3 de ton, le 1/4 de ton, le 1/5e de ton, ..., jusqu'au 1/12e de ton, limite audible pour Wyschnegradsky pour parler de « continuum sonore ». Mais comme pour l'infinitude de l'extérieure, il existe l'infinitude de l'intérieur. Juan Carillo puis Jean Étienne Marie vont jusqu'au 1/16e de ton [= 12,5 cents]. La recherche et l'adoption d'autres gammes pour la musique sont dans l'air du temps [depuis au moins 3000 ans elle ne s'est jamais arrêtée, le calcul des gammes fait partie des mathématiques, sachant que les archéologues ont découvert des tablettes scolaires phéniciennes avec l'opération racine, datées du XIe siècle avant notre ère]. À partir de la fin du XIXe siècle, des constructeurs proposaient à la vente des orgues avec différentes échelles. Harry Partch comprend que pour entendre l'inouï, il faut fabriquer soi-même de nouveaux instruments de musique qui pourront porter la nouvelle théorie musicale. Harry Partch curieusement ne dépasse pas le cycle octaviant. On le remarque, car nous savons que le nombre d'échelles nonoctaviantes est de loin supérieur au nombre d'échelles octaviantes : c'est un fait qui renverse la situation et qui fait de l'octaviation non plus l'élue mais une particularité de la généralité nonoctaviante (en coïncidences de phases scalaires).

La 2de voie explorée par les compositeurs est celle de la polymodalité. Nous savons que l'ancienne théorie majeure/mineure avec ses tonalités ne se dispose qu'à sonner 1+3 modes et 99 accords. Nous savons que pour toute échelle cyclique divisant un ambitus en 12 intervalles, il existe 3521 modes possibles de 5 à 11 notes. Nous savons que pour toute échelle cyclique divisant un ambitus en 12 intervalles, il existe 4016 accords possibles de 3 à 11 tons. Il y a donc une vaste part du champ dodécaphonique encore non exploré. La polymodalité à en occident commencé sa carrière audible avec Debussy [puis Bartock et Stravinsky] qui avec la sonorité particulière de l'échelle par ton (6 tons équidistants dans une 8ve) a marqué les esprits. Messiaen à la suite propose 7 modes issus de la dodécatonie octaviante, incluant « la gamme par ton » de Debussy montrant la limitation des transpositions des modes sur l'échelle décatonique octaviante. Tout cycle oblige à tourner en rond.

La 3e voie issue de la 2de voie d'exploration, celle des modes nonoctaviants = qui existent au-delà de l'octave, a été commencée par Nicolas Slonimsky, le chef d'orchestre, un autre St Perterbourgeois (comme Wyschnegradsky) mais ayant séjourné aux États-Unis. Sortir de l'octaviation donne des possibilités de modes et d'accords inouïs. Rien qu'en faisant des suites de : 2de mineure, 2de Majeure et 3ce mineure, certains modes construits ainsi ignorent l'octave. Et c'est vers cette voie que Tom Johnson dirige sa recherche. Avec mesure et précision (et symétrie) : recherche des accords inconnus dans la dodécatonie octaviante. **

[** Cette 3e voie a eu un développement prallèle avec les recherche d'André Riotte dans les années 70 du XXe siècle avec ses modes non-congruants et courbes à partir de la théorie des cribles de Iannis Xenakis. Lire Riotte & Forte]

Quand le théoricien est musicien, il sait de quoi il parle [contrairement aux théoriciens non-musiciens à qui il manque la finalité des calculs] : si la théorie ne fait pas sonner différentes musiques ou toute forme de musique qui ne se ressemble pas, elle est inutile. En 2600 ans d'histoire de notre théorie musicale occidentale indo-européenne, qui se partage jusqu'en Chine : au bout du pacifique, l'idée dominante a toujours été celle de la gamme élue. À l'image du règne politique. Qui génère sa suite hiérarchisée « à têtes courbées » [pour ne pas être coupées]. À découvrir et accepter les multiplicités de différences inconnues à sonner ensemble, le monde régressant depuis 100 ans autour de la musique savante reprendra un nouvel élan, celui de l'ouverture d'esprit pour entendre les beautés niées aujourd'hui.

 

Other Harmony, beyond tonal and atonal, 2014, est achetable directement à l'auteur : https://editions75.com/oh/order.html
Tom Johnson donne une présentation de son livre en 9 pages :
Other Harmony: Chords within Chords by Tom Johnson, 2015 à https://www.editions75.com/texts/Chords_within_chords.pdf

 

 

La Structure des révolutions scientifiques, Thomas Kuhn, 1962, 1970.
[traduction française 1983 de The Structure of Scientific Revolutions]

- Quand est-il 61 ans après : de ce que ce livre dévoile de manière sévère du monde des scientifiques ?

- Les scientifiques du monde en ont-ils pris note ? Ne serait-ce que pour comprendre pourquoi ce monde falsifie l'histoire et les manuels ? Comme le dénonce Thomas Kuhn. Beaucoup se sont fâchés. Thomas Kuhn expose un problème interne du milieu (scientifique). Les ouvrages de vulgarisation ne sont pas concernés ni ciblés par la critique de Thomas Kuhn. Les ouvrages de vulgarisation font un effort de communication (dans un autre jargon) que les ouvrages des spécialistes pour les spécialistes ne font pas (la routine de la langue certifiée, celle qui ne prend pas la distance nécessaire de sa vérification). Thomas Kuhn dénonce surtout la malformation ou la désinformation des étudiants, futurs scientifiques qui sont préparés à renforcer la routine de « la science normale » institutionnalisée. Au contraire de prendre la voie de la découverte pour la compréhension de l'inconnu. La trahison, selon Kuhn, de « la science normale » est de faire croire à l'étudiant qu'elle est extraordinaire. Ou le monde de « la science normale » a été corrompu par l'institution de la hiérarchie politique (pour fabriquer des armes pour détruire la vie). Thomas Kuhn n'est pas provocateur, il ne cherche qu'à savoir pour comprendre.

- De quoi Thomas Kuhn parle de si important dans son livre ?

- Il remet en question le monde des scientifiques en proposant une sociologie de ce monde, une analyse sociologique du monde scientifique. Une analyse interne du milieu. Définir le comportement entre : l'idéal scientifique et la réalité. Chose qui n'a jamais été ni questionnée ni discutée avant. Comme si ce monde était sacré et intouchable ou incriticable. Ou que les hommes et les femmes qui le composent sont des êtres tels des demi-dieux qui ne peuvent pas être critiqués. Le mot science n'est pas synonyme du mot autorité. Les scientifiques sont des êtres humains comme les autres (non-scientifiques) et leurs comportements ne se distinguent pas des autres. On peut alors comprendre le nombre impressionnant de détracteurs qui continuent à critiquer avec ferveur ce petit livre qui remet en question le comportement humain des scientifiques. Et, la raison même de l'activité scientifique en coordonnance avec la vérité de la réalité de la nature formalisée. Notons que Thomas Kuhn n'écrit le mot « vérité » que 2 fois dans son ouvrage, sachant à quel monument sacré il s'attaque - s'attaque-t-il ? non -. Il y place le scrupule d'un doute pourrait effondrer la raison de la science comme n'importe quelle illusion de taille. Thomas Kuhn s'arrête avant. Il n'écrit pas pour la polémique.

- Quelle est la structure des révolutions scientifiques ?

- Thomas Kuhn structure le monde des scientifiques par une séparation en 2 camps : « la science normale » contre « la science extraordinaire ou anormale ». Le monde « normal » de la science est un monde clos et routinier. Les adeptes de « la science normale » parlent la langue de son institution. Les individus qui provoquent les révolutions = qui changent la manière de penser le monde (qu'il nomme « paradigme », mot qu'il mit à la mode) de la communauté se trouvent en dehors de ce monde clos conventionné conventionnel des sciences instituées en institution (c'est-à-dire où l'autorité détient son rôle de domination * pour l'acceptabilité ou le rejet d'une théorie). Un paradigme est une théorie approuvée et utilisée par l'humanité (des sciences et comprise par les autres). Cette distance nécessaire donne à voir ce que les autres ignorent. La distinction qui délimite les activités des 2 camps avec « le camp des normaux » qui agissent la routine de la normalité à résoudre des énigmes à l'intérieur de l'ancien paradigme dans et par lequel ils vivent, contre l'autre, là-bas, l'esseulé, l'anormal (= le différent inacceptable) ...

- ... Qui prétend savoir mieux que nous,
- Qui nous pose des questions auxquelles on ne peut pas répondre (et dont on ne sait pas répondre, non plus) et qui nous embarrassent,
- Car lui, trouve des solutions à des problèmes irrésolvables qu'on a été obligé de mettre de côté. Voire de les oublier.
- Mais lui les résout !
- L'arrogance de la résolution des problèmes insolubles nous oblige et nous force à voir les choses autrement.
- Et nous, on ne veut pas voir les choses autrement. La colère monte ! La violence de l'autorité se renforce ! **

- C'est la différence qui distingue « les humains qui créent » et « les humains qui répètent ce qui a été créé ».

- La structure des révolutions normalisées n'est pas propre qu'au monde des sciences ?

- Thomas Kuhn parle des scientifiques, c'est le milieu qui lui est familier. Quand il considère les autres milieux, tel celui des arts, à dire qu'ils diffèrent du milieu scientifique : il se trompe. Les gens groupés par des activités différentes portent d'autres noms [dans les arts et la musique, il y a « le camp des classiques » et « le camp des avant-gardes ». En politique, il y a « le camp des conservateurs » et « le camp des progressistes ou gauchistes » avec aux extrêmes, les radicaux fascistes et communistes (les anarchistes n'ont pas de parti dans l'hémicycle). En économie, il y a « le camp des capitalistes » et de l'autre côté « le camp des écologistes » (qui en réalité défendent les mêmes valeurs propriétaires, mais avec des noms différents). En religion, il y a les (ultra)orthodoxes (dressés à attendre -> conforme à la croyance de la doctrine) et les progressistes (+ tolérants), etc.], mais leur comportements humains sont similaires.

- Résistance (par peur) + Tolérance (par ouverture d'esprit) = la structure conflictuelle des révolutions normalisées, révélée par Thomas Kuhn ?

- Pourquoi celles et ceux qui vivent à répéter redoutent tant celles et ceux qui vivent à créer ?

- Leur confort les empêche de changer leurs croyances et leurs habitudes.

- En quoi le changement est-il si douloureux ? En quoi la difficulté est-elle si douloureuse ?

- Le solide confort mental est renversé.

- Quand même, on se demande pourquoi : la différence entre paradigmes (le nouveau de l'ancien) génère une telle panique dans les états d'esprit vivant confortés ?

- Thomas Kuhn y répond au chapitre 11, en invoquant la « certitude » indétrônable des états d'esprit « normaux » source de la résistance à changer de paradigme. Est-ce suffisant ? Sachant que la source de la certitude ne repose que sur la peur (de savoir ne pas savoir) (la certitude ne repose pas sur l'évidence). Ce que démontre Kurt Gödel en 1931 dans sa théorie « Sur les propositions formellement indécidables... » est que tout système ne peut être démontré de l'intérieur du système. Ludwig Wittgenstein en 1951 confirme dans son dernier livre « De la certitude » qu'être dans le vrai, c'est « être avec les autres » (sic), le faux est toujours dans l'autre camp (sic), celui de l'étranger (sic) ennemi (sic). C'est une affirmation désespérée de Ludwig Wittgenstein, tellement l'évidence est incertaine et de surplus tellement liée à la croyance (du groupe).

- L'idéologie du Faux opposé au Juste ne sert que la volonté du désaccord et à identifier les ennemis à (com)battre (sic) dans le cas de l'apparition d'un nouveau paradigme. L'amas amalgamé de connaissances d'un groupe n'est pas celui de l'autre. Le savoir n'est pas homogène, même rassemblé par la même langue mathématique. La confirmation des connaissances publiées, obligatoirement scellées par la certitude (celle qui ne vérifie pas, pour ne pas vouloir savoir ne pas savoir) ne prouve rien de la véridicité de la publication. Cette certitude d'« être avec les autres » ne suffit pas à l'évolution ou au développement du savoir (au contraire, elle entretient la croyance). Cette attitude [de conservation des avantages du confort] confirme que tout ensemble de connaissances forme bien un mythe. [L'encyclopédie prend la place de la Bible qui résiste : bien que toutes 2 forment « la connaissance mythique » de notre civilisation].

- Thomas Kuhn répond mieux à la question à la fin du chapitre 12, en s'aidant de Darwin : la résistance du monde à changer de paradigme au XXe siècle s'explique parce que dans le nouveau paradigme, Dieu n'existe plus. La philosophie de Nietzsche le confirme à la même période, jusqu'aux derniers philosophes du XXe siècle ***. La suppression de l'Un unique reconsidère les différences existantes faisant toutes parties de la vie, sans hiérarchie de valeur (pour jouir de la violence de la répression des hommes armés parce que lâches).

- La pensée matricielle contextuelle remplace la pensée linéaire absolue. C'est ce savoir qui a donné à percevoir « la réalité plus proche de la réalité ». Savoir aidé en + des considérations de la relativité générale et de la mécanique quantique [désignation contradictoire due à l'histoire où la quantique s'oppose à la classique]. La croyance monothéiste impose sa croyance. Comme toute institution (de la croyance), elle ralentit la progression du savoir et la croissance de l'intelligence de l'espèce (en condamnant les savants révolutionnaires, jusqu'à bruler les philosophes).

- Dès le 1er chapitre, Thomas Kuhn parle de « la croyance scientifique » où « un minimum implicite de croyances », pour dire de conviction, est nécessaire à toute théorie scientifique. L'est-elle ? Ce qui transforme la conviction (= vaincu avec) en certitude est son usage banalisé (= inconscient). La routine du jargon fait que les individus s'appartenant au milieu fermé (par le jargon) s'entendent. Ils n'ont que peu besoin de s'expliquer pour démontrer la résolution d'une énigme. Ça, pose la question aussi de la discrimination des disciplines **** et sa conséquence : la spécialisation. Tout groupe s'identifie par sa croyance commune. Cette croyance commune présente la vérité sociale du groupe auquel il est difficile de s'extraire. Pourtant, l'extraction individuelle est indispensable pour donner au groupe de nouveaux paradigmes pour remplacer les anciens obsolètes.

- Et pourquoi désigner la science être « normale » pour désigner/distinguer les révolutions scientifiques être « anormales » ?

- Au lieu de la normalité qui suscite l'anormalité, c'est-à-dire le mépris du différent pour favoriser son expulsion du groupe, je préfère définir chaque groupe par l'ordinaire, le « milieu ordinaire » et l'autre extraordinaire, le « milieu extraordinaire », là où il n'y a personne. Vouloir vivre une vie ordinaire ou extraordinaire est un choix de jeunesse. Une fois le choix fait, il est difficile de sortir de son milieu. On peut comprendre les ordinaires à la vie confortablement fade qui jalousent les extraordinaires à la vie aventureuse et mouvementée (car redoutés, méprisés et rejetés des ordinaires) parce qu'ils doivent se débattre des difficultés inconfortables de la vie quotidienne ; que les ordinaires provoquent. L'ordinaire vit d'un confort qui une fois goûté lui est impossible de lâcher. C'est la vie domestiquée contre la vie libre. Voilà le coeur du concept structural comportemental qui a donné naissance à l'ouvrage de Thomas Kuhn. Le confort du mythe contre la terreur (infondée) de la réalité.

- De quoi a-t-on besoin ? Qu'est-ce qu'on veut savoir ? Et pour quoi ?

- La science, ou le monde des scientifiques, à chaque fois que j'y place ma conscience, j'ai la désagréable sensation de lire du jargon inutile, à savoir s'il sort de phantasmes (à symboliser ses désirs), dont on se demande si l'écrivain scientifique comprend lui-même ce qu'il écrit et pour quoi il écrit si ce n'est que pour poser une frontière entre son milieu et ceux des autres. Ou, les conventions sont tellement intégrées inconscientes dans les consciences des scientifiques qu'ils ne savent plus en sortir pour se rendre compte qu'ils génèrent le cadre hermétique de leur ésotérisme. Occulter pour que n'apparaisse pas leur ignorance ? Les alchimistes eux ne se mentaient pas, la mystique faisait partie intégrale de leur science. Quand Thomas Kuhn parle des croyances du monde de la science, il n'y a qu'un pas pour que cette institution se rattache à la religion. Veulent-ils vraiment savoir ? J'en doute.

- Pourquoi falsifier l'histoire et les manuels scientifiques ?

- Thomas Kuhn est très sévère quand il parle des manuels rédigés par « la science normale » des découvertes de personnalités réfléchissantes. Ainsi que la falsification banalisée de l'histoire des sciences. Le chapitre 11 est une dénonciation de cette pratique banalisée pour faire croire que la science accumule progressivement le savoir nécessaire à comprendre le monde, la vie et l'univers : tout, quoi. On peut comprendre la colère des détracteurs qui se sentent visés, jusque-là en sécurité de faire ce qui leur chante de l'histoire des sciences. Thomas Kuhn a rédigé une postface en 1969 pour réexpliquer qu'il ne dénonce personne qu'une manière d'agir qui nuit au savoir. Avant Kuhn, le monde de la science normale était intouchable. Depuis, il est remis en question. Mais il résiste. Le monde de la science est gouverné par « la science normale » instituée (= financée par l'État). Les révolutionnaires scientifiques, Copernic, Galilée (assigné à résidence par le Vatican), Lavoisier, Newton, Einstein Gödel, et tous les autres sont des exceptions inconstantes que la « science normale » dominante qui doit « certifier » pour pratiquer sa recherche (et donner des résultats dans l'ingénierie attendus par l'État qui finance l'affaire) pour légitimer sa pratique quotidienne payée par la communauté. L'institution s'occupe du prestige. C'est son pouvoir social = sa domination du savoir cru. Mais « Le principe de certification » efface les turbulences de la vérité : elle simplifie l'histoire pour donner à croire aux générations suivantes l'« écoulement de son progès logique » (sic). Et c'est le mot valise qui est retenu : « le progrès » (sic). Progrès est un mot militaire. Il y a progrès quand l'armée s'empare progressivement des camps ennemis, jusqu'à l'invasion totale du pays qui achève le progrès et institut le pillage. Comment le mot progrès est venu dans le monde civil pour désigner à faire croire « l'évolution inexorable de l'intelligence humaine » ? Parce qu'on fabrique des machines ?

- En quoi cette opposition ordinaire/extraordinaire est-elle une structure ?

- Le structuralisme est une tendance à considérer + les liens entre les éléments du système que la forme entière de l'oeuvre. *****

- Voire une forme ou un historique cyclique !

- Il n'existe pas, comme « la science normale » s'efforce à vouloir faire croire à ses novices, « une progression linéaire constante d'accumulation de savoir la vérité de la vie » dit Thomas Kuhn. Pourquoi vouloir se faire croire ça ? La réalité pratique du milieu scientifique est régie par le paradigme que le milieu a accepté. Chaque changement de paradigme, c'est-à-dire à chaque à chaque révolution, c'est-à-dire à chaque acceptation générale du nouveau concept théorique pour en faire un paradigme, qui donne à comprendre des phénomènes connus incompréhensibles, tels l'héliocentrisme de Copernic, puis l'espace-temps non euclidien de la relativité générale, demande une réadaptation des convictions et des certitudes fixées par l'habitude de la pratique scientifique normale, solidifiée par l'institution.

- Grosso modo, la structure khuniène du cycle est formée de 4 étapes : 1. Confusion : stade pré-paradigmatique, 2. Institution : paradigme institué qui permet la pratique de la « science normale », 3. Crise : le paradigme est devenu obsolète (= incapable de donner à résoudre les énigmes) => crise du milieu scientifique, 4. Révolution : arrivage d'un nouveau paradigme qui solutionne les énigmes irrésolvables, 5. da capo : |: 1 2 3 4 :|. Cette structure (structure, car forme de points liés immuable et répétitive) existe et se répète similaire en boucle dans le processus du savoir en société, car le comportement des scientifiques (= des humains) ne change pas, ça, sur des millénaires.

- Le comportement en société se divise en 2 tendances majeures notables des tensions entre les 2 camps : le courage et la lâcheté. La lâcheté cherche à dominer les autres, le courage donne à vivre libre. La lâcheté cherche la sécurité de l'habitude de la violence. Le courage cherche l'aventure. La lâcheté cherche une vie éternelle. Le courage sait que la vie d'un humain est courte (=> autant ne pas la gâcher).

...

Notes
* Si l'autorité s'impose au savoir, ça signifie que le porteur de l'autorité est ignorant. L'autorité sert à dissimuler l'ignorance. À savoir et au savoir, l'autorité est inutile. Puisque savoir se sait de lui-même. [Le savoir est bien tourmenté pour en arriver à réécrire l'évidence sur évidence].
** L'exemple du site archéologique de la vallée de l'Indus est parlant. Le site et la civilisation de l'Indus ont été découverts il y a 100 ans en 1924 par l'archéologue anglais Sir John Marshall. Les fouilles ont révélé que la civilisation de l'Indus vivait sans domination, ni politique, ni religieuse, ni militaire. Ce fait est pourtant nié avec violence autoritaire par (presque) toute la communauté scientifique internationale jusqu'aujourd'hui. Les Américains en tête.
*** Notons que Pierre Weil qui a effectué avec son équipe de recherche une analyse de contenu de rapports d'expériences transpersonnelles (mot utilisé par Carl G. Jung pour désigner l'expérience mystique transcendantale et d'extase) de 153 témoignages : dans le rêve, la pré-mort, la méditation, la drogue, la psychose et l'expérience fortuite, « le sentiment de la présence de dieu » est nul dans le rêve et de 2% dans la pré-mort. Ce qui donne à penser que la culture (mythique = la connaissance crue) domine dans la méditation, la prise de psychotropes et dans l'expérience fortuite, car « le sentiment de la présence de dieu » se manifeste dans 29 à 52% dans ces 3 cas. Anthologie de l'extase, Question de n°77, Albin Michel, 1989, page 23.
**** L'exemple de l'artiste, surtout musicien-compositeur, exige, pour achever une oeuvre originale, un savoir pratique, scientifique, social, philosophique, mystique, ingénieur, psychique, domestique, politique, etc. Exemple, la théorie musicale occidentale monoscalaire avec son harmonie (formation des accords) est fondée sur l'image de la hiérarchie politique élitiste du majeur majoritaire.
***** Après le mouvement sériel (monoscalaire) des compositeurs d'après-guerre (la 2de guerre mondiale), il n'était plus possible de considérer une musique uniquement faite par sa structure. La dynamique des liaisons changeantes/turbulentes est une réalité difficile à nier dans le champ vibratoire (audible et non-audible) de la musique dans lequel elle se délecte. Ou parle-ton des mêmes phénomènes avec des mots différents ? C'est possible. La nouvelle génération doit toujours avoir raison sur l'ancienne, sinon, elle ne serait pas légitime à prendre le relais à régner. L'est-elle ?

 

 

Pourquoi la musique ?, Francis Woolf, 2015.

Ce livre est tellement stupide (ou d'un niveau d'une rédaction de classe de 6e), à publier autant d'ignorances, qu'il s'ajoute aux preuves qui s'accumulent démontrant la dégénérescence de nos sociétés : notre médiocratie qui s'intensifie. Le relevé est publié à part, tellement ce type d'ouvrage (comme tant d'autres, tel celui titré : Savons-nous vraiment parler ? une compilation de lieux communs que l'auteur confond avec l'analyse) ne méritent que l'oubli immédiat.

 

 

The Power of The Dog, Jane Campion, 2021.

Ne pas se méfier des apparences ?

À chaud. Le film The Power of The Dog de Jane Campion dégage-t-il un état d'esprit pervers, voire malsain de la réalisatrice ? Est-ce une ode à la haine du mâle à l'apparence viril ? Mais la haine qui construit l'histoire du film envers ce mâle, en réalité, est piégé dans sa frustration : on se demande pourquoi et en quoi est-ce une raison de le haïr pour l'assassiner ? Quelle est la véritable raison de la haine de la virilité ? et son contraire : l'amour de la féminité dans un corps d'homme ? La perversité de l'adolescent efféminé qui simule une amitié, un rapprochement, une confiance avec le mâle viril mal-aimé (à l'intérieur fragile) ; pour quoi le trahir pour l'empoisonner ? À l'anthrax (maladie du charbon) : maladie bactériologique des glandes, staphylocoques que le jeune étudiant en médecine récupère avec la peau de la vache morte pour la donner en lanières au mâle mal-aimé afin qu'il puisse continuer et finir à tisser la corde qu'il lui destine. Liant une fausse amitié. Jusqu'à une sympathie homosexuelle provocante. Tout en l'infectant. La corde est le lien de la mise à mort. C'est un meurtre au 1er degré avec trahison avec préméditation. La perversité de l'adolescent réside dans la combinaison de son apparence efféminée qui cache le meurtrier (la force virile qui tue en lâche), le monstre qu'il est qui se plait à disséquer/mutiler le corps tué du lapin, qu'il a attrapé, sa confiance, par les caresses (sic). Il se sert de son apparence fragile pour piéger et tuer les hommes à l'apparence fort et viril (forcément vulgaires, sic) qu'il imagine blesser sa mère (ou que sa mère s'efforce de signaler une blessure -fausse- par les larmes). La blessure de l'homme mal-aimé à sa main représente l'entrée du poison : il trempe ses mains dans l'eau infectée par le cuir de la vache. Et, il y a +. Quel est le problème de la mère de l'adolescent ? Pourquoi s'abdique-t-elle dans la victimisation pour provoquer la violence et le meurtre du mâle viril mal-aimé par son fils au lieu d'avoir une approche de bienveillance (de générosité et d'amitié) envers lui ? Ou est-ce le fils qui utilise sa mère pour pouvoir assassiner sans que l'assassinat puisse être détecté ? C'est là que réside la franche malsainité du film. Jane Campion trompe le spectateur qui ne pense pas, à croire les mâles virils être nuisibles à la société. La vérité est à l'opposée, c'est le monstre mère/fils qui hait l'apparence virile du mâle et utilise cette haine pour justifier la réalisation du meurtre. Le frère qui au contraire se comporte en agneau mou gentil manipulable a, en fait, imposé une humiliation beaucoup + intense à son épouse-mère-veuve en lui demandant de jouer du piano devant le gouverneur, alors qu'elle ne sait pas jouer. C'est une perversion supplémentaire du film. Ou Jane Campion insiste sur la perversité de la contre-apparence. Le gentil est le salaud et le salaud est piégé dans la pitié à vivre humilié (sans solution d'en sortir... Pour quoi ?). La victime qui se complait dans l'humiliation qu'elle provoque est en réalité la meurtrière lâche qui utilise son fils pour faire ce qu'elle n'a pas le courage ni l'aveu de faire. Tuer par procuration pour assurer son orgueil de pouvoir. Le monstre du film n'est pas le mâle mal-aimé à l'apparence virile, mais bien la femelle mère-veuve-épouse qui utilise son fils efféminé pour tuer ; ça pour assouvir son pouvoir (dissimulé par l'apparence de l'innocence victime : « la pauvre est malade » sic). Où la mère et le fils ne forment qu'un seul monstre assassin. Qui sera le prochain mâle viril à tuer ? The Power of The Dog de Jane Campion respire la perversité profonde de ce que la spectatrice est prête à croire pour juger pour obtenir une mise à mort de l'objet de sa haine dans une société qui s'apprête à changer la figure de sa domination : remplacer le patriarcat par le matriarcat ? De quoi Jane Campion cherche-t-elle à se venger ? Ou, pourquoi favoriser la vie conduite par la haine qui révèle que tous les individus de cette société jouent de leur apparence pour jouir du pouvoir de nuire aux autres ? C'est bien ça la raison malsaine du film et la raison qui génère la dégénérescence de nos sociétés. Jane Campion magnifie le monstre et condamne l'homme humilié. Pour quoi réaliser un film sur la haine et l'humiliation suffisamment dissimulées par de belles images (la photo du film) pour empêcher de comprendre la perversité du principe fondateur des comportements conditionnés des personnages qui se piègent elles et eux-mêmes à refuser à vouloir trouver des solutions pour s'en guérir ? La médecine de The Power of The Dog est portée par la haine et le meurtre.

 

 

All you need to know about 3D audio, Nuno Fonseca, Leira 2020.

3D Audio
critique du milieu

Beaucoup de bêtises sont racontées sur le son spatial. Ce livre de 39 pages ne fait pas exception, voire il concentre clairement l'ignorance générale sur laquelle se base toute l'industrie audio spatiale (industrie qui a expulsé la musique dans les années 80 derrière le plan de l'image cinéma) qui produit des programmes propriétaires qui dénaturent l'audible pour en faire un objet exclusif de commerce pour des consommateurs assourdis : des croyants à la fidélité du dogme qui se base sur une connaissance faussée, car partielle. La connaissance de base, qui génère les outils de la spatialisation du son dans l'espace, est très limitée et suffisante pour fausser les opérations et les résultats. L'industrie du son dans l'espace améliore et amplifie la stupidité de ses détracteurs qui y travaillent et s'agitent dans ce monde illusoire, où ils servent d'objets de commerce d'un chantage qui les dépassent. Personne n'en prend conscience, « protégé » par déni « protégé » par la conviction de chacun croyant mieux savoir que les autres (voir les kyrielles de leçons sur youtube et les bêtises publiées sur wikipedia).

Croire savoir mieux que les autres
est ce qui cultive l'ignorance générale.

Mais il y a pire : le monde du cinéma et a fortiori de la musique est l'otage du commerce du péage du pillage. L'idéologie du pillage et de l'escroquerie du commerce domine le marché de l'audio et de l'audio spatial (3D Audio) est encore + flagrant où l'intention de vouloir tromper les utilisateurs, même consentants, ne peut en rien être favorable ni à la musique ni à l'intelligence ni à la sensibilité. On en vient à se demander : c'est quoi la musique ?

Ma critique est trop longue pour être publiée à cette page en 1 paragraphe : 14 pages. J'ai beaucoup de choses à dire. Mon expérience et ma passion pour la composition musicale spatiale avec la génération de différentes trajectoires audibles pour la musique dans l'espace commencent en 1979. Toutes mes musiques sont habitées par les mouvements des sons valdinguant dans l'espace, jouées par des instruments de musique « en temps réel » (sic). La danse spatiale de la musique instrumentale (sans sons enregistrés diffusés) je l'ai nommée : choréosonie. Rappelant que les gestes des musiciens sont une chorégraphie sonore que l'industrie multimédia méprise. La choréosonie est la raison d'entendre l'espace avec les instruments de musique en mouvements joués par des musiciens. Toutes les conceptions industrielles des sons dans l'espace, au contraire, figent des formats, qui n'en sont pas, et obligent à des contraintes qui ne servent rien et à rien et surtout pas à aiguiser notre perception, au contraire. L'escroquerie de l'affaire industrielle 3D Audio ne consiste qu'à fixer des positionnements d'enceintes, pour en faire des propriétés scellées en brevets, mais aussi produire des systèmes propriétaires de rendu (render) pour piller le résultat spatial audible de la musique qui ne leur appartient pas, mais dont ils s'emparent par la ruse du droit de diffusion obtenu par l'achat et l'usage de leur système. Ces entreprises se comportent comme des maladies d'un corps social déjà bien moribond.

 

CRITIQUE DU MILIEU : 3D.audio_inepties.emises.sur.le.son.spatial_Mathius.Shadow-Sky.pdf

LE LIVRE de Fonseca : 3D.audio_all.you.need.to.know.about.3d.audio_Nuno.Fonseca.+.notes.critiques.agacees.pdf

À lire dans ce site : « Pourquoi la musique spatiale vivante instrumentale n'existe pas dans l'espace public ? »

 

 

Homère *, l'Odyssée, VIIIe siècle avant notre ère

Beaucoup de bêtises sont racontées autour de l'Odyssée (étonnement notamment dans les encyclopédies), pourtant, le texte n'a rien d'obscur, à part quelques rares jeux de mots décontextualisés intraduisibles, son récit et sa division en 24 chants/chapitres sont clairs à comprendre. L'Iliade et L'Odyssée sont les 2 seules épopées antiques qui nous soient parvenues ! On se demande pourquoi ? L'Odyssée ? Non, ce n'est pas un récit de voyage ! Ni fantastique ! Ni initiatique ! (sic), ou alors, toute vie vécue est une initiation ! Pourquoi chaque lecteur veut tant percevoir ce qu'il projette de fantasmatique ou de mystique dans ce récit écrit comme un rapport de faits décrits et dialogués en vers ? sans sens caché. Le chant épique, des poètes épiques = les aèdes puis les rhapsodes, se destinait aux guerriers, pas aux intellectuels. L'Odyssée ne signifie pas : voyage ni aventures aventureuses d'un aventurier (qui est devenu le sens commun au XIXe siècle : « les voyages, la vie, les aventures d'une personne. » Littré). Mais l'Odyssée est le récit d'une vengeance (comme pour l'Iliade [prétexte au pillage de Troie, un gros bourg riche d'orfèvres]), celle d'Odysseus. Ulysse est la traduction latine du grec « Odusseus » qui provient du nom propre « Odusseia » pour désigner son histoire. Si Odusseus est le grec Oδυσσεύς pour la traduction latine en Ulysse (also: Ulixes [Oxford Dictionary]), alors Odusseia = l'Odyssée se traduit en « Ulyssion » : l'Ulyssion d'Ulysse. Si l'Odyssée est d'abord un récit de vengeance, c'est que la fomentation de la vengeance d'Ulysse prend 10 chants/chapitres sur les 23 de l'épopée. Les 4 1ers chants/chapitres racontent le trajet de son fils presqu'adulte (20 ans), à la recherche d'informations sur son père disparu, d'Ithaque à Sparte et retour. Les 6 suivants, Ulysse échoue chez Alkinoos à qui il raconte sa dérive. La catastrophe = le dénouement de l'intrigue (pas le désastre, « kata-» = vers le bas = pour le retour à la tonique fondatrice de paix) se trouve à la fin du chapitre 22 : Le massacre sanglant des prétendants (vraiment gore, sic, ça gicle de partout et colore tout pour ensuite être désinfecté au soufre avec des éponges ! sic). Les 2 derniers chants/chapitres, le final ? + un épilogue (après la parole du discours, logos = faculté de penser et de parler), une coda (queue) qui sert à éviter l'éternel recommencement qu'impose la vengeance sur plusieurs générations des fils et pères des prétendants massacrés par Ulysse. Athena (pas d'Athènes encore inexistante) est la déesse qui s'attache à Ulysse empêche qu'il soit tué. Comment une déesse des sciences et des arts s'attache à un guerrier qui va assouvir sa vengeance par un massacre ? Si les braves faisaient ça aujourd'hui, ils décimeraient les 2/3 de la population humaine mondiale ! Bon, c'est un récit chanté par les poètes pour divertir les maîtres guerriers de maison, convives dans les festins (sic). Ça doit être ça !

L'absence du héros (par être « retenu ailleurs pendant 20 ans ») est le prétexte pour réaliser la vengeance finale du récit : le massacre de tous les prétendants au trône (?) d'Ithaque qui ne gouverne pas l'ensemble des îles Céphaloniques dans la mer Ionnienne **. Ça, en forçant la veuve (valeur de marque) Pénélope à épouser l'élu pour sceller le pacte de la souveraineté acquise (par la force ? le siège abusif permanent des prétendants dans la demeure de l'absent dénote aussi une forme de vengeance). Mais quelle souveraineté mérite-t-elle de se gagner sur une île pas + étendue qu'une ville moyenne pour avoir tant de prétendants ? Ithaque est une île rocheuse de montagnes qui empêche l'emploi des chevaux et donc l'agriculture intensive. Quel est ce pouvoir politique qui attire et enivre tellement ces prétendants pour vouloir tant en être le détenteur ? N'est-ce qu'un prétexte pour chonter (= chanter + conter) la vengeance ? Tout le récit s'y consacre et s'y contracte pour y aboutir. Cyclopes, opium, sirènes, Circé et Calypso ne sont que des étapes de la dérive d'Ulysse pour retarder le moment ultime. Aussi, qui y a-t-il d'épique (d'héroïque) à massacrer par vengeance ? Le récit du massacre tant attendu qui fait tant patienter le lecteur/auditeur pendant 9 chants/chapitres devait à la fois être une technique de l'aède (du poète achéen du Péloponnèse) pour rendre le suspens insupportable jusqu'au massacre final, à réjouir sans retenue les auditeurs festoyant ? Ça doit être ça !

Le voyage fantastique tant favorisé depuis le XIXe siècle, ne tient qu'en quelques pages et, est un récit dans le récit, voire ne tient qu'en quelques lignes pour sa résidence chez Calypso (et non pas les 4 chants/chapitres suivants, après la quête de Télémaque) au chant/chapitre 4, elle lui construit son radeau pour qu'il puisse partir, oui ! Les 7 années de séjour d'Ulysse chez Calypso sont expliquées parce que Zeus ne demanda pas à Calypso de le laisser partir (sic). Les « récits fantastiques » tant rabâchés ne sont racontés qu'en quelques lignes dans les 6 chants/chapitres de 6 à 12, quand Ulysse séjourne en hôte chez Alkinoos [« noos » = capacité de penser, a donné « noospsphère » = le monde des idées à penser] le Phéacien qui en échange du récit d'Ulysse le couvre de cadeaux précieux et le ramène endormi pendant tout le trajet en une nuit (en bateau volant ?) [Oui, on se demande pourquoi ? ou cette traversée s'opposerait-elle à 10 ans d'errance ? ou on ne peut plus traîner, il faut finir vite le récit ?] chez lui à Ithaque. Toujours accompagné d'Athéna. Ça doit être ça !

Ce qui lie les 2 ouvrages Iliade et Odyssée est que dans les 2 récits il y a la même stratégie d'invasion. Le massacre des Troyens se réalise de la même manière que le massacre des prétendants (pour la place d'Ulysse) : l'intrusion par la ruse. Ulysse utilise dans son domaine 50 servantes, + les esclaves, pas 800 comme à Mycènes ! Est-ce un roi pour ça ? Pour une île si petite qu'Ithaque, un roi paraît déplacé ! ou irréel. Bon, des 50, Ulysse en fait pendre 12 en ligne pas lui-même, mais par son fils de 20 ans, le bouvier et le porcher, bien alignées ; pour le spectacle ? Ça, après le massacre des prétendants, elles auraient eu le temps de s'échapper. Le massacre n'est pas évité, mais bien provoqué. Pour s'en réjouir ? Ça doit être ça !

Dans l'Odyssée, il n'y a pas de personnages méchants. C'est-à-dire des personnages frustrés qui sont agis par la peur qui intensifie la violence par la haine et l'horreur. La vengeance n'est pas haineuse, plutôt protocolaire, voire la raison nécessaire du récit (sic), sans trop d'amertume ni de colère que pour amplifier le courage. Circé l'aide, lui rendant ses hommes (retransformés de porcs en humains) et le prévient des pièges de la mer et comment ne pas se faire prendre ; sympa ! Aussi Calypso, qui elle-même lui construit le radeau sur lequel il la quitte ! Ce qui donne au lecteur à soupçonner que s'était Calypso qui était sous l'emprise d'Ulysse, et pas le contraire.

Qui est en réalité Ulysse (= Odusseus) ou en quoi son personnage à la dérive provoquée par les dieux a sa raison d'être protégé par Athéna ? Pourquoi reçoit-il tant la faveur du privilège d'être secondé par la déesse Athéna, déesse des arts et du savoir ? Et pas d'un dieu guerrier ? Pour le massacre final. Le meurtre dans l'Antiquité n'est pas le délit le pire (comme dans les 10 commandements, dans la liste n'est que le 6e ou 7e interdit) dans un pays de guerriers qui s'enrichissent du pillage (telle l'attaque de Troie, bourg enrichi par ses orfèvres).

Rappelons que le texte que nous lisons est un texte réécrit sur papyrus au Xe siècle de notre ère et réécrit avant par Aristarque (-217 -145)***. Homère est en réalité un homérisme : l'auteur est plusieurs. Bien que daté du VIIIe siècle avant notre ère, le récit compile des affaires qui se seraient passées 3 siècles + tôt ! C'est comme vouloir écrire au XXe siècle une histoire qui a eu lieu au XVIIIe siècle. Comment pouvoir savoir ce qui s'est réellement passé, s'il n'y a pas transmission exacte de l'histoire ? C'est ce fait qui confirme que c'est bien une histoire inventée : avec des « références historiques » romancées. Il ne faut pas se leurrer : Tous les textes anciens sont des textes récents parce qu'ils sont toujours réécrits pour être lisibles. La réécriture incluant aussi la retraduction. Combien de traductions depuis 2700 ans ?

L'Odyssée n'est pas un récit d'aventures de voyage, mais le récit d'une vengeance sanglante où le voyage en dérive n'est que le prétexte de l'absence pour inciter les prétendants à vouloir prendre la place du maître (roi ?) Ulysse et réaliser le massacre final. Ça ne discute pas, ça tue ! Notons que le seul exemple de régime politique anarchiste, celui des cyclopes est méprisé par les auteurs de l'Odyssée ! Eh oui, car sans souveraineté, pas d'hostilité, ni de guerre, ni de massacre possible.

 

Notes
* Le nom même Homère s'attache à un sens qui l'exclus d'être un nom de famille, mais plutôt un pseudonyme d'artiste : le préfixe « homo » = homme avec le suffixe -ère = relatif à, celui qui, fait que « homère » signifie : celui qui est homme, ce qui est relatif à l'homme. Un nom ambitieux, comme la totalité : Pan.
** En mer Ionnienne, le groupe d'îles grecque avec Céphalonie (la + grande), Leucade, Ithaque et Zante. Un peu + éloignée Corfou près de l'Albanie.
*** Aristarque de Samothrace (~ -220 -143) [un aristarque est un jugement éclairé et sévère, sic]. Critique et grammairien grec, remarqué pour sa contribution aux études homériques. Aristarque se fixa à Alexandrie où il fut un élève d'Aristophane de Byzance et devint, en ~ 153, directeur de la Bibliothèque. Plus tard, il se retira à Chypre. Il fonda une école de philologues (qui recevront, après sa mort, le nom d'aristarchiens) et fleurit longtemps à Alexandrie et, plus tard, à Rome. Cicéron et Horace le considérèrent comme le critique des critiques. Ses œuvres se divisent en trois catégories : d'abord, deux éditions des textes d'Homère et des éditions d'Hésiode, de Pindare, d'Archiloque, d'Alcée, d'Anacréon ; environ huit cents commentaires portant sur ces poètes et sur Eschyle, Sophocle, Aristophane et Hérodote ; enfin, des remarques critiques portant sur des problèmes précis, en particulier sur Homère. Au cours du ~ Ier siècle, deux aristarchiens, Didyme et Aristonicos, entreprirent la révision des écrits d'Aristarque concernant Homère. (UE 2009).

 

 

Jean-Yves Bosseur, Musique et contestation
la création contemporaine dans les années 1960, Minerve 2019

Voici un livre rare ou le seul rappel dans cette langue de ce que la musique des compositeurs vivants avec les musiciens à réinjecter la liberté manquante dans la musique depuis si longtemps avait créé un ras de marée enthousiaste (en pleine guerre froide et pour ce pays après le massacre des Algériens) de musiques et d'expériences inouïes jusqu'aux contradictions inhérentes quand on veut accorder des opposés. Ce livre retrace le bout d'histoire de la musique que les politiques ont censurée durant 1/2 siècle qui en 2022 ne cesse toujours pas mais au contraire se renforce. La guerre politique contre les artistes authentiques (on est obligé de préciser) est crue gagnée. Et non, comme les guerres virales, c'est un fiasco politique d'annihilation. Les artistes sont bien vivants et continuent à créer. Personne aujourd'hui ne connaît ces musiques de la liberté ni les musiques libres d'aujourd'hui des compositeurs vivants véritablement créateurs. Ce n'est pas uniquement « de l'ordre politique », mais du fait de l'ignorance volontaire générale des esclaves complices et volontaires. La médiocratie résultante est le fait de la volonté des gouvernés. Les gouvernants ? ça les fait marrer. Même impliqués dans le piège social qu'ils entretiennent étant eux-mêmes prisonniers.

Il est clair par contre que l'enthousiasme des artistes des années 60 s'est perdu avec les offensives économiques des politiques successives qui n'arrêtent pas depuis les années 70 contre les artistes et les autres. La morosité régnante du milieu de la musique et des compositeurs et des musiciens depuis les années 70, empirée dans les années 80 ne s'est pas encore renversée en enthousiasme (bien que le détachement de la musique électronique pendant la décade 90 aurait pu inverser la tendance générale à cette morosité régnante). 2001 a marqué la volonté destructrice des politiques à se perpétuer. Dans les années 20 du XXIe siècle, les compositeurs et les musiciens qui cherchent et trouvent à créer leurs musiques authentiques sont toujours refoulés dans la clandestinité. + de 40 ans de concerts clandestins est un exploit jamais atteint !

Le livre de Jean-Yves Bosseur à partir du mémoire de Radosveta Bruzaud est un témoignage de cette période riche fondamentale et fondatrice en questionnements qui a ouvert une autre voie (où l'insoumission est complète) pour la création musicale. Le XIXe siècle impérial a supprimé l'improvisation dans la pratique musicale institutionnalisée, alors que courante jusqu'au XIXe siècle. Chopin et Liszt étaient d'abord des improvisateurs avant d'être des compositeurs.

Ce livre est bienvenu, car il nous rappelle l'existence de musiciens essentiellement talentueux oubliés et qui ont été la source et le tremplin de la génération suivante qui a développé et pensé des solutions aux problèmes qu'ils ont posés dans ces années d'euphorie. Notons que ces compositeurs (des années de dépressions) ne se donnent pas à se faire connaître. Maintenant, il faudrait écrire un livre sur cette génération de compositeurs ignorés qui viennent après avec des solutions ! Compositeurs inconnus qui résolvent tous les problèmes soulevés par cette génération enthousiasmée des années 60 du XXe siècle.

 

de
TOUT SEMBLAIT POSSIBLE !
à
RIEN N’EST PLUS POSSIBLE ?
ce que croit le politique par interdire

Aucune période ne présente pas une explosion de richesses de créations artistiques. Aucune. Toutes, en permanence donnent des oeuvres d'art. Le fait qu'elles soient imperceptibles ne signifie pas qu'elles n'existent pas. Toute période a son contexte avec ses moyens et ses impossibilités. La limitation de notre faculté de comprendre ralentit les développements des savoir-faire la musique (sans se persuader de faux crus vrais problèmes et entretenir sa croyance par des histoires faussées). Mais il y a des périodes de souveraineté politiques conduites par la morale d'expansion ou de rétraction, de tolérance ou d'intolérance, de confiance ou de crainte. La raison de l'existence de la politique repose sur la terreur, l'entretien permanent de la peur qui cultive des peuples craintifs pour que chacune chacun obéisse (sans le recul du doute). Les artistes créent des oeuvres indépendamment des régimes politiques. Même une dictature dure n'a pas le pouvoir total d'empêcher la création artistique. Et les régimes les + disciplinaires ne sont pas forcément les + censeurs. Mais un régime politique peut réduire la vie artistique à néant par la censure publique, son domaine. C'est ce que nous vivons depuis 42 ans.

La culture de la jeunesse indépendante et libre de gouverner sa vie est un souhait qui a été donné à germer dans les états d'esprit qui refusent vivre le statut d'esclave à vivre employé par une autre volonté que la sienne. La période suivante après 1968 de rétraction est provoquée par la terreur de l'excès de joie exprimé dans la précédente. Pour 10 ans de JOIE, on choisit 50 ans de SOUFFRANCE (et il ne semble pas que ça soit fini en 2022). Pourquoi vouloir vivre à souffrir au lieu de vouloir vivre à jouir ? La souffrance est la raison de la croyance. Sans souffrance, la croyance aux principes s'effondre. Une croyance effondrée terrorise le croyant d'une mort prématurée. Le croyant, entre souffrir et mourir choisit de souffrir. Les esclaves ployés dans leur emploi le sont par la souffrance volontaire. Le poids de la vie pénible donne la raison de leur courbure de leur abdication de leur soumission de leur humiliation. Que la joie empêche. La joie et la jouissance explosent : on ne se courbe plus. La joie empêche l'esclavage. Notons que la joie est confondue avec la jouissance sexuelle = l'orgasme, pour avoir posé l'interdit 2 millénaires de la sexualité libre. Le désir de souffrance commence par interdire l'amour. La libération sexuelle des années 60 du XXe siècle a été stoppée par le SIDA, le virus politique lâché par les Américains pour « supprimer les homosexuels » (sic). Le niveau de la bêtise du politique est affligeant pour se poursuivre dans COVID (avec le vide ?).

Je me demande pourquoi les compositeurs parisiens ont provoqué tant de luttes intestines pour désoler leur milieu ? Le milieu était indigeste. C'est l'une des raisons qui m'a fait quitter ma ville natale pour le soleil du sud. Pour y construire mon propre atelier de musique. Pour pouvoir créer de la musique et pas me disputer ou me faire mépriser par les autres. Ils se sont toujours posé les mauvaises questions. Car ces compositeurs étaient trop détachés des musiciens. Ou, les musiciens manquent cruellement, alors qu'ils elles sont si nombreux, pour jouer la musique des compositeurs vivants. Pour écrire, il faut soit avoir perdu la parole, soit n'avoir plus personne à qui parler. À 61 ans, depuis 42 ans, je n'ai personne à qui parler de composition de la musique. Mais les musiciens, des êtres humains aussi, sont assez proches de moi, quand ils le sont, pour que je puisse leur parler de la musique à faire sonner (sans me prendre la tête à l'écrire pour l'écrire, si c'est pas nécessaire).

Après la destruction de l'industrie du disque par les majors qui se sont entrebouffées et qui ont supprimé de leur catalogue toutes les musiques qui ne se vendaient pas massivement dans les années 80 qui en conséquence a mis en faillite un très grand nombre de studios d'enregistrement professionnels, les constructeurs d'équipements audio se sont retournés dans les années 90 vers les amateurs. Ce qui a fait chuter les prix de 2 zéros en moins. Une aubaine pour devenir autonome. Aujourd'hui, l'équipement numérique d'occasion a dégringolé au 1/20e de son prix neuf. Fragile, merdique, mais audible. Les musiciens continuent à créer de la musique sans l'industrie du disque.

La musique des années 60 qui a réinjecté la liberté dans la création musicale ne s'est pas tue à la fin des années 70 ou au début des années 80, elle est simplement censurée du monde subventionné de la musique tenu par les politiques qui après le 3e assaut viral (de la 3e guerre mondiale) a supprimé définitivement les subventions d'État pour les artistes. Nous en sommes là.

 

 

 

CINEMA & VIOLENCE ?
un faux couple consenti bien cru

Les films meurtriers de l'industrie du cinéma
où le nombre de morts assassinés cinématographiqués dépasse le nombre des êtres vivants terriens

 

Pourquoi il y en a tant et,
pourquoi les films meurtriers sont si populaires ?

 

Ce n'est pas « la banalisation de la violence à l'écran » :

Le faux assassinat qui à force d'être répété en permanence en abondance à l'image (la projection du rêve électrique de la raison d'agir) sous tant de formes différentes, mais principalement avec les armes à feu « bang bang, t'es mort » (sic), facile et irréel, le meurtre représente le symbole de la libération de la liberté. La liberté contrariée par la quotidienneté et la permanence de l'industrie de l'esclavage. Leur liberté dont les esclaves ont consenti sa vente. « Mieux vaut être libre en enfer qu'être prisonnier au paradis » est la devise que communiquent tous ces films d'assassinats. Le paradis ? = nos sociétés d'abondance conduites par la terreur de la souffrance pourtant volontaire, générale et niée.

C'est gros, grossier, dans le cinéma a tant vouloir tuer les autres. À ce que n'importe quel problème doit se résoudre inexorablement par le meurtre. Mais le meurtre par l'usage intense de la haine, est devenu le 1er interdit dans l'échelle des valeurs des interdits sociaux : le pire à ne pas faire (qu'il n'était pas avant, dans les 10 commandements par exemple).

Et, il y a aussi le spectacle. Le spectacle de l'exécution est le 1er spectacle couru par les spectateurs citoyens (= humains soumis à la machine État de l'administration de l'industrie de l'esclavage). Dans la rue, une mort violente attire, tel un réflexe, les curieux en masse avec la presse qui se bousculent : pour voir les cadavres (sic).

Non, la violence n'est pas banalisée par le spectacle de la mort violente irréelle du cinéma. La banalisation de la violence existe déjà, permanente, dans nos sociétés, en guerre perpétuelle, celle qui maintient et prospère l'industrie de l'esclavage, cultivée par la fonction de l'État. La violence est à l'origine de nos sociétés. La violence est banalisée par l'esclavage. L'esclave humilié qui obéit. Le quotidien du monde du travail. Sans violence, l'État n'existe pas. Sans violence, l'esclavage n'existe pas.

Le cinéma ne projette que le fantasme de la libération (des auteurs commandés par les producteurs), ce dans quoi le spectateur se projette, avec sa libération projetée dans la mort (fictive). La mort volontaire par le meurtre pour : une dose de (fausse) liberté. Au cinéma, le spectateur vient pour prendre sa dose, celle nécessaire à l'équilibre de sa frustration. Si le cinéma est si populaire, c'est uniquement pour « cette dose de liberté » fictive (que d'autres types de spectacles, tel l'opéra, ne donne pas). Sa liberté que l'esclave a vendue en échange de travailler = d'être employé à des tâches inutiles à nuire aux autres (= à vivre son rôle de soldat — d'humain marchandise soldée — par les nuisances qu'il produit par son travail) pour être « récompensé » (sic) par le salaire (la suffisance vitale insuffisante pour revenir travailler à vivre à crédit et endetté). L'hostilité permanente de nos sociétés, entre ses individus, par le travail rémunéré : c'est là que se trouve la banalisation de la violence : dans la hiérarchie humiliante glorifiante quotidienne.

« La part morale » des films d'assassinats, aussi où le meurtre n'est pas la raison du film, où il y a quand même ou toujours des morts assassinés, réside dans la lâcheté des scénarios : les exécutions sont irréelles * (mais les tortures le sont-elles ?), comme les enfants qui jouent la simulation d'être tué. Mais impossible autrement que par la projection du fantasme idéologisé. Les auteurs qui prétendent le contraire ne peuvent pas être sincères véritablement : vouloir toucher le réel avec du factice (une projection idéologisée d'un projet idéologique) est un paradoxe qui conforte les faux intellectuels. La morale, sa fonction, ne sert qu'à valoriser la lâcheté nécessaire à la soumission exigée par chantage (qui fait jaillir la terreur de l'esclave joué par l'autorité).

L'État est toujours montré vainqueur, l'impitoyable vaincoeur, car il représente la raison fondatrice de l'existence de nos sociétés violentes où ses citoyennes et citoyens vivent dans l'hostilité permanente se protégeant par le déni et l'hypocrisie (les alarmes génèrent la panique). L'État représente la raison de vivre de ses esclaves (dans sa guerre perpétuelle). Leur Dieu. Le meurtre ne détruit pas, ni la raison sociale, ni la raison de l'État, au contraire, chaque meurtre revalorise la domination de l'État : a raison de sa fonction de perpétuer la violence, pour maintenir son existence.

Morale, dont les esclaves croient fermement être leur « protection » (= se faire rassurer à croire vivre en sécurité, ça, dans le contexte institutionnel de la violence sociale et du danger de la domestication étatique auto-infligées). L'État représenté par les fonctionnaires-esclaves, « la Force de l'Ordre » (sic) et celles et ceux armés pour blesser et tuer : les policiers les militaires de la fonction publique qui travaillent comme tous les autres à nuire aux autres pour préserver la captivité générale des esclaves qu'ils sont eux et elles-mêmes où toutes et tous sont crus sauvés par la morale de leur État qui lave leurs meurtres, mais qui en réalité les maintient toutes et tous capturés.

On aime tous le cinéma !

CE QU'ON REFUSE DE VOIR
NE SE TROUVE PAS AU CINÉMA
L'ÉCRAN NE DONNE RIEN A VOIR
NI DE RIEN AVOIR QUE L'ILLUSION
DU PARADIS ARTIFICIEL D'ESCLAVE

Nous pouvons continuer à parler du cinéma,

de son industrie, car ce média (mieux ou autant que la télévision, mais différemment) est le média favori des régimes politiques totalitaires et de dictature, riches et avertis gérants et propriétaires de l'industrie de l'esclavage qui se prétendent démocratique. En + de la capacité d'évasion artificielle qu'offre le cinéma, comme une drogue, en écran large et immersion sonore du spectateur encerclé (sic), la dose d'évasion factice que les esclaves et leurs enfants (les adolescents sont les clients favoris et chéris du cinéma, tellement elles ont besoin de s'évader de leur vie merdique dans l'idylle) viennent rechercher en spectateurs passifs (le jeu vidéo a la même fonction, même tranche adolescente de surconsommation). Le cinéma est un véhicule idéologique idéal et parfait pour transmettre des idées faussées à croire et être crues. Vivre par procuration une autre vie que la sienne merdique est une volonté des spectateurs sans courage. La télévision a le même effet : une drogue pour oublier sa vie merdique que le téléspectateur n'est plus capable de gouverner. Les milliards de bénéfice du cinéma est la jauge prouvant l'adhésion de l'audimat = la mesure automatique de l'audience — pas de l'audio ! — de l'affluence des esclaves « à payer sa place et acheter le DVD » : l'acte du contrat de l'abdication des esclaves : acheter. L'achat prouve son adhésion à sa servitude voulue humiliante.

Le réalisme cru perçu de l'image, activé par la volonté de voir ce qui doit être cru avant de percevoir, étale la certitude de la conviction nécessaire recherchée : « c'est sûr, c'est pareil dans la vie » (sic). Non, c'est pas pareil ! Le cinéma transforme la vie merdique de l'esclave en idylle (l'idéalisme). Sorti de la salle obscure, il s'y croit encore (bien que l'effet diminue dans la durée, il y retournera toxicomane pour reprendre sa dose de facticité et encore et encore où l'arrêt n'est pas prévu dans le contrat de l'esclave).

Actrice et acteurs représentent les beautés divines de ses idoles (= l'idée idéale projetée de la divinité) dans laquelle pénètre le spectateur esclave : le laid, le moche, le lâche se cache à l'intérieur de l'idole belle digne et courageuse pour se faire croire être différent de ce qu'il elle est dans la réalité humiliante de sa servitude qu'il elle doit subir qui est partiellement effacé (ça reste planqué à l'intérieur en conflit) par les mécanismes de défense avec en 1er le déni. Comment la laideur de ton humiliation peut-elle être supportable ? Celle de ta vie vendue vécue par procuration. L'esclave vit à travers les autres qu'il elle idolâtre dans sa passivité d'être humain, anéanti en machine à servir, prête à obéir : son actrice/acteur préféré, héros président commandant directeur qu'ils elles ne seront jamais. Alors qu'il n'y a qu'un seul pas à faire.

Ce cinéma des esclaves en masse tenu par le commerce politique de la diffusion mondiale est le cinéma des producteurs. Les auteurs réalisateurs artistes se sont fait prendre leur cinéma à partir des années 70 du XXe siècle (en Europe, pareil pour la musique et tous les arts. La peinture meurt dans les années 80). Le cinéma américain fonctionne de l'investissement financier depuis l'ouverture des premiers studios hollywoodiens. Le cinéma d'auteur aux États-Unis est un cinéma à part confidentiel. Les personnes qui le regardent représente personne qui le regarde. Même si un acteur a voulu, par son festival, retourner la tendance, l'industrie de l'esclavage du cinéma persiste intacte sans artiste.

Le cinéma reste et demeure le commerce idéologique le + rentable qui se chiffre en milliards de dollars de bénéfices que les auteurs ne maîtrisent pas. Dans le cas contraire, les auteurs seraient des affairistes, ce qui n'est pas le cas. Reste, de rares exceptions, « indigestes pour la normalité » — du « grand public » abruti par sa confusion idéologique volontaire, sa dose nécessaire d'évasion, son besoin d'être rassuré que : la violence de son existence humiliée est la normalité, puisque les assassinats au cinéma sont la normalité crue du pire, de ce dans quoi le spectateur est projeté : « tuer l'autre — est obligé — pour se libérer » (sic) —. La peine de mort généralisée libérée, dont les Américains sont les spécialistes. Ces exceptions cinématographiques, indigestes pour les esclaves, sont-elles générées par le scrupule des fortunes européennes de (quand même) constater la dégénérescence de l'espèce humaine ? Pour financer un cinéma d'auteurs rescapés. Ça doit être ça : des fortunes qui culpabilisent du merdier humain qu'elles ont provoquées et continuent à cultiver. Oui, gouvernants et gouvernés vivent dans le même merdier.

Il n'y a aucune raison que le cinéma prenne la place de la réalité à vivre ou que regarder un film satisfasse sa dose de liberté factice nécessaire pour continuer à vivre sa vie merdique asservie et humiliée. Que le cinéma est pris une telle importance et puisse avoir cette fonction maternelle, celle de vouloir s'y faire plaindre pour se disposer en victime innocente et irresponsable de sa propre existence voulue nuisible, il faut obligatoirement que la vie sociale des individus qui s'en pénètrent et y pénètrent (toujours par procuration) atteigne un tel degré de misère d'esprit ou de médiocrité qu'aucun autre remède à sa vie merdique ne peut être efficace à soulager sa honte. Il lui faut sa dose. L'esclave toxico du paradis artificiel encerclé (= surround, sic). Le paradis artificiel de l'idéologie totalitaire par l'image cinéma. La dose individuelle qui cultive l'idiocratie générale pour tenir la dégénérescence de l'espèce à rejoindre le coma (= sommeil profond de la conscience) général volontaire parfait et assez peureux pour obéir contre sa nature humaine.

La puissance du cinéma à partir du XXe siècle
A remplacé la fonction de ce pour quoi la religion s'est faite complice de la politique de l'industrie de l'esclavage :
Son « service de propagande » de l'industrie de la croyance 5 millénaires. Et 2, avec les monotéismes.
Dont l'efficacité est venue à son terme
quand l'image mirage est venue à exister en dehors des états d'esprit capturés dans la croyance
qui projetaient eux-mêmes les preuves de leurs visions.
Le cinéma est un médium extérieur qui pénètre à l'intérieur de l'esprit capturé.

 

Note
* On peut citer de rares tentatives d'auteurs à vouloir dénoncer cet excès de fausseté meurtrière générale et massive du cinéma, tel Kieslowski avec son film : Tu ne tueras point, où il montre « l'assassinat en temps réel » : ça dure, ça dure... Et Michael Haneke avec Benny's video ou Funny Games ou il ne montre rien : ni du crime, ni de la nudité du mépris du cadavre ou du futur cadavre, ni aucune haine ni colère du meurtrier, au contraire poliment le meurtrier s'adresse au public pour lui faire comprendre sa complicité : Haneke apprécie de ne jamais rien expliquer pour ne pas rassurer, mais pour que son spectateur puisse se questionner dans le malaise de son insanité de voyeur-jouisseur venant chercher sa dose au cinéma. Citons aussi le film qui choqua le milieu du cinéma et de la politique : C'est arrivé près de chez vous, de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde qui montre la banalisation de l'insanité médiatique du « réality show » à la télévision, à filmer et suivre un meurtrier qui ne parle que technique, sans haine, ni explication de sa motivation à agir, que le fait naturel d'être obligé de tuer, pour rien.

 

 

 

2010 - 2022, juin
encore 1 faux, en +, traduit ici

Les esclaves et les penseurs du XXIe siècle se portent-ils bien ?

La désolation de la philosophie se poursuit intensément
Le XXIe siècle solidifie l'apogée des penseurs médiocres
[ce n'est pas le titre du livre que je ne nommerais pas, car c'est une toxicité que je ne peux pas propager]

Le XXIe siècle ouvre la porte et la laisse grande ouverte à tous les penseurs médiocres qui défendent le système politique de l'industrie de l'esclavage consenti à se raconter et publier massivement (avec la complicité des éditeurs) des pensées pour se rassurer que tout « ce qui m'arrive n'est pas ma faute » (sic). Les penseurs médiocres allemands autant que français et américains sont en surproduction de livres, de livres inutiles. C'est un ras de marée ! Inutiles pour se donner à comprendre ce dans quoi on s'est mis et on se met quotidiennement volontairement : la culture de l'embarras de la misère d'esprit. L'abondance de livres publiés en papier ne fait pas les êtres humains intelligents. Mais ça doit être une protection suffisante pour celles et ceux qui ne lisent pas.

Jeudi, j'en ai rencontré encore un, un penseur médiocre, universitaire, qui est publié et même traduit en français ! Il parle de l'État. Son livre date de 2010. Il est traduit en français en 2022. Pour parler de l'État, la communication de sa certitude écrite de le comprendre, il s'appuie sur les pensées de Kant, Hegel et Marx ! Des penseurs du XIXe siècle, défendu par l'État d'aujourd'hui, pour être encore enseignés dans les universités françaises, alors que les derniers philosophes Michel Foucault et Gilles Deleuze avec Guattari ont dépassé dans l'analyse et la pensée ces penseurs de la morale du patriotisme et du capital. Mais les valeurs que ces penseurs imposés majeurs qu'ils ne sont pas, défendant : « morale, patrie et capital » sont toujours en usage intensif au XXIe siècle et sont toujours exposés avec violence dans nos « systèmes sociaux institués de l'éducation nationale ».

La violence intellectuelle (quand le doute pointe) se manifeste par le dialogue à humilier son adversaire en utilisant des procédés dialectiques bien connus des politiciens. Un exemple : avec un public témoin trompé, répéter par un résumé au sens inversé, pour faire dire à son adversaire ce qu'il n'a pas dit. Confirmer le sens opposé de ce qu'il n'a pas dit.

Bien que les pensées de ces penseurs du XIXe siècle soient devenues obsolètes après la révélation de la (leur) supercherie que véhicule l'industrie de l'esclavage consenti par les esclaves (qui ne change pas depuis 5000 ans) révélée par certains philosophes et même des économistes et des archéologues des années 70 aux années 90 du XXe siècle. Au XXIe tous les penseurs honnêtes francs et directs (qui ne pensent pas par détour ni retournement du sens pour protéger les acquis politiques en état de désagrégation ou de désintégration — dans le cas contraire, ils ne déploieraient pas tant d'énergie —) ne sont plus publiés (ou par erreur), ni visibles du « grand public » (public d'esclaves perdu et en état d'incompréhension profonde = en état de névrose collective).

Ce surdéploiement d'énergie intellectuelle médiocre montre que la guerre culturelle déclarée en 1981 contre les artistes et les philosophes (les vrais noyés par des faux) se poursuit intensivement au XXIe siècle. Le résultat vainqueur des politiques des économies de domination est que tous les esclaves ne peuvent plus comprendre les enjeux dans lesquels ils se sont piégés et, à n'avoir plus aucun moyen ni outil pour s'échapper de leur merdier. Les nouveaux livres publiés n'aident en rien, au contraire, ils servent à renforcer leur perdition = leur ruine spirituelle et intellectuelle, celle des populations trompées qui se sont piégées elles-mêmes.

Il est clair qu'aucun employé n'a la force de supporter l'autocritique à se reconnaître esclave. Pourtant, c'est la seule issue pour leur évasion possible. Pour l'esclave, le vrai esclave est celui ou celle qui n'est pas payé. Un esclave pas payé, ça n'existe pas. L'esclave doit être entretenu pour travailler. Comme une machine. Comme une voiture. Le salaire sert à ce que l'esclave se répare/restaure lui- elle-même, le salaire sert à ce que l'esclave se prenne en charge lui elle-même (c'est Guy Debord qui a compris ça). Le salaire a libéré le propriétaire des charges de l'esclave.

Peureux, obéissants, consentants à la violence de leurs existences par sécurité (oui, c'est le paradoxe fondateur de la soumission), se rattachant à un petit confort, celui mesquin de garder tout pour soi aux dépens des autres, que leur condition classée, hiérarchisée, en fonction de fonctionnement à fonctionner, font d'eux les esclaves — les nantis dépendants du système aussi sont des esclaves — qui veulent être rassurés de fausses vérités qu'ils elles savent intuitivement fausses, car bien mal cachée au fond d'eux-mêmes. La fonction renforcée des intellectuels publiés au XXIe siècle est de confirmer les mensonges à croire et crus pour que le système continue son exploitation du travail des êtres humains domestiqués dans l'esclavage avec « moralité (= croyance), patriotisme (= racisme), épargne (= le capital, celui exploité des esclaves) et sécurité (= violence) ».

 

 

Arkadi et Boris Strougatski, « Il est difficile d'être un dieu » (1964), « Stalker, pique-nique au bord du chemin » (1970)

Des Strougatski

Ce qui est appréciable (pour ne pas dire jouissif) dans leurs romans est qu'Arkadi et Boris donnent au lecteur à réfléchir. Ou l'histoire naît d'une question, telle une démonstration par l'absurde. Dans « Il est difficile d'être un dieu » (1964) le contexte d'une planète où vivent des êtres humains dans un moyen-âge certifié gouverné par la crétinerie où des « êtres humains évolués terriens » (sic) s'incrustent en observateurs tentant d'amener cette civilisation vers leur idéal qu'ils sont certain avoir accompli, est un contexte idéal pour une auto-critique des politiques de dictature et de répression. Sachant que les Russes ont expérimenté les despotismes les + cruels depuis 1917 (voire avant avec le tsarisme) qui pensait-on finissait en 1989 avec la perestroïka, mais libération qui fut rapidement repris en main par la violence du pouvoir (la police politique survivante et surpuissante pour imposer un chantage qui couche à genoux tout le monde) qui en a posé un en poste actuellement apparemment indétrônable. Les 1ers romans de science-fiction sur des régimes politiques totalitaires ont été inaugurés par le Russe Evgueni Zamiatine en 1920 avec son livre « Nous », publié 32 ans après. Dans « Stalker, pique-nique au bord du chemin » (1970) les frères Strougatski posent un contexte qui fait affront à l'amour-propre que cultive l'humanité au point de se raconter des histoires pour se donner une contenance pour pouvoir gouverner les autres, ses semblables appauvris et crétinisés : des extra-terrestres viennent pique-niquer sur Terre, laissant leurs déchets toxiques, sans même s'apercevoir qu'il existe une espèce se développant par son arrogance de se croire supérieur à tout. Vois là, quelques citations des Strougatski « entre guillemets » développées à la réflexion sur les raisons d'existence de l'espèce humaine.

Despotisme & ignorance contre arts & con-sciences

« L'humanité en général est un système trop stationnaire, rien ne lui fait rien. » L'évolution est une illusion qui satisfait la connaissance pour se convaincre de la croyance de la loi du mérite des + forts gagnants (sic) contre les + faibles perdants (à les exterminer ?). Mais qui quoi est fort et qui quoi est faible ? La force physique témoigne toujours d'une faiblesse d'esprit et vice versa. Toutes les tentatives d'extermination d'une grande partie de l'espèce n'ont provoqué que des croissances accélérées des populations exterminées. À la fin, les exterminateurs ont été exterminés. Bombes atomiques, virus artificiels, massacres à la machette, crémations industrielles, gazage, empoisonnement des eaux, etc., toutes les armes de destruction massives de l'espèce humaine envers l'espèce humaine sont un fiasco répété à perpétuité. Mais pour quoi agir encore et toujours des exterminations qui ne fonctionnent pas pour supprimer : « les indésirables » (sic) par les indésirables nuisant, « les supprimer tous » ? Encore avec la tentative de massacre indirecte récente ratée à lâcher un virus artificiel ou modifié de la grippe pour exterminer les vieux ? Nommé : « covid » (sic, pour covider ? = vider avec ? formé de corrona = COuronne, la forme du VIrus de la grippe et D pour... deb... ?) L'ignorance gouverne encore l'espèce humaine et particulièrement ceux qui s'emparent du pouvoir politique, ou par la force ou par la ruse, dont les stratégies d'invasion et de possession font oublier la raison même de sa soif de gouverner pour agir en imbécile. Ou l'ignorance est la condition à payer pour le gouvernement des autres. Avoir tout réduit à rien.

Si l'humanité dans sa globalité rejette avec insistance la volonté de savoir pour comprendre, voire la pourchasse avec cruauté à torturer et tuer ses rares représentants : les artistes des sciences sachant (pas les pseudo artistes et scientifiques au service de l'État qui alimentent une connaissance faussée pour s'autoglorifier à satisfaire l'amour-propre humain), c'est que ce savoir terrifie + que de vivre ignorant. L'ignorant est-il pardonnable : « il ne savait pas ! », le savant est-il coupable : « il savait, il l'a fait quand même ! ». Condamnée par la Justice tenue par la peur des despotismes. L'ignorance cultive la crétinerie qui elle protège de la culpabilité d'assumer son existence : vivre irresponsable est de loin beaucoup + facile que de prendre des décisions et de les appliquer (et d'en subir les conséquences, donc tout gouvernant exige des compensations contre sa tâche ingrate). L'expression tant entendue : « c'était mieux avant » confirme le refus du passage de l'enfant ignorant à l'adulte sachant. Résoudre les problèmes, active l'intelligence. Obéir à un ordre, n'active que la mécanique automatique de l'irresponsabilité : le confort. Obéir à un ordre, renforce l'idiotie. Le confort est une sensation attractive très puissante, c'est elle qui assouvit l'humanité et l'abdique dans l'esclavage. Et quoi fait apparaître ce confort dans l'existence de l'humanité ? C'est la passivité humaine congénitale « à se laisser faire », la docilité à n'opposer aucune résistance à sa propre perte. Tel un instinct général d'une vie humaine qui disparaît ne met jamais en péril l'humanité : « l'humanité en général est un système trop stationnaire, rien ne lui fait rien. » : « La froide cruauté de ceux qui tuaient et la tranquille soumission de ceux qu'on tuait, voilà ce qui était le plus effrayant ». La passivité gentille, la docilité polie des prisonniers par millions, envers les quelques bourreaux nazis, prisonniers qui savaient intuitivement qu'ils allaient à l'abattoir, n'opposaient aucune résistance, voire s'adressaient à leurs bourreaux avec une excessive politesse sans aucune hypocrisie que de la bienveillance. C'est en effet glaçant (pour un résistant). Se croire intelligent, est la manifestation primaire de la bêtise.

Vivre sans savoir ni comprendre n'est pas impossible à tout être humain.
Le besoin de savoir ne touche qu'une toute petite minorité de l'espèce.

Pourquoi la croyance de l'existence d'un dieu est-elle si facilement adoptée par les êtres humains ?

Bien que l'essence de cette croyance soit parfaitement incrédible, voire risible quand elle prend l'apparence humaine d'un patriarche (sic). « L’hypothèse d'un dieu donne la possibilité inégalable de comprendre absolument tout sans rien apprendre... » La croyance à la divinité divinisée, un être supérieurement intelligent = capable ce que l'être humain aspire sans le pouvoir (bien qu'au niveau destruction, il se surpasse), et donner « un schéma du monde extrêmement simpliste pour interpréter chaque évènement sur cette base, n'exige aucun savoir ; que quelques formules apprises par coeur » une facilité sur laquelle n'importe qui se jette avec avidité et l'évidence soulagée.

Xénologues = anthropocentrologues

« Les xénologues » sont des spécialistes étudiant l'étranger ou des serviteurs de l'ignorance ou des nourrisseurs de connaissances (sachant que la connaissance est un leurre du savoir), leurs arguments ne servent que l'amour-propre humain. « La xénologie est un mélange artificiel de science de fiction et de logique formelle. À la base de sa méthode se trouve le procédé vicieux de plaquer la psychologie humaine à tout ce qui n'est pas humain » ou cultiver un anthropocentrisme qui alimente la croyance qui s'oppose au savoir ou l'action quotidienne d'empêcher le savoir de pointer sa lumière pour donner le règne à l'ignorance (dont les souverains sont ses sujets piégés, capturés et possédés).

Le principe de causalité disparu ?

« La violation du principe de causalité est une chose bien plus terrifiante que des troupeaux de fantômes... et autres monstres... » En effet, car le principe de causalité est le seul repère qu'offre la réalité, pour pouvoir agir notre volonté d'agir. Sans ça, on perd complètement le sens des conséquences et la motivation d'agir. L'intérêt d'agir est motivé par le résultat. Si le résultat est inconséquent, la cause de l'action disparaît. Ou, notre logique fondamentale prend un tel coup dans le nez que les renversements illogiques mettent en péril l'existence de la vie elle-même. Rien qu'à commencer par la raison de boire et de manger.

« Parce que nous [ignorants], nous ne comprenons rien à rien,
tandis qu'eux [les savants], au moins, ils comprennent à quel point ils ne comprennent rien. »

« L’acte le plus héroïque de l'humanité, c'est d'avoir survécu et d'avoir l'intention de continuer... »

« La réalité n'est jamais telle qu'on l'imagine. » La réalité ne correspond jamais à ce qu'on puisse imaginer, c'est la raison d'exister de la réalité. Bien que l'imagination fasse partie de la réalité et, que l'imagination soit muée par la liberté qui elle-même est déclenchée par la curiosité de vouloir savoir agir pour comprendre. Il y a là un beau noeud qui à se retourner sur lui-même provoque la motivation créatrice d'une oeuvre qui attend d'être réalisée. Si le réel devenait prédictible, ça mettrait en péril la motivation d'exister. L'existence qui se délecte des surprises de l'existence. Telle une boucle où le noeud de sa dimension demeure imperceptible et incompréhensible.

La gentillesse innée de l'espèce humaine ?

La politique repose toujours sur une dictature. + ou - assouplie, + ou - durcie. C'est le désir intense et passif des êtres humains qui la provoquent pour pouvoir s'y soumettre délicatement. Comme se lover dans un lit. Et cette soumission, cet abandon, tellement intolérable pour un artiste savant imaginant qui est le confort de vie souhaité par la masse humaine à vivre exemptée des charges de devoir penser pour résoudre ses problèmes qu'elle refuse d'assumer. La puissance de l'ignorance n'est dévastatrice que localement, car même dans la pire des existences, elle se survit. La peur est de loin + contagieuse que l'audace avec la distance à se désimpliquer (de l'affaire) qu'engendre le courage. Les sociétés humaines ne sont fondées que par la crainte. Les êtres humains ne vivent rassemblés uniquement parce qu'ils génèrent de la crainte. La crainte qui génère l'agressivité. C'est la peur de la crainte qui est le ciment social que chaque individu est prêt à supporter. En société, la crainte est amplifiée (par le nombre de craintifs rassemblé). C'est ce petit sacrifice à souffrir qui entretient l'hostilité fondatrice des sociétés humaines. La terreur politique concrétisée par la violence militaropolicière, celle qui oblige au confinement par des couvre-feux qui interdisent aux gens tout déplacement est un multiplicateur de dénonciateurs hypocrites assassins innocents. Tout sentiment de culpabilité est foudroyé par la maladie de la peur qui légitimise l'horreur et l'amplifie : « dans ces maisons tapies, naissent invisiblement des crapules, des dénonciateurs, des assassins ; des milliers d'hommes, malades de peur, jusqu'à la fin de leur vie, apprendraient sans pitié la peur à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants. »

Les arts et la musique guérisseures des sociétés humaines malades ?

« L'élévation du niveau intellectuel du peuple [des esclaves = êtres humains fatalistes], dans tous les domaines, depuis le progrès des sciences jusqu'à l'amour de la musique, est mortelle pour les égoïstes incultes et les fanatiques. »

« Sans arts et sans culture, un État n'est plus capable de pratiquer l'autocritique, il commence à encourager des tendances erronées, engendre à chaque seconde des hypocrites et des crapules. »

« Il est possible de persécuter longtemps les hommes de savoir, d'interdire les sciences, de détruire les arts [et aujourd'hui les remplacer par des faux], mais tôt ou tard, il faut se reprendre, et à son corps défendant laisser le chemin libre à tout ce que détestent tellement les despotes et les ignorants ».

« Ils [les despotes] peuvent freiner le mouvement [de la création artistique et savante], jamais l'arrêter ».

On ne peut pas empêcher un savant un artiste de penser et de communiquer sa pensée. Encore moins avec ceux qui ont été capturés emprisonnés torturés et tués. Tout artiste échappe au contrôle politique (toujours despotique + ou - assouplie, + ou - durcie), c'est pour cette raison que le politique craint, jusque dans la constitution de sa raison d'être, l'artiste. L'artiste et le politicien ont une mentalité totalement différente, des besoins totalement différents. Contrairement à ce qu'amène le pouvoir politique, les avantages matériels conduits par la cupidité, la mesquinerie, l'autosatisfaction béate, les besoins sexuels sadiques et pédophiles à satisfaire dans l'immédiat « ses besoins strictement physiologiques » assouvissant sa domination trompée ; à l'opposé, l'artiste sachant a besoin d'une atmosphère apaisée de savoirs mêlée de tensions créatrices. Les hommes du pouvoir politique, affadis par la vie sans imagination (car sans liberté qui donne l'imagination) facilitée par la violence de l'ordre « sont obligés de céder ». Chaque politicien livre sa perpétuelle bataille contre les arts des artistes authentiques qui est perdue d'avance. L'assaut ne prouve que la terreur de l'attaquant, car l'attaqué n'a rien à attaquer pour survivre le combat. Son oeuvre le fait d'elle-même.

 

 

Jacques Sojcher, La démarche poétique (1969-1976)

Ça fait bien longtemps que ce livre accompagne mon existence. Il suffit (presque) que je l'ouvre à n'importe quelle page que je lise une phrase et je me réjouis ! Qu'un auteur puisse offrir ça, oui, c'est assez rare, plutôt très rare. Il était temps que j'en parle ! Voire que j'extrapôle = que je vague à l’extérieur du pôle.

La vocation de l'art ?
(celui qui vocalise ?)

ou l'appel de l'art
(c'est l'art, la poésie, la philosophie, la musique qui m'appellent, c'est pas moi qui m'en empare à m'en activer)
ou on ne devient pas artiste par choix mais par urgence et nécessité humanitaire
le talent de l'artiste n'est que l'audace de l'expression de sa liberté qui développe son intelligence ; c'est remarquable, oui car ça brille parmi des êtres humains capturés par la peur et leur volonté de servitude à vivre leur humiliation niée en échange de la fadeur de la sécurité du bonheur (où sécurité signifie déploiement de la violence pour la guerre permanente et bonheur signifie un état de mort cérébrale en béatitude), tout ce à quoi l'éducation des enfants se consacre (= rendre sacré en faisant acte de soumission) à leur formation idéologique pour qu'adultes ils puissent travailler décérébrés (oui, c'est le titre)

Jacques Sojcher parle, de la même chose que nous, dans son livre : La Démarche Poétique (1969-1976) avec tous les autres artistes, ceux qui pensent et créent des oeuvres d'art originales que : de tout temps les artistes (pas esclaves ni semi-esclaves) résistent à la fadeur, à l'abdication, à la normalité, à l'uniforme, à l'insignifiance, au conditionnement, au mensonge, au déni, à la croyance, etc., il y en a tellement ! tout ce qui rassure (sic) les craintives qui emmènent les craintifs à se disposer dans des souverainetés masculines qu'ils disposent à leurs esclaves volontaires qui s'imposent et, avec le pouvoir de pouvoir nuire aux autres : « les re-belles » (sic) pour former des régimes politiques totalitaires créateurs exclusifs de la misère du monde humain. « Une domination politique (économico-religieuse) est totale ou ne l'est pas » (sic). C'est avec cette doctrine ou dans ce contexte doctrinal particulièrement hostile (de domestication volontaire) que les artistes travaillent, libres, à la création de leurs oeuvres d'art. La liberté dans le contexte d'une dictature est une impossibilité. C'est pourtant ce que tout artiste doit d'abord trouver : des poches d'air de liberté laissées à l'abandon par désintérêt pour disposer d'un endroit où créer.

Artistes ou Poètes : Qui est Qui ?

Dans les faits, ces êtres humains libres nommés : artiste : est : en réalité : un poète = celui qui fait des oeuvres uniques : des créations (s'il ne l'est pas, c'est qu'il n'est pas artiste, mais artisan, décorateur ou animateur : un divertisseur nourrisseur public qui sert l'autorité du gouvernement à réaliser sa diversion = pointer l'attention du public ailleurs, pas là où ça se passe, comme la fonction des médias). Le poète choisit son matériau de prédilection pour oeuvrer : mots (écrivain), sons (musicien), idées (philosophe), images fixes (peintre, photographe, dessinateur, etc.) ou animées (cinéaste), machines (technologue, bien que les machines gouvernent + les humains que les humains les gouvernent — déjà par le fait qu'elles exigent trop de ton temps uniquement pour qu'elles soient en état de fonctionner —), couleurs, terre, pierre (sculpteur), etc.

Dans l'effet de sa cause, l'artiste n'est que l'ingénieur-fabricant de l'artifice de son oeuvre. Le poète lui, ne crée pas l'oeuvre de la matière, c'est la matière qui vient se coller à sa création. Selon la puissance de la démarche artistique, elle applique une attraction intense de la matière à l'oeuvre en réalisation. Cette attraction nécessaire de la matière ne se réalise pas par la force, mais par la volonté marrante (≠ à s’ennuyer, bien que se marrer étymologiquement signifie : s’ennuyer ! c'est l'histoire en mer d'une attente interminable qui a envie de démarrer ou de s'amarrer ou, à force de s'ennuyer, ça fait marrer ! jusqu'à en avoir marre de trop se marrer !) de l'obstination de la persévérance, celle qui arrive au bout de la motivation donnée sans forcer : l'oeuvre qui se forme donne à pouvoir percevoir et comprendre ce qu'on se dissimule par peur insensée (pour la fermeture de ses sens qui se dispose par la morale des autres qu'on s'impose).

Pour ça, le poète-artiste vit sa vie à être un voyage permanent s'amarrant « au bout du possible de l'homme » (là où ça vibre) à repousser l'impossible, protégé dans nos sociétés par la croyance, l'assurance, la conviction, ferme (fermés de fermetures sécurisées, sic) des esprits craintifs en état de limitation volontaire, polluant l'espèce par s'imposer (la terre brûlée) aux autres à hurler-à-ne-rien-dire par la violence immobilisée (directe, insidieuse, frontale, verbale, dans le dos par derrière) créant l'hostilité générale permanente de nos sociétés où l'hypocrise jubile remplies d'êtres humains humiliés et abattus : l'emprise de l'empire, là où il ne se passe rien.

c'est pas fini... la suite plus tard

 

 

Edgar Morin, La méthode 4. Les idées (1991 depuis 1984)

Une avancée dans le savoir à vouloir comprendre ? Edgar Morin s'efforce avec sa méthode de nous le communiquer. Avec le tome 4 qui traite des idées, il clarifie la notion de paradigme (introduite -vraiment ?- par Platon et Aristote en contradiction où l'un clame l'effet de la déduction et l'autre l'effet de l'induction, et depuis vulgarisé abondamment par les anglophones). Dans la structuration hiérarchisée de la pensée occidentale de son monde du monde pensé, Edgar Morin révèle les noeuds imbriqués dans la boucle (du cercle vicieux), tel le pensant crée le pensé qui crée le pensant = la pensée fait penser le penseur qui pense la pensée qui sans cette boucle le fait inexistable = improbable à exister. Où on peut remplacer le mot pensée par idée ou système ou d'autres mots pour comprendre qu'il n'y a pas un « ordre supérieur qui gère le monde », mais que c'est le monde qui se gère lui-même. L'arrière-pensée ou la pensée (planquée) derrière insue (= celle qu'on ne sait pas), du paradigme apparaît essentielle à Morin pour penser la pensée. Ça, pour ne pas se faire penser. Il s'agit de se libérer de la domination des idées reçues générées par nos paradigmes millénaires qui nous pensent et nous font agir aux dépens de nous-mêmes bien que con-vaincu du contraire ou, nous font croire agir de nous-mêmes in-vaincu par la conviction. Michel Foucault nommait ce paradigme gouvernant « epistêmê » = science ? La progression du livre nous emmène au dernier chapitre, celui du dévoilement de l'inconnaissance de l'arrière-pensée (des pensées arriérées ?) générée par le paradigme. Le paradigme de Morin est celui posé par Kuhn en 1972 et développé par Maruyama de 1961 à 1980 qui pose le concept de « paysage mental » pour se figurer le monde tel qu'il n'est pas (ou sans la croyance, pas de soumission ni d'esclavage possible). Le geste de Morin est de faire un pas en arrière en avant partout pour élargir nos états d'esprit à se donner à pouvoir percevoir l'impercevable paradigme qui manipule nos existences, notre humanité aux dépens de notre conscience.

Cette réalité manipulatrice (des idées reçues pour former une vision commune d'un monde, peu importe lequel, ou si : un monde dominé) est apparue grâce à la révélation de Copernic (qui n'a pas fait exprès), reçue tel quel un choc par les autoritarismes souverains (qui n'est pas encore aujourd'hui vraiment digéré aussi par les humanistes ethnocentristes qui résistent jusqu'à ruiner nos sociétés pour ne pas lâcher l'idée reçue) : que la Terre n'est pas le centre du système monde (= que l'Homme n'est pas l'essence du monde qu'il provoque par la conviction de sa souveraineté. En fait, son ethnocentrisme provoque sa croyance qui provoque l'illusion de sa réalité, mais tant qu'il croit en souverain gouverner la nature et pouvoir la détruire, tout va bien !). Mais ce générateur imperceptible paradigmique des idées puis des actes injecte ses vices de possession bien plus profondément en nous, dans les limbes de l'invraisemblable inconscience (= avec l'antiscience ?) pour que rien ne puisse l'atteindre à ce qu'il soit d'abord considéré puis pensé. C'est l'idée du métasystème, nécessaire pour penser le système dans lequel on est pris et fondé sur une axiomatique arbitraire, introduite par Gödel avec son théorème d'incomplétude, axiomatique qui dépensée (= pensée dans l'autre sens) effondre le système qu'elle produit, car ce ne sont que ses relations fixées admises sans preuve -de nécessité et de réalité- qui tiennent le système. Les mathématiques n'existent que par l'axiomatique. Mais tout système occidental est le résultat du paradigme de simplification : l'Ordre. Et l'idée de la nécessité d'un métasystème (supérieur qui l'englobe) réalise le paradigme de la hiérarchie = de la souveraineté (symbolisée par la série cardinalisée des n-ombres entiers dénaturants, dont le monde de la musique entre autres se soumet encore aujourd'hui en produisant une gamme fausse par égalisation). Le noeud se referme et se resserre sur lui-même quand on cherche des causes extérieures alors qu'elles sont intérieures.

Avec ce livre d'Edgar Morin, ce qui compte sans compter est que certains maux des noeuds idéoillogiques (voulus inexistants ou ordonnés = simplifiés) sont révélés (le concept de noeud interrelationnel a été mis en évidence par R. D. Laing dans son livre Noeuds = Knots). Dans notre contexte vital de la terreur banalisée sociale et familiale ce, depuis l'abdication de l'humanité pour vivre chacun isolé du monde en travaillant à construire des murailles depuis 5000 ans, date de la naissance des 1ères cités-États d'Égypte et de Mésopotamie et naissance de notre mythologie occidentale indo-européenne écrite, base de notre croyance biblique et coranique, dont la valeur tripartite de notre mentalité indoeuropéenne a été révélée par Georges Dumézil et Émile Benveniste, à savoir : 1. souveraineté (pouvoir politique sur le corps et religieux sur l'esprit), 2. violence (force armée guerrière gardienne des stocks), 3. abondance (stockages et commerce de la famille ou esclavage) forment la valeur du « grand » (= qui les englobe tous) paradigme occidental qui gouverne tous nos états d'esprit (sauf les rebelles éveillés ?) à vivre à re-agir par l'obéissance programmée à tout commandement. Les murs et les écrans forment la matérialisation de ce paradigme qui génère celui de la séparation (en ordre ; du désordre expulsé) ou de la simplification binaire de l'ordre par la violence du pouvoir politique religieux : attraction/intégration (empeuplement) = annihilation (du soi) par la fusion dans l'1 dieu souverain pour sa vie totalement soumise et répulsion/expulsion des indésirables ou la création des ennemis pour identifier les insoumis pour les battre et les tuer : disjonction binaire qui se retrouve dans tous nos comportements, même les + banaux, et dans notre organisation sociale entière qui nous oblige à « sauter » en permanence entre notre intimité (naturelle) et le bureaucratique imposé (la mécanique de l'industrie du travail des esclaves employés). Nos maladies sont générées quand on « tombe » à « sauter ». Le rythme binaire 1 2 (aux pas) envahit la musique en Europe à partir du XIVe siècle ; pour accélérer la cadence de production ?

Pourtant, le paradigme de séparation générant l'isolement des êtres humains en société explose à l'entendement estomaqué, telle une ultime résistance du paradigme qui conduit les terrorisés avec un pouvoir à provoquer la fausse pandémie ou l'épidémie artificielle du covid en 2020. Le paradigme de la disjonction (générateur entre autres des schizophrénies) qui gouverne notre comportement occidental et qui se planétarise (par la convoitise) nous impose une seule vision du monde, unique, celle éduquée dans les institutions de l'apprentissage à coup de châtiments et de mensonges. La penser, met son penseur en danger. Gilles Deleuze nous l'avait dit et bien d'autres, interdits, censurés et haïs, avant lui.

Pour Morin, refuser ce changement de « vision du monde » (changé par la réalité de l'héliocentrisme du système solaire puis de la « mécanique quantique » qui est tout sauf mécanique et quantifiée), refus qui nous aspire, nous engouffre dans notre propre autodestruction (celle de l'humanité entière, à commencer par la destruction de notre raison d'exister à travers les arts, la musique et tant d'autres activités épanouissantes attaqués par notre médiocratie) ce changement nécessaire pour la survie de l'espèce dépend de l'ouverture de nos états d'esprit et inversement à considérer avec la tolérance (sans la peur) qu'il existe une complexité ou une réalité incompréhensible (plusieurs imbriquées) qui ne se règle pas à coup de simplifications qui ne règlent pas le problème, mais qui l'ignorent à entasser sur le problème tous nos mécanismes de défense et le 1er : le dénie. Ou simplement sans simplifier qu'il existe d'autres « visions du monde » à mettre en relation avec la nôtre tripartite pour se défaire de cette possession de nos esprits par les idées de souveraineté, de violence et d'abondance, inutiles à vivre ou nuisibles à vivre une vie épanouie.

Encore à l'âge de fer (des faux enfants adultes terrorisés de vivre), car par peur nous n'avons pas déposé les armes. La peur qui nous gouverne depuis 5000 ans, tout en accumulant des murs écrans pour nier jusqu'au bout de sa vie la réalité qui saute aux yeux : notre vie de disjonctions (de schizophrène) de mise en isolement, crue être la mise en protection de notre ego alarmé maître du monde qu'il n'est pas, ne nous épanouit pas, ne nous rend pas + intelligent, mais au contraire nous fait régresser jusqu'à même détruire notre propre contexte vital. Le livre de Morin lance le bel appel : éveillons-nous ! car tout dépend de nous à vouloir impulser en soi la volonté de comprendre ou pas (pour ne pas annihiler l'humanité). Mais c'est ce penchant prophétique des catastrophiques qui gêne dans cette chanson livresque et, qui provoque l'émergence des prêtres défenseurs des dogmes idéologiques que Morin dénonce : « Il ne faut pas être comme ces croyants qui trouvent ce qu'ils cherchent parce qu'ils ont projeté la réponse qu'ils attendaient » [mis en scène web ici à la naissance du site web du centrebombe en 1997]. S'en prendre au paradigme au lieu de s'en prendre à nous-mêmes, n'est-ce pas une manière détournée d'éviter de faire face à sa condition d'animal destructeur qui refuse en pratique de se et de résoudre le problème de l'existence autodestructrice de l'humanité ? Il y a dans l'effet de penser le paradigme, un effet hypocrite du noeud en retournement par l'innocente victime (lecteurs et auteurs) qui forme la boucle du noeud qui s'auto-alimente à prendre distance tout en faisant croire être impliqué. Mais qui veut vraiment (s'en) sortir de son isolement, de son étouffement, de l'illusion de son confort enfermé qui cultive la dégradation des états d'esprit ? L'humain se contente de son illusion depuis si longtemps.

 

Relire Le Meilleur des Mondes en 2021

Aldous Huxley, Le Meilleur des Mondes (Brave New World) 90 ans après en 2021
Evgueni Zamiatine, Nous, 101 ans après en 2021
George Orwell, 1984, 73 ans après en 2021

Evgueni, Aldous, George et la servitude volontaire

En 1946, Aldous nous prévient, dans sa nouvelle préface, des plans politiques futurs. Il est à peu près certain de la dérive politique inexorable vers le totalitarisme mondial. C'est la logique même de la fonction du politique : gérer les esclaves à l'obéissance absolue, sans qu'aucun ni aucune ne puisse prendre conscience de sa réalité, du réel de sa condition servile enveloppée (protégée) par son ignorance. Pourquoi, demanderont certains, la politique ne peut pas être l'instrument du bonheur ? Poser une telle question montre que celui ou celle qui la pose, d'abord ignore que cet état de félicité-plénitude est la conséquence de « l'absence de désir » qui provoque la banalisation de sa vie (c'est en fin de vie, à tout croire avoir que l'esclave à la retraite ressent sa vie avoir été un gâchis) ensuite le désir de vénérer un souverain, mais pour quelle raison ? Pour apprécier sa condition d'asservi innocent irresponsabilisé pour être plein et plaint (victimisé). « Ça ne me dérange pas de m'occuper des autres (sic) en échange d'un confort » (sic). Il est inutile de répondre, aucune réponse ne pourra lui montrer son déni, celui de sa réalité humiliée. Ne manquer de rien (quoi d'autre ?) alimente ce déni de la réalité ou : la croyance du confort forme l'aveuglement de la pensée. Ne manquer de rien ? Vraiment ? Reposons la question autrement : une vie vendue = en captivité, est-ce une vie ? L'esclave est cultivé à n'avoir aucune imagination (« protégée par son ignorance » sic). Les esclaves, dans cette industrie, ne se trouvent pas uniquement dans les classes appauvries, mais existent aussi dans les classes enrichies qui les cultivent. Parce qu'ils ne peuvent rien faire d'autre = leur pouvoir se limite à leur exploitation à laquelle ils sont asservis.

Aldous le confirme, il s'agit bien dans le projet politique « à faire aimer aux gens leur servitude » par tous les moyens possible. Mais « sans la sécurité économique, l'amour de la servitude n'a aucune possibilité de naître ». Cette « sécurité » a été réalisée. Et, pour aller + loin, le politique pousse le paradoxe de : la sécurité avec la violence, puis de la sureté contre la mort, contre la vie de qui ? Sureté menacée par des terroristes fabriqués, du quidam qui passait par là ? Argument non contradictoire pour renforcer sa puissance armée (au cas où des esclaves désarmés pourraient se révolter contre les maîtres démasqués). Sécurité économique et violence sécuritaire sont aujourd'hui confortablement banalisées. Au point de poursuivre le plan de totalitarisation (= globalisation = mondialisation de l'asservissement total de l'espèce humaine).

En 2020/2021, avec « l'aide » d'une fausse pandémie (avec un virus modifié de la grippe et des vaccins générateurs de troubles physiques) au sens d'un faux désastre menti par les médias, tous complices des politiciens de toutes les nations du monde, pendant les innombrables protestations des populations enfermées, les lois liberticides s'accumulent pendant l'ordonnance des enfermements de toute la nation imposés par la politique virale : c'est un acte de misérabilisation digne de tout régime de dictature. Huxley dosant : « L'amour de la servitude ne peut être établi, sinon comme le résultat d'une révolution profonde, personnelle, dans les esprits et les corps humains » autrement dit, un conditionnement profond qui est déjà réalisé par la domestication de l'espèce depuis 5000 ans, à la naissance des premières cités État. Aujourd'hui, à constater, 5000 ans après, tout le monde masqué dehors seul dans les rues et, enfermé depuis + d'1 an, sans aucune désobéissance, ou trop rare pour être perceptible, les politiciens (gardiens gérants des troupeaux d'esclaves) sont satisfaits de leur travail de constater pouvoir soumettre toute la population à l'obéissance absolue et générale. Le degré de soumission des populations se vérifie aux ordres obéis/désobéis et quand des ordres idiots sont obéis, alors... Sont-ils hilares, les gouvernants, loin des caméras ?

Son utopie totalitaire (quoique toute utopie est totalitaire, et ce, depuis la République de Platon prononcée par ses Lois) est écrite pendant l'érection du nazisme et autres dictatures et fascismes qui ont dévasté le monde européen en 6 ans de guerre mondiale pour finalement donner les rennes et les bénéfices de la gouvernance européenne aux Américains, épargnés par la destruction et le pillage et en se posant en pilleurs du monde et pilleurs des pilleurs avec la figure de sauveteurs. Avec l'autre moitié de l'Europe soumise à la dictature soviétique, d'abord stalinienne (crue communiste), partagée par un mur (sic). À la fin de la guerre chaude, les gens exténués étaient-ils convaincus de vivre la fin des dictatures et de l'annihilation définitive des totalitarismes ? Les dictatures soviétique et américaine n'ont jamais cessé de se faire la guerre. Puis, l'Espagne, le Portugal, et la Grèce, en Europe, le Chili et l'Argentine en Amérique Latine, sans compter les dictatures « soft » ou « communautaires » du Danemark ou de la Suède, etc. Les dictatures ont été en réalité petit à petit transformées, voire : « adaptées » au contexte (toujours dans le but d'augmenter les bénéfices de la servitude). Moins à agir de front par faire obéir l'esclave par la menace de la force du châtiment physique (quoique toujours présent), mais + à faire réagir l'esclave de lui-même, par sa conscience intérieure con-vaincue par le conditionnement de son éducation morale, pour qu'il elle se donne à croire, soit persuadé, qu'il elle se rend au travail par sa propre volonté, jusqu'à lui donner à « aimer » (sic) la peine de son labeur (sans que ni lui ni elle, ne puissent percevoir et pouvoir savoir la réalité de leur état). À les con-vaincre de la contradiction : + la peine au travail est grande + la valeur (essentielle) de son travail est grande. Avec paye humiliante. « Arbeit ist Frei » ? Cette liberté, est-ce être épargné (= libre) ? L'employé n'est pas épargné, il elle est consommé. À constater comment s'expriment les insultes des employés au travail envers les chômeurs « payés à rien foutre » (sic), ces travailleures s'épargnent-ils ? Non, ils expriment leur capture par le retournement argumentaire qui est massivement utilisé pour tromper leurs consciences asservies.

L'ironie de notre affaire est que Nous, Le Meilleur des Mondes avec 1984 et d'autres romans dystopiques (et films SF, même l'ultrapopulaire Star Wars est dystopique) sont des ouvrages très popularisés, connus de tous, même si la majorité des esclaves ne les ont pas lu, ils elles connaissent le contexte de leur histoire. Connaissance qui montre que les oeuvres des artistes libres (?) et conscients face à l'esclave attaché à sa servitude n'inquiètent en rien ni les gérants, ni les propriétaires d'esclaves. L'ironie encore + grande est la production massive d'écrits produits par les intellectuels sur le sujet. Qu'en parcourant les étagères de sociologie ou de philosophie des librairies et des bibliothèques, elles présentent en abondance des livres qui dénoncent nos régimes politiques autoritaires, appauvrissants et violents, bien que nommés démocraties (sic). Mais ça n'inquiète en rien ni les gérants = les politiciens, ni les propriétaires d'esclaves qui financent aussi ces publications (je pense par exemple à l'ironie des éditeurs capitalisant, éditant les ouvrages de Chomsky, montre que les bénéfices financiers d'asservissement importent + que les idées publiées qui ne sont que des prétextes).

Mais à penser + loin, on ne peut qu'être violemment frappé par l'immense hypocrisie qui règne dans les esprits penseurs écrivant sur la nature humaine ou les conditions de l'humanité, sachant que cette condition naturelle est en réalité sa volonté artificielle de sa mise en esclavage depuis 5000 ans pour l'exploitation du travail et de la consommation dans le but unique de cultiver la souveraineté avec la violence armée et l'autorité hiérarchique qui l'accompagne. Tous les conflits entre humains viennent de cette volonté de s'asservir les uns les unes les autres. La domestication de l'homme avec la femme au néolithique est le départ de la réalisation de cette industrie de la servitude (volontaire) de l'humanité homo-sapiens. C'est donc franchement tricher ou se mentir ou installer la grande hypocrisie intellectuelle que de parler de « la condition humaine » sans mentionner l'esclavage dans lequel l'homme, emmenant la femme (ou le contraire), s'est volontairement abdiqué à vivre sans liberté pour devenir stupide. L'homo-sapiens a volontairement échangé sa vie libre contre une vie asservie et humiliée pour se donner à croire vivre protégé ; de manques inexistants : il y a tout ce qu'il faut pour se nourrir, ici sur Terre. Qu'est-ce qui lui est passé par la tête ?

 

 

Adam S. Green, Tuer le prêtre-roi : se désignant contre l'égalitarisme dans la civilisation de l'Indus (2020)

Article paru en anglais le 16 septembre 2020
sous le titre : « Killing the Priest-King: Addressing Egalitarianism in the Indus Civilization »
publié là : https://doi.org/10.1007/s10814-020-09147-9
Nous ne sommes plus en train de réaliser une traduction en français (sans jargon) de son article, car monsieur Adam S. Green ne nous adresse plus la parole après lui avoir communiqué notre projet. Music.in.Indus.civilisation_Letter.to.Adam.S.Green.from.Mathius.Shadow-Sky.(May.2021).pdf Réaction compréhensible qui dévoile sa crainte de « collaborer avec un artiste dissident » (sic) pour comprendre la raison de cette civilisation unique qui exista 2000 ans sans aucune domination politique, religieuse ou militaire.

L'enjeu politique actuel de la civilisation néolithique de l'Indus

Critique du contexte politique de la recherche archéologique : ce que l'enjeu politique de la civilisation de l'Indus révèle être : une civilisation non-hiérarchique, confirmée par le 1er archéologue à avoir fouillé le site de Mohenjo-Daro : John Marshall en 1923 et l'article récent (septembre 2020) de l'archéologue anglais Adam S. Green.

Adam S. Green publie un article important qui déborde son contexte archéologique : titré « Killing the Priest-King: Addressing Egalitarianism in the Indus Civilization » où il s'efforce de répondre à ses collègues qui se sont enlisés dans des explications idéologiques improbables ou tendancieuses (pour sauvegarder leur statut institutionnel de serviteur de l'État ?) montre que l'archéologie comme les autres sciences est empêtrée dans des opinions qui l'empêchent d'apprécier les évidences de la simplicité de la réalité, autrement dit : d'enrichir le savoir, au lieu de consolider l'ignorance de sa croyance, de la croyance autrement dit « la connaissance ». À force de nier la réalité, le monde illusoire que le scientifique (se) forge, à coups de dénis en séries, retire à la science toute capacité de donner à comprendre le monde et la vie, mais révèle dans quel jeu institutionnel malsain les scientifiques se sont volontairement inclus ; ce qui fait de ces personnes des faux chercheurs ou des prêtres propagandistes de la croyance qu'ils défendent. Leur servitude intellectuelle niée pour défendre leurs bourreaux, en échange d'un confort (intellectuel) standard du standing (appartement à baies vitrées) à vivre con-vaincu que l'abondance éternelle est l'ouvrage de l'État-Dieu de sa société hiérarchisée par l'obéissance, dont le salaire est la récompense de son devoir de croyant-obéissant, montre que les scientifiques, avec ceux du monde de l'archéologie, sont achetés-vendus à leur maître-chanteur institution et agissent en propagan-dateurs = en propagandistes et rapporteurs de fausses preuves datées, par l'idéologie qui les gouverne : autrement dit, des prêtres du culte de la domination-oppression (de leur propre domination-oppression qu'ils s'affligent eux-mêmes). Et, le résultat de la connaissance con-vaincue donne des encyclopédies qui servent à solidifier le socle de la croyance (et non à développer le savoir). Cette abondance de croyants érudits (scholars believers) montre que la religion (= organisation sociale de la croyance) est toujours présente intensivement dans les esprits, bien que son apparence sociale (pour les chrétiens) soit absente (ou reléguée au folklore). La religion en réalité n'a jamais lâché les esprits surtout instruits, à gouverner les autres. Pour la raison simple : la crainte humaine est à l'origine de toutes les religions et de toutes les croyances. La crainte qui aujourd'hui atteint des sommets incohérents. Les religions ne naissent pas que de la crainte humaine, mais d'une volonté politique de domination pour la soumission. Et Adam S. Green est une exception rare à lire sur ce que révèle le régime politique de la civilisation néolithique de l'Indus, bien que le jargon archéologique et superlatif de l'article puisse fatiguer à lire, il révèle cet état de fait : la civilisation de l'Indus n'était pas gouvernée par un régime hiérarchique ni autoritaire. La civilisation de l'Indus existait sans autorité politique ou religieuse ou armée. Et, si cette civilisation a disparu, c'est que des volontés autoritaires durant 700 ans ont voulu s'en emparer, les Indusiennes et les Indusiens se sont éparpillés. Une exception politique qui met à mal tout ce qui est compris aujourd'hui 4000 ans après à travers les mots : civilisation et société.

 

Notes

. concernant le mot archéologie : archéo- = le pouvoir politique dominant, -logie = étude. L'archéologie est l'étude des pouvoirs politiques et religieux révolus (pas de fouiller et trouver des objets enterrés). L'archéologue est à l'origine des histoires de la protohistoire (ce qui s'est passé avant qui justifie maintenant, sic) nécessaires à l'éducation de la croyance des enfants. On comprend alors qu'un scientifique qui désobéit à son contrat risque la punition le châtiment de l'expulsion.

. concernant les déclinaisons du mot : égalité

Égalité et égalisation et égalitaire et égalitarisation [mot inconnu du dictionnaire]
et égalitarianisme [mot inconnu du dictionnaire] est-ce la même chose ?

La langue politique est une langue formée par la volonté de dominer.

Toute intention de sens dans la langue pour un gouvernant/gouverné, ce pour recevoir l'approbation du peuple qu'il gouverne, se réalise dans le discours, dont la raison d'être n'est pas le sens de ce qui est dit, mais de la raison de ce que le peuple volontaire veut entendre pour pouvoir acclamer l'élu (dans le spectacle). Si le peuple est présent, en public, c'est qu'il est déjà acquis à la cause idéologique de son asservissement que l'élu représente par sa mise en spectacle. La population est bien, là, à vivre asservie, à s'épater ensemble de son élu pour ensemble le vénérer (l'amour d'une image idéalisée dans laquelle l'esclave projette son espoir, celui de sortir de s'évader de sa condition servile dans laquelle il s'est mis et de laquelle il ne sortira jamais de lui-même : le spectacle sert à ça : garder les prisonniers sous contrôle) peu importe qui il est et ce qu'il fait.

De toutes les déclinaisons égalitaires,

il y a l'égalisation qui rend égal pour uniformiser ou assimilariser [mot inconnu du dictionnaire = rendre similaire par assimilation] les individus à se défaire de leur personnalité différente et, il y a l'égalité des droits (de péages) qui empêche (rait) le (l'excès de) privilège. Sachant l'existence permanente dans les esprits du privilège qui cultive la domination du pouvoir politique depuis 5000 ans, pourquoi personne ne se donne à comprendre que le pouvoir politique (inclus religieux) se moque d'eux ? = les trompent pour extraire de leur travail les richesses dont ils ne profitent jamais. Parce que la peur les tétanisent.

Le slogan français : Liberté Égalité Fraternité,

gravé sur tous les bâtiments de l'État : jusqu'aux mairie et école de village perdu (= loin du pouvoir politique central), a 2 significations comprises : une par le peuple et l'autre par les gouvernants. 1. À Liberté Égalité Fraternité, les gens asservis du peuple comprennent : pas d'esclavage, pas de favoritisme (= pas de privilège) et solidarité, celle qui prend soin les unes les uns les autres. 2. À Liberté Égalité Fraternité, les gouvernants comprennent : le libre arbitre de soumettre les êtres humains en masse, à les égaliser = uniformiser leurs comportements au travail obligatoire par le biais de la fraternité = l'imitation et de la récompense du salaire insuffisant à vivre décemment.

Liberté, libéralisme, libertarianisme

C'est exactement le même principe avec le mot « liberté » que tous veulent s'approprier dans leur groupe idéologique respectif pour leur propre bénéfice aux dépens des autres : les marchands et les banquiers parlent de « libéralisme » (pour supprimer les protections nationales contre leur ruine), les fortunés parlent de « libertarianisme » [mot inconnu du dictionnaire] (pour supprimer les impôts et former des utopies dystopiques indépendantes), les esclaves conscients parlent de « libération » (pour supprimer leur mise au travail forcé qu'ils ne peuvent pas réaliser d'eux-mêmes, alors qu'il suffit de partir ailleurs), les artistes (les vrais, celles et ceux libres) parlent de « liberté », et les politiciens parlent de « bonheur » par « le libre arbitre » (de les gouverner) pour le droit à l'accès (sic) permanent à l'abondance par la consommation payante des autres (en échange de l'obéissance des individus et de leur individualité remplacée par l'uniforme comportement de l'obéissance). Ne pas pouvoir comprendre sa misère pour pouvoir en sourire ou « savoir vivre le bonheur de sa peine ». Ce que l'éducation nationale enseigne aux enfants.

Comme pour le mot libre ou liberté avec libéralisme ou libertarianisme ou libre arbitre, le mot égalité inclus aussi ses opposés : soit l'égalité polit pour uniformiser = imposer le même comportement obéissant à tous : fait des mêmes avec des différents, soit l'égalité donne la même chose à toutes et tous = équité (sans faveur ni privilège) : faits des différents avec des mêmes. Toutes les autres déclinaisons lexicales sont formés des désirs de bénéfices locaux de dominants (de celles et ceux qui commandent les autres) attachés à leur propre contexte.

 

 

Shaft ?

film américain de Tim Story (2019)

[Shaft = Baiser. To shaft : faire l'amour (= se frotter ensemble) en tendre « sex machine » ou la flèche du rayon de lumière émis par le tombeur de ces dames. Qui les fait frétiller !]

C'est rare quand le cinéma grand public fait : une critique sociale. C’est même inexistant. La fonction du cinéma grand public (les block buster) est de divertir les spectateures, ça, pour ne pas donner à penser (par ne pas se poser de question) ; et, abuser d'effets spéciaux pour susciter l'ivresse pour noyer toute possibilité de penser (sa condition d'exister) ; cacher masquer la réalité par contredire la contradiction avec une réalité légèrement décalée (= fausse), pour retourner la réalité au profit de l'industrie du cinéma (tels les films qui dénoncent les dictatures du futur ou d'autres galaxies, les films de guerres qui vont chercher les ennemis chez les extra-terrestres, les films d'épouvante moralisateurs, etc.) complice de l'industrie de l'esclavage (comme tous les médias). Ce cinéma-là, « grand public » (= pour cultiver l'ignorance) est intentionnellement de la propagande = véhiculer des idées faussées pour cultiver un public apeuré (de vivre par soi-même) et l'épuiser (au travail). L'exception cinématographique est apparue avec le film Shaft. Le 2d, de 2019. Le 1er, en 71, n'est célèbre que pour la musique de Isaac Hayes. Le film véhicule l'idée que : les garçons, élevés par leur mère, sans père, deviennent des « femmelettes ». Oui ! Non, ce n'est pas un film de mâle macho idiot. Femmelette au sens de : se comporter sans pouvoir s'affirmer (= « obéir en fermant sa gueule » sic, et s'en vanter). Femmelette au sens de : sans courage. Dont la conséquence est de faire des mâles, des esclaves au service de l'État, dépendant et soumis à la domination de l'État (à sa bêtise hiérarchique obéissante et craintive, bien jouée par le directeur du département d'investigation au service du Président) et aussi : à la morale qui interdit tous les excès : l'ivresse, la vitesse et le sexe. C'est-à-dire : la liberté "de péter". Le fils en question est agent de police, dans un bureau (celui commun au pouvoir qui accumule un grand nombre de secrétaires -pour convaincre de la puissance de l'administration, où d'un clic, on retire un permis de conduire- sic) a fait ses études au MIT (= Massassuchet Institute of Technology, sic) ça, pour finir devant un écran en tant que « analyste de donnés » (sic) pour la police fédérale (FBI = police nationale américaine). Toute la raison du film réside dans le passage entre : se faire gouverner, à, se gouverner soi-même. Passage entre la dépendance et l'autonomie. Passage entre la réalité faussée retransmise par les écrans et la réalité « de la rue », ou la réalité de la réalité (pas celle transformée par l'éducation et les retransmissions télé-visualisées) à vivre sans intermédiaires : « embrasse là ! » Passage de la crainte au courage. Tout ça pour effacer les manières (du fils à maman peureux) : « j'ose pas », de la fausse timidité inculquée (cru être « du savoir vire », sic, contre « le macho lourdaud », sic), ça, pour faire des êtres obéissants qui se donnent à croire vivre par nécessité : pour la sécurité (la sécurité revendiquée par le matriarcat craintif en quête de mariage et de foyer). Et pour les conditionnés, vivre de comportements copiés, pour ne pas se distinguer des autres, d'avoir peur de se distinguer des autres (peur de quoi ? De se faire arrêter ? Non pour rien en réalité, mais ça révèle que nos sociétés sont soumises et gouvernées au châtiment), vivre pour rester caché -en sécurité- (du châtiment) dans la masse indistincte (des esclaves). La peur est le moteur qui fait fonctionner l'État : le système politique social âgé de 5 millénaires (pas +) basé sur la domination de la souveraineté. Uniquement pour favoriser l'industrie de l'esclavage. C'est su. La coupe de cheveux de la mère, dans le film, est remarquable : à la fois d'un côté à la garçonne avec à la fois de l'autre côté en fille. Quand apparaît le grand-père, le film pose la filiation du caractère masculin d'indépendance comme « inaliénable » même si le fils est détourné de sa raison de vivre à être soi par une éducation exclusive maternelle. Ce film suggère que les mères sont les complices de l’instauration et la perpétuation de la domination des êtres humains, donc de l'industrie de l'esclavage pour obtenir des hommes humiliés.

 

 

Archéologie en Danger ? Quelle archéologie ? Celle qui fouille pour débusquer la vérité ou celle qui étudie les pouvoirs politiques passés ?

Jean-Paul Demoule, Les dix millénaires oubliés qui ont fait l'histoire (2017)

À qui vraiment s'adresse ce livre ? Soyons sévères pour déterrer les motivations profondes de l'auteur.

Ouvrage de vulgarisation pour donner à comprendre que le néolithique, absent des livres scolaires (comme beaucoup d'autres choses), est pourtant une période décisive quant à la direction que prendra toute l'humanité après. Entre -8000 et -500, une volonté politique de domination et de soumission s'est lentement imposée pour s'incruster dans les esprits pour créer les 1ères cités-États ou villes urbanisées gouvernées par un souverain, des questeurs d'impôts, une armée, et des esclaves, ça, 3000 ans avant notre ère. 4 civilisations urbaines connues « émergent » à la même période : une en Mésopotamie, une en Égypte, une en Amérique centrale au Mexique : les Mayas (les maïs !) et une dans la vallée de l'Indus (la + vaste de toutes et la seule des 4 avec un régime politique égalitaire). En Europe, ça viendra + tard, quoique celle de Crète « émerge » aussi pendant cette période protohistorique. Le régime politique dominant de ces cités est la dictature. Sauf pour la + vaste, celle indusienne qui vécut l'urbanité sans souverain, sans impôts, sans armée, mais qui comme les autres se démantèlera (sachant qu'après 100 ans de fouille, rien ne prouve une domination hiérarchique, bien que les archéologues publient massivement des articles disant le contraire !)

Une destination publique ambigüe (d'un savoir ambigu)

Le livre de Jean-Paul Demoule n'atteint pas la profondeur d'analyse de son confrère James C. Scott qui se donne la raison d'écrire pour remettre en question ce que les 1ères cités État ont provoqué par la domestication de l'être humain : il n'y a pas de « révolution agraire » (comme le propagent l'idéologie dominante dans les livres scolaires), mais il y a la mise en esclavage massive de l'espèce et la conséquence fatale de la misérabilisation de son état d'esprit, autrement dit : l'institution de la violence étatique. Jean Paul Demoule semble être un modéré, en fait, plutôt quelqu'un de prudent. Il ne va pas dénoncer le principe politique qui le nourrit : l'État. Bien qu'il tente de poser un pied — citant : Étienne de La Boetie, Pierre Clastres ou James C. Scott qui tous 3 défendent l'espèce humaine libre et énoncent la domestication et l'agriculture être la base de l'industrie de la servitude : l'esclavage — puis le retire, pour dire des banalités d'archéologie (pour ne pas fâcher ses commanditaires commandant), tel donner à penser au lecteur sans l'écrire : « c'est comme ça » (sic) (=> « on n'y peut rien » sic), « l'humanité à fait son choix » (sic) : celui de vouloir vivre en servitude tout en citant La Boetie (sic).

Le mot esclave dans le milieu des archéologues est tabou ! car personne n'écrit rien de cette « industrie du travail humain » sous le joug de la violence qui construit cette urbanité et la perpétue. Cet état de fait est clair pour celles et ceux qui réfléchissent. Les populations naïves et croyantes sont manipulées par le mensonge, l'hypocrisie généralisée, puis une fois capturées, elles sont dirigées par le mépris, l'humiliation, le chantage du péage, le conditionnement à obéir par la terreur (dont les parents envers leurs enfants sont les complices des politiques de domination par le contrat de mariage), l'ignorance cultivée, etc., fait de l'espèce humaine un bétail domestiqué enfermé dans des enclos nationaux (dont chaque tête est identifiée par un numéro, un nom et une adresse), dressé à servir, à faire des tâches inutiles, car la raison de cet élevage d'humains soumis n'a qu'1 seul but : donner au pouvoir politique sa raison absolue d'être ou d'exister à n'importe quel prix, accusé du faux argument d'enrichir encore et toujours ses maîtres propriétaires nantis au détriment des asservis appauvris. La supercherie est tellement monumentale, énorme, qu'elle est classée (à être dissimulée) avec les faits improbables, bien qu'elle dure (avec intermittence) depuis 5000 ans.

Son livre est une curiosité, car il pose le paradoxe de la raison de son emploi. Par chapitre, il pose les questions que pourraient poser les enfants, mais n'y répond que partiellement. Le chapitre sur l'art est... encore + frustrant. Peut-on confondre vulgarisation (pour le peuple esclave) et infantilisation (régression de l'état d'esprit responsable à l'irresponsabilité) ? Ou, ce qui semble manquer aux archéologues * est : le savoir de déduction et d'induction qui réfléchissent des idées à lier qui est une pratique de la philosophie, qui y excelle puisqu'elle s'exerce depuis les 1ers philosophes, qui transmettent leurs méthodes d'investigations : celles pour ne pas se faire tromper par les apparences des dires, car la raison de la philosophie est d'opposer la parole vraie au mensonge politique qui trompe les électeurs asservis par leurs capacités mentales de comprendre affaiblies. **

Dans l'effet des faits, les archéologues déterrent des objets pour les classer (dans les archives des musées, bâtiments construits pour a-voir des collections d'objets) (à quoi ça sert, n'est pas dit, mais c'est su : l'archéologue « produit des preuves » de domination). Ensuite, ils émettent : des opinions (sic) -oui, l'archéologue n'a pas la formation du philosophe- ce à quoi pouvait servir l'objet déterré. Ce dilettantisme intellectuel s'explique par le fait que les archéologues n'écrivent pas l'histoire, mais s'occupent à trouver des preuves matérielles et les dater pour les remettre aux historiens. Preuves pour la raison de l'existence de l'idéologie dominante qui produit les institutions auxquelles ils appartiennent.

Pourtant, le principe fondateur de l'existence de l'État est très simple à comprendre : instituer le pillage par la violence comme une nécessité générale pour asservir l'espèce humaine dans l'esclavage, asservir les plantes et les animaux pour nourrir les esclaves et s'approprier les sols pour ça. Système qui se raffine à l'usage, pour aujourd'hui ne plus pouvoir être perçu par les esclaves en captivité. Même si aujourd'hui le déni de ce fait est profond et général. Cette politique n'a jamais changé depuis 5000 ans. Aucun scientifique ne parle de sa condition d'esclave employé par l'État et gouverné par la hiérarchie dont il dépend pour écrire et recevoir sa récompense en salaire. Parler de démocratie dans ce contexte politique de violente dictature est un leurre (ou une mauvaise plaisanterie) pour entretenir la croyance de la « naturalité » de la servitude et de la pauvreté (mentale et matérielle) nécessaire des esclaves pour perpétuer la servitude !

Jean-Paul Demoule ne veut/peut pas choisir son camp, tout en l'ayant choisi ; avec un pied chez les rebelles avec une larme pour les dominés et un pied (avec salaire) chez les dominants. La réalité ? Il n'y a pas de camp à choisir (pour se battre !), il y a d'autres contextes à créer et respecter (à ne pas obéir) : tel donner le choix à tout enfant de vouloir vivre dominé ou pas dans un pays dominé ou dans un pays libre. Mais si ça est institué, il n'y aura pas grand monde au pays des dominés. Aujourd'hui, les 200 nations du monde sont toutes des dominations à différents degrés de violence. La démocratie de l'Empire est un leurre. Le problème entre une société violente inégalitaire où la majorité de l'espèce humaine vit dans l'esclavage et la pauvreté mentale et matérielle et une société égalitaire sans domination sans violence ni hiérarchie où la majorité des humains prennent soin les unes les uns des autres (sans illusion idéologique) : « le choix » de la misère humaine est un choix paradoxal non crédible : un choix pour vouloir vivre sa vie en souffrance ? Alors la question essentielle est : pourquoi vouloir vivre pour souffrir ? C'est ce que tente entre autres de laisser entendre Jean-Paul Demoule, alors que la réalité de ce choix qui n'en est pas un, est : la violence de la terreur institue : le viol de son intimité.

L'ambiguïté n'est pas un outil du savoir, mais de l'indécision, à ne pas vouloir comprendre, ni vouloir savoir, pour agir, ou pas. À la fin, Jean-Paul Demoule se rassure, terminant son livre à dire « n'est-il pas mieux de choisir sa vie que de la subir ? » sauve sa raison. Tout en pointant juste avant, la responsabilité humaine du réchauffement climatique ! qu'en tant qu'archéologue, il sait bien les variations climatiques de la planète qui n'a pas besoin d'humains pour ça. La protohistoire du néolithique commence par un « réchauffement climatique » ! L'ambiguïté ici sert l'ignorance.

La méthode d'approche de Jean-Paul Demoule de cette période « zappée » (oubliée) de l'histoire est de passer par des questions enfantines qui titrent chacun de ses chapitres : « Qui a inventé : l'agriculture, les maisons et les villages, les outils, les dieux, l'art, les chefs, la guerre, les tombes, la domination et masculine, les immigrés, les peuples, les nations ? » Si nous humains on invente, s'est qu'on en a besoin ! Mais rien de tout ça n'a été « inventé » -surtout pas par un Qui mais un On-, car toutes ces « inventions » (sic) sont créatrices de souffrance (jusqu'aux bombes atomiques et virus artificiels d'aujourd'hui). Tout ça n'a pas été « inventé », mais approprié, cru imité (de la nature) et adapté pour en faire des armes de guerre pour dominer les esclaves, tout en forçant à croire « la révolution agraire » (sic) être bénéfique à l'espèce !

S'il insinue ça, c'est que la raison de ce livre est d'inscrire la protohistoire dans « le programme scolaire » supports de la croyance à conditionner les enfants. Au savoir tendancieux (pour former à la conviction). C'est pour ça que ses explications tergiversent entre le rebelle et l'obéissant pour finir avec « c'est comme ça » et se réfugient dans la pratique du métier d'archéologue. « Vulgariser pour les enfants » (sic) cela empêche-t-il de dévoiler les évidences défendues par ses collègues qu'il cite — et les autres qu'il ne cite pas —, oui : l'école est une institution qui forme les enfants à l'obéissance sociale (après la famille). Et c'est là où réside le non-sens de la raison de son livre : où toute la raison de sa construction tombe ou s'effondre (mot tragique apprécié pour dire la disparition des dominations urbanisées) : on n'enseigne pas d'un savoir qui se rétracte dans l'absence de réponse à ses questions, tel pour le lecteur de finir par penser en le lisant : « bon, ben, c'est comme ça, on n'y peut rien » (sic). Eh bien, cette pensée est une abdication à vouloir savoir et une abdication à vivre sa condition d'esclave ignorant obéissant. A se résigner à vivre en être humain dégradé. ***

Répondons aux enfants
qui poseraient les questions
comme ils les posent,
avec des suites de Quoi
et pas de Qui 
(l'enfant ne cherche pas de coupables à punir) :

L'enfant - c'est quoi l'agriculture ?
Le sachant - c'est le moyen intensif pour produire le même manger pour tout le monde qui est commandé de travailler.

L'enfant - pour quoi on vit dans des maisons alignées ?
Le sachant - pour enfermer et localiser les gens commandés de travailler.

L'enfant - pour quoi on a des outils ?
Le sachant - pour faire ce qu'on ne peut pas faire sans.

L'enfant - c'est quoi Dieu ?
Le sachant - c'est un personnage inventé pour faire peur. Il sert à punir méchamment celles et ceux qui désobéissent au commandant, pas du Dieu, mais à ceux qui gouvernent et disent servir ses souhaits : ce qui n'est pas vrai. Dieu est une invention pour dominer pour commander et pour faire obéir.

L'enfant - c'est quoi l'art ?
Le sachant - c'est une activité libre inventée par les êtres humains pour se ravir et développer leur sensibilité et leur intelligence.

L'enfant - pourquoi il y a des chefs
Le sachant - parce qu'il y a des êtres humains qui se croient incapables de vivre par eux-mêmes, ce qui est pas vrai, mais ils ont été capturés pour pouvoir être commandés pour ne plus pouvoir vivre par eux-mêmes, ils désignent un chef pour les commander tous. Le chef est aussi incapable de vivre par lui-même.

L'enfant - pourquoi les êtres humains font la guerre ?
Le sachant - parce que les hommes qui la font sont des peureux qui veulent se prouver le contraire en faisant du mal aux autres.
L'enfant - ? mais : pouvoir faire du mal aux autres ne prouve pas que tu es courageux ! Au contraire !
Le sachant - tu as raison, mais ils le croient quand même pour commander ceux à qui ils ont fait du mal.
L'enfant - ? ils doivent aimer faire du mal ?
Le sachant - oui, ils aiment commander les autres et les voir obéir pour leur faire mal et, ils attaquent toujours les + faibles.
L'enfant - ? ce sont des lâches !
Le sachant - la guerre est toujours une affaire de crétins peureux gouvernés par des crétins peureux.

L'enfant - pourquoi on appelle les gens : le peuple ?
Le sachant - le peuple, c'est le joli mot pour désigner les esclaves.

L'enfant - pourquoi fermer les pays avec des barrières avec des policiers armés qui empêchent de passer ?
Le sachant - les frontières servent à garder les êtres humains esclaves dans leur enclos pour qu'ils ne s'évadent pas pour ne pas travailler.
L'enfant - pourquoi les êtres humains sont des esclaves obligées à travailler ? comme des machines.
Le sachant - La culture des êtres humains soumis et craintifs capturés qui existe depuis 5000 ans (sur 300 000 ans d'existence de l'espèce) a commencé avec des cages et des armes en fer. Aujourd'hui ils sont attrapés avec l'appât du gain pour le confort et la crainte de la terreur. Les esclaves sont le bien du commerce le + rentable, + que les objets + que les animaux domestiqués, car ils travaillent jusqu'à l'épuisement. Et s’ils ne travaillent pas, ils sont punis très sévèrement, bien qu'aujourd'hui ils ne sont plus tués comme avant.

Ne soyons pas dupes

Malgré tout ça, qui est beaucoup, ce livre reste un témoignage de ce qui est connu en archéologie aujourd'hui (2017) ou presque : pour la vallée de l'Indus rien, mais nous savons aujourd'hui que « l'effondrement » de la civilisation indusienne (le seul régime politique égalitaire connu du néolithique = sans souverain, ni impôt, ni police) est dû au déménagement progressif de ses habitants pendant 600/700 ans, pour la raison simple qu'une domination politique s'était emparée de Mohenjo-Daro et de Harappa, ses 2 villes principales. Mais l'info ne vient pas de Jean-Paul Demoule, elle vient d'Adam S. Green. ****

L'archéologie vie une dérive intellectualisée du pillage (comme une grande part de l'anthropologie et de l'ethnomusicologie, sciences sic des conquêtes et des colonisations par des guerres sans morts) : les objets trouvés ailleurs sont tous rapatriés dans le pays conquérant qui les exhibe dans ses archives muséales, sortes de mausolées à la gloire des souverains de l'empire qui envoie ses pilleurs savants exécuter le rapatriement des symboles de leurs conquêtes.

 

Notes
* Rappelons l'étymologie du mot : de archeo- = ancien pouvoir politique et -logie = étude ; l'archéologie étudie les anciens pouvoirs politiques, en collectant des objets depuis le XVIIIe siècle, pour les archiver dans ses musées comme preuves publiques (sic) pour justifier la raison du pouvoir qui les nourrit.
** Notons que la philosophie avec ses vrais philosophes est aujourd'hui à la fois galvaudée, méprisée insultée et souillée, et les faux philosophes pullulent, on en comprendra la raison : la philosophie est un contre-pouvoir puissant à la politique tyrannique, même « celle qui sourit », voire celle qui annonce avec une joie excitée simulée de l'animateur télé, les nouveaux outils d'asservissement.
*** Aucun être humain n'agit sans raison (même les fous), surtout dans une communauté (où il y a matière à interagir) : l'intérêt d'agir pour ça ou ça est sa motivation, donc il est impossible « de choisir comme ça », ce, pour s'exempter de donner à comprendre la raison de l'action.
**** Adam S. Green, Killing the Priest-King: Addressing Egalitarianism in the Indus Civilization, 2020. https://doi.org/10.1007/s10814-020-09147-9

 

 

Wonder Woman 1984 (2021, film hollywoodien)

un film raté avec une question intéressante et une réponse bâclée
ou attendue dans notre contexte social dominé

Travail bâclé, résultat ridicule. Le défaut du film ? Ses longueurs, ou pendant 2h30 le film ne sait pas quoi ni comment raconter et donc ne justifie pas sa longueur, ou le sujet abordé « que se passerait-il si les voeux de tous les êtres humains étaient exaucés ? » n'est pas développé et donne un résultat médiocre ou le film ne sait pas répondre à la question qu'il pose. La fin morale et hors sujet renforce ce développement bâclé. C'est donc le scénario qui est... ? On se demande aussi, si le caméraman ne sait pas endormi pendant les scènes ? C'est donc le montage qui est... ? Aussi, si la bande-son ne nous déversait pas cette pauvre soupe pseudo-classique, on se demande si la pilule passerait mieux ? C'est donc la musique qui est... ? Pourtant les moyens et les finances sont là, on le voit très bien. Aussi, les personnages sont pauvres, par leur manque de capacité à résoudre un problème, on n'en demande pas jusqu'à les voir réfléchir, mais au moins tenir leur sens d'exister dans l'histoire ! Les personnages sont toutes et tous des ratés, même l'héroïne fait pitié tellement elle est bête ! Rien ne tient, même pas la raison d'être là. Navet ? Oui.

Revenons au concept « que se passerait-il si les voeux de tous les êtres humains étaient exaucés ? ». La réponse que donne le film est : un désastre. Si tout le monde a ses voeux exaucés, le film répond par un désastre, une extinction de l'espèce dans la désolation. Pour quoi avancer cette réponse ? Pour que personne n'exauce ses voeux ? La volonté de chaque être humain est motivée par le sens de réaliser ce à quoi chacune ou chacun aspire. N'y a-t-il que le désir de constater son voisin anéanti ? Ce que suggère le film. Le tuer pour lui prendre ses biens ? Une telle motivation n'existe que par la jalousie et la rancoeur. Donc le film suggère que tous les êtres humains sont motivés de vivre par la jalousie et la rancoeur, autrement dit : vivre pour la peine ? Comment est-ce possible ? C'est possible dans un monde pénible en peine. Un monde où tous les êtres humains sont frustrés, car prisonniers par un système politique qui les empêche de vivre leur vie épanouie. Un monde merdique. Étatisé sans liberté. Est-ce que le monde est merdique ? Ça dépend de son contexte considéré (point de vue) et pour qui. Qui sont celles et ceux prisonniers qui vivent à réagir par la vengeance par le meurtre et le vol comme souhait de leur vie ? Celles et ceux qui sont prisonniers : les esclaves. Est-ce que tous les êtres humains sont prisonniers et esclaves pour réagir un tel désir de violence ? Non.

Donc, la thèse du film « si les voeux de tous les êtres humains étaient exaucés, ça serait un désastre » présuppose la méchanceté innée de l'espèce humaine pour légitimer sa condamnation à l'obéissance et au travail forcé : à sa possession et à l'occupation de son esprit et de son corps (au travail). Il s'agit là, de la propagande dominante, celle qui sert à renforcer la conviction que l'esclavage est nécessaire pour la survie de l'espèce. Quand on constate que le film de cette propagande s'adresse aux enfants, on se demande quel est l'enjeu du cinéma pour les enfants ?

 

 

Sigmund Freud, Au-delà du principe de plaisir (1920) versus Psychologie des masses et analyse du moi (1921)

1919, Sigmund Freud se déborde dans une schizophrénie de convention mondaine

En 1919 Sigmund Freud écrit 2 livres, dont l'un est à l'envers de l'autre. Dans « Au-delà du principe de plaisir » il donne une prise de conscience psychologique jusqu'au stade cellulaire tout en posant la question du sens du principe de vie essayant de comprendre la pulsion de mort opposé au principe de plaisir ; c'est un texte étonnant, car il n'affirme rien, il pose des questions. Une rareté dans l'expression intellectuelle qui généralement se pose pour la suffisance (pour transformer son auteurité en autorité pour dominer les autres en générant l'admiration par l'entremise de la gloire). De l'autre côté en même temps, « Psychologie des masses et analyse du moi » s'oppose au questionnement : il affirme des croyances en vogue de l'époque, portée par les nantis qui légitiment leurs décisions policières pour « contenir la foule » (sic). Dans l'esprit du nanti, qu'est-ce que la foule ? Eh bien, c'est sa source de terreur, la terreur du nanti à qui « la foule » veut piquer ses acquisitions (sic, ce qu'il a volé et ne veut pas partager ? il le sait). Cette terreur de l'idée de la foule, qui sont des rassemblements d'individus en colère (que la pandémie politique aujourd'hui a anéanti), du nanti ne vient pas de nulle part : 2 exemples historiques renforcent sa conviction de « se protéger des rassemblements populaires » (sic) [qui en réalité est le rassemblement des esclaves qui cessent de vouloir obéir] : la révolution de 1789 et la Commune de 1871. Ah mais là, on se pose la question, qu'est-ce que la notion de foule, définie tel « un organisme incontrôlable et destructeur » (sic) a à voir avec le soulèvement populaire des populations éreintées d'être maltraitées, dont la colère donne la force et le courage dans l'épuisement, de dire non à la servitude et de le manifester ? Rien.

C'est en ce sens que la position de Freud sur la raison de la foule est terriblement décevante pour une personne qui pense. Comment affirmer « comme fait fondamental » (sic) « qu'un individu à l'intérieur d'une masse [quel mot pour foule !] connaît, sous l'influence de celle-ci, une modification de son activité animique [à l'état du principe animal humain de mort cellulaire, sic], qui va souvent en profondeur [!?]. Son affectivité s'accroît extraordinairement, son rendement [!?] intellectuel se restreint notablement, » (sic). Cette affirmation n'est pas digne d'un grand penseur. Mais, sa rentrée dans les études universitaires offre la raison parfaite de donner raison à la violence policière avec sa légitimité de tuer (par accident) et de blesser les individus désarmés qui forment « les foules incontrôlables » (sic). La police est le bâton du père patriarche qui « corrige » ses « brebis » désobéissantes (sic). Le principe affirmé de la politique de contrainte par la violence pour maintenir l'esclavage et la servitude dans l'obéissance absolue. Sachant que les policiers et les policières sont, ils et elles aussi des esclaves enrégimentés dans un conditionnement qui fait que leurs convictions sont indoutables [mot qui n'existe pas dans les dictionnaires] et leur volonté possédée pour obéir (sans faille de remise en question de ses actes) aux ordres afin de générer la désolation absolue de sa propre espèce.

Toutes celles et tous ceux qui ont formé ou pénétré une foule en colère savent que cette affirmation « d'influence animique » (sic) est fausse. Au contraire des croyances des nantis, qui ne connaissent pas l'expérience de la colère regroupée (voire l'évite par l'hypocrisie des convenances mondaines où tout le monde hait tout le monde avec décence = sans jamais hausser le ton de la voix ni frapper physiquement ses adversaires, mais les ruiner), colère qui prend sa source dans l'abus de viol de soi ; les individus groupés en colère savent très bien pour quoi ils sont regroupés et pourquoi ils manifestent leur refus d'être encore et toujours violés à contraindre leur vie dans la servitude de l'esclavage. Qui désire vivre ça ? Personne. C'est pour cette raison que les dominants veulent s'extraire à tout prix de cette condition misérable de vie qu'ils ont pourtant créée, jusqu'à l'anéantissement total (de toutes les ressources), si leurs privilèges se trouvent être « menacés » (sic). Comprendre ça, révèle la pathologie psychologique des nantis, dont Sigmund Freud ne semble pas avoir pris en considération dans son principe « des masses », la masse mondaine, des possédants possédés, terrorisée.

Les attaques, les techniques d'assauts, les stratégies d'infiltration policière pour transformer une protestation en guerre civile pour délégitimer la protestation, le soulèvement, les manifestations, depuis 1919 se sont considérablement renforcées, se sont généralisées, cette volonté du maintien, de contenir ou d'encadrement des foules par la violence est, au XXIe siècle, totale et massivement armée. Quand on voit des femmes armées en uniforme d'armure (kevlar ?) prêtes à attaquer des manifestantes désarmées, là, on constate que le monde des enrichis (d'excès de biens vendables) a réussi à protéger sa peur (pour la cultiver à légitimer sa bonne intention d'occuper les esclaves à travailler) avec la violence surenchérie de la gente féminine. Oui, c'est un exploit politique de sortir le rôle de la femme-mère pour la transformer en guerrière possédée par de fausses convictions, prête à nuire et à tuer. Car ça, c'est insensé au regard de tout être humain qui détient le sens de penser et de pouvoir questionner ses actes et prendre conscience quand sa conscience est possédée.

L'état de violence politique extrême avec des forces armées suréquipées montre que les politiciens racketteurs des populations esclaves (bien qu'elles le nient) ne montrent que leur position illégitime de chantage du bétail humain qui puisse se dévoiler malgré les moyens massifs en masse utilisés pour maintenir les troupeaux humains au travail sans qu'ils puissent prendre conscience de la réalité de leur état de captivité est une bataille, non, une guerre perdue qui gagne à chaque fois. Ah ? * L'agression policière continue et illégitime, accompagnée d'une propagande massive et continue télévisuelle, celle de diffuser des catastrophes pour convaincre de la désolation du monde (qui a besoin de gouvernants souverains), du faux danger pour gouverner par diviser les familles, à les disposer entres elles en ennemis, sont des stratégies désespérées pour détenir le pouvoir économico-politique du contrôle des populations pour le gouvernement « des foules » abdiquées à la fatalité de leur conditionnement qui lâche.

Nous savons aussi que le mot « République » = le public encore une fois (= le public renforcé dans sa conviction d'assouvissement) est l'idée de la foule (incontrôlable) ordonnée, dressée à obéir par elle-même. La République est une victoire de l'humanité à globaliser son esclavage. Car, et maîtres et esclaves vivent (ensembles séparés) leur vie terrorisée dans la désolation (qui se satisfait de diversions).

 

Note
* Oui, l'humanité vit depuis 5 000 ans cette permanente tentative intermittente de domination (un empire ne tient jamais, il disparaît par dispersion de ses sujets) de l'espèce humaine par l'esclavage, celle qui fonde les 1ères cités-État 3 000 ans avant notre ère, pour instituer la guerre en armée, qui a mis 7 000 ans à dresser la grande partie de l'espèce à obéir pour donner sa force musculaire pour glorifier la souveraineté politique et pour vivre une vie misérable : malade, servile, idiot, etc. Les arts et la musique existent depuis au moins 40 000 ans (d'après la datation des peintures rupestres et des instruments de musique trouvés dans les tombes).

 

 

Série IO : Insignifiance à Oublier, AN : Auteur Nuisant, et AFP : Attention Faux Philosophe

J'aime parler de ce que j'aime, pas de ce que je n'aime pas. Comme toi. Il y a pourtant urgence à détecter les pièges de faux philosophes qui envahissent l'espace médiatique. Des personnages se titrant philosophe qu'ils ne sont pas. Pourquoi il y en a autant ? Avec celui-là, je me suis fait prendre. Car il est brillant et reconnait publiquement la souffrance des individus des populations pendant 40 ans : une première ! Mais à quoi ça sert ? A réveiller ton sentiment de victime assujettie et impuissante. Tout ce qu'il dit, défend des valeurs qui ne sont pas celles qui apparaissent.

Le cas Sadin comme les autres
Éric Sadin, La fin d’un monde commun ?, 2020
Thinkerview du 6 octobre 2020 : https://www.thinkerview.com/eric-sadin-la-fin-dun-monde-commun

Démonstration : [AFP=Attention.Faux.Philosophes_le.cas.Sadin.pdf - 81Ko 6 pages]

Notes

* motnon = mot qui n'existe pas dans les dictionnaires de l'autorité (pas l'auteurité) lexicale

** http://centrebombe.org/livre/app.06.html

Considération morale de l'action du salaud banalisé intellectuel
(= « celui qui a compris et qui parle aux Imbéciles Anonymes Absents qui ne comprennent rien » sic)

À quoi ça sert réellement de critiquer et publier l'état des faits des personnes dans la peine ? À soulager les personnes en peine ? Non. Mais, à exploiter cette souffrance des autres pour son bénéfice pécuniaire propre. L'écrivain essayiste publié entretient son confort. Partage-t-il le pécule avec ses « sujets » ? Jamais. Tout en se faisant passer pour le bon samaritain, celui qui a compris la souffrance des autres qu'il ne connait pas et : ne veut pas vivre. Normal. Il cultive par parler et écrire dans les médias à entretenir cette souffrance, pareil pour les journalistes qui vivent de la misère des autres, sa nourriture, sa source de revenus, à ce qu'elle demeure intact dans les corps en peine décrits. N'y a-t-il pas vraiment quelque chose de dégueulasse qui devrait être perçu de sa souffrance amplifiée ? Mais non. Rien que de porter un moindre intérêt à la souffrance de la personne humiliée, fait de la personne souffrante qu'elle souffre de joie de gratitude et non plus de peine et d'abandon ? Aujourd'hui, toute personne qui se titre philosophe dans les médias télévisés est un charlatan.

 

 

James C. Scott, Homo domesticus, une histoire profonde des premiers États (2019)
traduction de : Against the Grain. A Deep History of the Erliest States (2017)

Les recherches pour connaître et comprendre notre protohistoire, celle avant notre ère, voire, avant l'Athènes impériale des socratiques en particulier Platon et Aristote, fondateurs de notre idéologie dominante actuelle, avant 1/2 millénaire avant notre ère, avec l'aide de l'archéologie, ne sont pas récentes. Les travaux d'Albert Dumezil demeurent célèbres. Mais il manquait sans doute à certains de ces chercheurs du XXe siècle, la conscience écologique (non conservatrice mais) de notre situation présente, particulière au XXIe siècle, pour vouloir comprendre le piège dans lequel l'espèce humaine s'est enfermée et, se donner les moyens de pouvoir sortir de ce piège que nous nous sommes créé pour nous y enfermer. Au XXIe siècle, les aberrations politiques destructives s'accumulent. La confusion gouvernementale du sens de l'autorité de l'État (et de ses contributeurs) a commencé après la Seconde Guerre mondiale et s'est renforcée une trentaine d'années après. *

Vouloir comprendre le sens de l'État et « la machine de guerre » analysée par Deleuze et Guattari ou « l'administration disciplinaire » par Foucault, amorce les questionnements du sens de leur existence : pour quoi tout ça ? À quoi ça sert ? Un premier déblayage de la confusion des prisonniers de guerre (nous), dans le troupeau des esclaves, dans les enclos de l'État (nous) : la ville puis la nation pour voir de l'extérieur tout en étant pris à l'intérieur, ça pour comprendre (pas pour s'emparer mais pour : ah oui, c'est pour ça !) est une acrobatie philosophique de haute voltige ; motivée à sortir du piège de l'emprise et de la possession par tous les moyens.

L'état d'esprit anglophone comparé à celui francophone est pratique, plus qu'idéaliste. À l'anglophone, il faut du palpable pour être traitable. Les idées servent essentiellement à manier la matière (le pognon). La domination de l'empire Américain depuis la Seconde Guerre mondiale à soumettre tous les autres pays au marché du dollar à provoquer des guerres un peu partout dans le monde (pour en autre vendre leurs armes et coloniser sans le montrer les pays qu'ils attaquent, faisant passer leurs attaques pour une volonté de secourir « save the world » (sic), révèle le scrupule de savoir l'agression envers les insoumis qui refusent d'abdiquer à l'autorité américaine qui est prête à massacrer pour ça) crée en son sein des rebelles à cette hégémonie. Les explications pratiques du problème pour trouver des solutions pratiques au problème est une démarche non négligeable, même si certains détails historiques paraissent invraisemblables. Il y a urgence.

Pouvoir se représenter ce qui s'est passé il y a -12 000 puis -3 000 ans avec la formation de l'État peut être dit simplement sans passer par des complications idéalistes dont les esprits éveillés se régalent. Savoir que l'enrégimentement public commence avec le racket (= l'extorsion par le pillage), facilite à comprendre le piège politique dans lequel nous vivons aujourd'hui. Piller signifie créer une dépendance. Le voleur est dépendant de son butin, mais aussi du pillé. Le pillard (= prédateur) ne peut survivre qu'à dépendre du pillage et des pillés. Pour quoi le pillard ne cueille plus et ne chasse plus comme les autres ? Comment le pillard (= le parasite) a-t-il pu con-vaincre les autres (par la parole, la rhétorique) de le suivre pour piller encore + ? Eh bien, le résultat du pillage marque la naissance de la politique. Et avec le discours, la création de l'État (pour l'empire) né à l'état primitif il y a 5000 ans avec les cités fortifiées. Les « barbares » (= les étrangers, renommés aujourd'hui : terroristes) se sont piégés eux-mêmes par les pillés à servir leur sédentarité (par dépendance).

Le conflit entre les dominants et les hommes libres dure depuis 7 000 ans. La fixité de l'assise sédentaire (cédant à se taire ? non : assis par terre) a commencé semble-t-il avec la domestication des plantes et des animaux il y a 11 000 ans dont les 1ères traces remonte à 14 000 ans. Nous, êtres humains vivons depuis 400 000 ans avec le feu à se déplacer sur terre (et mer ?). Notre anatomie n'existe que depuis 200 000 ans. Les mouvements continus des populations à travers les continents de la planète sont démontrés par les traces archéologiques. Pour quoi alors vouloir s'arrêter ? Sachant que la sédentarisation n'amène que peine, maladies et labeur pour l'avoir déjà expérimenté pendant 6 000 ans. Personne pour l'instant n'a de réponse à cette question. Nous savons que la sédentarité partielle ou saisonnière n'était pas exclue des populations mobiles, elle était un complément potager à la chasse et à la cueillette. L'embrigadement ne suffit pas à l'explication.

L'enrégimentement public des hommes libres est inexplicable que par « un contrat tacite » : la complicité. Aucune raison sensée d'amélioration de l'existence humaine ne peut convaincre aucun homme à vivre enfermé dans une enceinte fermée dans une maison close, enfermé toute sa vie ; aucune.

La création d'un État (= un souverain (cru sauveur) + une milice militaire armée + des questeurs d'impôts + une administration et + tard les éducateurs de l'éducation pour le conditionnement des populations à obéir sans se poser de question) ne peut être motivée que par un désir généralisé de détresse, d'impuissance d'une population en demande d'être sauvée d'un désastre imminent. Durant l'existence de l'humanité, il y a eu 2 « vagues de refroidissement » de -10 800 à - 9 600 ans et de -6 200 à -6 100. La 1ère a duré + d'1 millénaire, la 2de 100 années. Aujourd'hui les désastres sont aussi artificiels, surtout quand on voit poindre un bénéfice pour les dominants à l'horizon.

Le livre de James Scott, Homo domesticus, une histoire profonde des premiers États, 2019 (traduction de : Against the Grain. A Deep History of the Erliest States, 2017) donne quelques réponses et un aperçu de la protohistoire qui aide à comprendre le noeud actuel dans lequel nous nous débattons. Son seul défaut ? idéaliser la vie mobile des chasseurs-cueilleurs capturés dans le piège de l'étatisation provoque à imaginer : si l'État ne s'était pas imposé depuis 5 000 ans pour l'empire, comment vivrions-nous aujourd'hui ? Ça, James ne peut pas le dire, mais il se l'imagine, sans le dire. On ne demande qu'à rêver !

 

Note
* Cette pulsion du requestionnement ethnocentrique du sens de l'État (de vivre la politique de domination à être convaincu que l'absence de liberté est le sens de la nécessité de la civilisation) semble avoir été amorcée par Pierre Clastres dans ses recherches comparatives entre les tribus et les empires, de 1962 à 1973, compilés dans le livre « La Société contre l'État » paru en 1974 et constamment republié. Qui le premier questionne les affirmations des scientifiques (pseudo- = faux) des certitudes qu'ils publient sur une connaissance dont ils ne savent rien (uniquement pour confirmer leur croyance à obéir à la hiérarchie étatique).

 

Pierre Clastres, Archéologie de la violence, la guerre dans les sociétés primitives, 1977, 2010, 2016

Info un faux ?

Je profite de cette agora pour dire quelques mots à propos d'un (long) article écrit par Pierre Clastres paru dans la revue Libre (sic) en 1977 republié en 2010, titré : Archéologie de la violence (la guerre dans les sociétés primitives) 3 ans après la parution de La Société contre l'État. La finalité de cet article surprend. Passant par la critique des 3 a priori pour expliquer la guerre « chez les sauvages » (sic) : naturaliste (la guerre est provoquée par la subsistance), économique (les sociétés primitives sont inexorablement liées à la misère qui provoque la guerre) et échangiste (guerre et échange sont liés par « une transaction malheureuse » qui déclenche la vengeance collective). Pierre Clastres tacle brillamment et Claude Levi-Strauss et Karl Marx et Thomas Hobbes, mais il explique les guerres inter-tribales par la peur de perdre leur individualité (sic). Ça, formerait une tension permanente qui au « moindre incident » déclenche la guerre (sic). Son explication ne vaut pas mieux que celles qu'il critique. Ça pour conclure que l'État, par uniformiser les individualités, est un générateur de paix (sic). C'est une contre-vérité que tout intellectuel honnête sait et qui ne peut être favorable qu'à l'annihilation des sociétés primitives par l'État qui se mondialise. L'État n'existe que par la violence qu'il banalise à grégariser les comportements domestiqués. Si la violence étatique n'existait pas, il n'y aurait ni armée, ni police, ni châtiment, ni prison, ni condamnation d'individus, ni industrie de l'armement, ni tentative de destruction atomique ou virale, etc., ce qui n'est pas le cas. Cette conclusion qui ne réjouit que les généraux de la défense nationale pour se convaincre de l'utilité de leur fonction (inutile), nous fait douter de la véracité de la conclusion de cet article. Sachant qu'il a vécu 10 années avec ces êtres humains isolés du monde avide des Blancs, il est impossible que Pierre Clastres puisse les désigner de « sauvages ». Sans la violence, l'État ne pourrait ni conquérir pour envahir pour piller, ni imposer un régime totalitaire, ni collecter les impôts, ni se mondialiser. Cet article ressemble à une commande d'État avec menace et chantage, pour un désaveu de ses écrits précédent. C'est une pratique qu'on rencontrait couramment dans les régimes communistes des pays de l'Est, pas en France, ce qui est d'autant + surprenant.

 

 

Gilles Deleuze, Différence et répétition (1968)
avec Friedrich Nietzsche, et, Avant Eve et Adam et Après

Si lecteur lectrice tu as remarqué
ça et là
mes pensées et actes musicaux super posés la différence et la répétition,
alors tu comprends qu'il fallait com poser un commentaire du livre de Gilles Deleuze « Différence et répétition »
livre de + de 400 pages écrit en 1968.

En parallèle,
beaucoup d'autres ouvrages s'impliquent dans l'affaire, dont
celui de Mircea Eliade : « Le Mythe de l'éternel retour » écrit en 1945 achevé en 1947
qui traite de la répétition protohistorique et du temps historique continu judéo-chrétien.
Qui pour lui est la source de souffrance de l'Occident (la nôtre).

Différence et répétition sont une notion (= idée vague, dont le lien entre l'abstrait et le concret est incomplet) qui donnent à percevoir notre existence dans la con-sidération de soi (sidéré — sidéral = de l'étoile qui donne vie — de soi là vivant avec), des autres et du reste. Elle est essentielle à la musique et à l'art en général, ce, depuis la naissance de l'humanité qui dans l'oubli nous ra-pelle qu'en vérité on sait ça depuis très longtemps. Mais, chaque nouvelle génération similaire qui se différencie de la précédente doit s'occuper à contredire ce qui a été dit, sinon, il n'y aurait plus rien à dire. Vraiment ? Là, on se retrouve pris entre : tourner en rond (l'éternel retour) et aller de l'avant (progresser dans le temps historique avec un passé qui disparaît et un futur qui apparaît, dont certains confondent la signification temporelle avec celle spatiale du miroir de soi doublé de « expansion de soi capitalisé » = de son moi numérisé (pas vraiment distingué mais pas discret) pour étouffer les autres dans l'analogie). À leur piquer leur air pour se gonfler soi-même. Ça, par peur de manquer d'air. Le rôle de la musique est de donner des airs. À toutes et à tous virtuellement (pour combler les faux manques) et réellement (pour remplir de joie).

Différence et répétition est le concept coeur du savoir. C'est par cette distinction du même du différent et du différent du même que l'intelligence agit à différencier les différences et à fusionner les assimilarités. Sans distinction ni similarisation, la pensée ne pourrait s'épanouir à comprendre l'incompréhensible ni construire de la simplicité à la complexité. Cette dualité forme les différences qui se différencient des similarités sachant que ni la similarité ni la différence ne sont jamais absolues que théorisées.

Gilles Deleuze démarre « Différence et répétition » avec 2 philosophes, Kierkegaard et Nietzsche, qui tous 2 s'opposent à la pensée moralisée de Kant et Hegel et se proposent de réparer leurs dégâts. Moraliser une pensée philosophique signifie : arrêter la pensée (le requestionnement) philosophique. Le principe fixe la notion (= vague idée). Kant et Hegel sont des absolutistes qui attachent la raison à la morale qu'ils attachent à la liberté. C'est une contradiction. La morale produit : 1 règle à obéir par TOUS (1 pour tous pour l'1 régnant). La règle en règle est annihilatrice de liberté. Kierkegaard et Nietzsche ont posé chacun une philosophie pour sortir du piège idéologique que Kant et Hegel ont posé. L'un par la foi dans le mouvement donné par la répétition et l'autre par le mouvement de la mémoire et de l'oubli dans la répétition de l'éternel retour. L'un saute et l'autre danse. Au XIXe siècle, il fallait passer par le mouvement de la répétition pour se libérer du joug de la généralité fixée arrêtée en loi par la morale des principes de la bourgeoisie dominante protestante/catholique. Au XXIe siècle, le contexte est légèrement différent. On a compris (en partie) Nietzsche, on a compris (en partie) Deleuze. Tous 2 se sont efforcés de sortir la philosophie de son enCADREment politique : l'occupation qui doit justifier l'hostilité politique « nécessaire » de l'ingérence envers les individus des populations. Nietzsche a pourtant désigné les tricheurs, mais cette désignation n'a pas suffi à les reconnaître pour s'en méfier ; ou, ils sont trop en surnombre à s'être emparés des positions-clés vérouillées de l'institution dans la hiérarchie du pouvoir politique autoritaire, pour restreindre jusqu'à zéro, toute expression de la liberté. Pourquoi occuper sa vie à faire ça ? Pourquoi occuper sa vie à nuire aux autres ? À force de conditionnement, leur esprit s'est dérangé ; ils ne savent plus, mais suffisamment pour obéir à n'importe quel ordre d'une autorité. Les tricheurs sont gouvernés par la peur et, pour gommer journellement ce sentiment oppressant, ils se vengent : par faire du mal aux autres : « tient, voilà pour toi ! ça t'apprendra ! » (sic) pour se soulager quotidiennement « au travail » générateur d'humiliation et de peine et de non-sens. Oui, vivre ici et maintenant dans le monde humain est une pathologie qui éclabousse et infecte les autres qui ne demandent rien.

La répétition au XXIe siècle, est synonyme d'obéissance : répéter le même geste – à l'usine tous les jours au XIXe et XXe siècle, au XXIe siècle les robots remplacent les ouvriers, sauf en Chine (ma chine où toutes les usines ont été déportées sur ce territoire où la vie humaine a moins de valeur qu'un téléphone — objet du porteur contrôlé — ) – répète, insiste, le conditionnement moral inculqué, répète les idéologies éduquées, répète à propager les idées reçues et, à force, le mensonge répété devient vérité : objet de la croyance, d'un esprit con-vaincu. La répétition engendre la croyance qui engendre la conviction qui engendre la violence, celle intérieure du croyant qu'il ou elle évacue à l'extérieur sur les autres : « j't'chie d'sus » (sic). L'Homme occidental est vaincu. La Femme n'a rien pu faire, au contraire. L'Occident règne par dans la violence de l'intérieur à tous les stades de la vie humaine et physique et psychique, c'est une invasion de l'état d'esprit du corps humain pour transformer l'individu en « intérêt général » (sic). L'intérêt commun transformé en général pour la banalisation des détournements de fonds public. Le général tant redouté par Kierkegaard puis Nietzsche puis Deleuze a au XXIe siècle recouvert (enveloppé) toute la planète des esprits au travail obligatoire (95% des êtres humains sont des esclaves, dont 90% le nient). La bêtification générale de l'espèce humaine est tentaculaire, alors insoupçonnables il y 1/2 siècle. Le délire de l'ignorance agit tous les jours partout par agression. Les croyants conditionnés majoritaires ressentent une menace indicible perpétuelle à l'intérieur d'eux-mêmes. Chacune, occupée vit en permanence sous la menace (ne serait-ce que du viol), et de la menace constante par l'humiliation, mais pas par celles et ceux qu'elle croit la douleur venir. Les responsables du merdier en masse se cachent en lâchent derrière le sourire.

Mais pas de panique ! Croire, c'est être trompé et possédé : il suffit de le savoir pour s'en détacher.

La malséance du contexte néfaste du XXe siècle, c'est au XXIe siècle, aggravée. Il ne s'agit plus de menacer l'espèce humaine avec une seule explosion atomique, il s'agit de posséder l'espèce humaine en lâchant des virus mortels. « Le compte de la masse esclave doit êtes réduit » (sic). Les fous du pouvoir lâchent un virus pour réduire le nombre. Le nombre ? Nous en sommes arrivés à ça. Et contrairement à ce que pense Nietzsche pour libérer l'espèce humaine de la bêtise par le mouvement de l'éternel retour avec humour, la production de différences artistiques est aujourd'hui devenue vitale pour contrarier la déchéance de l'espèce humaine dans son abrutissement répétitif : AAH EUEU ! L'abruti uniformisé = un être humain chiffré (= numérisé). L'uniformisation générale de la culture occidentale à toutes les cultures différentes de la planète est le résultat des politiques d'intrusion (colonialisme qui n'a jamais cessé, mais se dissimule sous d'autres formes pour être accepté) pour assimilarisation (assimiler = digérer et similariser = rendre pareil) pour l'uniformisation globale (= la mondialisation = l'occidentalisation de la planète) qui a commencé avec les colonies. Colonies = exploitation des richesses du pays par un autre, le même, qui contrairement à ce qui est cru aujourd'hui, est en expansion (comme l'esclavage). Mais toutes ces peines quotidiennes sont niées par toutes les personnes qui en souffrent. Révélées, tout s'arrête et on vomit. Toutes les dérives de cette souffrance passent par l'industrialisation (= l'automatisation de la production et de la consommation). L'industrie pharmaceutique produit des cache-douleur et c'est l'éducation nationale mondialisée qui se charge de cultiver le déni général et la presse les médias de l'entretenir. En 40 ans il est facile de constater la dégradation du savoir « général » (sic) et surtout celui, supposé indépendant des universités. Le savoir est au XXIe siècle idéologique, comme le rêvait Platon il y a 2500 ans avec sa République de l'Ordre. La curiosité est redoutée. Le monde est repensé par des idées reçues. Sans chercher à savoir d'où ces idées proviennent. La conviction a pris le dessus du questionnement. Oui, l'Occident vit un sérieux désastre humain dans son confort acquis. Mais sans le décor du confort censé accompagner ce type de régime à la « 1984 », avec ses couleurs affadies et son environnement public sale (sic). Ici, c'est le contraire, tout est propre aux couleurs saturées. Donc, pour tous, tout va bien à souffrir.

Puis Deleuze poursuit son introduction avec Freud, ce qu'il détecte à travers la pulsion de mort pour répéter ? Hum hum. Son introduction pose-t-elle les questions de la répétition dans la différence abordées par certains philosophes ? Pour montrer différents sens topo-logiques dont la répétition est abordée ? Je ne suis pas sûr. Deleuze parlant est flagrant. Deleuze écrivant expose les cheminements complexes de sa pensée dont les liens ne sont pas évidents. La répétition, on la comprend à partir du moment quand on doit se nourrir ou dormir et le contraire pisser-déféquer et se réveiller. C'est quotidien. C'est inévitable. Tous les jours ça recommence. On a faim, il faut manger. Et la fatigue. La fatigue oblige à se re-poser. Et chaque nuit à dormir. C'est quotidien. C'est inévitable. À partir de ça, on s'organise à s'occuper le reste du temps à vivre. Quand même (sic) autre chose, pour exprimer l'alternative qu'un contraire (autre chose que la même chose) puisse se produire et être produit de sa vie.

Voilà pour le contexte introductif in-fini

En suite

Si Deleuze perçoit la liberté, après Nietzsche, après Kierkegaard, dans le mouvement de la répétition contre la généralité des lois morales figées ; je perçois la répétition comme un enfermement dans la banalité du même geste répété. Ça, doit être dû à vivre un contexte presque différent, pas tant que ça : les usines de l'industrie des ouvriers-esclaves existent aussi dans leur temps. Personne, ni rien ne peut se soustraire au mouvement, ni la généralisation conceptuelle des lois morales qui figent les comportements. Deleuze et Nietzsche ne sont pas idiots, je n'ai donc pas compris leurs pensées. Le désir de l'assimilarisation politique des individus pour l'uniformisation générale se réalise par la répétition irréfléchie (et fléchie = à genoux = abdiquant) des mêmes gestes, ce, quotidiennement. « Le signe de croix » par exemple, relève de l'abdication de celle ou celui qui se signe, celle de répéter l'inculcation sans réfléchir. Si toute personne prend conscience qu'elle est vécue par cette répétition accoutumée, immanquablement, elle chute dans la dépression. À constater l'expression de son désarroi à vivre comme un automate qu'elle n'a pas programmé à sa guise. C'est renommé d'Amérique : « burn out » = laisser brûler jusqu'au bout et s'éteindre. L'automate n'a que quelques gestes limités dus à sa fonction. La robotisation des sociétés humaines est un projet de simplification par quantisation pour la répétition des mêmes gestes calibrés. Ça pour s'assurer la continuité de la production. Ce désir de production d'abondances éternelles et infinies révèle l'angoisse dissimulée de la terreur de manquer. Vivre du manque, pour l'enrichi, c'est vivre pauvre ; et est, pour elle pour lui, un état inacceptable, bien qu'il et elle l'imposent aux autres. L'ouvrier vit une vie de répétitions, le nanti vit du travail protocolaire (à se détouner des fonds pour soi) et la nantie vit une vie de distractions, différenciées (par ses thèmes ?) mais qui se répètent, ce uniquement pour que l'ennui ou la lassitude n'apparaisse jamais, mais l'une ou l'autre apparaîtra toujours à un moment ou à un autre. On ne s'échappe pas de la répétition. Vivre de différences en permanence, signifierait que nous aurions perdu la mémoire (dans la répétition sans différence aussi). Les différences aperçues se posent sur la base de la répétition. Les répétitions aperçues se posent sur la base de la différence. Il n'y a que comme ça qu'on les perçoit.

La suite, la prochaine fois...

...

Note
L'histoire du mot « même » (medisme, medesme, meïsme) commence avec sa dérive en l'an 1050 du latin « metipsimus composé de la particule emphatique -met servant à renforcer les pronoms personnels (nosmet, egomet) et du démonstratif intensif ipse (ipsus). Ce dernier (voir ipse, ipso facto), par une double insistance, accompagnait fréquemment le pronom personnel renforcé en bas latin (egomet ipse = moi-même en personne). Le rapprochement de met et ipse a donné au Ve siècle metipse. Il y eut alors la suppression du pronom personnel initial et le nouveau renforcement au moyen de la désinence du superlatif -imus. Le latin tardif a aussi metipsimu, prononcé metissimu, qui a donné l'ancien français medesme. La forme meïsme (1080) peut s'expliquer comme analogique du nominatif pluriel latin metissimi » (Dictionnaire historique de la langue française). Quel trajet pour dire la même chose ! Pour dire que c'est bien ça et pas autre chose. Cette insistance egomet ipse montre que la présence des différences empêchait d'identifier le même de soi et des autres. Je ne suis pas certain que c'est moi. Je ne suis pas sûr que ça soit elle. Ah ! je me suis trompé, je t'ai pris pour quelqu'un d'autre ! Moi, même, aussi ! Peut importe, l'important est qu'on soit bien :). (J'ai rencontré ma seconde femme comme ça !). Nous nous sommes confondus puis attachés.

 

 

Guy Debord, La société du spectacle (1967)

Guy Debord est déprimé. Déprimé de constater sa propre espèce se piéger elle-même dans l'illusion de la représentation : le spectacle, au lieu de se réjouir de la présentation du réel de l'existence. La généralisation et la permanence du spectacle passent par la télévision. Le médium qui rapporte ce qui doit être vu. Et aujourd'hui, 54 ans après, la généralisation des écrans par l'ordinateur et le téléphone portable et le cinéma « grand public » (sic). Nous vivons mal à l'aise encerclé d'illusions à refuser vivre le présent.

Guy Debord a compris la politique être la gestion des esclaves que nous sommes toutes et tous qui à son époque se matérialisait par la construction intensive des « grands ensembles » (de HLM = habitations à loyer modéré aggloméré dans de tours et des barres d'immeubles). « Grands ensembles » qui quelques années après sont devenus rapidement les ghettos de violence et de haine connus aujourd'hui. La construction « du meilleur des mondes » est un fiasco social monumental. La raison ? Il est impossible de dissimuler la réalité, longtemps. Guy Debord a vu dans ces « grands ensembles » des prisons à esclaves qui façonnent le comportement attendu des populations laborieuses piégées (crues libérées par la modernité).

La société du spectacle décrit comment le meilleur des mondes illusoires s'incruste dans les esprits pour remplacer la réalité niée par la représentation faussée. La société du spectacle est un livre important car il amorce l'analyse de notre sort occidental (aujourd'hui mondialisé) en tant qu'espèce mise (par elle-même) en esclavage. Cette volonté d'asservissement général est conduite par la crainte générale éduquée (à l'école) et qui dispose les écrans de son déni pour vivre son « meilleur des mondes » à travers la consommation de marchandises. Confondue avec bonheur. Une société qui ne vit que sur la production d'objets consommables ne peut en effet que vivre en tant que marchandise, celle de son esclavage.

 

 

François Chesnais : La mondialisation du capital (1997)

La période que décrit François Chesnais, qu'il nomme « mondialisation du capital », est une période aujourd'hui (2020) dépassée. Son livre donne à comprendre les stratégies bancaires mondialisées des années 90 qui ont obtenues l'état globalisé financier du XXIe siècle. Le régime économique globalitaire est aujourd'hui passé à un autre stade, celui nommable en « exploitation planétaire ». L'exploitation planétaire revient à gérer sa principale ressource d'enrichissement financier : l'homme. La classe laborieuse n'a pas changé son statut, au contraire, elle l'a renforcé, à se satisfaire de son état de consommatrice allocalisée en échange de sa liberté et de son intelligence. Bêtise et captivité (= contrôle automatisé des besoins des personnes) est la nouvelle source d'exploitation majeure d'investissement pour l'enrichissement, gage de la surconsommation, et +, du gaspillage (= consommation irréfléchie et sans modération). Ce +, qui crée le bénéfice du profit de l'expansion du capital pour la perpétuité de la rente, et minimale et maximale. Rente et rentabilité sont de la même famille. *

Pourquoi ce système de gestion des denrées et richesses de l'humanité, nommé « capitalisme » qui occupe par le salaire (= une rente en échange de l'emploi volontaire de son corps et de son esprit par un autre) toute l'humanité à 99%, pourquoi ce système d'exploitation, qui supprime les libertés et l'épanouissement de l'intelligence, n'est pas remplacé par un système de gestion qui favorise des rapports de sympathie entre humains ? Pourquoi après tous les soulèvements des classes exploitées (= travail maximal pour salaire minimal), depuis le XXe siècle industriel, ce système n'est même pas ébranlé ? Pas une écorchure, rien.
La raison est simple. Les salariés (= les esclaves) ne veulent pas se défaire de l'apparence de l'abondance et surtout de leur rente, aussi minime soit-elle. « Le capital maintient la rente perpétuelle », c'est ce qui est cru. Ce sont les employés qui alimentent le capital plus que les capitalisants qui gèrent (= investissent) leur fortune capitalisée (= de l'argent qui rapporte + d'argent).
Quand les employés n'auront plus peur de se défaire et de vivre sans salaire, c'est à ce moment que le capitalisme cédera sa place à un autre système. Mais, avec la déportation massive du travail industriel (pénible) en Asie, principalement en Chine, à partir des années 90, le processus du « retrait du travail » (= vivre sans travailler) commence progressivement dans les pays occidentaux dominants (gérant la mondialisation des flux des capitaux). Dans l'effet, les populations clientèles des produits d'Asie sont les populations appauvries des pays riches (une population clientèle à entretenir). Par la « popularisation des denrées » (= des productions massives qui permettent l'achat des produits par les classes appauvries, qui au XXe siècle ne le permettait pas) ce sont les populations appauvries qui entretiennent le processus commercial des échanges bénéficiaires mondialisés et alimentent leur « exploitation adoucie » par des « caisses d'allocations ». Les tentatives successives de pandémies ratées ne servaient qu'à réaliser un couvre-feu pour démontrer que la suppression du travail en Occident n'affecte pas le capital. L'exemple du « smartphone » est parlant : objet inutile, mais mondialement utilisé, renouvelé et en permanence racheté. Si les + pauvres s'achètent les versions les + cher, c'est uniquement pour se donner à croire ne pas être rejeté de la société auquel ils croient l'être tout en voulant lui appartenir à tout prix : le « smartphone » (= ordinateur de poche de contrôle de son propriétaire) a remplacé la voiture comme signe d'appartenance à la société d'abondance.

Le livre de François Chesnais est un livre pour savoir.

 

En lien

Le public et la manifestation publique ?

- Dans le fait, qu'est-ce qui motive les individus appauvris à se regrouper pour manifester dans la rue ?

. D'abord l'insuffisance des salaires = leurs revenus. Manifester pour avoir +. Si les manifestants exigent une augmentation pécuniaire de leurs maîtres, ça signifie aussi qu'ils confirment le désir de garder leur emploi (autrement dit leur statut d'esclave).
. Ensuite, les violences institutionnelles (= autorisées ou commandées) contre des individus des populations en souffrance.
Il faut savoir que l'hégémonie économique ne se débarrassera jamais des institutions qui la servent. Il ne faut pas confondre : Administration, Institution et Service public. La privatisation de ces 3 formes de gérance ou gestion publique ne supprime pas leurs services. La Sécurité Sociale privatisée en Assurance Sociale perpétue ses mêmes services (dont la gratuité des soins pour les malades longues durées, sans considérer ses revenus). L'Institution policière emploi toujours + de fonctionnaires, tout en entretenant les idéologies racistes et de haine des autres. La violence, ça se cultive comme le reste.

- Quelle est alors la différence entre une gestion privée publique et une gestion publique publique ?

. La première gère l'argent prudemment jusqu'à supprimer des frais qu'elle considère inutiles. L'exemple de l'institution hospitalière, grande consommatrice et première cliente de l'industrie pharmaceutique, des technologies de l'image, et des nanotechnologies, qui réduit ses dépenses par supprimer les emplois d'infirmière, est l'erreur typique d'une gestion privatisée. Sans les infirmières, l'hôpital n'existe pas. Les infirmières sont les descendantes des soeurs qui ont créé l'hospitalité de l'hôpital.
. La seconde, dépense pour servir tout le monde. Au contraire de la première, les caisses seront vidées + rapidement. Les industries attachées à la santé : pharmaceutique, technologies de l'image, et nanotechnologies sont servies après les salaires qui par les maintenir tous, subissent des réductions conséquentes.

- Aucune des 2 gestions ne semble vraiment appropriée...

Oui
. L'une favorise le profit de ses alliés investisseurs.
. L'autre favorise l'obéissance de ses salariés.

- Comment équilibrer une gestion des services au public ?

La seule solution est de supprimer les services au public. Pour re-rendre service aux individus. Tout le monde sait que servir et rendre service sont à l'opposé. Que le service a été transformé en servilité. En supprimant la servilité, on réintègre les services rendus. Sachant en + que les services sont + des contrôles des individus et des populations pour les vendre, on devrait s'en débarrasser + facilement.

 

Le public est la notion politique de la foule. Le public est la notion politique indispensable pour maintenir la République. La République est la chose publique. La chose publique est nécessaire pour réaliser la gestion servile des populations. La république entretient la politique et l'économique des populations asservies sous contrôle administratif. Ce, par d'abord détenir les informations précises consernant chaque individu, vivant dans la république avec son genre, son nom, son prénom, son lieu et sa date de naissance, sa nationalité, son adresse de résidence, etc. Information qui a commencé à être collectée qu'à partir de la Seconde Guerre mondiale (commande réalisée par les Français pour localiser les Juifs qui avaient échappé aux Allemands, le « numéro Camille » aujourd'hui transformé en numéro de Sésurité Sociale). Depuis le XXIe siècle, est ajouté à ses informations d'identité, des informations des goûts et des tendances personnelles personnalisées, nommées autrement « publicité ciblée » (sic) pour : « agression ciblée ». À quoi sert la chose publique ? Ça sert la domination du règne politique de quelques individus, vendue à l'économique. Rien de bien intéressant pour l'espèce.

 

Ce que François Chesnais nous a apporté dans notre enquête sur le déclin des arts et de la musique à partir de la fin des années 70 du XXe siècle, est d'avoir donné un nom à la révolution bourgeoise qui a déclenché la médiocratisation générale de la culture et du savoir dans notre civilisation, par la censure permanente de l'authenticité artistique. Cette volonté politique de destruction de l'intelligence prise « dans l'étau de la logique économique du profit » (forme du chantage), François Chesnais l'a nommée : la « révolution conservatrice » pour la « dictature des créanciers ». C'est avec cette « dictature des créanciers » instaurée à partir des années 70 du XXe siècle, voulue dans les entreprises culturelles : maisons de disque, et industrie du cinéma que la médiocratie a pénétré notre espace vital. On leur doit, la ruine de l'industrie florissante de la musique et la transformation des arts d'auteurs en divertissement public. La « politique culturelle » est le second assaut contre les arts et la musique, celui politique, pour favoriser le « spectacle public » (= la diversion) et détruire les individualités artistiques.

 

Note
* Les 53 synonymes usuels de « revenu » côté salaire et côté gain financier confondus (qui pour les uns se nomme « capital » et pour les autres « épargne » qui est le même principe d'accaparer pour soi au détriment des autres) : actif, allocation, appointements, arrérages, avantage, avoir, bénéfice, cachet, casuel, chômage, commission, crédit, dividende, dotation, droit, émoluments, fermage, fixe, fruit, gages, gain, honoraires, intérêt, jeton, loyer, mense, mensualité, métayage, paye, pension, pourboire, prébende, présalaire, produit, profit, rapport, recette, redevance, rémunération, rente, rentabilité, rentrée, retraite, rétribution, salaire, semaine, solde, tontine, traitement, usufruit, usure, vacations, viager. Notons que DROIT et CREDIT résultent du même sens : AVOIR.

Source de lecture
http://classiques.uqac.ca/contemporains/chesnais_francois/chesnais_francois.html

 

 

Immigration Game (2017, film)

Au XXIe siècle, le cinéma change son uniforme

Le cinéma qui au départ était un art d'auteurs, a été transformé, en médium de propagande politique et morale religieuse (puritanisme chrétien), dont les acteurs de cette transformation majeure restent et demeurent les Américains (qui travaillent avec acharnement obsessionnel à garder leur domination mondiale acquise en 1945, crue). Le cinéma, pour les nouvelles générations qui ne regardent plus la télévision (outil majeur pour laver les cerveaux en demande d'oubli), mais s'occupent l'esprit, seule dans sa chambre, de productions vidéos diffusées dans le réseau Internet, est devenu le médium majeur de leur loisir. La jeunesse du XXIe siècle s'occupe l'esprit à regarder des films sur Internet. La production américaine de films « populaires de divertissement » est une industrie d'invasion économique et du réseau Internet par leur surproduction en nombre. Leur streaming faussement gratuit acquiescé par les productions dans des sites parallèles (faussement marginaux) en échange d'une part des bénéfices publicitaires des tiers (publicité agressive à la mode du hacking des années 2000 qui faisait marrer les ados, alors jeunes codeurs, à black-outer les machines des particuliers) est une vague déferlante d'idéologie morale qui se répète dans tous les films aussi différents soient-ils (horror, comedy, romance, etc.) destinés au « grand public ».

Est-ce que le cinéma allemand s'autorise à suivre le cinéma américain dans sa propagande de violence morale ?

Le film « Immigration Game » sorti en 2017 d'un jeune cinéaste allemand de 37 ans représente l'assentiment de la violence envers les étrangers et les opposants au régime politique dominant par la violence (le meurtre autorisé). Le film reprend le pitch du scénario du film « Le prix du danger » de Yves Boisset sorti en 1983, la même course poursuite : une seule proie humaine contre une équipe de chasseurs autorisée à tuer par le jeu télévisé d'une compagnie privée qui a pu corrompre la justice, mais la récompense n'est pas la même : dans le film original d'Yves Boisset, la récompense est l'argent, dans le film de l'Allemand, la récompense est que l'étranger chassé qui a réussi à ne pas se faire tuer est « autorisé à résider en Allemagne » (sic) ! Nous connaissons la culture de la violence à l'allemande : une violence sans concession, directe qui va droit au but sans détour, mais ce cinéma ne se faisait pas l'outil d'une propagande directe, il donnait à réfléchir comme toute oeuvre d'art. "Die Welle", "Das Experiment". À quoi sert la propagande (action systématique exercée sur l’opinion publique pour l’amener à accepter des idées ou doctrines inacceptables ; du latin post-médiéval [Congregatio de] propaganda [fide] = [congrégation de la foi] à être propagée ; du latin « propagare » = faire durer.) ? La propagande sert à « libérer les croyants » de la réflexion, à empêcher de pouvoir penser, envers celles et ceux qui la reçoivent, qui la réclament, à accepter l'inacceptable pour agir l'inacceptable (la propagande est une invention chrétienne vaticane). Nous connaissons les groupuscules néonazis prêts à lyncher à la barre de fer, au couteau ou la chaîne (armes disponibles), un Juif isolé, un Africain isolé, et tout ce qui ne ressemble pas à du « blanc skinhead » (qui n'est pas de l'aryen qui en réalité sont les gitans venus d'Inde en Europe). Ces êtres délaissés qui ne peuvent que s'affirmer par le viol et regroupés en bande sont des chercheurs et provocateurs de conflit par la bagarre (avec toujours la lâcheté de 10 contre 1), car ils n'ont rien d'autre à vivre que la force musculaire pour s'exprimer, tellement ce sont des êtres humains abrutis par les idéologies racistes (bon prétexte à battre) et, qui sont là, car ils ne savent pas quoi faire de leur vie. Le film n'a aucun second degré, il est clair, incite et justifie le meurtre dans la société allemande, jusqu'à confondre dictature et démocratie. L'effet final du retournement de ses 2 personnages principaux, victimes qui à la fin passent meurtriers autorisés, du chassé au chasseur, du violé au violeur, du tué au tueur est : soit le désir d'une provocation idiote, car improbable (la femme du héros est assassinée par le public), soit une affirmation sans détour du désir d'une Allemagne raciste et violente.

Quelle est la propagande morale véhiculée par le cinéma et les séries télévisées populaires aux États Unis ?

La sécurité nationale américaine s'est forgée sur les oppositions de la jeunesse des années 50, 60, 70, du XXe siècle, nationale et internationale. Toutes ses organisations gouvernementales entretiennent une guerre froide mondiale de tortures et d'assassinats dans le secret (pas toujours, quand ça déborde) dirigée contre ses opposants, opposants qu'elle crée elle-même pour justifier sa guerre (exactement comme des voyous qui par ennui cherchent à se battre toujours contre des + faibles précisément choisis). Le détournement imaginaire pour rester le maître dominant passe par la banalisation d'actions ignobles, celles du mauvais joueur = le traitre tricheur, tout en tenant les populations dans l'ignorance de leurs méfaits en chaîne, contre les êtres humains et leur environnement qui est le leur aussi, mais dénié. Pratique commencée avec le massacre des Indiens d'Amérique en violant régulièrement les traités de paix. À constater une telle suractivité, leur acharnement demeure pitoyable (= triste, médiocre et à plaindre), tellement ils s'obstinent à persécuter les autres : de quoi ont-ils si peur ? de perdre ; pour tant nuire au monde ? Une telle motivation d'agression à l'échelle mondiale ne relève que d'une pathologie, celle véhiculée par la peur (qu'ils retournent en terreur), qui est le premier symptôme fondateur, générateur de toutes les maladies humaines, physiques et psychiques.

Les idéologies morales véhiculées par le cinéma de masse américain (et étrangers américanisés en langue américanisée) sont dans le désordre : la sexualité interdite (« don't touche me! » sic), l'agression autorisée et sollicitée généralisée contre des ennemis imaginaires, l'isolement faussement nécessaire de soi pour sa sécurité (pour empêcher toute foule rassemblée), le retournement des vraies idées et valeurs toutes faussées = opération de la désinformation : les techniques de désinformation acharnée des agences gouvernementales opérant dans le secret depuis 1945 s'appliquent à tous les médias (possédés par les gouvernants), l'idéologie de la compétition guerrière motivée par la vengeance idéalisant la violence (= faiblesse incontrôlable) pour se débarrasser des perdants ainsi créés (convaincus inutiles à la société, sic), l'adoration fidèle du père, surtout si celui-ci est un assassin de masse : « mass murder » (pour garder la souveraineté politique et familiale de l'autorité des assassins gouvernants), etc., toutes des réactions de protection envers un effroi incompréhensible et inexistant.

 

Note de sens
Désemparer (verbe) : mettre (un navire) hors d’état de manœuvrer, de dé- et s’emparer ; de l’ancien occitan « amparar » = protéger. Désemparé (adjectif) : qui a perdu tous ses moyens, qui ne sait plus où il en est. La signification du verbe « s'emparer » est aujourd'hui : prendre possession, plus protéger. Il existe beaucoup de mot à qui le sens a été retourné, tel le mot « tuer » qui au départ signifiait protéger en tant que tuteur.

 

 

Alain Rey (sous la direction de) : Dictionnaire historique de la langue française (1992, 1998, 2006, 2012)

Comment ne pas se régaler à pouvoir comprendre les évolutions idéologiques portées par notre langage par l'histoire du sens de ses mots ? Le dictionnaire historique de la langue française sous la direction d'Alain Rey est unique. Il s'efforce d'être complet (sur l'historique des mots) que tous les autres dictionnaires survolent. Mais à l'usage il devient incomplet, car on veut toujours savoir + ! toujours + profond, toujours + loin. Le dictionnaire se contente souvent de la racine récente du mot, n'allant pas au-delà du latin, car au-delà, le flou du sens (élargi) du sanskrit, ou du francique pratique et autres provenances linguistiques, empêche de comprendre certains glissements de sens et des prononciations des mots (le dictionnaire n'est pas encore audible). A une tendance aussi à considérer les ancêtres (dictionnaire historique) aux dépens des variations récentes, l'usage de mots ancestraux évolue peu ou complètement par rapport à leurs usages contemporains. Il y a toujours un choix à valider ou non. Cette pratique donne au dictionnaire une légère suffisance qui empêche l'exploration de fond. C'est ça qui fait que c'est un dictionnaire incomplet, ou, nous avons aujourd'hui une autre conception de ce que devrait être un dictionnaire étymologique : une recherche permanente (= une exploration constante) en publication permanente (update) en développement et non une date fixée dans l'histoire par son éditeur. Et comme il n'a pas de concurrents, reste l'encyclopédie universalis pour compléter ses manques flagrants (je pense au mot « sainteté » par exemple), et +, Le vocabulaire des institutions indo-européennes (1969) d'Émile Benveniste qui donne à comprendre l'ampleur du travail pour comprendre un mot. Nous constatons que l'histoire des mots dépasse la capacité d'un article de dictionnaire, mais cette limite éditoriale a été gommée par l'édition électronique. Aussi chaque mot porte en lui un concept et, la compréhension du concept est la tâche de la philosophie. Tout philosophe prend un mot pour en dévoiler le concept où l'article fait la taille d'un livre.

Côté pratique, la version numérique incluse (qui permet d'agrandir le texte à l'écran pour les malvoyants) interdit et l'impression et la copie des définitions (aucun dictionnaire numérique n'interdit ça !) La version numérique du dictionnaire historique de la langue française oblige d'utiliser le programme propriétaire Adobe digital edition (sic) qui est payant pour obtenir la fonction : copier-coller ! (sic). Mais le pire est que les éditeurs Le Robert et Adobe exigent une « autorisation nécessaire » (sic) supplémentaire pour consulter le dictionnaire acheté qui sans connexion à Internet rend impossible la consultation du dictionnaire historique de la langue française qui pourtant a bien été acheté ! Voilà comment le savoir est empêché par « le principe de propriété » : interdire l'accès pour faire payer le passage. Sans argent tu ne peux pas savoir. Aujourd'hui il y a une telle accumulation de passages interdits générés par les éditeurs qui s'approprient ce qui devrait être en accès libre (et dans le monde numérique connecté, depuis les années 2000 on ne te parle que de sécurité, sic) que leur responsabilité à la médiocratie engendrée commence à se dévoiler au grand jour pour celles et ceux qui ne pensent pas. Codeurs codeuses donc, au travail pour relibérer les accès, ce, sur toutes les plates formes. [.epub 20 Mo]

 

Quand l'étymologie s'égare

L'étymologie du mot Loi n'est pas amenée à être évidente par les étymologistes, ce par manque d'une filiation lexicale (lex = loi) claire. Le dictionnaire historique de la langue d'Alain Rey ne remonte qu'au Xe siècle, pour commencer par « Lei » qui ensuite remplace le E par un O au XIIe siècle (tient, pour quoi ?). Sa forme latine Lex (en usage pendant l'Empire Romain) n'est pas remontée pas au grec ancien, bien que Platon, 5 siècles avant notre ère, écrit en 12 tomes Les Lois : ouvrage ambitieux, un des premiers traités de politique qui nous soit parvenu, ça, par les chrétiens qui ont pris dans les dogmes platoniques (oui platoniciens) les bases de leur idéologie. Sans cette volonté, ses écrits auraient disparu comme ceux des autres (non retenus par l'institution religieuse chrétienne censeure). Avant Platon (et Socrate son pilier), à part les écrits en Sanskrit, non accessibles en français, il n'existe rien d'autre de publié qui puisse tracer le chemin de l'histoire du mot : Loi.

Pourtant, à savoir la naissance des 1res cités-État 3000 ans avant notre ère, on ne peut être que certain que dans le contexte de rassembler des êtres humains libres pour les faire vivre dans une cité fermée (emmurée par des murailles) gardée par des gardiens-soldats armés à forcer au travail laborieux (agriculture intensive de la céréale : blé ici, riz là-bas et maïs là-bas) les êtres humains libres capturés, la Loi a commencé sa carrière dans ce contexte d'institution de la domination de la traite commerciale des esclaves. Le sens de la loi n'a pas changé en 5 millénaires, car sa fonction n'a pas changé : celle d'imposer une direction comportementale unique à obéir. Proclamé par l'interdiction. Les Lois interdisent, elles n'autorisent jamais (que par exception), car pour autoriser, il faut d'abord interdire. La liberté établie autorise tout ou n'interdit rien que par les limites de l'impossible (et parfois cet impossible n'est qu'une illusion ou une volonté à rendre impossible le possible).

Ensuite, suggérer le sens d'une convention au lieu d'une imposition est une maladresse qui donne à confondre contrat et loi : ce n'est pas la même étymologie pourtant. Une profonde contradiction ou un profond déni réside dans ce noeud créé par la contradiction ou la volonté de confusion de sens attaché au mot est inscrite dans le dictionnaire même. Citons : « Le mot Loi désigne aussi bien les conventions passées entre particuliers que l'ensemble des préceptes de droit acceptés par l'assemblée des citoyens consultés par le magistrat et rendus publics par l'autorité compétente. » Cette phrase est un amas de contradictions. D'abord, le Droit n'est pas la Loi. Le Droit autorise ce que la Loi interdit. Droit et Loi forment l'équilibre qui impose le comportement moral des citoyens dans la cité. Morale tenue par la famila = le maître et les esclaves vivants dans la même maison = domininium, la domination. Ou la désobéissance ne fait pas partie ni des droits ni des lois, seule la Loi donne existence à l'obéissance : sans obéissance, la Loi et le Droit disparaissent. La désobéissance est apprivoisée/tempérée avec le Droit. (Aussi, dire qu’il existe une autorité « compétente » signifie qu'il existe une autorité incompétente : les magistrats incompétents qui informeraient les esclaves au lieu des maîtres = « l'assemblée des citoyens consultés par le magistrat »). On constate que même dans les ouvrages érudits, il est possible de parler et d'écrire avec une manière de dire la langue qui n'apprend rien, ce qui pour un dictionnaire réputé est un paradoxe, voire une offense au savoir (sans appartenance politique). Mais la science, le savoir a toujours été approprié par les gouvernants pour épargner le public (= la foule obéissante au travail) de la connaissance de leur captivité. Logique. Le scientifique est une personne comme l'esclave, sous contrat obligé = chantage, qui ne doit pas révéler la simple réalité de la réalité, mais alimenter la croyance de la réalité fausse, tels les prêtres durant 2 millénaires. Il n'existe que peu de différence entre un prêtre et un scientifique, sauf entre « les défroqués » (sic) et les rebelles trop intelligents pour être compris par la bêtise gouvernante (et avilissante).

Il serait certainement + instructif et + honnête de partir du sens latin de Lex qui se retrouve dans le Legis (d'où legs et législatif) où la Loi sert manifestement à indiquer d'abord à qui appartient quoi. Dans ce cas, la Loi naît avec l'appropriation, des terres (cultivables intensivement) et des esclaves (pour les nourrir d'une nourriture économique et bourrative : la fécule de la céréale, sachant que l'amidon n'a pas les propriétés nourrissantes des fruits cueillis et de la viande chassée). La terre pour former l'enclos de la cité emmurée et les bêtes-humains en troupe du troupeau gardé à l'intérieur par les gardiens armés. Dans ce contexte de domination politique pour la réalisation de l'extorsion généralisée : « tu travailles et tu payes » (sic), la Loi va servir de guide comportemental des êtres humains capturés et enfermés dans la cité. La loi s'adresse exclusivement aux esclaves. Ce qui tombe sous le sens quand on désir asservir un nombre beaucoup + grand d'êtres humains que le souverain et ses hommes en arme rassemblés : il faut conditionner à tour de force.

La récupération chrétienne de la Loi, jusqu'à détourner le sens premier des écrits bibliques : en effet, les 10 commandements de Moïse au départ, ne son pas des commandements, ils sont rendus commandements a posteriori, en ajoutant des numéros aux phrases du texte. Ça se voit tellement bien (même dans les écrits recopiés) qu'on se demande comment se fait-il que la supercherie cléricale n'a pas été relevée + tôt !

 

 

Sam Levinson : Assassination Nation (2018, film)

IN SANE. PER VERT. USA.

Le puritanisme extrémiste américain a tellement verrouillé la sexualité depuis le XVIIIe siècle que pour s'épanouir elle ne peut que s'exprimer dans le commerce du capital de la prostitution. Seul modèle connu des jeunes filles qui provoquent par ce modèle la peine de leurs relations sexuelles, qui par leur humiliation ne peuvent plus attacher leur sexualité à l'amour tant recherché, tellement le mépris des jeunes mâles (aussi instruit au comportement pornographique) envers les jeunes filles est élevé. Séquelles qui sévissent renforcées au XXIe siècle. Cette jeunesse américaine est coincée dans un noeud entre mépris de soi, certitude et pornographie confondues dans la violence. C'est ce que Assassination Nation (2018) de Sam Levinson nous montre. Sachant que ce comportement américain destructeur est le modèle dominant de la jeunesse des pays conquis de la planète, soumit à la fascination de ce comportement américain, pourtant pathologique. Et la certitude de la bêtise infantile n'a de limite que la mise à mort en chaîne. Cette dérive montre à quel point la morale peut nuire à l'humanité possédée par la frustration qui ne peut résoudre ses désirs que dans la violence de la haine en chaîne.

Cette perversité du comportement des Américains a aussi été montrée par Douglas Buck dans son film trilogique : Family Portraits (1997, 1998, 2003).

On peut aussi citer The Bling Ring (2013) de Sofia Coppola qui montre la violence sociale de la Justice américaine californienne envers des jeunes filles mineures qui rêvent de briller comme « les icônes insignifiantes des magazines de mode » = « des vedettes du glamour hollywoodien » qui propriétaires enrichies regorgent de tout de trop, dont la morale américaine de la justice va jusqu'à nuire à ses propres enfants pour « protéger le droit moral de la propriété inviolable » (sachant que le juge est une femme, mère ?) : les peines envers ces adolescentes vont jusqu'à 800 000 $ et 4 ans de prison pour avoir pris quelques vêtements et bijoux « residential burglary » (payés par le pillage planétaire américain).

Ces 3 films d'auteur américains montrent que les « adultes américains » aussi fonctionnaires (= esclaves de leur dictature) nient de nier leur responsabilité de la société violente qu'ils construisent et « protègent », ce, jusqu'à punir et tuer leurs propres enfants.

 

 

Arthur C. Clarke : Childhood End
le film de télévision en 3 épisodes produit par les Australiens en 2015

L'idéologie Tordue du Sens Divin

Comme beaucoup d'autres qui proposent leur recette de « guérir le monde », Arthur C. Clarke ne s'est pas efforcé de trouver les causes de la misère humaine. Cette absence d'enquête ou de lectures de celles et ceux qui se sont investis dans cette enquête, lui fait considérer la misère humaine être une fatalité de l'humanité ! La réponse fausse et facile de celles et ceux qui refusent de penser pour comprendre les supercheries de la domestication et de la domination et, qui s'accommodent à vivre soumis avec ces supercheries.

Donner à l'extra-terrestre Karellen la fonction de gérant de l'espèce humaine terrestre, revient exactement à désigner un souverain qui représente le père en bon patriarche autoritaire (sans violence nécessaire ou le summum de l'autorité) à obéir pour imposer et forcer la culture de l'infantilisme (l'ignorance, la croyance, l'idiotie, l'imbécilité et la bêtise, ça pour entretenir l'incapacité de prendre des décisions pour prendre soin de soi et des autres) aux adultes : c'est une ingérence de possession des corps humains, en 1 mot : un viol. Ça uniquement pour les diriger, pour les gouverner, pour les obliger à travailler. L'infantilisme, la bêtise et l'ignorance éduquées et d'usage, sert à faire de l'humanité une surproduction d'esclaves. Cette industrie existe depuis 5000 ans, synchrone avec l'érection des 1ères cités-État de Mésopotamie et d'Égypte. On le sait. Sauf que l'extra-terrestre supprime la raison de l'ingérence de la possession des corps de l'humanité : l'argent (le pouvoir d'achat pour posséder l'autre par le chantage) et le travail => l'enrichissement des uns avec le travail des autres. Ce qui est contradictoire avec la domestication à continuer à maintenir les états d'esprit de l'espèce humaine à un stade infantile, d'ignorance (il supprime la science) ou d'incon-science volontaire cultivée. Être rassasié ou satisfait n'est pas synonyme de stupidité, mais révèle la limite de ce qui peut être avalé. Rien de +.

Donner à l'extraterrestre l'apparence du Diable (en + leur planète ressemble à l'enfer de lave et de feu ! sic), OK pour la provocation, et alors ? À quoi ça sert dans l'histoire ? à part mettre en panique tous les croyants chrétiens ? Ça sert, et c'est là où c'est malsain, à justifier un (autre) Dieu (au-delà du dieu terrestre des chrétiens), un autre dieu supérieur (sic, il répète donc le modèle hiérarchique de l'humanité domestiquée pour justifier une super divinité, sic, l'univers est au-dessus de la Terre dans sa hiérarchie, sic) aux dieux terrestres, des différentes cultures, car gestionnaire/responsable de tout cet univers ! Et dont les diables extra-terrestres sont les serviteurs (sic). De rebelle (à prendre sa distance avec les divinités malsaines, pas qui recommence la guerre), ils s'abdiquent esclaves ! Les diables employés esclaves ! Mais le préfixe dia- de Diable signifie à travers pour prendre sa distance pour se désunir (de l'un élu) et le suffixe -ble du grec « ballein » jeter (la balle) -au loin-. Même préfixe que diagnostique, pour être capable de discerner. Même préfixe que dialecte pour langue indépendante. Même préfixe que dialogue = considérer (avec distance) le logos pour échange d'dées par la parole pour savoir. L'aspect du diable est la reprise, la copie de l'aspect de Pan. Pan (= tout) est la version latine de Dionysos grec qui était le dieu du vin = de l'ivresse, de l'excès, de la musique et de la réjouissance. Pan avec sa flûte.

Et, pour avoir eu la volonté de vouloir inverser le rôle de ce personnage, il a fallu un esprit franchement malsain : de l'excès créateur à la torture éternelle ! Arthur C. Clarke, comme les politiciens et les religieux (les parasites gouvernants qui travaillent à la ruine -de l'intelligence- du monde), considère l'humanité infantile a priori, ça uniquement pour justifier leur gouvernement : ça, c'est la supercherie de la domestication. Et la tolérance des esclaves à vivre leur misère d'esprit est notable : l'extra-terrestre serviteur de (= esclave de) « l'Over-mind » (appelé aussi « nature » sic) s'ingère et planifie d'avance, ça, sans recours des intéressés, à la destinée de l'humanité (d'avance, bien avant, « il y a très longtemps », c'était prévu, sic) : ils ne doutent pas du caprice à la destruction de la planète Terre et à l'annihilation de l'espèce humaine (mais Over-Mind s'empare de tous les enfants humains terriens pour se fondre avec lui/elle : l'Over-Mind, mais pourquoi ? Ça doit être sa nourriture ! Le Dieu de l'univers est alors un Ogre mangeur d'enfants des planètes sacrifiées ? ça doit être ça !).

Arthur C. Clarke confond planification et naturel qui sont 2 idées incompatibles et plutôt opposées : si c'est naturel ce n'est pas planifié, si c'est planifié ce n'est pas naturel. Mais c'est à ce stade qu'intervient l'incohérence de la croyance ou la raison nécessaire pour donner l'existence (inexistante) à la divinité (toujours un super-homme aux super-pouvoirs infinis, sic) : dire que la planification est naturelle, signifie l'existence de l'incompréhensible du paradoxal qui ne peut que prouver l'existence improbable d'un Dieu, sic. La liaison est un peu forcée, mais tout croyant s'en contente (pour pouvoir croire).

La supercherie réside exactement là. Cette trahison d'ingérence de l'humanité, dans l'esprit d'Arthur C. Clarke n'aurait pas accumulé tant de contradictions malsaines dans son récit, si la croyante du début, dans la lignée de mère Thérésa à distribuer des repas dans les favelas, ne s'était pas suicidée à l'apparition de l'extra-terrestre, qui, dit sa fille, a ruiné (si facilement ?) sa foi, sa croyance ou l'engagement de sa croyance et de sa dévotion envers « son » Dieu (unique, que catholique, pas les autres, sic) qu'Arthur C. Clarke fait apparaître à la fin en tant que « Over-Mind » (« responsible of all creation » sic) en contact permanent avec ses serviteurs en diable depuis 100 000 ans (l'âge de l'univers est de 13,7 milliards d'années) à la fin du récit !

« Je suis la conscience galactique de cet univers » (sic) dit l'Over-Mind ou Dieu de l'Univers (ir)responsable de son existence avec tout ce qu'il contient (telle une propriété totalement monopolisée). Remarquons que si la conscience du Dieu Univers est galactique = attachée à être la conscience d'une galaxie, elle ne peut pas être la conscience de l'univers ! Puis Over-Mind (= au-dessus de l'esprit, sic) s'explique à propos des enfants. Over-Mind utilise les enfants humains, et rejette les adultes, pour former le seul Mind de l'Over pour se fondre dans lui en 1 seul. C'est bien alors un ogre, annihilateur d'autonomies et un tyran universel. C'est-à-dire que ce Dieu fait perdre d'un coup la liberté à tous les enfants de la Terre. Les enfants impuissants sont possédés. Et ça, en pervertissant un seul enfant, une petite fille : Jennifer. Et en effet, les enfants sont tous possédés, ils ne peuvent rien faire d'eux-mêmes que de se faire diriger. À la fin du film, quand la Terre est moribonde et que les espèces ont toutes disparu, on aperçoit Jennifer toujours en train de pomper l'énergie terrestre, mais qu'elle irrigue où ? à l'Over-Mind ? est ce qui reste de plausible (sinon irriguer dans le vide, juste pour vider la Terre de sa substance ? Nan) et qui en + est la cause de l'explosion de la Terre : cette vidange aurait dû générer + une implosion.

Ce récit nous montre que le sens du divin chez Arthur C. Clarke, comme chez les croyants est : une altération du bon sens, ça, pour le retourner en incohérence, en miracle = fait impossible possible (sic), pour expliquer la certitude de l'existence de Dieu. Comment la certitude peut s'affirmer dans l'ignorance générale ? Et lequel, il y en a eu tellement ! Le Dieu des Chrétiens est un Dieu destructeur. Les politiciens laïques et religieux détruisent ce que les artistes construisent : l'ouverture d'esprit. Et la science-fiction naît avec les récits bibliques. Telle l'Apocalypse. La croyance, nous le savons, est la maladie de la pensée. C'est elle qui crée et amplifie la misère de l'humanité (quand elle s'accouple avec le pouvoir politique pour la gestion des esclaves).

Rien ne tient dans ce récit ! La science supprimée parce qu'elle met en danger l'humanité ? Aïe aïe, alors que c'est de savoir qui empêche de faire des conneries et surtout de nuire pour rien aux autres (et à soi). La cité libre New Athens (sic) (les Américains ont le complexe de l'Europe, tel l'adolescent en révolte contre son père sans savoir pourquoi) qui perpétue le crime et les arts pour de la liberté ? Art et crime sont étrangers, très loin l'un de l'autre (quoi qu'un artiste criminel, non, ça n'existe pas, pour une raison de temps : créer des oeuvres prend tout le temps) ! Le crime est une invention politique des êtres humains auto-domestiqués. La Fin de l'Enfance (= Childhood End) d'Arthur C. Clarke ? Ça n'y ressemble pas ! Ne recèle que des perles d'incohérence infantile !

 

 

Jerry Toner : L'art de gouverner ses esclaves
2014, traduction française 2015, Flammarion collection Champs

L'ESCLAVAGE antique et... toujours moderne

Le paradoxe constitutionnel de l'esclavage ou la contradiction fondatrice qui réside dans le rapport maître-esclave est : l'oisiveté. Le maître pourchasse l'oisiveté chez ses esclaves pour vivre lui-même oisif du travail de ses appropriétés (= propriétés appropriées). L'esclavage pour le propriétaire est à la fois une source de soucis et à la fois une marque de prestige, fait que le propriétaire lui-même est prisonnier de sa condition de propriétaire.

Le manuel du personnage fictif Marcus Sidonius Falx, noble/praticien romain propriétaire d'esclaves, titré « l'art de gouverner ses esclaves » de l'anglais Jerry Toner, historien spécialiste de l'Empire romain, rassemble des textes de divers auteurs de l'Antiquité romaine tels Sénèque, Pline l'Ancien et le Jeune, Cicéron, Plutarque, Caton, Petrone, Artémidore d'Ephèse, Epictète, Dion Chrysostome, Esope, Diodore de Sicile, les lois des Pandectes, Dion Cassius, Tacite, etc., sur l'esclavage antique (publié en 2014 et traduit en français en 2015) mais « on ignore ce que les esclaves eux-mêmes pensaient de se traitement ». « How to Manage your Slaves » est une mine de renseignements sur la manière de vivre les principes moraux de la Rome Antique, son empire qui ne semble en rien différent de notre empire moderne. La société humaine demeure la société humaine, inchangée dans ses comportements, ses rapports (de forces) n'évoluent pas dans le sens de la compréhension réciproque, ni de l'entente, mais stationnent dans l'adversité du combat (de coq < cock en anglais est un pénis en érection) de la compétition pour acquérir la domination, autrement dit le pouvoir sur les autres, pour jouir de sa suffisance. Règle immuable, l'humain (d'occident) est un dominant qui ne supporte pas sa soumission considérée comme une humiliation. Rome fut un empire : une domination politique sur le reste des autres sociétés est manifeste par ses forces armées qui pratiquent régulièrement le pillage pour l'enrichir cet empire. L'exemple de César est un summum, c'est lui qui rapporte le plus d'argent « d'immenses butins » de ses campagnes qui se chiffrent en milliards de sesterces *. Cette pratique n'a aujourd'hui pas changé, elle est seulement dissimulée (de la conscience des (esclaves) employés). En effet, tout le long du manuel, les textes des auteurs antiques expriment des scrupules par des excuses disant : « c'est normal », « c'est la pratique », « tout le monde agit ainsi » ; bien que des lois sur les abus du traitement des esclaves sont en permanence décrétées dans le livre des lois : les Pandectes.

L'esclavage est la résultante (logique) du prix à payer de la défaite et, de la domination formant tous les étages de la hiérarchie du + fort au + faible, s'imposant le comportement d'acquérir ou maintenir une position sociale la + élevée par la force et la ruse. Ce noeud tient depuis des millénaires ; manière d'être qui se répète en boucle et n'évolue en rien depuis le début des sociétés humaines occidentales. Ou au contraire, ce rapport de force demeure le constituant des sociétés humaines ; du moins pour la société occidentale, qui semble être la + agressive de toutes sur la planète (quoi que, Chinois et Indiens ne font pas moins bien). Ses empires et ses conquêtes (= ses pillages) dépassent de loin ce que les autres civilisations coexistantes, celles pacifiques, n'ont jamais pu atteindre. Sans parler des massacres, solution ultime pour obtenir la domination et la servitude absolues des populations étrangères (le summum reste le massacre des Amérindiens).

Quand les textes antiques parlent de « l'élevage des esclaves » (« des animaux qui parlent » sic), on ne peut pas ne pas faire une comparaison avec « l'élevage de nos enfants », tel : « éduquer, c'est élever nos enfants à obéir » (sic) : « élevage » qui correspond en tout point au « dressage », car le moyen appliqué est le même pour les animaux : obéi => récompense, désobéi => punition : le modèle exact perpétré par les familles « chrétiennes » et l'école publique contemporaine. Cette similitude demeure troublante pour des sociétés comme les nôtres qui se considèrent affranchies de l'esclavage. En effet, comprendre annihile le rapport dominé-soumis entre humains. Mais « le savoir est un outil précieux qui ne se distribue pas à tout le monde » : « un esclave trop instruit ne sert à rien » (ne s'asservit pas), « méfiez-vous de l'esclave intelligent » (sic), etc.

Il y a + troublant. La description du comportement des esclaves refusant le travail et jouant de malices facilement décelables, est point pour point semblable au comportement des salariés de nos sociétés contemporaines. L'ouvrier, le travailleur, le salarié sait qu'il est exploité (= abusé) et comme l'esclave antique, il cherche à trouver la moindre faille, le moindre avantage (tel « piquer des stylos » ou se porter malade) pour adoucir sa condition de « prisonnier » (= d'otage) au travail forcé. Le terme « gagner sa vie » est significatif de l'esclave trompé qui croit pouvoir gagner sa liberté en travaillant dur jusqu'à ne plus pouvoir servir, à cause de sa sénilité. À la retraite, l'aigreur du salarié-employé trompé est à son comble.

C'est Guy Debord qui le premier pointe l'esclavage moderne ** où il démontre la transformation propriétaire de l'esclavage : l'esclave moderne est devenu autonome, il gère lui-même elle-même sa captivité (qu'il qu'elle confond avec confort) pour servir la classe dirigeante qui n'a plus besoin de l'appropriation (la gestion du bétail humain) pour jouir du service servile des esclaves-travailleurs-salariés qui gèrent eux-mêmes leur captivité (se croyant en sécurité) dans le travail obligatoire (pour « gagner sa vie »). Les camps de concentration Nazis ont été un exemple d'autogestion de l'économie de la souffrance et de l'humiliation, avec minimum de dépense, restent un modèle d'actualité pour l'organisation hiérarchique du monde du travail contemporain et de la fonction publique, telle « la division du travail » pour ne pas comprendre sa globalité ni sa finalité. L'issue de secours vers la liberté est très étroite, voire invisible, surtout pour les êtres humains employés qui décident de faire des enfants. ça rend encore + difficile leur extraction du monde servile du travail et de l'éducation (au travail) de leurs enfants, piégé en + dans le crédit (« pour les enfants » sic), perpétuant l'obéissance absolue et soumise des employés, voire des entrepreneurs soumis au crédit (esclave du remboursement de sa dette).

Ce qui marque, à la lecture du manuel, ce sont les idéologies antiques : oui, se sont les mêmes que celles d'aujourd'hui à 2000 ans d'intervalle ; ces croyances qui créent tant de dommages parmi les humains, tels : « l'ordre et la discipline » (qu'on retrouve dans le code comportemental des écoles publiques et de l'armée d'aujourd'hui) qui pour le propriétaire ne sert qu'un seul but, le sien : « se garantir une vieillesse confortable » = une rente suffisante pour vivre oisif dans le luxe du confort : « les taches dégradantes » de se laver, de se nourrir, de se vêtir.

Une autre révélation des textes romains du manuel est que la Rome Antique ne dispose pas uniquement d'esclaves pour « les travaux pénibles » ou « les taches dégradantes », où entretenir les égouts est équivalent à entretenir les bains publics (on imagine alors la puanteur). Salariés libres des villes, métayers libres des campagnes existent. Ce sont « des gens d'ici », parfois + pauvres que les esclaves instruits ou privilégiés, tels les acteurs (ou musiciens) qui dispose de sommes supérieures au « star-system » d'aujourd'hui. Tel l'acteur Roscius gagnant 500 000 sesterces/an (= 15,5 millions d'euros/an) n'est pas dit combien il dû payer pour être affranchi. Qui pour un autre s'est élevé à 13 millions de sesterces (= 400 millions d'euros). Des montants bien supérieurs aux + grosses fortunes mondiales d'aujourd'hui, qui transforment la perception de la réalité où il est cru, voire convaincu, n'exister aucun obstacle à réaliser n'importe quel caprice (qui nuit aux autres pour prouver son pouvoir illimité cru, que de toute manière il perdra).

Les esclaves d'aujourd'hui sont gratuits

Rome devenu empire se devait de montrer sa domination sur tout son territoire conquis. Le butin de la défaite se payait en don d'humains asservis au vaincoeur pardon vainqueur. Rome, empire, a transformé cette pratique en commerce international, et, à l'usage avec l'enrichissement avec ses abus, tellement le Romain patricien était prêt à payer des fortunes pour acquérir l'esclave convoité. Baigner dans de telles fortunes (bien supérieures à celles d'aujourd'hui) est inimaginable pour la majorité des êtres humains. Baigner dans de telles fortunes influe le comportement du détenteur : il n'a plus de limite morale, ce qui favorise des comportements maniérés prétentieux capricieux intolérants et finalement tyranniques. Les textes retenus par Jerry Toner conseillent aux propriétaires d'esclaves qu'il vaille mieux être respecté que craint pour garantir à ce que les tâches soient bien faites et non négligées, ce qui a pour conséquence la ruine du domaine familial (Jerry Toner ou son traducteur Laurent Bury traduit « dominium » par maisonnée) et, pour éviter toute révolte des esclaves à renverser les maîtres. « Nous vivons tellement dans le luxe que le moindre détail déplaisant nous rend furieux », rapporte Falx. Et son bon sens pratique lui fait dire que l'amour vaut mieux que la rancoeur pour le travail bien fait et la protection de sa personne et de ses biens. Le pouvoir productif réside dans la magnanimité (= noblesse d'esprit) pas dans la colère capricieuse de la tyrannie (courant chez les plébéiens). Le constat de la noblesse d'esprit calme contre l'agitation de l'esprit vulgaire (du latin « vulgus » = foule, où le noble craint + que tout la foule en colère pour se protéger dans sa propriété de hauts murs) est ce qui est encore redouté aujourd'hui de la noblesse décadente qui se contente des stéréotypes du luxe qui vu de l'extérieur est tout autant vulgaire que l'abus de consommation des populations forcées au travail.

L'esprit moral n'a jamais été aussi extrême qu'aujourd'hui

La lecture du livre de Jerry Toner provoque pour choquer notre morale, par l'excuse, disant « Falx voit l'esclavage comme une convention sociale, rien de plus ». Ce jugement n'est que provocateur de questionnements, car il rapporte + le conseille à ce que cet état de fait (cette fatalité donnée) soit aux mieux vécu et géré et par les maîtres et par les esclaves, dont dépend, et le comportement des maîtres, dont dépend l'accroissement ou la ruine de leur fortune. Le manuel de Falx prévaut en homme sage la magnanimité à la cruauté : un esclave est + efficace quand il travaille par amour qu'avec la rancoeur. Le manuel de Falx est pratique et tire le meilleur parti du contexte dans lequel il vit : un maître romain responsable de son domaine avec une foule de serviteurs et d'ouvriers (on ne dit plus esclave aujourd'hui ; que pour s'indigner d'un employé non rémunéré et enfermé ***) à sa charge. Oui, un esclave autogéré, ça retire la crainte du propriétaire d'être assassiné.

L'abus de l'usage actuel de l'euphémisme (sens 1er de « utilisation de bonnes paroles » sens modifié en « atténuation d’une expression jugée trop directe »), c'est-à-dire, remplacer un mot qui choque « sa représentation morale du monde acceptable » par un autre, édulcoré (adouci par le sucre les aspérités blessantes de l'aigreur) montre le degré élevé de notre intolérance d'une réalité que nous dissimulons derrière des mots, le tourisme et des écrans : nous employons la technologie pour dissimuler la réalité, la remplaçant par la « réalité virtuelle ». Ce comportement humain seul et en société à refuser la réalité et s'en accommoder est la marque des symptômes du début de notre dégénérescence, commencée il y a 50 ans. Tel l'Empire romain, nous entamons et cultivons notre ruine et notre disparition. L'institution de l'esclavage est la raison d'être, d'exister de la civilisation occidentale. Si aujourd'hui, on l'ignore, on le dénie, c'est qu'il est plus doux pour l'esclave de vivre dans l'ignorance ou dans la conviction d'idées contradictoires à l'existence réelle ou à la réalité existante. Le monde du travail d'aujourd'hui, sa manière d'exploiter sa main-d'oeuvre n'a aucune différence avec l'exploitation du travail « des tâches dégradantes » de l'Empire de Rome les 2 premiers siècles de notre ère.

L'esclavage porte et marque la preuve de la domination de l'empire. La soumission de masse (au travail) est et représente un butin vivant (de la richesse du possédant). Le praticien romain antique noble doit s'en adapter et en tirer le meilleur partie, c'est ce que les textes antiques rassemblés par Jerry Toner ont compris transmis dans le manuel « l'Art de gouverner ses esclaves ». Mais les faits historiques montrent que ses conseils n'ont pas eu la portée espérée, car la décadence et la chute de l'Empire de Rome auraient été évitées, ce qui ne fut pas le cas. La stupidité suffisante du possédant l'emporte sur sa sagesse et le bon sens et ruine sa fortune qui tourne à l'aigre (pas allègre). Le nombre d'êtres humains obligés au travail (mot qui vient de la racine romaine « tripalium » qui est un instrument de torture à crucifier les condamnés) est proportionnel à la « puissance de l'Empire ». Aujourd'hui, les + grosses fortunes mondiales sont d'Amérique US. Un empire n'existe que par le pillage et les Américains ne font pas exception (leur domination s'est imposée après le pillage de l'Europe et la défection des intellectuels et artistes européens expatriés en Amérique).

Dans le reflux, l'invasion dans notre quotidienneté du VR (= de la réalité virtuelle) et des automatisations comportementales pilotées par une technologie cyborg (telle la carte de crédit intracutanée) sont proportionnelle à l'abandon de soi d'une vie qui n'a plus le sens d'être vécu = la dépression du syndrome de l'esclave. En effet, la curiosité, fondatrice des passions et joie de vivre, a aujourd'hui disparu des salles de concert qui représentent le microcosme du macrocosme de nos sociétés, telle la cour de récréation des comportements humains en groupe libérés de leurs obligations. Ça, sont les prémices de la Chute de l'Empire Américain après ceux Français et Britannique, voire de l'Empire d'Occident (< d'occire = tuer).

Aujourd'hui

Pourquoi les nouveaux riches ne sont pas appréciés des anciens riches ?

Parce qu'ils ne sont pas instruits « du code de procédure » millénaire de la transmission générationnelle du capital. Ils ne savent se comporter dans le respect de la tradition. Ils sont encore vulgaires (du latin « vulgaris » = relatif à la foule (agitée, maîtrisée au travail)). Tels de jeunes fous, vivant d'excès, sans expérience, ignorant (l'obéissance à) la tradition séculaire : « protéger et transmettre » (son capital) à installer la constance de sa condition à ce qu'il se transmette en permanence à sa descendance, puis à sa descendance, etc. Avec retenue. Pour le riche de naissance, le contexte de son comportement est fixé : il poursuit à agir exactement ce que ses ancêtres ont agi pour lui (à moins de vouloir ruiner la filiation, ce qui en réalité est impossible, la solidarité des fortunes du monde sont bien liés à ne pas perdre leurs acquis, dont chacune dépend des autres. Et, comment ruiner ses milliards ? qui en une vie ne suffit pas ****). La règle de l'entretien n'est pas compliquée, il s'agit de maintenir la permanence de ses masses humaines au travail (pour un profit obligé en constante progression, sinon il régresse). La réelle fortune n'est pas la quantité d'argent dans un coffre à dépenser, mais le nombre d'êtres humains qui travaillent en permanence à fructifier la fortune du propriétaire. La véritable fortune se mesure à « combien d'êtres humains travaillent à mon entreprise et me payent ». Tout le reste est attaché. Et le reste détaché ? secondaire : principalement le souci de la source de son enrichissement dont dépend l'état de notre planète à épuiser ses re-sources. Tant que « la main d'oeuvre » existe, tout est faisable. Il s'agit seulement de canaliser cette main d'oeuvre à ce qu'elle n'échappe pas à sa fortune (ce qui se vérifie dans les manifestations salariales qui demandent + d'emplois et un peu mieux payés).

Canaliser les esclaves

« L'humanité à sa naissance est idiote, la foule des humains doit être occupée » (sic). La base de cette pensée vient du mépris fondateur de sa condition humaine. Depuis des millénaires, diriger est synonyme de mépris envers « cette humanité » (impromptue qui fait n'importe quoi). Donc, pour empêcher « l'indéterminisme de l'idiotie » (sic) de s'épanouir, il faut instaurer une domination qui « instaure un déterminisme prévisible » (pour éviter la peur de l'infortune). Cette attitude trouve sa source dans la peur de vivre sa condition d'être humain. La peur de manquer. La peur de vivre l'inattendu, la peur d'improviser dans l'instant pour résoudre les problèmes qui apparaissent çà et là tout le long de sa vie. Pour empêcher ce futur incertain, la solution trouvée depuis des millénaires est la canalisation du capital dans la seule direction de la production de biens : la propriété. L'avoir. Le capital (les stocks) pour échapper aux catastrophes « qui feraient périr l'humanité ». C'est l'obsession qui motive l'exploitation de l'humanité au travail, autrement dit, de l'esclavage. La classe dominante est aussi fondée sur la trouille, comme celle des esclaves qui se précipitent à être pris en charge par la rente du salariat conditionnel, pris pour refuge cru du confort.

Le chômage de masse

L'invention du « chômage » dans les années 70 du XXe siècle (= la pioche de mains d'oeuvre massive créée par des licenciements massifs créant la terreur dans les foyers prêts à s'émanciper) a été une idée lumineuse des propriétaires pour fructifier de manière spectaculaire les fortunes investies et stopper les révoltes ingérables des travailleurs. Mai 1968 a terrorisé les propriétaires. En effet, le chômage a focalisé le travail comme une valeur essentielle pour sa sur-vie : « pas de travail = mourir » (sic). L'humiliation du chômeur (alors qu'esclave libéré) a été conditionnée pour se focaliser sur cette (fausse) valeur, où il s'agit toujours pour le propriétaire de gérer son capital-esclave (et non respecter son humanité à épanouir son intelligence).

La Chine

On peut se demander aujourd'hui, pourquoi (toute) la main-d'oeuvre a été déportée en Chine. La Chine, de ça, devenue le pays des usines du monde qui produisent tout ce dont l'humanité consommatrice de la planète a besoin. Dans l'immédiat (dans l'instant ?), on juge le coût. L'esclave chinois est de loin moins cher que l'esclave occidental (les propriétaires chinois s'efforcent de maintenir ce coût au plus bas depuis des décennies) qui, encore avec un minimum vital réduit, peut acheter au prix de la production chinoise ce que la production occidentale ne peut plus produire, pour être achetée pour presque rien en masse, ce pour sur-vivre la classe surappauvrie devenue inactive (= improductive qui en réalité représente la terreur de l'esclave de vivre sans travailler).

La classe moyenne

En 2019, 56% des foyers français ne sont pas soumis à l'impôt sur le revenu (source : « ministère de l'action et des comptes publics » sic). Ces 56% incluent les ultras riches et les ultras pauvres, 2 classes sociales devenues majoritaires. Ce n'est pas une première dans l'histoire l'humanité. Montre que l'idéologie démocratique est un leurre politique d'après-guerre (2de mondiale) pour gérer les foules au travail. L'esclave occidental est perpétué par la classe moyenne, celle qui vit encore dans un confort acceptable pour vivre de certitudes convaincues à entretenir ses activités de soumission qu'elle considère normale (en méprisant les autres) et vitale (qui redoute le désoeuvrement + que tout, car le désoeuvrement génère le sentiment d'être abandonné par sa propre société). Cette classe moyenne (« middle class ») est financée par ce qui est retiré aux ultras pauvres majoritaires (vivant des revenus insuffisants du SMIC, du chômage et pire : du RSA = - d'1 SMIC/2, sachant qu'un loyer moyen pour une 2 pièces est de la valeur d'1 SMIC/mois).

L'esprit capitalisant
= économisant (les riches capitalisent les pauvres économisent ce qui est la même chose) s'inquiète du présent de son avenir au présent, l'inquiétude est le moteur de sa possession de sa soumission, de son abdication à vivre libre et responsable.

Qu'est-ce qui pousse l'humanité à agir dans ce sens ? À cultiver l'économie du gain maximum à être toujours à la limite de la catastrophe évitée de justesse. La terreur. « La peur est une maladie nécessaire de l'humanité pour l'obliger au travail » (sic). Le dominant propriétaire doit cultiver la terreur pour entretenir l'esclavage. En effet, une humanité sans peur ne vit jamais soumise. Elle s'organise librement à prendre soin les uns des autres, car elle sait que la vie de chacune et chacun dépend des autres. Pas plus, pas moins. Il n'a pas d'esclavage. Il n'y a pas de misère. L'économie et la capitalisation s'installent quand la peur s'installe dans l'esprit des individus. C'est une possession difficilement expulsable qui génère la sensation unique « d'être victime » et de ça, génère « la conviction d'innocence », état qui s'autorise à tout ce que le bon sens n'imagine pas. La paix, par absence de la peur, ne cultive pas la frustration ni le désir de catastrophe.

La culture de la peur

Une fois cette peur (de manquer) installée (confortablement indélogeable dans les esprits) là, intervient la croyance religieuse. La religion gère les esprits apeurés dans l'effroi. L'institution de la culpabilité, telle : « Dieu t'as puni » (sic), est le sentiment de la malédiction nécessaire à la maintenance de la terreur de la peur. Redouter la peur est + puissant à tétaniser que la peur elle-même. Ce sentiment de la malédiction agit et provoque la violence ressentie ultime de l'injustice : pour produire la force de travail. En effet, la force de travail inépuisable s'agit uniquement par la violence générée par la colère de l'injustice. Cette source d'énergie de travail est inépuisable. Et, pour l'entretenir, il faut agir d'injustices. Le pouvoir politique n'agit que d'injustices. L'injustice génère la violence de la force de travail nécessaire à maintenir l'esclavage (= l'industrie de la main d'oeuvre soumise mondiale). Les excès de violence se canalisent finalement avec une récompense qui motive « à reprendre le travail ». C'est la part économique qui reprend ensuite la main. L'équilibre de la culture du travail forcé réside entre punition et récompense. L'oscillation constante entre injustice et satisfaction génère la motivation à la soumission à la tâche à accomplir : l'esclave est piégé. La religion apporte en + « les lois divines », celles auxquelles il est pratiquement impossible de désobéir. La religion n'a jamais quitté le pouvoir, seul il ne peut pas assouvir des milliards d'individus au travail forcé. Pour ça, la croyance (aux lois divines et à la fatalité qui empêchent de s'évader) est indispensable. « La séparation de l'Église et de l'État » est un leurre politique pour rassurer les foules au fait de la supercherie. La triade religion-politique-économie forme la domination politique des individus en état de soumission tenus par la peur qui les possède. L'esclave est piégé. L'empire empire, s'est su.

Attack - sustain - release

Le déclin d'un Empire se réalise quand il y a excès d'excès générant les comportements d'arrogance et de suffisance à mépriser ses semblables piégés, perdants, en captivité. C'est ce que nous vivons là maintenant où les gouvernants atteignent un très haut degré de mépris envers les populations trompées. Populations convaincues vivre libre dans un régime démocratique. La réalité est à l'opposé. De démocratique il n'y a que le mot. *****

...

Notes
* Considérant ce que considère Falx, c'est-à-dire la somme minimale nécessaire pour faire vivre une famille de 4 personnes (avec 2 enfants) dans la Rome d'il y a 2000 ans : 500 sesterces/an et, considérant le minimum salarial d'aujourd'hui, le SMIC à environ 12 000 euros/an (qui pour ne pas être imposable ne doit pas recevoir + de 9 964 euros/an ou 830 euros/mois, sachant que 56% des foyers ne sont pas soumis à l'impôt sur le revenu, chiffre 2019) + « les prestations sociales » de la caisse d'allocations familiales (CAF) nécessaires + 3600 euros/an, 500 sesterces correspond environ à 15 600 euros. Le prix d'achat d'un esclave « ordinaire » dans la Rome Antique s'élève à 1 000 sesterces ce qui revient en euros à environ 30 000 euros. + son entretien annuel à 500 sesterces <≈> 15 000 euros. Les prix atteignent 23 millions d'euros (750 000 sesterces) pour un grammairien jusqu'à atteindre 50 millions de sesterces ≈ 1,5 milliard d'euros « pour étaler sa richesse ». 1 sesterce ≈ 31 euros.
Qui aujourd'hui pourrait « se payer » un esclave ? Le 1% des fortunes mondiales sur 7 milliards d'individus (au travail) n'achètent plus, elles disposent d'une main-d'oeuvre inépuisable qui en redemande ; pour quoi ? sa motivation de vivre en dépend. Montre que l'esclavage aujourd'hui est devenu le sens de la motivation de vivre de l'espèce humaine.
** « In girum imus nocte et consumimur igni », titre palindrome du film réalisé par Guy Debord en 1978 qui pourrait se traduire en « la nuit on tourne en rond et on se consume par le feu » ou « dans la nuit nous tournoyons et nous voici consumés par le feu » (« fait référence aux insectes qui tournent autour d'une flamme et d'y brûler pour périr »), sorti en salles 3 ans + tard. C'est le 6ème et dernier film de Guy Debord. Le film décrit la société de consommation mettant en évidence la condition de l'esclavage moderne (où « chacun se brûle en tournant autour des biens de consommation »). film
*** l'enfermement ne fait pas référence directement à la captivité. La captivité est une sensation psychique, l'enfermement est physique.
**** 1 million en 10 ans => 100 000/an ≈> 8 000/mois ne suffit pas. 30 000/mois => 360 000/an ≈> 4 millions pour 10 ans et 30 millions pour une vie devraient suffire. En euros d'aujourd'hui.
***** Chez les Grecs de l'Antiquité, la démocratie aurait duré une dizaine d'années (pas 100) sous Péricles (rapporte le philosophe François Châtelet), ce qui pour un Empire est une goutte dans la mer.

 

 

Auteur allemand : titre et concept du livre usurpé à la musique
2018, éditions la découverte

Notre belle médiocratie nous fait rencontrer des attitudes portées par des humains qui n'existeraient pas sans elle.

L'exemple d'un auteur qui veut à tout prix capter l'attention publique (un livre de 536 pages), qui ne dit rien, qui n'a rien à dire, que des banalités connues ? Ça existe. Un auteur en particulier, qui s'empare du fait physique et acoustique de la résonance, bien connu des musiciens depuis l'aube des temps, et que cet auteur professeur de sociologie (?) transpose dans son domaine pour ? vouloir désirer des rapports humains sans contrariété. Le bon rapport en consonance et le mauvais rapport en dissonance ? Presque. Cet auteur est un professeur d'université ! Comment, nous en sommes arrivés là ? La crainte majeure produit des banalités crues être des originalités. Le sens critique sur ses propres actes et ouvrages est refusé ? même nié, voire inexistant, montre le niveau de fatigue sociale désespérée accumulé. Ce désespoir social cible malheureusement des causes qui ne sont pas les causes de son malaise. Ça ne résout pas les noeuds accumulés. Ça ne peut pas tenir longtemps.

 

 

Mathius Shadow-Sky : Le Livre des Ephémèrôdes
2018, éditions AcquAvivA, [pour se procurer le livre]

Approche du Livre des Ephémèrôdes par Yoann Sarrat

J'ai aimé Le Livre des Ephémèrôdes car, en premier lieu, « venant » de la littérature, j'ai été attiré par cette exploitation de la page, la désobéissance à l'oeuvre et son retournement radical, de ses possibilités, des typographies, des diagrammes, des schémas qui répondent pertinemment au contenu qui m'est, parfois, difficilement accessible, car complexe et explorant une histoire de la musique que je ne maîtrise pas vraiment, mais c'est ce besoin de creuser, de chercher ailleurs pour revenir au texte qui me plaît beaucoup. Il faut un certain « bagage » pour appréhender cette musique. J'aime les œuvres exigeantes, j'ai fait une thèse sur les écrits de Pierre Guyotat, qui ont été difficiles à appréhender également, et le faux ton universitaire qu'on m'a parfois forcé à utiliser pour le faire m'a souvent agacé.

Tout comme l'exige Le Livre des Ephémèrôdes, il faut tourner la musique dans tous les sens, réécouter/relire, etc. Comme les phrases en miroir : renverser sa pensée, se lire dans l'autre sens. J'aime le fait qu'outre ces difficultés posées, Le Livre des Ephémèrôdes apporte des éléments de solutions à des problématiques - certaines auxquelles j'avais réfléchies, d'autres non -, ou de réflexion pour poursuivre ce qu'il s'est entrepris. J'aime la révolte qui imbibe toutes les pages et que je retrouve dans ses réponses. Ce que j'apprécie : c'est la nécessité de poursuivre la lecture, même quand celle-ci semble s'être achevée, comme une hyper-lecture, qui se complète toujours (par le site internet du centrebombe.org par exemple) « pour jouir de l'évasion, pour jouir de l'imagination ». Le foisonnement de concepts (la scalairisation, la signature sonique, pour ne citer que cela), m'aident à ressentir de nouvelles possibilités d'écoutes et donc d'analyses dans la musique qui fourmillent d'idées (c'est la bonne image je crois quand nous regardons les pages rédigées dans tous les sens), la théorisation qui me permet aussi de réécouter les oeuvres des autres compositeurs autrement, comme le font ses réponses, également, sans pathos et avec une distance créative (car j'aime par-dessus tout les œuvres qui apportent autant théoriquement qu'esthétiquement, même avec certains décalages, ce qui n'est pas le cas de tout le monde).

Même s'il est vrai que la flatterie ne suffit pas, il est pour moi toujours bon d'en passer par là, tant il est rare de trouver des ouvrages qui « retournent » et offrent un nouveau monde de possibilités artistiques, et, la collection d'Acquaviva va toujours + dans ce sens. J'aurais sûrement encore plus à dire sur les écrits et concepts, théories shadow-skiennes, mais je dois lire davantage.

Yoann Sarrat
le 3 août 2018

 

 

Jean-Robert Sédano : L'art interactif en jeu
2016, éditions Ludicart, http://ludicart.com/editions.html pour se procurer le livre,

Voici une « perle » très très rare d'un auto-témoignage d'artiste ignoré qui pourtant invente l'art interactif. Qu'est-ce que c'est l'art, interactif ? Eh bien en + de percevoir et de recevoir par nos organes des sens, la technologie informatique (aujourd'hui intégrée) avec des interfaces hardwares et de la programmation software permet par exemple quant on rentre dans sa voiture qu'elle te dise « bonjour » ! (les premières synthèses vocales -toujours balbutiantes en 2018- ont dit « Hello »). L'interactivité est un système composé de détecteurs et de projecteurs qui sont déclenchés en feedback (= routines et subroutines) en fonction d'une présence et des actions humaines (les jeux « vidéos » ont intensivement utilisé l'interactivité jusqu'à « l'addiction » du consommateur). Sédano joue avec ça. Et il commence avec des systèmes analogiques en 1976, le numérique viendra plus tard en 1981 avec le ZX81 (le 1er ordinateur accessible au public). Il y a 42 ans, commence sa passion et son aventure créative interactive.

Son livre est un bilan sous la forme d'une confession qui survole le très grand nombre de ses créations interactives d'art, de 1976 à 2016, 40 années de créations d'un artiste incompris et ignoré comme d'autres de notre génération par la politique culturelle censeure et des êtres humains en mal de vivre focalisés sur leur douleur de leur moi réfugié dans leur nombril. À lire le livre de Sédano, on aimerait en savoir beaucoup + sur ses oeuvres : « comment ça marche ? » Mais le ton confident du bel « artiste naïf » (je pense au douanier Rousseau) du texte, bien que chaque oeuvre soit motivée par un constat lucide d'un monde qui travaille à sa décadence et, oeuvres qui s'alimentent du savoir des ouvrages essentiels de ceux qui pensent, Jean-Robert Sédano continu à rêver d'un monde meilleur qui s'enthousiasme du précieux cadeau de la vie :), isolé dans un monde de violence, de salauds et de trouillards. Je pense à Locus Solus où Martial Canterel enfermé dans sa maison (de maître) invente des objets « bizarres », mais Sédano ne porte pas la déprime romantique du désespoir du début du XXe siècle, moment où les « machines merveilleuses » (bien que puantes) commencent à envahir l'imaginaire des hommes à travers Jules Vernes et autres artistes d'un « monde extraordinaire » possible. Mais les oeuvres de Sédano relèvent + de « l'art modeste » (du bricolage, récupérées aujourd'hui par la médiocrité visibilisée du DIY pour « do it yourself ») que de la mégalomanie des empires des capitales qui vivent de prestige du capital (= l'illusion du charlatanisme par la représentation = à se faire croire ce qu'on n'est pas). On le voit bien ce contraste quand Sédano installe ses Tubolophones et son Cube à la cité des sciences de Valencia (où de nombreux films de SF sont tournés). À les lire, on aborderait presque les grandes installations interactives de Sédano en la taille de jouets, miniaturisées, pour que chaque enfant puisse en profiter avec ses camarades (de l'espagnol « camarada » = de la même chambre), mais uniquement pour les enfants humains avant qu'ils ne « rentrent » à l'école, avant que leur esprit soit infecté de la rage de « gagner » à nuire à l'autre abandonné, aux êtres humains non encore infectés par la violence de l'humanité qui est possédée par une souffrance autogénérée pour dominer à jouir à nuire les autres : la jouissance de nuire qui est la maladie fondamentale de l'humanité. Les autres ? risquent de casser les jouets. Les oeuvres de Sédano (que je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer « en vrai ») discrètes n'ont pas créé la chréode nécessaire pour devenir remarquées par les autres (comme beaucoup d'artistes ignorés de notre génération, surtout pour celles et ceux nés en France, génération submergée du ras de marée d'ignorance publique à jouir de sa médiocrité qui efface les originalités fragiles à les piétiner et les noyer par de mauvaises copies). Constate, le parc Ludicart de Sédano n'arrive pas à se réaliser avec toutes les oeuvres rassemblées (par barrage politique) ; il faudra donc approfondir l'accès à son oeuvre et je vais donc lui proposer une entrevue :)

 

Bonus : échange entre Jean-Robert Sédano et Mathius Shadow-Sky en juillet 2018 [.txt 9Ko]

 

 

David Toop : Ocean of Sound
1996 (traduction française, 2000 par Arnaud Réveillon [1] éditions Kargo/Eclat)

Ce qui est plaisant avec l'esprit britannique, c'est qu'il n'opère pas une discrimination hiérarchique dans les genres musicaux comme les Français qui se servent de la musique comme porte-drapeau de leur parti. Au XXIe siècle les Français hurlent toujours et encore contre la musique atonale morte avant la Seconde Guerre mondiale. Mais au XXIe siècle, les Anglais se sont piégés eux-mêmes dans le monopole capitaliste du copyright (avec leurs cousins américains) jusqu'à interdire toute nouvelle créativité sous peine de ne plus être reconnu comme consommable ou marchandise négociable pour une distribution mondiale. Le stéréotype sort vainqueur (vain coeur) de la passion musicale innée des Anglais et uniformise le paysage musical audible (l'audible inaudible existe, bien qu'il le soit inaccessible pour les êtres humains occupés à ne pas perdre leur emploi). En effet, l'avidité monétaire a uniformisé par l'absence l'épanouissement de leur musicalité, leur musicalité sans frontière qui passe de la musique classique à la pop jouée dans les stades pleins de 50 000 personnes sans difficulté. On imagine mal un Français écouter et prendre plaisir à écouter un rockabilly de Johnny suivit d'Arcana d'Edgar Varèse ou même d'un reggae suivit d'une symphonie cucul de Tchaikowsky.

Dans son livre Ocean of Sound (océan de sons) David Toop (en 1996, en pleine période épanouie de l'électro) montre bien cette passion britannique envers toutes les musiques [2] où Charlie Parker rencontre Edgar Varèse, où Jimi Hendrix rencontre Miles Davis qui rencontre Karlheinz Stockhausen qui rencontre Sun Ra, etc. Notre histoire de la musique en Occident suit la coutume millénaire qui à chaque fois fait réaliser autre chose de ce qui est devenu banal (sans surprise) : une contreréaction à la fadeur imposée répétée conventionnée commercialisée (où ne change que l'emballage). Fadeur qui comme le tapis d'un trampoline fait réagir les artistes à inventer autre chose pour s'évader de la prison de l'ennui à s'émerveiller de musiques improbables. Tous les grands musiciens sont marqués par cette attitude (moi aussi = suis-je un « grand » musicien ? c'est à toi de le dire, pas à moi, car pour moi ce n'est pas cette reconnaissance qui importe, mais d'avoir les moyens de réaliser mes ouvrages : entravés depuis 37 ans en 2016). De tout temps (historique) le musicien-créateur-inventeur est confronté à la bêtise des gouvernants (des petits chefaillons aux présidents) des personnes nuisibles qui ne se gênent pas d'assassiner leurs semblables pour imposer une autorité par la terreur. Ce que nous vivons aujourd'hui = nos gouvernants qui sollicitent le terrorisme (l'invente) pour légitimer leur gouvernance en réalité nuisible + qu'inutile : « nous sommes là pour vous protéger » c'est pour ça que vous êtes nos esclaves (non dit jamais dit, mais agi).

Pour revenir au livre de David Toop, c'est un livre d'histoires des musiques agies par les musiciens (pas tous, que ceux qu'il a rencontrés) de la seconde moitié du XXe siècle. Je n'ai pas rencontré dans son livre le travail incompris d'Antony Braxtion, par exemple (allez je le dis : « ni le mien », les autres jaloux me croient prétentieux, non vraiment, je n'ai dans l'acte que de réaliser ce que j'ai en tête [3]). Période où l'inventivité a pu s'épanouir même (voire +) avec les censures massives à partir des années 80 qui ont marginalisé toutes les musiques inventives rejetées à la clandestinité. Période où la politique culturelle du chômage et de la subvention conditionnelle a réussi à vider les salles de concert des musiques inventives, originales vivantes à ce qu'elles deviennent clandestines, voire terroristes, à effrayer des auditeurs devenus agressifs = intolérants, et ce, jusqu'aujourd'hui.

Les concerts de musiques vivantes et originales sont au XXIe siècle devenus privés (organisés par une poignée de mélomanes rescapés).

 

Notes
[1] Arnaud porte bien son nom : il s'agit vraiment maintenant de se réveiller pour réveillonner pas uniquement une fois par an, mais constamment.
[2] On le constate aussi avec le seul magazine européen voire mondial : The Wire ("The Wire Magazine - Adventures In Modern Music") qui parle par passion de toutes les musiques, mélange tous les styles vivants sans ségrégation bien qu'avec une légère tendance à apprécier + la chanson pop édulcorée qu'une « symphonie » massive crue hors norme, tout en citant les 2 (bien que The Wire n'a pas encore rencontré mes oeuvres qui existent depuis 1979, allez, fallait le dire ! « Maudite d'Français » comme disent les Québécois).
[3] Si comme le dit David Toop que : « la règle de style en Grande-Bretagne est adopter le contraire de ce qui est devenu banalisé, institutionnalisé ou ennuyeux », je suis alors Anglais et non Français même accidentellement né à Paris.

Référence
. le blog de David Toop (en anglais, normal pour un britannique)

 

 

La nature et les esclaves
Mosquito Coast (1986) film américain

ou, quelque chose ne va pas avec le réalisateur et le personnage pour lequel il réalise ce film. C'est un film oublié, autant qu'il le reste. Mais est un exemple parlant, comment la propagande idéologique de domination s'infiltre dans le cinéma des années 80 du XXe siècle.

Allie Fox est fâché avec le monde. C'est un patriote américain qui ne supporte pas acheter des produits autres qu'américains. Pourtant, c'est en même temps un inventeur-bricoleur. Pour inventer, ne faut-il pas une largesse d'esprit ? Mais il agit comme un ego meurtri : recherche une reconnaissance alors qu'il ne reçoit que moquerie. Et + : Allie Fox est raciste. Pourtant, il s'organise à fuir et fuit le monde américain civilisé, qu'il ressent hostile jusqu'à dit-il s'autodétruire dans une guerre prochaine, argument pour partir vivre (aller se réfugier) la jungle. Il emmène sa famille : sa femme et ses 4 enfants, là où les Marrons * vivent avec les derniers indiens d'Amazonie ou amazoniens et amazoniennes. Dans cette jungle, il se met dans la tête de construire, en + de sa maison confortable à la mode occidentale (sic), une machine géante à fabriquer de la glace (en pleine forêt équatoriale) **. À quoi ça sert de fabriquer ça là ? Eh bien à se montrer à lui-même que l'impossible n'est pas impossible. C'es tout. C'est un projet égoïste qui ignore le contexte de son environnement. Son entourage semble très indulgent, pour travailler à son projet, bien que lui les méprise dans son racisme à « vouloir civiliser les sauvages » (sic). Le rôle d'Helen Mirren en tant que son épouse (qu'il appelle : mother !) est complètement effacée à subir les caprices insensés de son mari. L'entreprise de survie se gâte ou bascule quand débarquent 3 mercenaires sud-américains. Ils sont armés et semblent vouloir installer une domination dans le village qu'Allie Fox a construit pour sa famille avec les autres « Marrons » et « Hispaniques » échoués là dans la jungle d'Amérique Centrale. Sont-ils dangereux ? Ou peureux comme tous les hommes armés ? Mais Allie Fox prend une décision extrême, il décide de détruire « son village » pour les faire partir, jusqu'à tout détruire, par accident ou par bêtise ? Décision qui met les autres en péril. Ne sait-il pas négocier ? Aussi, il ne retient pas de montrer sa haine pour le missionnaire protestant qui tente de créer un lien (de conversion ?), haine que le prêtre lui renvoie ! Ce qui pour un prêtre est surprenant ! Dépouillée de tout, la petite famille, avec le Marron restant (dont son bateau a été détruit), se retrouve sur une plage. Allie Fox décide d'installer tout le monde sur la plage où l'on voit des détritus accumulés. Obstiné à ne pas vouloir considérer la réalité (les détritus ne sont pas venus d'eux-mêmes sur cette plage), prévenu par le Marron que cette plage n'est pas paisible comme il s'obstine à le croire, Allie Fox met encore en péril sa femme et ses enfants (qui abdiquent d'une manière étrangement soumise, seul un enfant confirme le détester). Conséquence, la famille se retrouve sur un radeau de fortune à résister aux intempéries. La fin du film ? Allie Fox constate que le prêtre s'est bien débrouillé pour vivre un confort occidental acceptable (il possède même une voiture tout terrain !) en pleine jungle. Sa réaction (avec son ego exacerbé) -jalousie + antichrétien violent- va amplifier encore une fois et encore + la mise en péril de sa famille : il brûle l'église ! Et, le prêtre lui tire dessus à la carabine ! et, le tue ! La famille est laissée sur le radeau à la dérive...

À quoi ça sert de faire un film sur l'incohérence, voire l'improbable réaction paradoxale humaine où « l'homme occidental civilisé » voulant se réfugier dans la nature, loin de toute civilisation domestiquée, est destiné inexorablement à mourir ? La mise en péril répétée de sa famille est incompatible avec le désir de vivre en famille. Comment sa femme le suit dans son péril, est incompatible avec l'esprit de la maternité (de ne pas mettre en péril ses enfants volontairement ou par bêtise). C'est cette idée qui est incohérente dans ce film = qui manque de réalité entre le personnage et son environnement : aussi bien celui de sa famille que celui de la jungle et, les 2 mélangées. Pourquoi filmer et raconter ce personnage ? À quoi ça sert de faire constater l'incohérence, l'égoïsme, la bêtise et la méchanceté du mépris en action ? Quelle est la morale voulue de cette histoire pour en faire un film ? Celle sous-jacente, non dite qui pourtant remplit l'écran : où le message est : « Ne t'aventure pas en dehors de ta domestication au risque de mourir » (sic). Dans ce cas, il s'agit bien d'un film de propagande politique.

Dans le même ton : Into The Wild (2007) de Sean Penn et Jon Krakauer où Christopher meurt empoisonné par ignorance seul dans la nature alaskienne (sic). Quel est le drame ? Mourir libre ou ignorant ? Pareil que partout ailleurs : la mort est crue être une punition !

À l'opposé : Captain Fantastic (2016) de Matt Ross montre au contraire que Ben se débrouille très bien à vivre avec ses 5 enfants en dehors de nos sociétés domestiquées, étatisées dans la hiérarchie du chantage du salaire du travail forcé. Ou Everything Beautiful Is Far Away (2017) de Pete Ohs où le couple avec le robot se débrouille très bien dans le désert. Ou Walkabout (1971), scénario de Edward Bond, où les 2 enfants dans le bush australien survivent grâce à un jeune aborigène. Ou Chamane de Bartabas où le personnage qui fuit le camp en Sibérie arrive à la ville, et, repart pour la Sibérie. Ou Survivre (Djúpið = the deep) de Baltasar Kormákur (Islande, 2013) où un pêcheur est survivant d'un naufrage dans la mer arctique. Ou Tracks (2013) où une femme seule traverse le désert de l'Australie en chameau. Etc.

 

Notes
* Les Marrons sont les esclaves africains qui ont fui leur condition d'esclave pour se réfugier dans la forêt amazonienne à vivre libres, encore vivant aujourd'hui.
** Mieux développé par Werner Herzog dans son film : Fitzcarraldo (1982).

 

 

Clarissa Pinkola Estés : Femmes qui courent avec les loups
éditions Grasset & Fasquelle 1996 livre de poche

La libération de la femme : quel homme peut comprendre ça ? Très très peu, que ceux qui lisent les ouvrages qui concernent cet état de fait. Les autres agissent conditionnés (sans savoir) la domination masculine : « y a quoi à manger ce soir ? ». La femme possédée par la terreur masculine est une réalité que peu d'hommes comprennent, pourtant le savoir permettrait de faire évoluer nos sociétés vers l'ouverture d'esprit et l'intelligence. Mais il semble que l'homme se complait dans la bêtise et l'agression (ça le fait marrer de taper sur les + faibles, sans même qu'il est un vague sentiment de sa lâcheté, encore moins de honte). Le livre de Clarissa Pinkola Estés titré « Femmes qui courent avec les loups » devrait lui ouvrir les yeux. Rien que de comprendre le cauchemar de la gente féminine asservie, lui permettrait de réfléchir son attitude de terroriste et la question qui dans ce cas devrait être posée est : pourquoi craint-il tant les femmes pour leur faire tant de mal ? Mais les bornés obtus lisent-ils ?

Même si ce livre s'adresse avec un ton rassurant (vendeur) au grand public des femmes en souffrance par leur soumission à la peur, même si le texte contient des contradictions (à propos de l'innocence par exemple), même si certains chapitres demandent à être développés (je pense à la « nature duale » féminine ; on aimerait tant en savoir + !), même s'il commence à dater dans son idéologie féministe : années 70/80, 1re publication en 1992, la brèche béante dans laquelle Clarissa Pinkola Estés s'engage pour expliquer la seconde nature profonde des femmes, celle qu'elle nomme « sauvage » - nature qui a été effacée par leur domestication, obéissance renforcée par les religions dogmatiques monothéistes qui affichent sans honte leur haine des femmes (et leur goût des enfants prépubères), pour leur transformation sociale en objet d'agrément (en marchandise qui sert d'appât à la capture et à l'enchaînement des mâles) : en trophée pour les belles et en servantes pour les autres - pour expliquer l'inexplicable aux hommes (qui ne comprennent rien), mais surtout pour apporter des réponses à des comportements inconscients douloureux qui ne sont plus compris par les femmes elles-mêmes.

L'homme dans ce livre est le coupable, responsable de la misère des femmes. C'est ça qui date : l'accusation qui condamne son patriarcat qui ne connait que son rapport commandant avec sa récompense épousée avec laquelle (en bon croyant) il doit vivre sa vie entière. La condamnation ne fait qu'entretenir le noeud de la boucle. Nous savons aujourd'hui que nous sommes toutes et tous responsables et complices des relations homme/femme et des régimes politiques hostiles, de servitude/domination volontaire, qui nous gouvernent. « Femmes qui courent avec les loups » frôle par moment la morale monogamique, ce qui pour un livre qui se destine à libérer les femmes de leur domestication pour qu'elles retrouvent leur état sauvage oublié, même si Clarissa Pinkola Estés insiste plusieurs fois sur ce qu'il faut et doit être vécu (sic) : un mariage avec une seule personne toute sa vie (sic), parait déplacé. Mais.

Il faut lire ce livre avec indulgence, car ce qui importe, c'est la voie que Clarissa Pinkola Estés a ouverte avec la symbolique des contes pour interpréter la condition des femmes avant la domestication monothéiste, aussi avec des contes en dehors du champ culturel judéo-musulmano-chrétien. La domestication des femmes est un piège à souffrances inutiles (dont un nombre incalculable de femmes se résignent). Même si ses interprétations des contes sont parfois un peu « tirées par les cheveux », la symbolique des contes donne à comprendre une autre manière de vivre pour les femmes (et les hommes), celle entière et libérée du joug de la représentation décorative ou servile qui leur est imposée dans les états d'esprit détraqués des mâles domestiqués, lâches et peureux, donc violents et violeurs. Rappelons pour les ignorants que le viol est une torture et une humiliation que la femme porte toute sa vie et pour les enfants violés, garçons et filles, c'est une vie encore plus longue à souffrir.

 

 

Marie Hélène Boursier : Queer Zone 1, 2 et 3
Ouvrages papier indisponibles en 2016, non réédités,
derniers éditeurs : Éditions Amsterdam, La Fabrique, QZ1 2001, 2006, 2011, QZ2 2005, QZ3 2011

+ de 900 pages. 3 livres riches, en idées et en contenu (1 = 268 pages, 2 = 300, 3 = 362 pages) est un rassemblement d'articles eux-mêmes rassemblés sous 3 groupes : QZ1 : Politique des identités sexuelles et des savoirs, QZ2 : Sexpolitiques, QZ3 : Identités, cultures et politiques. Qui traitent du même thème : la discrimination des différentes identités et comportements sexuels.

Je balance dans le désordre, il y a trop à dire = introduction bordélique :

Marie Hélène Boursier tire à tout va, tape dans tous les sens (jusque sur des auteurs appréciables, tels : Bataille, Nietzsche, ou Deleuze qui au contraire expriment une ouverture d'esprit rare). Sur les anciennes « visions » du « dressage et de la sélection » (= de la culture) de la représentation : type, genre, attitude, désir, apparence, etc., de la sexualité conforme à la monodique issue du monothéisme religionnaire et du monopole économique bancaire de la bourgeoisie hypocrite et dominante. Sur les critiques sectaires intellectuels officiels hypocrites, partisans de la politique ségrégationniste, répressive républicaine-socialiste qui les nourrit, les paye qui provoquent tant d'abrutis au lynchage, des bandes envers un autre isolé stigmatisé « pas comme eux », sans négliger le viol, « même s'ils sont différents » (sic) ; a de quoi effectivement mettre tout être humain qui pense, en colère. Les comportements sociaux violant des crétins en groupe sont toujours dictés par des gouvernants, crétins aussi et/ou frustrés : le gouverné n'agit jamais sans l'aval de son gouvernant, et ce, par lâcheté : les individus agressant en groupe sont toujours des lâches) que la commande soit directe => dictature, ou indirecte => fausse démocratie. Voilà ce qu'entre autres Marie Hélène Boursier pointe. On peut lui reprocher dans quelques chapitres (de Queer Zone 2) de rapporter + du « quand dira-t-on » des opinions-ragots des comportements de protagonistes médiatisés.es qui profitent du contexte pour vendre leur « came » (a lot) sans rien apporter au débat sensé ouvrir les esprits à la tolérance. Mais bon, ça parle. Et montre les contradictions à l'intérieur même des minorités demandant leur reconnaissance sociale par les Administrations Nationales des moeurs (familiales, de la santé et du travail). L'exclusion passe par l'ignorance du groupe par le groupe dominant qui s'autorise (de droit) à sa persécution. La prostitution est le résultat du capital que ses protagonistes n'assument pas. Les « culturals studies » travaillent-elles à stopper les persécutions ? non, on ne pense pas.

Si Michel Foucault est le philosophe français le + lut, à l'étranger (surtout aux EU), c'est que c'est le seul à avoir écrit sur les minorités sexuelles marginalisées et rejetées par la domination patrie-arche de la représentation sociale-chrétienne. Cet intérêt est véhiculé par les « cultural studies » américaines qui étudient les minorités, particulièrement, toujours discriminées. Oui, les « cultural studies » identifient les minorités (dont « les femmes font (encore) partie », sic) pour « les intégrer au processus de globalisation (mondialisation) » du monde du travail obligatoire, sans pour autant partager avec elles le pouvoir politique (de nuire) ni à respecter leur indépendance, ni à ne pas violer leur espace vital. Les Amérindiens restent parqués dans les « réserves », les « Queers » sont des communautés de pratiques sexuelles isolées des autres communautés comme celle des Quakers ou des Amishs. Les États-Unis forment un ensemble disparate de communautés, mais toutes dominées par celle du BOC du Blanc Occidental Chrétien formant ses MOMO ses Moralisateurs de l'Ordre Mondial Occidental (dominants, car armés). Les « cultural studies » sont une invention du BOC et est de culture propre aux États-Unis, bien qu'avec la mondialisation (globalisation) nous sommes tous des Américains (Amérique, nom du prénom Amerigo de l'italien Vespucci). Il ne faut pas oublier la perfidie du mélange : culture + politique = répression 1. par la sélection = l'identification sur une échelle de valeurs arbitraires (du métèque boueux à la classe des seigneurs propriétaires qui est aussi une minorité que les « cultural studies » n'étudient pas, car il y a là le secret du pouvoir à sauve-garder) et 2. par le dressage = le conditionnement (par l'inculcation de croyances) = l'éducation qui donne le croyant. Je reste prudent quant aux « cultural studies » auxquelles Marie Hélène Boursier s'enthousiasme.

Dans Queer Zone 3 au chapitre « Modernisme et féminismes », c'est Catherine Breillat qui s'en prend plein la gueule, sa vision de la sexualité est selon Marie Hélène Boursier, pathogène. Avec ses films, elle généralise un problème personnel qu'elle dépose au public à travers ses actrices et acteurs : son dégoût intime du sexe féminin. Suivant l'angle de vision, les films de Breillat font sourire, ou on a de la peine pour elle, ou de l'indifférence, car son problème propre (qu'elle met en scène publique) ne nous concerne pas. Là, c'est l'occasion pour Marie Hélène Boursier de lancer une critique féroce du « féminisme à la française » en contradiction avec la tradition de « la belle Parisienne » qui entretient le désir du mâle qui paye sa « haute couture », son luxe. Les contradictions qui empêtrent les idéologies, à agir à l'opposé de leurs valeurs. Il ne suffit pas de se planquer derrière un -isme, pour se rassurer de la bonne cause de son combat de sa conduite (ça c'est moi que ça agace). Être féministe c'est quoi ? pose Marie Hélène Boursier ; à part des cibles pour « des cons avides d'enculer des gouines » ? Au fond en France (ou + le libertinage parisien hypocrite) personne ne sait très bien : Simone de Beauvoir fait la une nue d'un magazine à grand tirage ! et son slogan « on ne naît pas femme, on le devient » est enseigné aux enfants avec un sens opposé ; augmente la confusion et perpétue la traitrise parisienne de la guerre des courtisans.es. C'est Paris aujourd'hui qui rassemble un fatras de médiocrités intellectuelles sans prendre conscience que les intellectuels.lles parisiens.nes se ridiculisent eux-mêmes à forcer le mépris (les je-sais-tout, qui ne savent rien, et pourtant qui crânent sans savoir leur ridicule). En fait, ils sont même en retard au regard des multiples comportements sexuels déjà abondamment étudiés chez nos voisins anglo-saxons dans les « cultural studies » qui en France sont ignorés ou mal compris. En fait Marie Hélène Boursier décrit la décadence intellectuelle des Parisiens, et elle n'a pas tort, car depuis la mort de Michel Foucault et de Gilles Deleuze, il y a une absence fort gênante : aucune relève lisible. Mais au contraire, une censure violente institutionnalisée (officiellement en 1981) et toujours épanouie. Et nous le savons tous : dans les universités françaises, les autorités usurpées n'enseignent plus les sujets essentiels pour l'évolution intelligente de nos sociétés.

Exemple du style de Marie Hélène Boursier page 148 dans QZ1 : « Et l’on peut se demander si un relatif manque de sécurité définitionnelle “à l’identique” n’est pas l’ultime gage d’une plus grande potentialité oppositionnelle finalement moins oppressive. » On retrouve l'élitisme que Marie Hélène Boursier rejette avec fureur notamment dans la sphère de « la culture » institutionnelle où le maniérisme de l'ignorance exulte son plaisir (dans les soirées mondaines). La discrimination intellectuelle en France est puissante, et pour faire passer des idées nouvelles, même connues des autres, il faut (?) un style, le style respectable : le style sur lequel on doit se prendre la tête pour comprendre. Pour recevoir l'aval des autorités intellectuelles (et un poste bien rémunéré à l'université). C'est ce style qu'utilisait Michel Foucault pour faire passer ses idées sur la prison et l'institution politique criminelle qui persécute les marginalisés qui avec un style accessible auraient été censurées. Tout en le rendant élitiste. Et, arrivée à un certain stade où personne ne comprend ce qui est écrit, l'escroquerie idéologique apparait pour étoffer l'ouvrage (c'est arrivé à Sartre, un peu à Deleuze, Kant en est truffé, Hegel ou Heiddegger aussi, etc.). La décadence intellectuelle de ce pays l'emmène vers le régime politique de la dictature, tellement ses ignorants.es sont hébétés.es. Un style simple et limpide comme celui (mal traduit en français) de l'Écossais Ronald David Laing, fait qu'il est censuré de publication depuis + de 40 ans, alors que ses écrits sont fondateurs d'un bel échange entre humains.

Mais ne s'agit-il dans ses sommes écrites pour Marie Hélène Boursier de faire péter les verrous de l'ignorance (française ?), dont l'esprit monopolaire encore dominant éclate en multiples différences (qui se respectent les unes avec les autres ?) dont il est temps de prendre conscience ou arrêter de se voiler (sic) l'entendement. Il s'agit bien de ça pour sortir l'humanité de la bêtise (du monopole idéologique) : premier polluant planétaire.

[Un dernier mot concernant le modèle monothéiste de la « famille » (Marie Hélène Boursier n'en parle pas), ce modèle essentiel premier qui s'oppose farouchement « à toute déviance sexuelle » (sic), mais qui lui aussi est éclaté dans la diversité de cette « déviance sexuelle » à se « re-constituer » en permanence, à ne pas remettre en question le sens cru unique de la « bonne » famille monothéiste. Quand un film américain parle de la famille comme valeur morale la + importante, de quoi parle-t-il, et de quelle famille ? De la parenté par le sexe ? des familles « reconstituées » ? du rassemblement familial par l'amitié, par l'adoption ? de l'obligation au mariage cru libérateur pour l'union de 2 familles ? des rassemblements minoritaires mis en danger ? des familles monoparentales ? des familles par alliance d'intérêt économique ? Il parle pour ne pas contrarier les religions monothéistes toujours en forces de pouvoir (nuire). La famille va d'un être humain isolé à l'espèce humaine entière, car tous les êtres humains sont liés, reliés par leur génération.]

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Queer Zone 1
Queer Zone 2
Queer Zone 3

 

 

Pierre Bourdieu : La domination masculine
éditions du Seuil, 1998

Sous le prétexte de l'étude ethnologique (comme Margaret Mead !) du fonctionnement de la société des Kabyles, Pierre Bourdieu opère une analyse approfondie des mécanismes (automatismes répétés = systématismes) du constituant fondateur de nos sociétés occidentales (et autres) sous la contrainte de la domination masculine. Il révèle l'imbrication et la responsabilité des 2 sexes (dont l'un met l'autre en opposition dans un rapport de force du dirigeant dirigé et du dirigé dirigeant) par la perpétuation de ce comportement de cette tradition qui relève un profond AUTOconditionnement (par le biais de la croyance = idée fixe inconsciente implantée et cultivée) : celui d'être agi en croyant agir de son propre gré. Où la croyance empêche de prendre pleinement conscience de ses actes pour sortir de son irresponsabilité de violence motivée par sa frustration.

L'inculcation du comportement moral convenu convenable imposé par l'éducation avec punition/récompense, encouragement/découragement, voire dissuasion, agit intensivement dans l'inconscient obéi pour tel, ne se révèle que par des actes anodins banalisés, mais humiliants, telle la réflexion : « c'est pas grave » après des familiarités répétées d'attouchements (humiliants, mais pas trop) dans le monde impitoyable hiérarchique du travail.

Ensemble nous constatons que notre symptôme est aigu et grave surtout fondamentalement pervers, car il démontre à quel point, l'obéissance aveugle aux principes de peines gouverne notre existence aux dépens de l'épanouissement de nos vies, sans que nous puissions nous gouverner nous-mêmes ce, par l'acceptation de la confiscation systématique de notre autonomie pour l'obéissance exigée. En société, nous sommes toujours agis à agir pour être conformes. La disconformité est humiliée dès la petite école. A ne pas se distinguer des autres par trop d'originalité individuelle pour rester dans la compétition qui entretient le capital de la discrimination hiérarchique du travail à laquelle tous donnent un prix du 1er au dernier. La compétition similarise, elle crée l'élu et les perdants : pas de compétition et de compétitivité ni de concurrence possible avec des originalités indépendantes éparses marquées par leurs différences. La compétition est le prétexte à l’élection, à l’érection et à la récompense, du trophée, qui glorifie l’élu érectant : l’assimilation re-connue par les autres (jugeant) comme une excellence ; le prix de l’excellence de la distinction est en réalité un piège qui à la fois éradique son originalité : sa différence, et à la fois gonfle son ego pour fragiliser soi à se rendre vulnérable à toute considération désobligeante qui devient pour un ego gonflé d’orgueil profondément blessante : la blessure émotive est la porte de l’humiliation qui active le piège de l’obéissance. La gloire est une arme de soumission de ses troupes en troupeaux. Remarque le serrement à l’intérieur de ton corps (voire la larme) au son de l’hymne de ta patrie signifie ton conditionnement.

Non seulement nous sommes les esclaves de notre soumission (vIolontaire = tu ne fais rien pour empêcher ton désastre mental) et de notre violence (forcée par les blessures de notre ego fournies par les principes moraux qui dictent nos comportements récompensés ou punis), mais en + nous transmettons notre soumission notre humiliation avec notre violence morale à nos enfants : l'interdit absolu de vivre, de penser, d'agir par soi-même. Le crime est bien là : empêcher l'autre de vivre à sa guise. Pourquoi nous ne nous soignons pas en urgence, mais au contraire cultivons journellement cette domination masculine routinière ? Pourtant cette domination empêche notre épanouissement et principalement celui de notre intelligence qui devrait se développer, mais qui ne se développe pas, voire au contraire qui se corrompt. Sans liberté, l'esprit régresse.

Pierre Bourdieu nous fait une démonstration magistrale, surtout au chapitre 1 et 2 (95 pages biens denses) qui re-renverse la situation dans le sens qui permet de comprendre pourquoi le mâle dominant domine : parce qu'il sait ou se figure qu'il sait qu'il fait pitié à sa mère qui l'a enfanté, est sa réponse. Les mâles agissent en petits garçons blessés qui se vengent tout en se piégeant eux-mêmes dans leur vengeance. Le mâle rêve d'évasion (le bleu du ciel), il est enfermé dans la familiarisation (le rose du lait et du sang) et reçoit donc en compensation de sa peine, le sceptre de la domination accordé par les femelles qui veulent être fécondées. Cette frustration primordiale du mâle fonde le patriarcat entretenu par le matriarcat des femmes-mères qui s'offrent féminines, l'image d'un fantasme, de la beauté illusoire pour motiver le mâle à désirer la féconder à exciter le désir, à provoquer l'érection. Si le mâle domine, c'est que la femelle a pitié de lui ? La domination masculine est une domination d'accord masculino-féminine d'époux/épouse pour ne pas ridiculiser le mâle qui dans son humiliation ne banderait pas et ne pourrait pas perpétuer l'espèce humaine... Bon, ce rapport SM est une explication.

Mais, ce patriarcat est devenu totalitaire, voire cruel avec la fondation des nouvelles religions monothéistes qui ont imposé la monogamie, discriminé et criminalisé l'homosexualité et les sexes intermédiaires infécondables. Ce patriarcat-là autorise le viol et encourage la guerre, c'est-à-dire la misère mentale du mâle pour être dominé par le pouvoir politique qu'il génère et entretient. Pourtant, la femelle humaine en tant que compagne mère féminisée lui accorde toujours son indulgence pour ne pas « être diminuée [en société à vivre] avec un homme diminué » participe à l'entretient de la domination masculine, à sa guerre sociale à imposer son pouvoir gouverné qu'il mesure avec la quantité d'argent qu'il s'approprie qui attire « les + belles femelles » : des filles trophées (esclaves payées à paraître) pas mères à la recherche des décorations coûteuses (parfum, bijoux, vêtements, voitures de luxe) de l’oisiveté et du privilège (= vivre en dehors des lois). Sans le matriarcat intérieur, le patriarcat extérieur ne pourrait pas exister.

Virginia Woolf (le loup vierge de Virginie Loup, pas louve = she-woolf) est l'icône de ce livre qui sans doute a provoqué son écriture et dont Bourdieu analyse son livre : To the Lighthouse (Promenade au phare). Mais comme Michel Foucault, Pierre Bourdieu se protège (de la censure ?) par une langue lisible des personnes instruites. Conseil de lecture : souligne les mots essentiels. Quoi cultive l'entretient de l'humiliation masculine, le viol des jeunes filles et la bêtise des 2 sexes ? La domination masculine ? Ce livre est « une contribution à son dépérissement ». La première étape pour supprimer un mâle pardon un mal, c'est de le reconnaitre par le savoir : identifié, il se retire de lui-même par inutilité, inutilisabilité.

 

 

Luce Irigaray : Le temps de la différence
Le livre de poche, 1989

Je pensais que Luce Irigaray avait des choses intéressantes et originales à dire sur la condition d'être femme ou homme en société et dévoiler les rouages de ce rapport discriminatoire, mais non, en fait il n'en est rien. Dans son livre Le temps de la différence, en plein règne de Margaret Thatcher (c'est une femme, hein ?) dans son chapitre : Une chance de vivre, Luce propose un matriarcat ; disant qu'il n'y a que les femmes qui puissent éviter une catastrophe tel Tchernobyl ! Oui, elle efface de son esprit Margaret Thatcher qui avec ses 3 acolytes (Reagan, Mitterrand et Kohl) ont ensemble ruiné l'épanouissement de nos sociétés : en renforçant le pouvoir du patronat, en privatisant tous les biens communs, en renforçant le marché des banques, en provoquant la guerre des Balkans (Margaret va même jusqu'à envoyer toute son armada : la flotte britannique de guerre pour reprendre une petite île au large de l'Argentine aux Argentins), en renforçant le marché de l'armement (Reagan voulait un bouclier anti-nucléaire qu'au dessus des Etats-Unis, oui), et en ruinant le travail des artistes indépendants de manière à ce que leurs oeuvres n'accèdent pas au public, et tant d'autres  méfaits ! dont nous subissons encore les conséquences, aujourd'hui 40 ans après.

Ensuite Luce parle de l'audition, et là (je suis compositeur, musicien, acousticien érudit, je pense aussi) comme toute personne qui ne sait rien, raconte des bêtises, telles : nos oreilles souffrent, il faut supprimer les moteurs qui font du bruit, créer des zones de silence (sic). Non Luce, la première chose qui « détruit » l'audition Luce, c'est la bêtise : le conditionnement à croire et rien n'entendre. Se fermer au lieu de s'ouvrir. D'être sourd comme Margaret. (lire à propos : postulat nécessaire à la compréhension du phénomène sonique Dans le Ciel, le Bruit de l'Ombre, et chapitres suivants).

Dommage, Luce Irigaray est un beau nom qui sonne bien (un titre d'un de ses livres aussi : L'oubli de l'air) mais lu les bêtises qu'elle raconte dans : Le temps de la différence, montre que quand on ne sait pas, on prend toujours des décisions incohérentes qui empirent (l'empire empire, oui) : surtout celles de prendre aux autres leurs décisions, pour leur imposer la sienne. C'est pas comme ça que nos sociétés vivront l'épanouissement de la concertation harmonique (non-pythagoricienne, la pythagoricienne est une dictature des nombres entiers) Luce Irigaray. Nous savons que sans misère il n'y a pas de gouvernement politique : pour créer un gouvernement, il faut d'abord créer la misère : ce qui est constamment entretenu depuis + de 2 millénaires maintenant.

Quant à Speculum, l'ouvrage qui a fait connaître Luce en 1974 est un parti pris posant les femmes en victime du patriarcat, ce qui empêche la compréhension du problème à résoudre, qu'à s'indigner dans l'affrontement ; et l'affrontement n'est pas une solution qui résout quoi que ce soit, car l'affront justifie la raison de la violence et de la police qui « protège son élu contre la foule criminelle » : la police n'agit que par cette conviction. Et, ça se saurait : en 2 millénaires de domination (politique, religieuse, familiale, raciale, sexuelle, générationnelle, pour obliger au travail), tous les soulèvements ont été matés dans le massacre (« la punition divine » sic). Le massacre est le dernier recours (armée + police armée assassinent) à la désobéissance du « peuple » (qui se transforme en foule incontrôlable et donc criminalisée), car le fait de perdre le pouvoir pour un gouvernant-parasite est inconcevable. Ce n'est pourtant qu'un être humain, mais il s'est par frustration réfugié jusqu'à être tué pour (sauve) garder l'idée de dominer (les autres, pas soi). Speculum aujourd'hui ne se lit plus, ne se désire plus, sa spéculation est contextuellement hors propos.

 

 

Nancy Huston : Reflets dans un oeil d'homme
Actes Sud, 2012
critique du livre par un mâle homme masculin pas trop con ni gros bras

Nancy Huston commence
son livre : Reflets dans un oeil d'homme à abdiquer. Par se tenir aux généralités banalisées du type : hommes et femmes « les choses sont ainsi », « c'est inné » et que nos « gènes » nous gouvernent (sic) est bien une abdication simpliste de refuser de repenser les conditions de la femelle femme et celle du mâle homme, les attitudes conventionnalisées forgées par les désirs frustrés du mâle dominant violent par faiblesse crue qui est cultivé et se cultive dans ce rôle qu'il doit rendre social (banaliser sa cruauté et sa violence pour l'autorité) disant : « les choses sont ainsi ». Mais dans l'esprit de Nancy Huston quand elle écrit « on n'y peut rien » dans le 1er chapitre est une provocation pour piéger le lecteur mâle dominant à lire le livre qui prend à partir du 2d chapitre la forme d'un cri d'alerte, d'un cri de désespoir quant à la condition humaine dont celle des femmes montre la corruption généralisée de notre civilisation (cette domination malsaine qui règne depuis l'apparition des religions monothéistes). Nancy Huston confond intentionnellement le comportement social avec la biologie sexuelle (des primates) de « comportements innés » en affirmant + que questionnant, répétant l'argument du gène (la marque identitaire génétique argumentée nécessaire pour la police) au lieu de « pulsion archaïque » plus juste qui viendra dans le livre. Dans le 1er chapitre, le mot gène est répété constamment, le croyant pilote de notre comportement ! Non le gène n'explique pas l'inné, contre le tout culturel de la dictature sociale (nationale) socialiste. Non, la domination masculine n'est pas innée, elle n'est motivée que par sa frustration à se faire des fausses idées. Interviewée, Nancy Huston se défend de son affirmation introductive provocante, mais c'est une manière d'attirer les esprits mâles intolérants à lire le livre. C'est en réalité une excellente stratégie pour faire lire ces hommes dominants conditionnés et, ils semblent le lire ce livre.

Nancy Huston recommence
par le constat déprimant de la situation réelle entre hommes et femmes : par l'institution de la souffrance pour la domination, ou le contraire ? Au-delà de faire remarquer à la gente masculine (qui ne sait rien, vraiment rien et refuse de savoir : la connaissance construit le mythe pas le savoir) la condition féminine (à travers la misère de la prostitution et de la pornographie qui pourraient ne pas l'être) qui s'en fout, qui s'en moque, la minimise et la dénie, Nancy Huston apporte 2 « preuves (?) », pointe 2 faits importants qui ont influencés et marqués nos mentalités, notre morale (notre jugement face à l'intolérable) et notre comportement contemporain : 1. la créalisation (création+réalisation) technologique du miroir (étain-mercure + verre) au XVIe siècle, sa généralisation, son accessibilité à tous au XIXe siècle : le valorisateur de l'image de soi comme apparence au détriment de soi comme caractère individuel devient la valeur sociale : la perception de soi est bouleversée et l'industrie de l'apparence (mode, cosmétique, pharmacie, spectacle) prend la 1ere place économique mondiale jusqu'aujourd'hui [1]. L'écran-miroir ne sert que la projection de l'image de la femelle dé-nu-dée en femme féminisée => violable = le signal du viol autorisé. Le miroir est devenu une exhibition publique avec la photographie puis le cinéma rassemblés aujourd'hui dans la vidéo numérique avec des écrans numériques plats partout : dehors, à la maison et qui se portent sur soi : le microtélévidéo branché en permanence sur le réseau (lire ECRAN, dec.2015) où une femme nue est toujours visible ; et 2. la ségrégation-discrimination hitlérienne, l'industrialisation ordonnée des camps de concentration de la mort : l'organisation déterministe de l'assassinat systématique en masse des êtres humains déconsidérés : être gazé (comme des cafards) parce que tu es différent, et cette différence est haïe au point de vouloir tuer massivement, cela bien administré et en ordre [par préférence : handicapés physiques et mentaux, dissidents politiques, homosexuels mâles, juifs (alors que se sont les juifs qui ont financé en majorité la campagne d'Hitler), Tziganes aryens, etc.] Dans la ségrégation il y a amalgame et confusion entre classe et genre. Dont reste uniquement l'action suspecte de ségrégationner (hiérarchiser) qui que ce soit, qui est (pourtant) le travail quotidien de l'Administration de tout pouvoir politique. Classer et identifier amène à la discrimination de l'être humain à cause de son aspect et de son mode de vie qui ne conviennent pas à la communauté (manifesté toujours par une minorité intolérante) dans laquelle il est et vit. L'intellectuel considère la ségrégation-discrimination intolérable que les fonctionnaires perpétuent quotidiennement dans l'Administration. Cette haine de la discrimination selon Huston a fait naitre la théorie du genre qui nie les différences entre les sexes féminin et masculin et ce que ça implique à vivre au quotidien. Mais là je pense qu'une confusion s'est introduite entre l'administration sociale des genres (avec sa valorisation en classes qui a donné le racisme, cible de toutes les haines rancoeurs et autres désagréments pour s'autoriser à assassiner) et la vie sociale des genres où l'un discrimine et l'autre défavorise.

Contrairement aux essais traditionnels (on pense à tout ce qu'a dénoncé sans passion Michel Foucault, les comportements d'intolérance, de tortures, de manipulation des esprits), Nancy Huston aborde le sujet (qui blesse le mâle dominant) avec une émotion, un bouleversement, une fragilité. Le suicide de Nelly Arcan en 2009 à 36 ans, est la motivation de ce livre [2], Nancy, sans avoir pu jamais la rencontrer pour lier une amitié, bouleversée n'a pu empêcher sa mort, qui aurait pu changer le cours des choses (lire son introduction au livre post mortem : Burqa de Chair, 2011). La prostitution est une vie doublement schizophrénique qui amène à la misère existentielle jusqu'à la mort prématurée (suicide pour les + courageuses) violente, si elles ne s'échappent pas de la prostitution. Pour Nelly, le cul, c'est clair : les hommes baisent des images : « ils jouissent de l'idée de ce qui les fait jouir » pas de la réalité de ce qui est. Comme toute perception, c'est l'idée qui canalise le perçu (le son audible n'existe que par l'idée qui appartient au sens de l'ouïe). Prenons le fait banal : ce n'est pas l'image de la femme nue qui te fait bander, mais le désir que tu as de jouir (de vidanger ton sperme) dans/sur elle.

Reflets dans un oeil d'homme est un livre essentiel, qui ne contredit en rien (bien qu'on ait un doute au début) l'apport de Simone de Beauvoir « on ne nait pas femme, on le devient », slogan dont le sens a été falsifié dans les manuels scolaires pour nier les différences entre femme et homme, pour nier la domination violente des mâles masculinisés sur les femelles féminisées en objets de satisfactions sexuelles jetables (tuables = violables). Dans ces mêmes manuels, il est pointé du doigt (avec un dessin à colorier pour les enfants des 1eres classes de l'école publique) les humains nuisibles : chômeurs, retraités, étrangers du tier monde, marginaux, clochards, étudiants et artistes.

Pour qu'enfin nos sociétés puissent évoluer, il faut en finir définitivement avec cette domination masculine (aussi entretenue par les femmes), qui nuit aussi à la vie des hommes, domination nourrie par la faiblesse des mâles motivée à détruire tout ce qui leur paraît inaccessible.

Notes
[1] La question dans ce cas qu'on se pose, est pourquoi quand en Chine 11 siècles + tôt est inventé la technologie du miroir (l'amalgame argent-mercure date en Chine du Ve siècle), la civilisation chinoise n'est pas tombée comme l'occidentale 3 siècles + tard dans le narcissisme et la schizophrénie généralisé ?
[2] La photo de couverture du livre (une penseuse à la Rodin ?) est celle de la jeune photographe Francesca Woodman qui s'est suicidé à 22 ans à New York (sans savoir pourquoi).

 

[
Tolérance de la femelle / intolérance du mâle

Si les femmes possèdent cette tolérance | qui pour un homme réside dans l'au-delà du supportable, ou de posséder le pardon que l'homme renverse en vengeance (disant les dents serrées : « tu vas payer »), en gros de supporter toutes les violences et les viols des mâles (~15 000 femmes violées en France par an = ~41 femmes violées déclarées par jour, presque 2 femmes chaque heure sont violées), c'est qu'en effet il est misérable à vouloir battre taper frapper car par cet acte il révèle son intolérance envers lui-même, sa bêtise et son impuissance. si le mâle désire puissance et pouvoir c'est parce qu'il en est démuni. la puissance sexuelle est un leurre : gouverner sa bite à bander, qui dans le cas contraire est considéré comme un symptôme : celui de l'impuissance. c'est niais, bête et le croire amplifie la honte d'être un homme. | c'est qu'il est essentiel pour l'espèce humaine qu'elles soient fécondées. Si les hommes violent les femmes (et les faibles) c'est pour se convaincre de leur (absurde) puissance sexuelle, un leurre un mensonge cru convaincu évident, conséquence de sa frustration. Par nécessité vitale de ne pas se sentir humilié : il viole, le viol en lui-même pour l'homme est un rapport physique désagréable, car il pénètre de force un vagin fermé et sec. Dans le viol hommes et femmes ne sont pas égaux : pour l'un c'est un moment désagréable de puissance en manque à assouvir et pour l'autre une plaie douloureuse qui mettra des années à se cicatriser ou jamais. La violence de nos sociétés est proportionnelle à ce ressenti : celui de se sentir humilié (victime) en tant que mâle homme masculin qu'il cultive pour maintenir sa domination, pour entretenir sa violence et faire que le viol des femmes n'est pas un crime, mais une nécessité sociale qu'impose le patriarcat : aucun texte de loi dans le Code pénal ne condamne texto le viol, aucun : la femme est accusée d'incitation dans la grande majorité des cas si elle arrive au tribunal : où le violeur devient la victime. Ces actes des mâles-hommes-masculins dominants « tu vas payer » (copié par des femmes non ou anti mères) dévoilent que tant que cette humiliation constitutionnelle existe (même imaginée), nos sociétés continueront à vivre le dépérissement par la destruction systématique de l'environnement vital pour la survie de l'espèce humaine. L'homme préfère détruire que vivre humilié, contrairement à la femelle femme prête à se laisser détruire pour satisfaire l'homme, même si cette humiliation est fausse : c'est le ravage agi de la croyance.
]

Ai-je été compris ? à démêler la confusion du genre ? je recommence :

Il ne faut pas confondre :

1. les droits sociaux inégaux des êtres humains classés en supérieurs et inférieurs, et qui ne devrait pas l'être
avec
2. le modèle social imposé aux mâles et aux femelles (les stéréotypes de comportements masculins ou féminins à obéir)
avec
3. les différences biologiques et psychologiques attributs spécifiques aux mâles et aux femelles
avec
4. mâle/femelle
avec
5. homme/femme
avec
6. masculin/féminin
Sans
rejeter ce qui existe entre : l'hermaphrodisme, l'intersexualité, la transsexualité, la bisexualité, l'androgynie, la gynandromorphie, la gynandrie et son contraire, etc.

lire « Gender ? » dans le : Journal Vigilant d'Exemples Médiocratiques etc., chapitre 1. à avril 2016

En addition :

SORTIR DU PIEGE, ça ne devient-il pas indispensable ?
au lieu de se mordre les uns les unes les autres entassés dans le piège qui nous maintient et blesse nos jambes ?
arrêter de se faire gouverner par des croyances inappropriées ?
arrêter de se faire manipuler par l'usage pour se défaire de sa responsabilité ?
ou : « les femmes sont en détresse et les hommes sont des idiots »

Les rapports merdiques entre femme et homme reposent essentiellement sur la séduction. La séduction génère le rapport de force, le désir de séduire se manifeste quand il y a manque (qui cultivés se transforme en frustration). La « beauté féminine » est un voile que l'homme dispose volontairement sur ses yeux pour entretenir son désir de soulager la (fausse) douleur du sperme accumulé qui doit s'échapper dans l'éja-cul-ation et, qui se jouit aussi. L'orgasme du mâle réside dans l'évacuation de sa fausse douleur. Et « l'éjaculation dans un cul chaud (en image) c'est mieux qu'à la main ».

La femme maquillée, habillée efface sa propre identité (« je suis qui moi ? ») pour se conformer au signal de parure (comme les autres animaux) signifiant : « viens, non pas toi, je suis en manque et fécondable ». L'image confond le stéréotype pour signaler le désir et la disponibilité d'englober le sexe mâle, mais pas toi. Ah mais, t'es qui toi ? mais c'est moi ! c'est moi, moi. Sous le masque de l'image, je ne la reconnais pas. Elle s'est effacée dans le stéréotype flou de la féminité. La robe rouge fendue le rouge à lèvres rouge criard prêt à péter à révéler la vulve noire et la fente du cul de l'entre seins à plonger dedans. On se fait tous avoir. Non pas toi, t'es trop sale, tu pues, tu vas m'infecter, t'es repoussant (pas toi Kent), tu vas m'enlaidir mon apparence mon image, t'es trop pauvre pour entretenir ma beauté (cosmétiques, mode) pour séduire les autres. Le banquier est le mari parfait (et les artistes les amants parfaits).

La séduction (volontaire) oblige à ne pas être soi ; est au fond absurde et douloureux (ça fait souffrir d'attaquer passivement) : et ça se termine toujours mal. Pourquoi utiliser des archétypes (de « beauté ») pour effacer son moi ? : par peur d'être rejetée, parce que toutes se croient laides (sans maquillage aucune ne correspond à l'image idolâtrée). La femme canon (elle est canon) tire à boulets rouges sang (le laid est meurtri) et l'homme s'approprie brutalement sa possession (la force brutale du mâle certaine l'aime chaud) ; les autres se marrent. Oui, la séduction est une agression. Oui, la séduction entretien la violence du patriarcat social (et du matriarcat domestique).

Pourtant, une fois le maquillage défait, il y a au lit 2 visages hirsutes collés tout près l'un de l'autre (sans même vouloir parler de l'aspect, du dégoût, de la douleur d'être malade) : c'est à ce moment qu'on se voit. Réellement et Unique (c'est moi, je ne me cache plus). Les défauts masqués apparaissent ; et que reste-t-il une fois « la beauté féminine » évaporée ? Il reste le + important : l'esprit, le caractère, les habitudes qui font rire, la particularité qui charme avec la sensualité mutuelle qui provoque le désir de s'aimer sexe, le sexe de la volupté de l'amour. Pas la mascarade de la séduction qui uniformise le corps et le comportement, qui rend l'amour sexe fade, la femme plastique n'est qu'une image floue (tellement caricatural chez les adolescentes, toutes (presque) piégées dans l'agressivité pour être déflorées), une image n'aime pas, elle ne sait pas faire l'amour, en jeu de plaisir. L'image « séduisante » (le stéréotype signalétique qui autorise le viol) de la femme ne sert que l'hostilité sociale des mâles.

Mais ça au fond, tout le monde le sait, sauf les idiots frustrés qui veulent mener le monde pour se retrouver des maris trompés.

Pour que la séduction soit LE rapport dominant entre femme et homme (regarde mon beau cul) et homme et femme (regarde tout le pognon/pouvoir que j'ai) il faut que la femme soit persuadée qu'il n'y a que la séduction (et uniquement elle) qui va la faire décrocher le pompon, la mari riche (à être son escort-women : la représentation de son pouvoir = sa pute sans sexualité ni intimité), et de l'autre côté qu'il soit persuadé en étant cruel avec les autres, les soumettre, les humilier, que SA femelle désirée lui dira « je suis fière de toi mon loup » et l'autre, d'en remettre encore une couche (à faire chier les autres pour montrer à « sa » princesse maquillée qu'il est le + fort). Cette conviction reste vive : être persuadée qu'il n'y a que la séduction qui existe pour manipuler et dominer l'homme patriarche, le piéger pour qu'il lui fasse des enfants et qu'il subvienne à ses besoins (de beauté = être reconnue par les autres), d'évacuer tous les soucis (sic), alors que la vie est un souci : une suite de problèmes à résoudre. Pour être gouvernée par cette idée, il faut vraiment se sentir en détresse. Cette détresse d'être convaincue de ne jamais pouvoir y arriver « t'es trop conne ma fille » (le père vénéré => dominant => castrateur => tueur de vie) passe par l'arme du mépris. « Ah, mais je voulais que ma fille soit la meilleure », la meilleur de quoi ? meilleure que ta connerie ? (+ conne que conne : t'es piégée). Au vu des bénéfices colossaux des industries cosmétiques, de la mode, du luxe et de la chirurgie « esthétique » (esthétique de quoi ?), en effet : les femmes sont en détresse (et les hommes sont des idiots).

lire l'article 10 (daté de mai 2015) : Séduction, dans le livre : La Douleur du Monde

Pour approfondir
lire l'article La haine millénaire envers les femmes (avril 2016) dans le livre La Douleur du Monde

 

Le CAS (surprise de) Nancy Huston
L'étrange réaction de Nancy Huston ou l'ambiguïté du personnage

Après avoir lu son livre Reflet dans un oeil d'homme, j'ai désiré échanger quelques idées et pourquoi pas réaliser l'opéra À Tolerancia (qui traîne) sur la CONDITION HUMAINE DOMINÉE. Huston prône comme nous autres : une « égalité des chances » qui ferait du bien à toutes les sociétés humaines et désamorcerait définitivement la violence et le danger d'être ensemble par l'imposition hiérarchique de l'ordonnance dominatoire : la libération de l'étau moral qui provoque le danger permanent pour chacune et chacun par les autres qui sont les chacunes et chacuns mis en danger (dominé) par les unes et les uns (le danger n'est pas le tyran, mais toutes celles et ceux qui travaillent à entretenir la tyrannie).

Comment une femme qui défend et revendique la cessation de la domination masculine, me fait parvenir une lettre par son mari m'écrivant de cesser de la « harceler » sic, oui, c'est bien le mot que son mari Guy Oberson a employé et m'a adressé [1], après avoir envoyé à Nancy Huston personnellement (qui m'a demandé de lui écrire lors de notre rencontre en avril à Toulouse, sinon comment aurai-je pû lui envoyer ?) à travers son éditeur : 2 emails et une lettre papier. Harceler est un mot très fort, surtout depuis que le harcèlement (sexuel) est condamnable et puni par la loi. Nancy Huston me fait passer à travers son mari pour un violeur de sa vie privée, alors qu'elle m'a demandé cette lettre. Qu'est-ce que ça veut dire ?

Là. Un doute envahissant. D'un coup émerge. Quant à la sincérité de ses propos dans son livre (ses livres), car par cette action anodine d'utiliser « la protection de son mari » ; Nancy Huston consolide la domination masculine qu'elle dénonce. Son positionnement en victime attaquée (qu'elle n'est pas) à se dissimuler derrière son mari déclenche, comme le dit si bien Pierre Bourdieu, les mécanismes moraux du protectorat patriarcal (le mari) est une manipulation féminine qui in-verse, ren-verse (en sa faveur) le principe de la domination masculine : « le mâle est prêt à tuer pour sauver sa (belle) femme en détresse » : il se transforme en chien de garde. J'en parle par expérience. L'aspect, la pose, l'attitude de Nancy « belle femme fragile » (sur le retour) provoquent (encore) chez l'homme-mari (propriétaire approprié) son comportement protectionniste chevalier chargé d'hostilité et de fierté qui garde sa belle par re-garder les autres hommes en ennemis, qui dans sa vision se transforment « en loups prêts à s'emparer de sa femme » : est une forme de paranoïa que confirme la lettre hostile reçue du mari.

Nous avons donc là un bel exemple de manipulation et de supercherie où les idées et les pensées écrites et publiées sont contredites par le comportement de l'auteure. Ce qui ne lui retire pas son talent d'écrivaine, mais lui retire la sincérité de ses propos (on pense entre autres à son épanchement pour les jeunes femmes suicidées telle Nelly Arcan). [2] Nous voyons maintenant que son militantisme ne sert qu'à valoriser sa carrière et sa notoriété, mais non sa résistance à la bêtise. La dénonciation d'actes moralement choquants dans ses ouvrages ne sert qu'à pointer les projecteurs de l'actualité sur elle pour augmenter la réputation de sa notoriété (et les vents de ses livres) ; ce qui fait de sa critique un acte hautement hypocrite à se donner le rôle de défenseure des causes humainement toxiques qui maintenant nous le savons sont simulées. [3]

Notes
[1] le texte entier de la lettre : « Paris, le 4 juin 2016. Bonjour. Je suis le mari de Nancy Huston. Nous avons une existence riche et complexe qui nous occupe et préoccupe entièrement. Nancy ne souhaite pas travailler avec vous, et je vous remercierais de ne plus la harceler de vos attentions. Bien sincèrement. Guy Oberson ». Ma lettre a été envoyée à Nancy pas à Guy le 13 avril [la lettre en question pdf 34Ko].
[2] nous pouvons commencer une belle collection de femmes écrivaines antiféministes (= qui entretiennent la domination l'ordre et la hiérarchie) bien qu'elles se targuent du contraire : Julia Kristeva, dévouée au Christ, image du père qu'elle re-trouve dans le milieu bourgeois aisé parisien. Nathalie Heinich qui désire donner un statut d'esclave aux artistes pour leur retirer le privilège de leur liberté ; ce qui supprimerait définitivement les arts. Nancy Huston qui utilise la domination masculine pour se faire valoriser en tant qu'épouse et écrivaine hypocritement militante. Nous sommes très loin des Foucault et Deleuze :(
[3] son antipathie envers les ouvrages de Georges Bataille m'a surpris, bien que Bataille défende une libération de la domination par l'excès, en se positionnant contre toute autorité de l'un envers l'autre. Nancy lit Bataille à travers le prisme de la belle pauvre jeune fille de province humiliée dans les excès de l'amour, propre à Sade (posture à laquelle elle s'identifie). Cette confusion est mal venue, tout autant que sa critique négative envers l'ouvrage majeur et courageux de Simone de Beauvoir, et ce, dans le but unique de faire remarquer le sien en devient malsain, car il ne s'agit que de « stratégie » commerciale pour entretenir sa réputation.

 

 

Critique de l'état d'esprit de Julia Kristeva à travers son livre sur la croyance
Julia Kristeva, « Cet incroyable besoin de croire », 2007, Bayard

La parole d'une femme, dans nos civilisations à domination patriarcales, est importante, même essentielle : il s'agit de (re)trouver un équilibre rompu (le re- accentue notre bêtise) depuis... ? nous ne savons même plus quand. Ou, quand le mâle frustré de son sexe, lui tape dessus (le lâche s'attaque, se venge à battre toujours + faible que soi = tous les mâles sont des lâches. Un insignifiant pourcentage ne l’est pas) et lui ordonne (parle avec mépris) de lui faire à bouffer. Julia Kristeva a écrit un livre (sous forme d'un entretien) sur la croyance : « Cet incroyable besoin de croire ». Écrivain (pour ne pas écrire -vaine), psychanalyste (admirative du talent de Sigmund Freud : « le père de la psychanalyse » par notre monde patriarche ne fait pas sou-rire), théoricienne de la littérature, professeure et, « présidente du Conseil national handicap » (je ne savais pas que Julia est handicapée). Des théoriciennes du savoir et des idées reçues, un certain nombre de femmes ont apporté des éclaircissements que les hommes ne pouvaient pas, je pense à Margaret Mead, Mary Douglas, ou Simone de Beauvoir, pour les + connues.

Mais « Cet incroyable besoin de croire » de Julia Kristeva est baigné par la salvation (action de sauver une âme), et Julia Kristeva termine son livre disant : « Seule une nouvelle politique éclairée de la sorte peut encore nous sauver ». C'est exactement le type, le stéréotype de phrase qui ruine tout développement d'une pensée qui cherche à comprendre le sens de l'humanité. Son style recèle une connotation religieuse : il n'y a que les religions qui parlent de salvation et les politique (administrer les citoyens, conduite à adopter, gouverner) guerrière de « sauver les civils » (quand la guerre n'est pas civile, mais depuis celle du Vietnam, les civils sont impliqués systématiquement malgré eux dans les stratégies militaires de bouclier humain. Ce ne sont plus les enfants de l'infanterie). Sauver (du latin « salvare » : rendre en bonne santé = soigner) qui aujourd'hui a pris le sens de « préserver » du désastre (fantasme de la théorie des catastrophes cultivées dans le non-dit de la terreur siégeant en soi) signifie : préserver ses acquis (ses biens) montre que Julia est passée dans le camp des bourgeois (à préserver + son confort que sa pensée). Sa phrase en réalité signifie : « une nouvelle domination politique est nécessaire pour préserver nos biens » (aïe). Dans ce cas, il vaut mieux se sauver (esquiver, s'échapper, s'évader : aller vivre ailleurs dans un contexte moins hostile et + sympathique) pour garder sa liberté (avec sa capacité de comprendre).

Julia Kristeva se positionne sa pensée dans et par la psychanalyse (euphémisme à la psychiatrie), un instrument de domination qui a pour tâche de « normaliser », par la parole (pas les narcotiques), les réfractaires (qui souffrent) au régime social instauré par la politique autoritaire des gouvernants. La « thérapie » consiste à ce que le « patient » (personne souffrante endurcie à la peine, qui subit, supporte patiemment, endure une opération -de peine, de torture- convaincue à obtempérer pour être l'objet d'un traitement : un objet d'expérimentation et de procédure) révèle et dise ses secrets. Révéler ses secrets à l'autre c'est abandonner sa force et remettre sa confiance; ce qu'un gouvernement préservera + que tout, car sans force, c'est sa domination et son autorité qui s'effondrent (qui toutes 2 ne tiennent que par le mensonge). Et nous le savons, un régime politique élu ne peut que régner par la dictature (hypocrite = démocratie ou franche = tyrannie) à dicter des lois (sans l'approbation de tous et dans le secret) qui est le sens même de gouverner celles et ceux qui ne le veulent pas et qui est opposé à la liberté. Ce qu'énonce Michel Foucault dans son « Histoire de la sexualité » ou son cours « Les Anormaux ». En un mot, la confession (de donner sa confiance par l'aveu d’une faute de désobéissance : au règlement et au désir sexuel interdit) est une soumission de soi et une autohumiliation de soi au régime dominant. La torture sert à faire avouer dans l'humiliation (au fond quoi ? L’attitude de son obéissance dans sa résignation exprimée par l'aveu. Peu importe ce qui est dit, l'important est : que ça, doit être dit et conforme à ce qui est cru).

Julia Kristeva parle de démocratie (concernant notre administration politique policière de terreur) et croit (sic) au : « consensus général » (vote) qui l'a instauré (sur des principes moraux). Pour une intellectuelle, c'est inconcevable. Sachant que les élus sont élus par la minorité des 13%* des habitants du pays (et majoritairement par celles et ceux qui veulent préserver leurs biens : leurs biens sauvés par la police et l'armée) : le « consensus général » est une irréalité (et un pléonasme).

Cette fonction ambigüe du médecin en position de dominant avec « son » patient en position de dominé (rapport sadomaso); du médecin qui maladit **, avec la formule « syndrome de... », tout comportement hors-norme, anormal, « antisocial » (sic) : en fait maladit l'être humain qui refuse la domination et sa soumission dans l'obéissance, qui refuse que sa vie lui soit volée (pour être tortué au travail en esclave), qui désire vivre libre sans qu'un autre le contraigne à vivre ce qu'il ne désire pas vivre; et l'adolescente révolutionnaire qu'elle était, qui croyait aux valeurs des philosophies des Lumières (à se débarrasser de la religion chrétienne dictateure et cruelle : 1/2 millénaire d'Inquisition par la torture physique) et aux idéaux de mai 68 à abolir l'autorité de la domination patriarcale (à frustrer sa jeunesse d'interdits) pour vivre l'amour libre; Julia Kristeva émet une pensée contradictoire, ne sachant choisir entre : « autorité sociale » (la police qui préserve son bien) et responsabilité de soi envers les autres (une absence de domination de l'autre sur soi : une anarchie = sans chef). L'artiste a besoin de cette liberté pour écrire et la bourgeoise a besoin de protection pour sauver son bien et préserver son confort (est un leurre). Mais il semble que Kristeva ait déjà imposé son choix : elle syndromatise sa période de vie humaine entre l'enfance (qui ne parle pas) et l'adulte (soumis et obéissant : normalisé) à rendre et nommer « l'adolescence un cas clinique » pour que la jeunesse soit une maladie (incontrôlable et irresponsable qui doit être maîtrisée). Ce qui me provoque une grande tristesse. Son livre est écrit en 2006 et la répression de la jeunesse avec sa criminalisation a débuté intensivement en 1970. On se demande en quoi 36 ans après l'offensive politique contre sa jeunesse à vouloir l'asservir dans l'insignifiance (offensive réussie), pourquoi encore criminaliser l'adolescence ? Y aurait-il encore de la résistance ?

Les aberrations pensées et inscrites dans son livre (pas son libre) viennent aussi de Freud (le juif athée qui s'arrache de sa communauté, fermée, aux traditions autoritaires de domination matriarcale) dont Julia est une grande admiratrice. Freud qui a eu l'audace de généraliser et théoriser le particulier (des faits particuliers calqués sur des mythes de la Grèce Antique) qui se sont développé dans le contexte répressif de ce que la chrétienté désignait être le mal : la sexualité. Qui confond, amour, érotisme et débauche = excès de sexualité qui est une chose impossible et rare : l'abus de sexualité à force de frotter, ça fait mal. Le désir sexuel doit faire des pauses pour reprendre des forces. Prétexte à la punition par la voie de la confession. Françoise Dolto nous parle des curés et prêtres pervers qui obligeaient les enfants prépubères d'avouer qu'ils se masturbent. Le viol des enfants est une pratique modélisée par l'Église. Le secret de la force de l'Église chrétienne réside dans sa débauche de sexe, d'idéologie et de violence, en un mot de domination. L'Inquisition fut stoppée au XVIIIe siècle des Lumières par essoufflement (?) et la masse des écrits des philosophes indignés et les libertins épris de plaisir de vivre, mais le viol des enfants persiste dans le monde fermé de la religion chrétienne jusqu'aujourd'hui. Si l'Église est perverse à interdire ce à quoi elle se débauche, les philosophes des Lumières n'ont pas refusé (Voltaire en 1er) la création de la police. Les philosophes des Lumières étaient des aristocrates au fait de leur confort à préserver. La police est née de la fin des Inquisiteurs. La création du corps de police laïcise l'obéissance qui n'est plus réservée à l'espace-temps religieux (le dimanche à la messe), mais envahi l'espace (occupe) du travail journalier et du repos nocturne de l'intimité familiale : la police gère les esclaves réfractaires au rendement avec la violence des coups et la torture. La police a repris le flambeau de l'Inquisition.

Julia Kristeva pose avec la croyance, le sujet essentiel qui interdit l'intelligence (la faculté de comprendre) de se développer. Mais en même temps « croit » (sic) à la notion d'ordre (redoute le désordre comme la liberté, de vivre sans autorité) qui demande une « autorité dirigeante » : en d'autres termes, une domination qui interdit l'intelligence de se développer. C'est une contradiction qui se trouve tout le long de son livre et qu'elle résout par son désir d'être sauvée. Car Julia n'a pas connu la jouissance d'être libre même en mai 68.

En +, elle affirme dès la 1ere page, dans sa lettre d'introduction : « le besoin de croire, ce narcotique qui aide à vivre (....) fonde nos capacités d'être... en parlant ». Commencer par une conviction avec le sujet de la croyance est inconséquent. Comme un aveu : « oui, je suis croyante (chrétienne) et je ne peux plus m'en défaire : salvare me (me rendre ma bonne santé). » (La nouvelle psychologie considère-t-elle la croyance comme une « addiction » ? Non, car elle ne peut pas considérer le suicide comme stopper l'addiction à la vie). Les narcotiques qui aident à vivre (agir) sont les antidépresseurs. L'association : antidépresseur et croyance, est véritable, car ils ont la même fonction : celle de soulager un malêtre, un malêtre provoqué par un manque d'explications « à ce que ma vie ne soit pas absurde, pénible et gâchée ». Cette requête pose déjà la demandeuse à être agi par un autre qui empêche l'indépendance et l'originalité de sa réflexion. Quant à la parole qui révèle son secret pour s'emparer de sa volonté, est-ce à dire que ne pas parler annihile le besoin de croire ? Que nenni. Une conviction se cultive dans le silence du remords. Ce qui est parlé : ce sont les opinions de la croyance parlées par l'être croyant. D'autres cultures parlent d'envoutement. Si la parole est le véhicule de la croyance (son médium), alors la psychanalyse, qui prétend être une médecine par la parole, ne repose en réalité que sur un ensemble de croyances (= une connaissance culturelle). Autant alors chanter ensemble et réagir ensuite. Julia Kristeva est aussi à considérer l'être humain souffrant (a priori) être malade (« dominé de sa pathologie, pas celle imposée par la domination politique (non-dit) » (sic) à combattre l'autorité qui le fait souffrir par la punition) et « accompagner le sujet parlant » (sic, est-ce un être humain ?) à la « guérison » (à la maison, scanner son intimité enfantine de souffrances à poser une explication, là il n'y en a pas besoin) autrement dit : à la normalisation sociale de son comportement rebelle (belle encore, mais discriminé, rejeté et expulsé) de manière à recevoir et ressentir cet « assentiment de suffisant (suffisance ?) (...) qu'on tient pour objectif (raisonnable) » est la définition d'Emmanuel Kant de la croyance citée par Kristeva. Oui, la psychanalyse est piégée dans le paradoxe de la croyance. Et en effet Julia est piégée. Son 1er piège est l'espoir. L'espoir d'être sauvée qui finit son livre. S'il y a espoir, il y a attente (patiente) et s'il y a attente, il y a passivité, et s'il y a passivité, il y a demande de domination (de vouloir que quelqu'un d'autre agisse pour soi). Son champ est vaste : de l'intimité familiale (à partir de 2) de la sexualité interdite jusqu'au monde du travail obligatoire des esclaves autogérés qui payent. Avoir de l'espoir, fait attendre du mieux dans le pire qui est (mal) vécu, en endurant sa peine. L'espoir est une abdication d'agir, une abdication à vivre de soi-même. Exprimer l'espoir, signifie : vivre d'inaction et se laisser mourir : un suicide non-instantané. Il n'y a aucune raison de déporter son esprit dans l'idée « d'un futur meilleur » qui est l'idéologie de base des dominations politiques et religieuses. Dominations qui ont instaurées depuis + de 2 millénaires, la schizophrénie de l'improbable pour fixer l'obéissance ou la mort suicide zombifiée dans la dépression.

Je peux citer les perles qui s'enchaînent en contradiction dans son livre à se poser des choix sans choix entre l'enfance « océanique » (la petite fille amoureuse sans savoir ce qu'est l'amour) ou le détachement de l'adulte servile souffrant qui a abdiqué sa vie et l'autre qui en profite où Kristeva pose entre les 2 la jeunesse comme syndrome d'adolescence, dont elle ne sait pas faire son choix qui n'est pas un choix. Pourtant, entre frustrations et épanouissements, il existe un vaste espace-temps dans lequel nous cheminons tous. La vie, sans domination, équilibre les contraires, qui sont les opposées de la même chose (et tourne en rond à se chamailler dans les révolutions). Aussi, la bêtise et l'automatisation des êtres humains tant redoutées par Julia et Kristeva, sont instaurées et banalisées depuis 36 ans à la sortie de son livre et 45 ans aujourd'hui. En réalité depuis le début de notre civilisation occidentale. L'automatisation est née au XVIIIe siècles des Lumières avec les automates***.

Julia Kristeva avec son livre : « Cet incroyable besoin de croire » est un appel à la sauver elle.
Et non un livre pour comprendre le sens et la fonction de la croyance (et pouvoir en sortir).

Pourquoi se mettre dans cet état ? (psychanaliste, elle devrait le savoir, mais sait-on ? ce qu'on prétend)

Notes
* je me répète, logiquement, schématiquement : sur une population globale de 100% d'êtres humains, 50% sont inscrits sur les listes électorales, sur 50% d'électeur, 50% votent, sur 50% de votants, 50% votent à gauche et 50% votent à droite, ce qui pour l'élu revient à 12,5% arrondi à 13% des voies de la population globale. Le « consensus général » est bien un leurre ou un mensonge politique pour préserver (sauver) sa domination et son autorité. Et, nous savons comment les sondages sont manipulés à favoriser le système dictateur : « il suffit de poser les mauvaises questions à qui je veux ». Et, nous savons que les sondages sont un instrument de propagande pour faire croire le faux réel.
** du verbe maladire : rendre malade volontairement. Empoisonner par les mots dits mals à dire.
*** Au XIXe les répressions étaient autant nombreuses qu'aujourd'hui oscillant entre monarchie et empire, le XIXe a été la réalisation de l'industrialisation de l'esclavage massif à la chaîne.

 

 

Nom sans importance, oublié : titre du livre sans importance, oublié
Juin 2014

J'ai reçu l'annonce, d'un auteur au nom que j'ai oublié se disant compositeur qui annonce la publication de son livre (même plusieurs en série (sic) édités par un éditeur : oui !) sur le « monde-musique ». Le concept non-cité n'est pas de lui et suit une trajectoire de Pierre Teilhard de Chardin à Edgar Morin : noosphère, Gaïa, etc.. A première lecture, les postulats (thèses) et les arguments sont insignifiants et inutiles à l'activité musicale. Inutile, cet auteur ne sert pas l'ouverture d'esprit de la musique ni sa compréhension : il enfonce des portes ouvertes et tourne en rond (des choses sues reécrites dans un ordre différent). On se demande : comment est-ce possible qu'une telle pauvreté d'idée sans inventivité et de texte ne soit pas ignorée : reconnue mauvais et inutile à la publication (même à la réflexion abstraite sans support, il n'y a rien d'utilisable) ; au lieu de cela il est publié par un éditeur, polluant l'espace médiatique et ma boite aux lettres (ne m'a certainement pas lu pour m'imposer ça) déjà saturés de niaiseries insignifiantes. Triste triste médiocratie. Ça me désole tellement...

 

 

St Jean (anonyme) : l'Apocalypse (Apocalypsis Sancti Johannis)
1er siècle (?) à 500, traduction française (?) datation impossible

l'Apocalypsis de St Jean
(visible et lisible version illustrée et en Latin à http://www.wdl.org/fr/item/368/view/1/1/)
et la pensée d'Andreï Tarkovski (Andreï Tarkovski – Discours sur l’Apocalypse, Londres 1984)

+ une oeuvre d'artiste est ancienne + nous avons tendance à l'idolâtrer. Je pense entre autres à l'oeuvre Apocalypsis de St Jean qui sans cette idolation serait aujourd'hui considérée comme une BD (bande dessinée). L'ouvrage de « la révélation divine » raconte une histoire de châtiment : « l'achèvement de l’épopée humaine »*. C'est l'idée de l'achèvement qui renforce l'idée d'un temps-durée, d'un temps limité, d'une fin du temps. Avec un châtiment catastrophique (renforcé aujourd'hui, car nous savons que le Soleil s'éteindra dans 5 milliards d'années ainsi que toute vie sur Terre). La catastrophe donne le sens imagé au châtiment. Forme la notion de temps futur. « Les chiffres et certains moments précis sont importants pour la sensation du destin humain, la connaissance du futur ». Les math en effet servent à prédire. S'il n'y avait pas une forte demande de prophétie, il n'y aurait pas (autant) de prophètes. Le désarroi de nos sociétés (contemporaines) humaines (d'Occident ?) force la demande prophétique et considère les ouvrages anciens comme tels (alors qu'ils sont tels qu'ils sont : rien de +). On demande aussi à la science de jouer se rôle ainsi qu'à la majorité des activités humaines de la connaissance-mythe. Rassurer pour espérer. Derrière le châtiment de l'Apocalypsis au fond dissimulé réside l'espoir, l'espoir de la survie. « L'espoir est irrationnel », il ne se perd jamais, que dans ma mort confirmée, surtout face à une réalité catastrophique. La catastrophe au contraire le renforce, l'espoir a besoin du sordide et du merveilleux pour s'alimenter et alimenter notre volonté d'espoir (les films catastrophe et de survie sont en surproduction) : il faut se rassurer de la terreur qui (nous) cultive la constitution de notre perte possible. Ah ah. C'est ça qui motive l'action de se sauver : en provoquant les catastrophes, en les amplifiant : c'est le sens de la vie en communauté : détruire pour espérer. Si on se figure que le bonheur est secondaire dans sa vie, tout ça n'a plus d'importance, on arrête de prophétiser le pire, de dramatiser (ajouter du terrible à un acte qui en soi n'a de sens que ce qu'on lui donne), de « se prendre la tête » pour peu. L'espoir ne sert que la croyance pas la vie. « L’être humain ne vit pas pour être heureux. Il y a des choses bien plus importantes que le bonheur ». « Le romantisme est une maladie. Le romantique embellit les choses par frustration. Dans la frustration je ne crée plus, je m’invente un autre moi-même. Le romantisme est une forme de la schizophrénie ». Elle vient d'un malaise créé en soi par soi (d'échapper à la vie, par des avatars).

(* les citations entre guillemets sont d'Andreï Tarkovski)

...

 

 

Mary Douglas : De la souillure (Purity and Danger)
1967, traduction française 1971

Les ouvrages qui parlent de la saleté sont rares, même très rares et celui de Mary Douglas « De la Souillure » (Purity and Danger) est le seul dans sa catégorie. La première question qui vient à l'esprit est : pourquoi ? La réponse est simple : c'est un thème très dérangeant et l'expression incontestable du processus de la croyance humaine (la forme de sa bêtise ? occidentale) : notre rapport à la saleté démontre notre fonctionnement fondamentalement crédule. La réponse quant à la saleté de Mary Douglas est sans appel : notre culture de l'hygiène repose sur notre crainte du désordre. Cette crainte passerait pour une pathologie obsessionnelle, si le comportement envers la propreté n'était pas généralisé à tous et quotidiennement. Le propre de la culture occidentale. En effet, tous les arguments avancés pour automatiser le lavage quotidien sont faux : maladie, contagion, dégénérescence, désagrégement, mort, etc. La réponse de Mary Douglas sur ce qui motive l'hygiène des Occidentaux est sans appel : la crainte du désordre pour dominer (des êtres - les femmes, les enfants, les étrangers - et des choses - la nature, l'invisible (dans le noir), les machines, les systèmes, le monde, les idées, etc. -). Et cette crainte du désordre (ou le désir de distinguer pour identifier puis contrôler puis gouverner) est le fondement culturel de notre civilisation occidentale (qui nait (un peu avant) avec la Grèce Antique) et sans doute des autres aussi, voire de l'humanité entière. Le sens de la saleté et son contraire la pureté (la propreté est la laïcisation de la pureté) remonte au début de notre civilisation et s'attache à la sainteté (qui donnera l'adjectif laïcisé : sain qui signifie en bonne santé = sans corps étranger dans notre corps qui manifeste son indépendance - autonomie - dans son parasitage) [1]. Nous apprenons aussi que la racine du mot « saint » a été modifiée par les chrétiens latins. L'étymologie première de sainteté vient de l'Hébreu « qôdeš » et saint de « qadoš » (qui a donné héros) qui signifie : séparé. L'idée originale de la sainteté est la séparation des êtres et des choses puis leur classement et leur ordre (qui finit dans les dictatures de l'intolérance). La force du concept de la sainteté nous permet de comprendre la source de nos comportements sociaux automatisés (sur lesquels on ne réfléchit pas) d'aujourd'hui. Pour l'idéologie chrétienne, la traduction d'hagios a été difficile : comment se séparer de la séparation alors que l'acte ultime du chrétien est la fusion dans (la croyance de) Dieu ? Le passage c'est opéré avec le mot « sanctus » qui signifie sanction (« est saint ce qui fait l'objet d'une sanction, c'est-à-dire d'une loi qui interdit d'y toucher. ») Mais c'est finalement de l'adjectif « sacer », de « sancire » qui signifie : rendre sacré, inviolable, établit par une loi, non profane (profaner signifie pénétrer le sanctuaire - la sanction -, en fait : chercher à se faire punir) qui a été adopté « non sans difficulté » [2]. Etre saint c'est être capable de discrimination, d'exclusion, d'expulsion de la différence, d'épuration, etc. Tous ces mots qui après l'expérience extrême de la Seconde Guerre mondiale et des restes encore vifs de l'Inquisition qui donne entre autres dans « la chasse aux sorcières » (sic) ou « l'expiation (purification) par le sacrifice (le meurtre) du “négro” esclave » icône (humaine ou bête ?) ultime de la saleté pour le Blanc. Le Noir est la représentation de l'invisible, de la bête humaine incivilisée (du désordre absolu intolérable) c'est en ce sens que des organisations comme le Ku Klux Klan (KKK) ont pu s'épanouir et banaliser l'irrespect, le viol, le meurtre et le massacre des Noirs sans être soucié par la loi (les Blancs ont aussi massacré les Amérindiens bien que leur couleur de peau se rapproche du Blanc quand il est bronzé : mais là c'est une histoire de domination hystérique et absolue sur des populations douces et pacifiques). J'extrapole le livre de Mary Douglas, car son grand intérêt est qu'il provoque une réflexion profonde sur le fondement de nos sociétés : il donne la capacité de se poser des questions. Ses lacunes (et parfois ses partis pris qu'elle ne dissimule pas) ne renforcent que le désir de comprendre + et d'aller + loin. Mary Douglas par exemple ne parle pas de la puanteur qui pourtant est la première approche du sale (sans voir : on sent avant d'aller voir (le cadavre)) qui fait : dégueuler, vomir, écoeurer, etc. : environ 45 synonymes pour déclencher le processus automatique du lavage. Ce livre a été écrit en 1968 par une dame issue de la tradition bourgeoise britannique des jeunes filles de l'université d'Oxford et qui n'a jamais participé à aucun soulèvement de la jeunesse de sa génération (contrairement à un Sartre avec de Beauvoir qui prenaient toutes les occasions de manifestations collectives, pour se montrer aux médias), avec un sens de l'humour bien développé et un attachement aux convictions empiriques de l'Angleterre (de l'Empire britannique et de l'empirisme de Locke, Berckeley et Hume), mais qui a la sincérité de le reconnaître dans sa recherche même et c'est en cela que Madame Mary Douglas est une très grande Dame : elle remet en question les limites de son comportement personnel dans la pensée qu'elle développe (elle s'implique, elle implique ses défauts de jugements dans sa recherche : ce qui empêche toute glorification de sa personne, car glorifier le comportement d'une personne « gauche » imparfaite, ridiculise les donneurs de prix (on n'imagine pas le Nobel remis à un idiot, et pourtant)). A ma connaissance, c'est la seule intellectuelle qui a osé cette sincérité, car dans nos sociétés fondées sur l'hypocrisie et la gloire de la « re-connaissance » (le mythe du savoir du savant), il faut un certain courage pour être sincère de son ignorance (sincérité à ne pas confondre avec naïveté) pour encaisser les coups du mépris des savants mâles dominateurs. Mais les coups, ça s'évite. Avec l'humour. [3]

 

Notes
[1] tout organisme vivant est le parasite d'un autre, plutôt d'autres au pluriel (les êtres vivants sont tous des parasites qui dépendent chacun les uns des autres : ça passe par la nourriture) qui marque sa dépendance aux autres (qui va de la fusion de soi - aujourd'hui on dit : le « déni » - à l'originalité de individu) suivant son degré d'autonomie (qui va de la servitude à la liberté).

[2] Notons qu'aucun dictionnaire : ni le Robert, ni le Larousse, ni Antidote (dictionnaire électronique québécois), ni le Littré (eh oui !), ni le dictionnaire de l'Académie française (eh oui !) ne mentionnent cet « échange » ou tour de passe-passe étymologique, seule l'Encyclopaedia Universalis le mentionne à l'article « sainteté » dont voici quelques extraits :

« La sainteté est soucieuse de classer les grandes attitudes morales. »

« L'étymologie du mot est laborieuse. En latin classique, sanctus (saint) se rattache à sanctio, sancire (sanction, sanctionner), non à sacer, sacrare (sacré, consacrer). Est saint ce qui fait l'objet d'une sanction, c'est-à-dire d'une loi qui interdit d'y toucher. Est sacré ce qui est mis à part, séparé du profane, réservé aux dieux et redoutable à l'homme. “Sacré” désigne l'état de la chose elle-même. “Saint” peut renvoyer à la chose sacrée, mais pour rappeler qu'elle est inviolable et qu'une défense formelle en prohibe le contact. Cependant, le rapprochement des deux termes (perceptible dans le composé “sacro-saint”) finit par amalgamer, par assimiler les notions correspondantes. Du coup, leur signification commune atténue son aspect négatif, accentue son aspect positif : quand une réalité, un homme, un dieu sont déclarés saints, il s'agit moins d'une sainteté de séparation, d'interdiction que d'une sainteté intrinsèque, qui provoque la vénération spontanée ou requiert l'hommage cultuel. On sait que la Bible atteint d'emblée ce concept de sainteté, synonyme de pureté, de justice, de perfection ; le paganisme gréco-latin n'y est venu que lentement. »

« Le saint peut être conçu comme celui qui se dépouille, se détache, se concentre, ou comme celui qui accumule les vertus, les grâces, les mérites. »

« En hébreu, sainteté se dit qôdeš et saint, qadoš, d'une racine qui signifie “séparé” ou, d'après d'autres exégètes, “pur, brillant”, et dont la Septante a rendu la valeur sémantique par hagios de préférence à hiéros. »

« L'Occident latin avait l'adjectif sacer, de sancire : rendre sacré ou inviolable, établir par une loi. De ce verbe est venu sanctus, qui a été adopté, non sans difficulté, pour traduire hagios. Sacer n'est resté que dans les expressions comme Sacrum Imperium (après 1156), voire sacrum fiscum ! L'idéal monastique de sainteté a longtemps dominé ; il consistait à vivre ici-bas la vie céleste. L'étymologie fantaisiste qui faisait dériver hagios de a gè (sine terra, extra terram) se retrouve jusque chez les théologiens protestants du xviiie siècle. Cependant, après Cluny, Grégoire VII, les croisades, le combat pour le règne de Dieu, la liberté et la dilatation de l'Église ont donné un type de sainteté dans le monde. De plus en plus, à l'époque moderne, on a insisté sur la charité active, qui a toujours été l'âme de la sainteté. »

« à l'époque moderne, on a insisté sur la charité active, qui a toujours été l'âme de la sainteté. » ou l'expiation du riche qui culpabilise (pour se défaire de l'image du salaud) qui entretien sa propreté à l'image de la sainteté (dont nous avons vu le sens détourné du mot). La propreté (être bien sur soi avec un comportement décent) l'apparence est un rempart (un masque) à la saloperie de l'action. Un autre exemple : les ONG sont la marque de propreté des saletés (saloperies) politiques occidentales.

« Deux termes arabes sont volontiers traduits par “saint” : iddīq et walī. iddīq désigne le “juste” (cf. le tsadiq hébreu), l'homme parfait devant Dieu autant qu'un homme peut l'être. »

Saint : personne canonisée par l'Eglise : coût 150 000 € encaissés par le Vatican

l'article complet SAINTETE de l'EU 2009

[3] Hygiène est attachée à la croyance : propreté = santé, à sa racine même. Le staphylocoque - bactérie (être vivant à une cellule) qui provoque le pus - doré des hôpitaux prouve le contraire. Les arguments non menteurs du lavage quotidien sont d'abord le plaisir qu'il procure, ensuite le respect envers autres de ne pas puer (par excès ou par manque), c'est-à-dire à ne pas inspirer le dégoût cultivé (par un accord de tolérance conditionnel commun) pour que les autres ne nous fuient pas. L'odeur du cadavre incommode les vivants en société.

 

 

Les Wachowskis : Matrix, V pour Vendetta, Cloud Atlas
Hollywood Chicago 1999 - 2012

L'idéologie simpliste des Wachowskis transmise par le cinéma de masse ou la relève du cinéma de propagande

Les Wachowskis doivent se croire intelligents. Quand ils ont pondu Matrix, ils ont dû se considérer comme « les nouveaux révélateurs de la réalité de la condition humaine » sic ! Mais il n'y a pas de quoi se congratuler pour avoir imagé des résistants sionistes (de la ville souterraine de Sion) contre un Dieu mécanique qui asservit l'humanité prise dans l'illusion du confort moderne. Matrix est une interprétation simpliste de ce que représente l'humanité dans un régime totalitaire « sauvée » par un christ chrétien. Mais dans la réalité, les dominations sont multiplent et liées jusqu'aux films des Wachowskis qui donnent l'impression qu'ils s'instruisent (sans doute avec des résumés « reader digest » d'ouvrages philosophiques que les ouvrages eux-mêmes) il n'en est rien. Ils ont une lecture sélective non synthétique qui pioche ça et là quelques fragments pour les images à croire et les racollent [1], peu importe le sens tant qu'elles servent l’idéologie dominante chrétienne. Être en dehors du sens de comprendre permet de compliquer la simplicité pour se faire croire être intelligent et produit de la confusion. La confusion est une forme stratégique connue de l'éducation et de la propagande : cultiver la désinformation. C'est en ce sens que les Wachowskis ne peuvent (ne veulent ?) pas comprendre et/ou opèrent une simplification qui ne sert pas à comprendre, mais à dicter une explication qui nous le voyons a + le but de glorifier leurs personnes américaines dominantes du monde par leur cinéma spectaculaire que de vouloir comprendre le monde lui-même.

Avec V pour Vendetta, on comprend le poids du mot « édulcorer » quand on compare la BD originale avec le film (Alan Moore n'a pas de chance, il s'est fait détourner (édulcorer) et voler 3 de ses scénarios de BD) pour faire passer la pilule qui tord la réflexion en une diversion (un divertissement) autrement dit un dénigrement de la pensée et du discernement pour maintenir la mise en danger permanente de la domination (danger du latin « domnarium » signifie : domination) politique de l'État asservissant. Dans le cas contraire ils ne produiraient pas un cinéma vulgarisateur qui confond les notions, effacent les idées révélatrices ou les assemblent de manière à les rendre incompréhensibles. Idées Incompréhensibles parce que les Wachowskis ne veulent pas les comprendre [2] ou les donner à comprendre et, s'en moquent par générer de la confusion dans l'évidence. Le paradoxe de la vulgarisation n'est pas de donner à comprendre aux ignorants, mais à leur distribuer des images, ce que le cinéma grand-public (= bênet à forte rentabilité) reste financé par les immenses fortunes qui gouvernent le marché de la guerre.

Le cinéma à forte rentabilité est l'industrie majeure de la propagande totalitaire que dominent les Américains. Le cinéma à forte rentabilité est le véhicule majeur de la morale de la domination qui assujettit. Matrix représente Dieu (machinisé) qui pompe les énergies vitales humaines : qui est celle d'être obligé d'être employé (esclave) à être con-vaincu de la (fausse) nécessité de « gagner de l'argent » (travail obligatoire) pour payer sa place de cinéma (+ les dérivés) à se faire endoctriner servant le développement des industries mondialisées des technologies de l'armement (dont le téléphone portable fait partie). Dans Matrix, il n'est jamais dit qui finance l'offensive de Sion des rebelles lourdement armés ? La fonction de ce cinéma de propagande est d'infantiliser les masses par la confusion. Disney l'oligopole du « gnangnan » ou de « l'horreur enchantée » en première position du monopole mondial. Ce cinéma infantilisé édulcore (atténue par le sucre) toute pensée de sens (sans sucre ajouté) qui sans cela annihilerait l'industrie de la bêtise cuculifiée du confort moderne (qui ne lit pas et ne pense pas, mais obéit par docilité) des spectateurs éduqués à se bêtifier et à s'en réjouir.

Leur film Cloud Atlas est un assemblage de citations dans un film d'aventure qui se donne à croire à lutter contre des fascistes (mot tabou jamais prononcé) qui veulent expliquer que le monde temporel répète éternellement les mêmes actions à différentes périodes de l'histoire ; pour dire que quoi que l'on fasse, « la domination est dans la nature des choses » (sic). Ce que ne dit pas le film, c'est que sans vilain, ni méchant il n'y a pas d'histoire possible pour ce grand public ignorant volontaire. Drôle d'idée ou mauvaise idée ? Pas vraiment, car il s'agit d'annihiler chez la spectatrice et le spectateur tout désir de liberté (c'est le rôle du cinéma obnubilant) : « pas la peine de lutter, la liberté perd toujours » (sic). Le pouvoir politique du cinéma grand public consentant à se faire divertir de la réalité se mesure aux coups des milliards de dollars de recette. Le peuple sera libéré de sa servitude volontaire quand les salles du cinéma de propagande à « grand spectacle » seront vides.

Nous le savons tous : « se croire intelligent est le premier signe de la bêtise ». L'arrogance hypocrite est le 1er sentiment dont le croyant se pourvoit pour protéger sa croyance aux idées qui ne peuvent pas être les siennes, sinon, il ne s'y attacherait pas autant avec tant de ferveur et de violence. Le problème est que les propagandistes sont des personnes réputées « respectables » alors qu'elles sont des escrocs suffisamment malins pour exploiter la bêtise des autres. Les Wachowskis le disent eux-mêmes dans le film Cloud Atlas : « toi le servant, tu n'as aucun pouvoir contre la (ma) réputation » : la hiérarchie indestructible est clairement communiquée, alors qu'elle n'a de raison d'être que de l'asservissement volontaire. Quelle est la motivation de s'asservir à vivre une vie merdique humiliée ? Il n'y a pas que les Wachowskis : tout le cinéma américain et américanophone (= mondialisé) « réputé » (même d'ailleurs) va dans le même sens de cette idéologie bêtifiante, infantilisante de la domination des salauds, ça pour obliger et gouverner les populations du grand public au travail de l'entretien de la guerre perpétuelle.

Ne reparlons pas de la trilogie (sic) Matrix où l'idéologie du film est basée sur le principe dominant de la politique et de la religion de l'élu (avec sa hiérarchie servile) et de la croyance « nécessaire » (sic) aïe : 2 idées appartenant exclusivement aux religions (dominant depuis 5 mille ans) avec celle monothéiste qui renforce l'idolation de l'élu pour focaliser la croyance sur la salvation (de quoi ?) qui est le principe fondateur de la domination pour la mise en esclavage des populations pour les employer à la guerre croyant être la paix (ou défendre la paix par les armes, sic). Le film montre « l'illusion colorée » et « la réalité décolorée » : pourquoi décoloré ? Pour paraître sinistre et insupportable à vivre. Dans l'imaginaire collectif, les dictatures sont décolorées. C'est faux. Un personnage du film va même jusqu'à trahir ses amis pour vouloir vivre en végétal de l'illusion colorée ce qui est vraiment improbable, puisque l'illusion colorée, ils peuvent la créer eux-mêmes ; la souffrance, la frustration, l'ego humilié = pas glorifié, la jalousie pour la vengeance par la violence sont les véritables motivations non dites dans le film (motivations qui font tous les films d'action = de guerre). L'emploi, être employé ne se réfère qu'à et que pour la guerre. Remarquons en passant, la banalisation de l'utilisation massive (excessive) des armes à feu dans le cinéma américanophone qui assassine en permanence [3]. + il y a de morts assassinés dans un film + le taux de propagande est élevé.

L'argument d'employer les êtres humains à agir contre leur gré, mais consentant et convaincus en les corrompant par l'argent avec de petits gains mesquins pour les piéger dans le crédit et la surconsommation d'objets inutiles, la consommation crue être un pouvoir, tel l'armement financé qui déclenche le principe du guide commandant : de l'élu (son pouvoir maintenu par les armées de fidèles armés en Europe représenté par la police et aux États-Unis par tous les citoyens) l'image de l'idole qui entretient la croyance à se soumettre à une idée insensée et la défendre en échange de sa vie (= bêtise) et de la salvation. La guerre avec et la misère conséquente qui l'accompagne créées par les dominations politiques pour justifier leur gouvernement et la fausse nécessité de mettre en esclavage toute la population : « croit en l'élu qui va te sauver » aïe, laisse moi fumer.

Qu'est-ce qui est pénible, voire irritant dans la trilogie du film Matrix des Wachowski ? C'est l'idéologie de l'élu. Comme si il n'y avait pas d'autres alternatives à « c'est l'élu qui sauve le monde » (sic), tel un Jésus qui sacrifie sa vie pour le monde dans lequel il vit piégé. Mais c'est faux : aucun élu n'a jamais rien sauvé qui que ce soit de quoi que ce soit. Lui-même en 1er. Tout élu est un générateur de servitude. Rien qu'à suivre ses pas et ne pas suivre les siens. Parce que les employés de leur asservissement sont incapables de se sauver eux-mêmes et elles-mêmes ? Ça, c'est la base de l'idéologie de la domination politique et religieuse, institutionnalisée pour paraître vraie. Politique et religion ont le même but : dominer le monde [le christianisme est devenu une politique de domination quand il a quitté son statut de religion persécutée au IIIe ou IVe siècle] pour le faire servir à générer des bénéfices à ses propriétaires.

La division, monde d'illusion et monde réel, est une mauvaise blague, d'abord initiée par Platon et reprise par les chrétiens [l'idéologie chrétienne est essentiellement platonicienne. Platon en utopiste pose la cité en République régie par des lois pour obtenir l'Ordre]. C'est une mauvaise blague, car les humains qui prétendent vouloir vivre libres ne se détachent pas du monde des machines et de leur « matrice » [qui est un utérus à humains pour ceux en majorité qui refusent vivre libre et préfèrent servir de pile en échange d'une illusion de vie]. Les humains qui prétendent vouloir vivre libres jouent le jeu des machines : à confier leurs destinés au programme « Oracle » (sic). L'Oracle est le guide des humains qui veulent être libres : c'est une contradiction. L'Oracle est l'élu de l'élu. L'Oracle commande par la ruse et la divination. Croyant fermement s'évader [la croyance est le personnage principal du film], ils demeurent prisonniers à jouer le jeu des machines. À la fin, ils sont toujours dans l'illusion de la Matrice générée par les machines se persuadant croire les hostilités terminées. Comment prisonnier croire être vainqueur ?

À propos des machines, il y a une réalité qui fait défaut à l'esprit des spectateurs : comment les machines peuvent agir la volonté ? Une machine n'existe que par exécuter des « routines ». Une machine peut fonctionner qu'avec un programme de routines qui donne à évaluer (quantitativement) à « choisir » un algorithme en fonction de la tâche à réaliser. Mais jamais une machine ne peut se faire agir par un programme qui lui donne : la volonté d'agir. La volonté d'agir n'est détenue que par le programmeur. La machine ne fait qu'exécuter les ordres du programmeur humain. La raison de l'existence des machines est l'esclavage. Pas la création. Les machines ne créent pas. Elles exécutent des programmes de gestion d'écritures et pour la création visuelle et sonore, dont la volonté seule n'est mue que par l'artiste. L'adoration des images artificielles fait déplacer une masse publique excessivement rentable à s'éblouir d'illusion. Depuis 1/2 siècle, les films à + forte rentabilité repose sur l'excès d'effets spéciaux. La guerre hommes/machines est une machination irréelle puisque les machines sont serviles par les automatismes programmés. Ce mensonge ne sert qu'à foutre la trouille aux esclaves de chair : les spectateurs du spectacle spectaculaire qui se projettent dans le piège du paradoxe du film. Ce qui fait de Matrix un film de propagande à rentabilité élevée, par pour l'enrichissement, mais pour perpétuer l'enrichissement en renforçant la croyance et l'ignorance des spectateurs. C'est pour ça que ces films sont pénibles et irritants à regarder : ils forcent à miroirer l'imbécilité (ou ces films sont réalisés pour être vu par des imbéciles) .

La croyance est une maladie de la pensée [à croire, on ne peut plus penser] injectée par les religions monothéistes (chrétienne, musulmane, juive et bouddhiste) pour employer les êtres humains contre leur gré au travail à la guerre pour envahir et convertir toutes les autres cultures de la planète à la sienne. Projet de vie agressive hautement suspect. Les Occidentaux monothéistes sont tous des ignorants assassins sans conscience qui nuisent volontairement aux autres depuis + de 2000 ans. Voire + : depuis la fondation des 1ères cités emmurées, armées et hiérarchisées. Reste l'exception de la civilisation indusienne (-3000 -500) qui niée par les scientifiques archéologues d'aujourd'hui, depuis 100 ans, démontre clairement la volonté d'asservissement de nos sociétés modernes « colorées ».

 

Notes
[1] Coller ensemble par incohérence des images valorisées du camp ennemi pour attirer (prendre par le cou) par des moyens publicitaires (publicitus = autorité publique, ordonnance du pouvoir politique au public) malhonnêtes (obnubilés) pour enrôler par la force et par surprise pour employer occuper les populations en esclavages volontaires à la guerre (sens attaché à la prostitution).
[2] Toutes les philosophies honnêtes résistent contre la bêtise et le danger de la croyance obnubilée (= entraver les facultés mentales par le masque du mensonge) monothéiste. Depuis 2 mille ans, nous vivons en permanence dans et en danger. Mais les philosophes les + adulés sont les + malhonnêtes, car par opérations perverses de retournement de la pensée, ils soutiennent la domination de l'ordre de la politique mono- : -archique, -théiste, etc., celle de l'élu. L'élu n'existe que pas ses élécteurs. Sans élécteur, pas d'élu. Les électeurs sont les esclaves volontaires qui désirent vivre la vie illusoire protégée par le déni, les écrans et la violence armée assassine.
[3] Contrairement au tabac par exemple : fumer est une activité paisible improductive (?) qui s'oppose au travail et à la violence, d'où la campagne massive mondiale antitabac avec des arguments répugnants, dégueulasses et faux qui donnent à mesurer l'importance attachée à l'industrie de la guerre et de la torture (sa fille), car interdire un plaisir révèle la volonté de contrôler les comportements (les frustrations) des autres (pas de soi). La passivité de fumer est incompatible avec le travail, l'obéissance et la violence.

 

 

Konrad Lorenz : 3 essais sur le comportement animal et humain
Le Seuil (1970)

composé de :
« Sur la formation du concept d'instinct » (1937) Konrad Lorenz critique les théories passées de Spencer, Lloyd Morgan, McDougall, etc.
« Le tout et la partie dans la société animale et humaine » (1950) Konrad Lorenz critique la Gestalttheorie (la psychologie de la forme) attachée au comportement.
« Psychologie et phylogénèse » (1954) Konrad Lorenz attache la théorie des systèmes à la psychologie de la parenté dérivée de la théorie de l'évolution : créer des liens entre les espèces.

Derrière un style lourd (beaucoup de mots qui n'apportent pas, à mieux à comprendre) Konrad Lorenz dans son livre « 3 essais sur le comportement animal et humain » croit à l'être au « mécanisme déterminé », à « l'automatisme endogène » (s'il était exogène, on serait des marionnettes ou des mécanismes sans conscience ni indépendance, quoi que...), au « déclenchement inné » de l'acte prévisible, à la « formalisation des mouvements d'intention » c'est-à-dire au classement de la prédictibilité de ses actions, à « l'être systémique », etc., en gros à la machine prédictible ou à l'être-machine prévisible. Cette croyance au déterminisme « dur » c'est amenuisé à partir des découvertes d'Henri Poincaré fin XIXe, du théorèmes d'incomplétude de Gödel en 1931, de l'univers en mouvement expensif (« la mécanique quantique » aidant, bien qu'il n'y est rien de mécanique ni de quantifiable dans ce micromonde où rien n'est prédictible - contre « l'Univers ordonné » désiré d'Einstein de « la relativité générale » découverte par Henri Poincaré et David Hilbert) dans la perception d'une cosmologie à l'ordre indéterminable. On s'est rendu compte que le contrôle absolu des êtres et des choses est une illusion ou une arrogance (se gouverner et gouverner n'est pas absolu) : une très grande part d'incompréhensible et d'inattendu font partie de la vie. C'est la part excitante et passionnante de la vie à vivre : être surpris. Heureusement aujourd'hui cette croyance à la bête-machine et à l'homme-machine est obsolète (pas tout à fait). Le constat d'imprédictibilité est une évidence qu'il est difficile de masquer (cette imprédictibilité combattue d'abord par les stratégies militaires avec les astrologues jusqu'aux scientifiques d'aujourd'hui : le rôle des probabilités dans la manipulation de l'opinion publique ou de la prédiction des fluctuations du marché d'investissement est monnaie courante) même si l'idéologie mécaniste du XIXe siècle perdure dans les esprits en mal de contrôle du monde : de l'Ordre (des choses) qui s'épanouit politiquement dans le régime totalitaire d'annihilation systématique de toute liberté individuelle. Mais dans cette vision (projection de l'ordre dans le classement) idéaliste, il y a des animaux et des humains qui ne rentrent pas dans l'endoctrinement d'un contexte conditionné (ou contrarier la liberté du développement du soi animal et humain d'expériences et de réflexions). L'arrogance humaine pense être détachée de l'animalité par supériorité (laquelle ?). L'idée que l'espèce humaine est convaincue d'être supérieure à l'espèce animale qu'elle nie être, n'aide pas à comprendre pourquoi de tels comportements existent. Le scientifique humain ou l'éthologiste est convaincu que l'animal agit instinctivement : qu'il n'a pas la réflexion comme l'être humain : mais comment peut-on en être convaincu a priori ? La communication (la mutuelle compréhension de l'autre) est quasi nulle ou reste à un état de croyance de communication qui généralement va dans un seul sens : apprendre le comportement humain aux chimpanzés (qui d'après une mécompréhension de la théorie de l'évolution de Darwin serait l'espèce animale la plus proche de l'Homme (apparence et ADN confirment-ils une relation unique ?) : c'est vrai, entre l'aspect d'un cafard et celui d'un singe autant choisir le singe, dans sa forme perçue). Les propositions de compréhension du comportement animal et humain, dans ce livre restent pauvres, voire nulles : elles n'enrichissent pas le savoir sur le comportement, mais guerroie d'anciennes théories obsolètes tout en considérant les êtres vivants comme des robots : des mécanismes puis des systèmes aux actes prédictibles qu'il nomme : instinct. L'instinct imprédictible n'existe pas ? Sans doute, il paraissait important, à l'époque de contredire des théories en vogue qui ne le sont plus aujourd'hui, bien que les questions du comportement animal-humain restent toujours sans réponse. Il faut noter que la notion de « réaction instinctive » a donné en informatique : « l'interactivité » (si je fais ça, il se passe ça) de l'homme-machine-algorithmique, en vogue dans les années 1990 dans le domaine des arts et qui se perd au XXIe siècle (les réactions des programmes informatiques - robots - sont trop prévisibles).

Quelques ouvrages liés à l'essai et de compréhension du couple indéterminisme/déterminisme (bien qu'aujourd'hui obsolète puisque nous savons qu'ils sont mêlés) :
Henri Atlan : Entre le cristal et la fumée (1979)
Jacques Monod : Le hasard et la nécessité (1970)
Ivar Ekeland : Le calcul, l'imprévu (1984)
Paul Guillaume : La psychologie de la forme (1979) peu d'ouvrages en français sur la Gestalttheorie qui fut plus une préoccupation germanophone.

 

 

Eric Tissier : Etre compositeur, être compositrice en France au 21e siècle
L'Harmattan (21 décembre 2009)

Les solutions d'Eric Tissier restent naïves quant à l'épanouissement de la musique en France tout en reconnaissant l'autorité politique que les compositeurs ne reconnaissent pas. L'enseignement et la diffusion de la musique savante sont fortement dominés par l'État et son administration. En France c'est un monopole. Surtout dominés par des mentalités conservatrices (des conservatoires de musique et des directions musicales inappropriés à la création contemporaine impliquant tout le réseau de fabricants d'instruments de musique et d'éditeurs de partitions du passé et des sociétés de droits d'auteur qui en dépendent économiquement) et qui ont une peur bleue de laisser entrer dans leurs instituts, les compositeurs vivants originaux (différents) et individualistes (qui ne ressemblent à personne) qui pourraient en une phrase détruire la légitimité de leur position de domination et leur économie : d'où le rejet de la culture de l'originalité. La politique de maintenir les compositeurs originaux dans la pauvreté, les empêchant à ce que leurs compositions voit le jour, n'a qu'une seule signification : celles et ceux qui ont « trimé » pour un poste de pouvoir, ne le lâcheront jamais pour se faire détruire par une originalité artistique qui ne concorde pas avec ses directives. C'est une guerre de plus de trente ans entre l'Administration de la République française avec ses prolongements associatifs et les artistes indépendants originaux non corrompus compositeurs de musique envers cette : politique culturelle de domination (qui est un pléonasme). Mais pourquoi la politique s'intéresse tellement à dominer et soumettre la création artistique ? Car les arts ont le pouvoir de faire resurgir le sens de la liberté en chacun de nous, ce qui est contraire au modèle hiérarchique de l'obéissance absolue de notre société esclavagiste.

extrait de sa conclusion avec annotations de Mathius Shadow-Sky [pdf 79Ko]

 

 

Starship Troopers de Paul Verhoeven,
(Sony, Disney, 1997)

film provocateur consensuel ou provocateur ambigu ?

Starship Troopers a 2 lectures. Sa compréhension au 1er niveau est une adhésion totale à l'idéologie montrée : « la guerre est l'unique solution pour préserver l'espèce humaine de son extinction » (sic). Ce qui en soi est un mensonge ou le renversement de la réalité pour perpétuer le goût de la violence de la souveraineté, cru être le choix « du + fort » = du dominant qui en réalité est celui du lâche : le commandement est toujours planqué en dehors des zones de combats. La lecture au 2d niveau donne à constater à chaque dire et action les contradictions que cette idéologie provoque. Le film montre une société intolérante se faisant guider par l'effroi et l'insouciance, une dictature invisible du 1er degré, à travers de jeunes adultes qui finissent le collège où cette jeunesse respire la joie de vivre. Cette société divise le monde en 2 : en citoyens et en civils, pour (crus) responsables et irresponsables. « Le citoyen protège la souveraineté (pour favoriser la guerre), le civil en est exempt » (sic). C'est bien sûr un renversement idéologique pour persuader les jeunes adultes ignorants à entretenir l'autorité et la hiérarchie qui entretiennent la violence pour perpétrer la guerre. Cette guerre est provoquée par l'intrusion des humains (le journaliste le confirme) qui renversent leur culpabilité en victime pour engager la guerre. La naïveté des soldats, de jeunes civils qui se sont engagés volontairement (vraiment ?) par ce que l'armée offre de privilèges en échange de devenir citoyens (un chantage qui leur donne « le droit de voter » (sic) contrairement aux civils), exprime en permanence leur absence de sens critique (alors qu'ils sortent de l'école — dans la classe il y a un portrait de Descartes ! —) comme un éloge à l'imbécilité de l'espèce éduquée (= conditionnée). Comme les soldats américains qui partent à la guerre avec la certitude de gagner et qui reviennent avec une profonde dépression incurable parce qu'ils ont perçu la vraie réalité, et surtout le mensonge par lequel ils ont été manipulés, pour servir de viande aux massacres provoqués : « 100 000 morts en 1 heure », est l'exploit de la guerre qui réside dans cette aptitude. Le film donne raison à la dictature, car à la fin, les humains gagnent cette guerre contre « les monstres extraterrestres « arachnides » (= les vilains insectes à régner, sic), sans arme technologique, mais + grands et + forts qu'un être humain » par avoir capturé leur cerveau.

Le cours du professeur au début du film donne à mieux cerner l'idéologie et la situation de l'histoire du film. Il confirme la domination militaire de leur société : « les généraux imposent la stabilité durable depuis des générations » (sic) mais en quoi la durabilité d'aucun changement est-ce bénéfique ? et en échange de quoi ? Pour ça ? : « Il n'y a que les citoyens qui votent (celles et ceux qui ont fait leur service militaire pendant 2 ans) ». Puis il affirme que « voter est une responsabilité » et non « un privilège offert [qui] n'a aucune valeur » alors que toute souveraineté politique et militaire repose sur la raison de jouir du privilège. Voter ne donne aucune responsabilité politique que d'être trompé par l'élection truquée de la souveraineté imposée, c'est-à-dire : voter, c'est approuver le privilège des dominants (et le désavantage des dominés votant). L'impossibilité mathématique de ce que voter prétend est connue depuis la démonstration intransitive par Condorcet au XVIIIe siècle, après 1789 et su avant par les Grecs de l'Antiquité. Les parents du héros ne sont pas citoyens, ils sont riches et s'opposent à l'incorporation militaire de leur fils. Ils savent quelque chose qu'ils ne disent pas. Le professeur confond « responsabilité politique » avec « force » = la forme constituée de l'institution de la violence politique : « une autorité d'où découle tous les autres types d'autorités » la souveraineté qui forme la hiérarchie qui n'existe que par la violence (la chaîne des vainqueurs humiliés qui se maintiennent les uns les autres). Justifier la violence nécessaire pour sa survie est un mensonge qui sert à justifier l'agression = l'attaque portée par la haine : l'industrie de la guerre qui est liée à celle de l'esclavage. Par inversion, l'agresseur devient la victime pour légitimer la vengeance par la violence. « Le citoyen assume la responsabilité de la survie du corps politique et le défend au péril de sa vie, le civil en est exempt. » Est la Loi. Pour finir à dire que « aucun de vous ne reconnait la vertu civique (sic, gouvernée par la violence, sic), même si elle vous saute à la figure », le cours se termine par le mépris du prof envers ses élèves, qui depuis le début ne suivent pas vraiment le cours, car ils ont la tête bourrée de sexualité. « Faire ce qu'on choisit de faire est devenue la seule liberté personnelle » ce dire du prof hors cours confirme le régime politique de dictature que contredit la réponse : « soyez un homme libre, faites vos propres choix » qui sont des faux choix : entre être humilié par sa servitude ou être humilié par son exclusion.

Bien que l'auteur considère son film être une satire et une critique acerbe du régime politique totalitaire militarisé, on se demande alors quel pays en 1997 est conduit par une junte militaire ? Les États-Unis. C'est ce que le réalisateur comprend, mais les spectateures que comprennent-ils vraiment ? S'ils elles ne réfléchissent pas, ils elles ne peuvent pas comprendre la dénonciation du régime de dictature militaire. Aucun critique américain n'a compris ou a refusé de comprendre le film et ce qu'il montre dans le décor convenable les comportements convenus. Le contexte blockbuster de SF n'est pas pour les Américains propice à la critique politique et sociale (« le sabre laser cautérise la plaie pour empêcher le sang de couler à l'écran » ! sic). Le contenant : l'aspect soigné de l'image, des corps et des visages (esthétique des séries américaines) qui contraste avec le contenu intolérable de la guerre (mêlé à l'absence de pudeur) accentue la détonation que le réalisateur attendait. Ça n'a pas raté ! Il existe un autre « blockbuster » qui est aussi une critique acerbe de la militarisation de l'espèce humaine (sans sexe), c'est Soldier en 1998 de Paul W.S. Anderson qui lui est Anglais. Et John Carpenter est l'un des seuls réalisateurs américains qui mêle critique politique sociale dans un cinéma populaire. La critique politique et sociale n'est pas rentable aux États-Unis. C'est ce qui fait de ce pays une dictature.

 

 

Gustave Le Bon : Psychologie des foules
(1895)

Dans la tradition des ouvrages sur la psychologie de la persuasion, ce livre n'a pas pu ne pas aider à la formation des tyrans du XXe siècle : sa simplicité, son ton affirmatif et révélateur ne peuvent pas être plus convaincants. Est-il toujours d'actualité plus de 100 années après ? ses opinions se retrouvent aujourd'hui dans le mot « public » (pas foules et plus peuple ni fidèles) avec son « poids », ses « opinions » (haut lieu d'idées inculquées par les images), son « lien social », etc., bien récupéré par les économies capitalistes invasionnistes. Le cynisme que ce livre produit à sa lecture fait penser de l'auteur que son intention était plus de propager une idée que d'approfondir une recherche : celle de la foule agissant sans réflexion, autonome de l'individu. Une idée qui s'est propagée dans les têtes des futurs tyrans gouvernants et dont la suggestion semble avoir fonctionné : le XXe siècle gagne en totalitarismes et en absurdités destructrices de masse. En même temps, on ne peut donner tort à cet ouvrage, par le fait que notre civilisation n'évolue pas dans la raison, mais continue à faire souffrir son plus grand nombre d'individus dans l'injustice, inclus dans les foules. Il répond à Etienne de la Boetie à propos de la servitude volontaire incompréhensible, formulé en 1549 « Pour le moment, je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes (...) supportent un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent ». Voici la réponse de Gustave Le Bon : « la foule a besoin d'être menée et maltraitée au prorata de son obéissance, mais par un meneur uniquement donnant l'impression d'être fort et puissant, sachant se donner en spectacle et donner l'illusion aux foules de se “sentir fortes et en puissance”, sinon il sera déchu ». Sa réponse est plus une opinion qu'une compréhension de l'espèce humaine et la collection de tyrans du XXe siècle défile devant nous. Emile Cioran, fait écho à cette démence humaine disant dans son Précis de Décomposition en 1949 : « une idée en elle-même est neutre; mais l'homme (de la foule ?) l'anime, y projette ses flammes et ses démences; impure, transformée en croyance, elle s'insère dans le temps (...) ainsi naissent les idéologies, les doctrines, et les farces sanglantes. » Toute la part raisonnable possible donnée par les philosophes à nos sociétés depuis l'Antiquité est balayée d'un jet par une foule démente et ingouvernable qu'elle soit composée de savants ou d'ignorants revient au même. La foule est une entité à part qui définit ses propres caractères, mais jamais ceux de la raison : une assemblée de savants donne le même résultat qu'une assemblée d'ignorants. Fabulations, courage, mythes, croyances, intolérance, violence, émotivité, apitoiement (je pense aux dons massifs pour les victimes du tsunami dans le Sud-Est asiatique en 2004), etc., sont une partie des motivations qui animent les foules; et personne ne semble y échapper d'après Gustave Le Bon en 1895.

Dans le livre 2, Gustave Le Bon révèle sa propre idéologie, son mépris pour le « petit peuple » qu'il confond avec les foules du livre 1. Il s'éloigne de son sujet en jugeant l'éducation scolaire comme néfaste pour les classes inférieures, car elles engendrent des anarchistes ennemis de la société (sic) que la majorité des criminels sont des intellectuels (sic), car refusés dans les hauts postes de la fonction publique (sic). Il préconise la formation professionnelle comme seule éducation possible (sic). Il reste évasif quant aux institutions, les déclarants inutiles, mais immuables ainsi que le rôle du temps, des traditions et des « races » (mot aujourd'hui tabou) sont traités à l'emporte-pièce avec des formules convaincues, mais évasives. Des foules éduquées pour Gustave Le Bon sont un paradoxe inacceptable qui détruirait son idée de la foule irraisonnable profondément inculte. Mais ce livre 2 prend plus la forme d'un manuel pour le contrôle des foules qu'un approfondissement de la recherche sur l'entité de la foule indépendante d'une somme d'individus du livre 1. Ce qui est frustrant pour un lecteur avide de comprendre s'il existe un comportement particulier et unique de la foule indépendant de la somme d'individus. Aujourd'hui, nous pouvons constater l'action de foules hétérogènes raisonnables qui se rassemblent sous des pétitions à caractère internationales contre des abus d'autorité de tyrans démasqués. Ou des « sit-in » de protestations sans violence ni agitation superflue de personnes indignées rassemblées en foule qui contredisent les théories de Gustave Le Bon.

 

 

Michèle Reverdy : Composer de la musique aujourd'hui
(Klincksieck, 2007)

Quel plaisir pour un compositeur de lire les idées, les déboires, le vécu, les opinions, les expériences, etc., d'un autre compositeur son contemporain (ici une compositrice née en 1944) et écrits de sa main. Depuis le début de ma carrière, je n'ai jamais eu l'occasion d'échanger des points de vue avec une ou un confrère de façon approfondie. Ces ouvrages sont tellement rares. Le plus souvent, les ouvrages de compositeurs se réduisent à une interview ou à des théories impersonnelles, plus qu'à écrire soi-même la révélation intime de sa pratique créatrice dans le contexte dans lequel nous vivons. Enseigner, n'est-ce pas transmettre ses expériences plus que ses convictions ? Le livre de Michèle Reverdy, malgré que je ne partage pas sa méthode compositionnelle (principalement avec des instruments de musique du XIXe siècle et sur la base d'accords) est très touchant, car il révèle le métier : comment aujourd'hui il est méprisé et dominé par des incompétents ignorants de la musique et comment malgré les obstacles insupportables (éditeurs, programmateurs, société de droit d'auteur, commanditaire, interprètes, etc.), elle tient bon pour le plaisir que lui apporte la création de sa musique. Malgré nos divergences stylistiques où elle se maintient dans le développement de l'expression traditionaliste de la musique classique contemporaine, nous rencontrons les mêmes problèmes comme ceux de faire entendre nos créations (et correctement jouées) et d'en vivre et nous défendons les mêmes idées à propos de la musique, comme le regret : de son automation, de la facilité ou de l'usage exclusif des stéréotypes, etc. Choisir le métier de compositeur est un acte de courage, car nous sommes méprisés de tous (je parle comme Michèle Reverdy, de celles et ceux honnêtes avec leurs créations et non pas de tous ces parasites « néo-machin » qui copient et produisent des fadeurs ennuyeuses par manque d'intelligence et d'imaginaire, mais qui s'emparent des places qui pourraient nous faire vivre décemment et nous donner des moyens de réaliser nos oeuvres tout en épanouissant la musique). La tolérance et l'appréciation des différences, toutes présentes : n'est pas à la mode.

Ce livre est un vrai plaidoyer sans le revendiquer, pour le métier de compositeur et dont l'enseignement en France laisse terriblement à désirer. Les places de classes de composition son plus confiées à des diplômés qu'aux compositeurs eux-mêmes. Sans mépris ni rancune, Michèle Reverdy décrit la situation de composer aujourd'hui : qui demande une foi sans tache dans sa musique pour braver tous les obstacles entachés d'humiliations. Alors que la musique en elle-même offre la possibilité du partage et de la sympathie par sa vibration, elle est reléguée dans une pratique médiocre et autoritaire où la valeur n'est plus dans la musique elle-même, mais dans le narcissisme de ses belligérants. Ce livre pourra faire comprendre aux néophytes dans quelle médiocratie culturelle règne la musique qui par une histoire mouvementée a été trahie même par ses compositeurs. Sans le savoir (?), certains ont généré et alimenté le désastre dans lequel nous nous débattons aujourd'hui

 

 

Mr & Mrs Smith
(Film hollywoodien, 2005)

Superproduction américaine. Uniquement les producteurs sont nommés au début du film. Le nom du réalisateur est absent et, pas besoin de nommer les stars qui jouent leur couple de leur vie médiatisée au cinéma ? Pourquoi ce film gêne tant la spectatrice américaine, jusqu'à détester le film, jusqu'à ce que la star masculine s'en excuse publiquement ? Elle comprend inconsciemment que les 2 acteurs superstars jouent à jouer la comédie qu'on leur de- com- mande de jouer. Leur performance dans ce film est leur jeu double d'acteur : celui de jouer à la fois le personnage (qui est double aussi) de l'histoire et celui de jouer à la fois la superstar qui joue le personnage de l'histoire. Et +, jusqu'à faire de la publicité dans le dialogue : « this is a good store » à leur sponsor direct. Tout, dans ce film, respire le faux. Ou pire, le faux qui sonne le vrai : la banlieue vraie, la maison surdimensionnée vraie, suréquipée vraie, les assassins américains maîtres du monde qui ont privatisé le job, leur richesse déplacée, voire insultante à manipuler des liasses de billets comme des cartes à jouer, mais ils sont beau belle et forts, même à côté de leur relation fade, leurs voisins de même classe paraissent + fade + inculte + bête et + médiocre : « oui, un chardonnay s'il vous plait... ». Le faux généré par l'industrie du cinéma et + particulièrement celui de la culture hollywoodienne est dans ce film surcélébré. On voit bien les mariages, les divorces et les scandales arrangés, pour « faire du foin » nécessaire à cultiver leur célébrité, car : pas de célébrité sans publicité. Ça donne à manger aux médias (et à toute industrie attachée, bancaire, cosmétique, mode, morale, etc.) qui cultivent la notoriété de leurs stars, ça nourrit les ménagères qui rêvent de s'évader de leur captivité pour un monde imaginaire « qui soulagerait définitivement leurs peines ! » Par acheter les magasines, regarder la télévision, aller au cinéma et acheter le DVD qui paye à entretenir l'industrie de ses idoles qui s'affichent avoir un train de vie que la ménagère dans sa banlieue, même aisée, n'aura jamais. Ce monde sans peine, inexistant est le monde faux produit par l'industrie du cinéma et + : transcendé dans la « romance » (ici on dit « cul cul la praline », là-bas ils disent « de niaiserie ») portée par les ménagères américaines. Ce qui dérange la spectatrice américaine dans ce film de vraie fausse romance, c'est que le film se moque « de son faux monde romancé sorti de l'imagination collective faussée ». Ce qui dérange la spectatrice américaine dans ce film, c'est qu'elle ressent que le film se fout de sa gueule. Et, elle n'a pas tort. Ce film est une satire féroce (tout en douceur : les stars assassines sont tellement gentilles !) de la ménagère qui s'est abdiquée volontairement à vivre sa vie en femme de ménage du ménage qu'elle s'est convaincue croire être la panacée du bonheur de vivre : le mariage (pour l'abondance). Si la ménagère américaine se sent ciblée, c'est qu'elle fait partie du film, oui, c'est la voisine qui ne sait pas ce que c'est un chardonnay. Est-ce un bon ou un mauvais film ? n'a aucune importance et n'en a jamais eu (depuis que les réalisateur ne sont plus des auteurs). Si les producteurs veulent récupérer leur investissement au centuple, ils feront tous pour que tu achètes ta place de ciné et le DVD.

 

 

Nathalie Heinich : L'élite artiste
(Gallimard, 2005)

Le cas Heinich.
Le statut de l'artiste est un sujet ambitieux et pratiquement incernable même par l'artiste [1]. l'artiste a une tendance fâcheuse à se dérober aux définitions. Il faut être armé d'une grande conviction de ses propres capacités d'analyse pour comprendre l'impalpable. L'artiste fuit le signifié et les notions. Les livres sur le statut des artistes sont rares, voire inexistants. J'ai acheté ce livre en tant qu'artiste pour savoir ce qu'une sociologue raconte sur les artistes. Et je ne suis pas au bout de mes surprises. La première chose qui m'a frappé est que Nathalie Heinich se fie à des romans pour décrire le statut de l'artiste romantique au XIXe siècle. Elle tire des informations d'un contexte imaginaire (le roman) pour affirmer des faits : c'est un procédé assez curieux pour une analyse historique et sociologique des faits réels. Nous présupposons tous que le romancier qui va prendre un artiste pour personnage de son roman, va lui appliquer une histoire haute en couleur pour intéresser son lecteur. L'intérêt du romancier c'est qu'il soit lu. Donc, déplacer des informations d'un contexte pour les introduire dans un autre contexte, ne peut qu'induire en erreur. Cela parait tomber sous le sens, mais pas pour Nathalie Heinich qui utilise les romans (comme documents) pour décrire la « réalité » d'un mouvement artistique. Ce type de procédé ne peut qu'entretenir l'image romanesque de l'artiste dans l'inconscient collectif, dont l'artiste veut se défaire, mais qui lui colle à la peau, à cause de personne comme Nathalie Heinich qui entretient le mythe de l'artiste incompris et fou. Des stéréotypes faciles pour éviter les questions qui dérangent (comme l'organisation de nos sociétés).

Dans une autre dimension Nathalie Heinich, semble vouloir construire une modélisation systémique afin de « reconnaître » automatiquement le statut de l'artiste. Elle utilise des « régimes » qu'elle pose en catégories de « compétences profondes » (sic). Ainsi que des « ambivalences » (pour ne marquer que des choix et des contradictions binaires). Cela, dans une catégorisation systématique, mais qu'elle rejette en fin de première partie de son ouvrage : son souhait n'est pas accompli : typer les compétences pour les percevoir imbriquées dans un individu ou à l'opposé. Au contraire, Nathalie Heinich classe hiérarchiquement ses « régimes » afin de bien les distinguer : du régime artisanal, du régime professionnel, du régime vocationnel, et du régime de singularité, opposée à celui de communauté. Elle pose souvent des « ambivalences » où l'un se retourne dans l'autre et annule la logique de son système comme -1+1=0. Un système ne fonctionne qu'en logique opératoire, sinon il ne fonctionne pas. Le trop peu d'éléments de son système montre une simplification qui ne peut que donner une identification grossière du statut social de l'artiste. Mais elle s'en dérobe, affirmant qu'il s'agit d'un système de valeur « d'un pôle à un autre » et de combinatoire. Argument facile qui frise la mauvaise foi. Mais en quoi est-ce nécessaire : l'identification statuaire de l'artiste ? sinon pour un contrôle. L'artiste a toujours refusé les étiquettes qu'on a voulu lui apposer et ce n'est pas aujourd'hui que nous allons abdiquer. Le maniement de l'ambivalence ne peut pas expliquer les paradoxes de l'art Nathalie Heinich, ce n'est pas aussi simpliste que ça.

Apparait un autre régime difficilement compréhensible : le « régime axiologique général » (axiologique signifie relatif à la science et la théorie des valeurs morales, opposé à ontologique qui est relatif à une partie de la métaphysique qui s'applique à l'être en tant qu'être, indépendamment de ses déterminations particulières) ce serait donc un régime (une « compétence profonde ») général de valeurs morales ? Ou est-ce simplement un système de valeurs, mais lequel ? Nathalie Heinich nous le dit pas.

Ce qui est gênant dans le style de Nathalie Heinich, c'est qu'elle semble convaincue de sa démonstration avant de nous l'avoir démontrée. Elle est convaincue sans vouloir savoir que le lecteur ne l'est pas. Cette manière d'écrire invalide tout argument qui se décroche au fur et mesure de la lecture, car aucun ne soutien l'autre et ne consolide aucune cohérence.

Nous nous sommes posé la question. A qui s'adresse ce livre ? A une démonstration universitaire ? Pour impressionner des étudiants ignorants ? Nous avons même soupçonné une éventuel intention cachée de cet ouvrage. Celui de se donner une utilité politique pour statuer définitivement des artistes, en les plaçant dans les cases correspondantes pour une imposition efficace de l'Administration ? Pour une promotion ? S'il s'adresse vraiment aux artistes, est-ce pour que votre livre reçoive la critique de votre incompétence ? Difficile à croire. Le dessein de ce livre, demeure obscur.

Je n'ai jamais lu un essai aussi subjectif qui cherche à prouver sans arguments solides, voire incohérents, un fait inutile. Le statut social de l'artiste. Dans le cadre d'une Maîtrise, ce travail serait à revoir dans sa totalité. Dans la reprécision de la motivation des arguments, dans la méthode d'investigation, dans la méthode de développement des arguments, aussi acquérir un savoir solide sur la théorie des systèmes et de la modélisation, et enfin peser l'intérêt réel d'un tel sujet. Il y a quelques raisonnements incohérents comme à la page 104, qui donne l'avantage à l'incompétence, pour authentifier l'authenticité artistique. Nous avons relevé aussi des absurdités sur le célibat « nécessaire » de l'artiste, ainsi que la critique d'un « trop » grand nombre d'oeuvres médiocres ; ce à quoi nous répondons : le problème ce n'est pas le nombre d'oeuvres médiocres produites, le problème est que ces oeuvres médiocres sont rendues accessibles au public et considérées comme des oeuvres de qualité dignes d'être montrées, au détriment des autres. Nous avons relevé une autre absurdité sur l'inspiration artistique, qui serait selon Nathalie Heinich, en opposition au travail. Dans ce cas, toute création serait impossible. Aussi, Nathalie Heinich, mentionne le jugement irréfléchi que la paupérisation des artistes est dû à leur surnombre. Mais cela ressemble plus à une incompétence politique à gérer un groupe d'individus, qui refusent de l'être. Mais les incohérences de Nathalie Heinic, tombent toutes sous le sens, si elle se base sur des romans et des contes, pour cerner le statut de l'artiste réel, c'est-à-dire, réglementer son fonctionnement.

Nous nous sommes arrêtés à la première partie sans aller plus loin. Car nous avons des choses plus importantes à faire, que de lire des âneries. C'est peut-être le moment maintenant de questionner les éditeurs. Pourquoi Editeurs, éditez-vous des ouvrages inutiles et médiocres ? Par l'obligation de la position sociale de l'auteure : directrice de recherche au CNRS ? : oui : nous sommes bien dans un Etat médiocratique.

 

[1] voir : "l'artiste avec son rôle"
in "situations contextuelles confrontées à la volonté créatrice"
in "Dans le ciel, le bruit de l'ombre".

Repris et précisé dans Le Mouvement du Monde

 

Nicolas Darbon : Les musiques du chaos
(l'Harmattan, 2006)


Sujet prometteur et travail bâclé.
Il ne suffit pas Nicolas Darbon de taper sur Internet dans un moteur de recherche dominant « Musique & chaos », de copier les textes résultants et les coller ensemble pour faire un livre. Les Musiques du Chaos est un ouvrage insuffisamment documenté et dont les informations pêchées n'ont aucune liaison ce qui ne révèle pas grand-chose du concept même de chaos, mais le survole d'anecdotes, colle même des compositeurs qui ne s'attachent pas au concept comme Iannis Xenakis (musique stochastique) ou György Ligeti qui n'a pioché que quelques figures pour l'expérience. Pourtant, le mot chaos renferme en chacun de nous tout le fantasme de ce que pourrait être capable la liberté, une fois relâchée au-delà d'une complexité de bon goût. Beaucoup de musiciens en dehors du réseau institutionnel, se sont attachés à créer des musiques incontrôlables issues de l'idée du chaos et qui revêtent des formes très variées : rien, aucune mention de leurs travaux : il fallait trouver le courant avec tous les noms concernés et reliés par leur pratique du chaos. Il n'est en aucun cas question, non plus dans ce livre du vide ou de la confusion chaotique existant dans la création musicale : du processus même de création de la musique (qui apprivoise le chaos) et dont personne ne parle jamais. Pourquoi les éditions l'Harmattan publient ce type d'ouvrage inachevé ? Cela n'alimente en rien la connaissance de la musique. N'y a-t-il aujourd'hui que la médiocrité qui se publie ? Nous attendions une véritable recherche approfondie sur le sujet et non un survol bâclé, détourné et peu documenté.

 

 

Eric Dufour : Qu'est-ce que la musique ?
(collection : Chemins Philosophiques aux éditions Vrin, 2005)

Les incompétants et les tricheurs du savoir.
La lecture de ce petit ouvrage nous a étonné comparée à la renommée de la maison Vrin. En effet, le titre même est en porte à faux avec son contenu et aurait pu être « qu'est-ce que la musique occidentale savante » qui bien même ne répond pas à la question dans le livre. L'auteur ne parle qu'avec des lieux communs qu'il s'approprie et les maquille en concept. Un exemple à la page 10 qui serait la thèse du livre où il dit : « le divers qui apparaît à la sensibilité, c'est-à-dire le donné sensible, ne peut être identifié, déterminé, qu'à travers les concepts dont nous disposons c'est-à-dire notre connaissance. » Du beau mot pour exprimer le lieu commun que : nous ne pouvons percevoir ce que nous ne connaissons pas (ce qui est faux avec l'exemple des enfants), sont des restes risibles qui proviennent d'une intelligence conditionnée. Bref, un livre qui ne sert en rien la connaissance de la musique, mais plutôt la misère de son auteur et une maison d'édition (nous l'espérons) qui s’est faite trompée. La musique n'est pas la partition qui n'est que le projet pour la réalisation d'une musique et, la question de savoir qu'est-ce qui identifie l’œuvre musicale reste d'un intérêt secondaire en regard de la question posée : « Qu'est-ce que la musique ? ». Question qui appelle à une recompréhension d'une pratique reléguée aujourd'hui à une diversion. Dans son second chapitre sur la musique et le langage, l’auteur aurait dû prendre connaissance des recherches en linguistique à partir de Ferdinand de Saussure. La question de la musique en tant que langage a été résolue : la musique n'a pas de signifié ou un signifié très pauvre et uniquement dans un contexte fonctionnel. La musique ne propose pas du sens, mais du sensible à la reconnaissance de variables qui nous font impression(s) ou pas. À l'heure où la musique côtoie les sciences cognitives, le livre d'Eric Dufour est une accumulation d'insignifiances et n'explique rien. Nous imaginons qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de musicien-philosophe à qui cet ouvrage aurait pu être confié aujourd'hui pour que cet auteur s'en empare ? Nous constatons en effet que nous nous sommes engouffrés dans une ère de médiocratie, où le bon sens et l'intelligence ont été abandonnés au profit d'un contentement limité à l'insignifiance. Nous ne pouvions rester muet quant à la pauvreté de cette publication (qui représente une situation globale préoccupante). Toute la collection « Chemins Philosophiques » semble être une escroquerie commerciale : comment faire comprendre des concepts si fondamentaux dans si peu de page et par des incompétants ?

 

 

Jacques Rancière : Le partage du sensible, esthétique et politique
(La fabrique, 2000)

L'insignifiance derrière la philosophie.
Nous sommes étonnés de constater que le philosophe Jacques Rancière s'attarde à des thèmes pas vraiment utiles pour la communauté concernée ou qui n'alimentent pas la situation actuelle de crise, de médiocratie, ou de politique culturelle autoritaire. « Le partage du sensible, esthétique et politique » est un exemple de sujet dont les personnes concernées ne le sont pas : surtout ceux agissants dans le domaine de l'art et de la politique. Soit c'est un texte hypocrite : chacun sait que la politique ne partage jamais et surtout pas avec l'art : les politiciens veulent le pouvoir sur les autres et les artistes le pouvoir sur leurs oeuvres : le contraire de la même chose où chacun est positionné en ennemie de l'autre : l'artiste redoute autant le politicien qui redoute l'artiste. Soit c'est un texte condescendant qui écrit pour ne rien dire (abusant de sa notoriété pour un parterre d'admirateurs /trices) et qui caresse l'approbation et la présence du philosophe dans la politique culturelle médiocratique. Recevoir sa subvention et son temps de présence « d'antenne » qui entretient sa gloriole intellectuelle. Mais dans les deux cas, le philosophe soutient la déchéance des arts provoqués par une politique autoritaire de l'Etat financier. Et nous en sommes profondément désolés, surtout après avoir lu son ouvrage « le Maître ignorant » (1987) où il développe que le savoir ne réside pas dans l'accumulation de celui-ci. Le partage du sensible ne peut se faire que de concert, sans marque de clan : sans ennemi. Où le politique et l'artiste deviennent des humains débarrassés de leurs personnages à fonction sociale : ce qui demeure impossible puisque leurs rôles sociaux disparaitraient et dans ce cas ne pourraient pas produire du sensible identifié même identifiable. Politique et arts restent incompatibles dans un système social de domination. Jacques Rancière serait-il devenu le philosophe contemporain de l'insignifiance ? Avec l'inconscience en plus de vouloir l'expliquer : expliquer la justification de la perte du sens par des textes illisibles dont se détache toute curiosité et l'intérêt du lecteur concerné. « La métamorphose des Muses » (sonic process 2002) va dans le même sens : une commande que personne ne lira jusqu'au bout et qui n'alimente rien, juste « le monopole de l'apparence » que dénonçait Guy Debord sur le spectacle social de la consommation. Constatons que les textes de et sur l'art sont infectés par l'insignifiance, sans doute pour une nouvelle expression : « l'art de l'insignifiance » qui envahit les marchés. Et dont le philosophe Jacques Rancière se fait malgré lui l'un des chefs de file ?

voir notre sens de l'insignifiance

 

Simone de Beauvoir : Le deuxième sexe
(Gallimard, Paris 1949)

Le premier livre pour comprendre la domination masculine et ses ravages.
Le deuxième sexe est une étude remarquable sur la sexualité humaine dont tout adolescent et adolescente devrait lire pour se libérer des préjugés dans lesquels il et elle a été éduqué. C'est le premier ouvrage aussi complet que possible qui montre les ravages du sexisme dans nos sociétés. Décrié et critiqué à sa sortie par les dominants bousculés dans leurs idées préconçues, il a permis le retrait de la loi hypocrite (votée par des mâles dominants) contre l'avortement, et bataillé par Simone Weil. D'une écriture fluide et sans animosité, Simone de Beauvoir décrit les contradictions dans lesquelles les « femmes » se sont fait piéger et perpétuent leur calvaire. Nous apprenons entre autres que l'établissement de la psychiatrie est liée à la privation de liberté des femmes (et des artistes) qui se réfugiaient dans « l'hystérie ». Simone de Beauvoir fait souvent un parallèle avec l'esclavage (des noirs américains) qui est la même forme de domination de privation de liberté. Ce qui renforce l'actualité de son ouvrage est que nos sociétés contemporaines produisent toujours de l'esclavage qu'il soit racial, sexiste, générationnel ou social, etc. Nous savons aujourd'hui que le racisme (la haine de la différence) produit la hiérarchie (dont les plus haïs sont au plus bas de l'échelle sociale) et la hiérarchie « l'ordre social » produit l'obéissance. Simone de Beauvoir montre magistralement l'imposition du genre sexuel et l'acquisition de nos attitudes qui s'y attache dans le processus de son éducation permanente. Le masque de la domination est tenace et ce livre nous permet de constater qu'en 2500 ans de civilisation occidentale, il n'y a eu aucune évolution du bon sens : 2500 années après, le sexisme et l'esclavage dominent encore l'organisation de nos sociétés.

 

 

Guillaume Carnino : Pour en finir avec le sexisme
(l'Echappée, Montreuil 2005)

Les hommes contre le sexisme.
Un petit ouvrage (écrit par un homme) qui nous éclaire sur l'absurdité (le non-naturel) de la division binaire en homme et en femme de nos sociétés qui nous pré-destinent (avant nos naissances) à des attitudes imposées (attribuées en fonction du sexe mâle ou femelle relevé) [1] : c'est le procédé de « la construction sociale du genre ». Tout comme avec le langage, nos attitudes éduquées nous agissent, « conditionne notre manière de percevoir le monde » [2] si on ne les contrôle pas volontairement. Dans le sexisme, tout destine l'enfant puis l'adulte à remplir le rôle du genre qui a été choisi pour lui ou elle [3]. La hiérarchisation de nos sociétés à domination masculine (tout comme féminine) oblige à certaines occupations autorisées et pas à d'autres : c'est le principe de « la hiérarchie des sexes » dont l'éducation permanente détermine et justifie le faux fondement du « naturel » et du « biologique » jusque dans le comportement : c'est-à-dire la norme à respecter pour servir les dominants (peu importe lesquels). Le sexisme n'est que le résultat d'une volonté de domination dont les hommes et les femmes jouent le jeu dans une « hiérarchie bien classée » ; celle donnée d'avance qui apparaît « naturelle ». Les catégories ne se prédestinent que pour le règne de la domination et représentent « l'ordre social ». Instauré par ceux, motivés par la peur de perdre le contrôle de la population contre un « chaos terrifiant » fabulé et redouté grâce à l'ignorance. Il est temps de dépasser cet état simpliste de terreur dans la hiérarchie arbitraire. Pour en finir avec le sexisme est un petit ouvrage bien utile qui nous éclaire sur cette catégorisation sociale absurde du classement binaire des sexes en homme et femme pour maintenir une domination par la hiérarchisation de nos sociétés, et dont nous sommes tous les esclaves. Si les hommes s'intéressent au sexisme ou deviennent féministes et les femmes s'intéressent aux hommes pas pour leur porte-monnaie, il y a sans doute un espoir de voir ces dominations s'abolir d'elles-mêmes.

Notes
[1] Parfois cette procédure administrative se trompe et crée des drames dont Michel Foucault cite le cas rapporté le plus spectaculaire, celui d'Herculine Barbin dites Alexina B.
[2] Notre langage n'a pas dans sa grammaire de neutre, et une sociologue reconnue comme Nathalie Heinich affirme « que le neutre est dans le masculin » (sic).
[3] L'exemple à travers les jouets est flagrant : les filles sont « des princesses ménagères au foyer dans l'attente » et les garçons « des aventuriers en conquête et à la guerre » : le garçon est libre et la fille est prisonnière. Ou : le rose « niais » est la couleur obligée des lèvres (vagin) des filles et le bleu « viril » la couleur obligée du vaste ciel des garçons, dont la moquerie des enfants sexistés maintient cette frontière artificielle, etc.

 

 

Stanley Milgram : Soumission à l'autorité
(Calman-Lévy, 1974)

Une expérience encore trop méconnue.
Stanley Milgram est une personne pratique : il s'est posé la question très simple après la seconde Guerre mondiale en lisant entre autres les ouvrages d'Hannah Arendt : « comment est-ce possible de massacrer un nombre si gigantesque d'individus ? et comment fonctionne le système de ce massacre ? » Il y répond en imaginant en 1960, une expérience simple : il montre que la « soumission à l'autorité » déresponsabilise l'individu à qui l'on ordonne de tuer : l'individu commandé lâche volontairement sa conscience et sa morale (ne pas voir s'en rendre compte). Stanley Milgram a étudié ce point de rupture : la désobéissance à un ordre absurde (contraire à la morale de l'individu) de l'individu obéissant. La conclusion est sans appel : plus de 62% des individus de nos sociétés toutes classes sociales confondues sont prêts à assassiner sous l'autorité. Aujourd'hui ce chiffre est passé à plus de 70%, selon une récente émission de télévision (2010) : où l'expérience de Milgram a été transposée dans un jeu télévisé. Si seulement 30% de la population mondiale possède une morale, cela nous permet de comprendre pourquoi les régimes totalitaires prennent le pas sur des régimes politiques qui responsabilisent les individus. Notons qu'Henri Verneuil dans son film "I comme Icare" (1979) reproduit l'expérience abrégée de Milgram.

 

 

Roger Caillois : Bellone ou la pente de la guerre
(La Renaissance du livre, Bruxelles 1963)

Un ouvrage non polémique, mais pourtant censuré.
Voici un ouvrage passionnant sur l'histoire de l'idée de la guerre : de la chine antique à la bombe atomique : 6000 ans d'histoire. Bellone ou la pente de la guerre montre les différentes transformations des désirs de guerre de ses belligérants : de la « guerre-sport » des aristocrates jusqu'aux guerres massacre d'anéantissement du XXe siècle. Roger Caillois à travers une documentation claire et fournie, expose les intérêts de la guerre dans les contextes des différentes époques politiques : et par là, démonte les à priori que nous gardons dans notre imaginaire collectif (sans doute à cause du cinéma) sur les conflits armés. Exemple révélateur entre beaucoup d'autres, celui concernant le souhait de Jean Jaures de créer un soldat-citoyen formé au massacre de la guerre à combattre pour la défense de la patrie : la France. Pour cela il imagine 10 ans d'instruction obligatoire : l'école publique (qui apprend la soumission et l'obéissance) et 2 ans d'instruction militaire : l'armée (qui apprend le maniement des armes dans la discipline). Personne aujourd'hui ne mentionne ce fait historique important qui a transformé la guerre en industrie. La société française (de honte ?) préfère aduler Jean Jaures comme le créateur de l'école publique (pour la connaissance et non l'obéissance : mais quand est-il aujourd'hui ?). Notons que cet ouvrage fut publié par les Belges en 1963, jamais publié en France depuis, alors que Roger Caillois était membre de l'Académie française : un parfait exemple de censure dissimulée d'un ouvrage qui dérange.

ici un mauvais scan du livre

 

 

 

 

BIBLIO thèque du centrebombe

Dans le ciel, le bruit de l'ombre, livre évoluant la musique (1980-2024)

Grégarité, comprendre notre comportement social autodestructeur (2022-2023)

autres Textes

Vivre l'espèce humaine (2018 - 2021)

Le Mouvement du Monde (tranche 2012 - 2015)

Journal Vigilant d'Exemples Médiocratiques (tranche 2009 - 2011 / 2014 - 2015)

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Le soulèvement [de leur fauteuil] des Musiciens Qui Pensent : tentative de rencontres et d'actions avortées (2011)