L'institution [1] (pas la pro-stitution, on imagine un prostituteur plutôt la prostitutrice avec ses poulettes en formation, quelle différence avec l'institutrice ? l'une sexe l'autre pas)
L'Ad ministration [2] des ministres (= serviteurs) étaient dans l'Antiquité des esclaves ; ils le sont toujours (sauf qu'ils nuisent aux autres avec leurs privilèges et leurs mauvaises décisions)

 

L'INSTITUTION

L'institution cristallise le mode de fonctionnement systématique d'une société. Elle similarise les pensées et les comportements de tous pour être compris et reconnus par tous (les individus d'une nation). L'institution égalise et classifie selon la tendance morale établie qui dure généralement des centaines d'années. Aujourd'hui les mutations sociales sont plus rapides que l'institution qui les régit. Ce déphasage crée les crises que nous vivons depuis le XXe siècle.

L'être humain en société est institué à penser et à agir par l'institution. Les êtres humains en sociétés sont pensés et agis par l'institution. Elle les éduquent pour ça. L'institution applique (à travers ses fonctionnaires) les principes moraux du sens des valeurs des choses et des êtres classées (l'ensemble des constitutions de lois à obéir) fixé par des êtres humains à un moment de l'histoire de la civilisation. L'institution régule le système de fonctionnement des sociétés d'un pays (et + avec les Nations Unies qui ne le sont pas, par trop de différences culturelles [4]). Une vie institutionnelle passe obligatoirement par l'obéissance et par l'égalisation (être égaux -> légaliser) et + par la mécanisation du comportement (sa robotisation). Egalité (=> l'entretient de la haine de la différence = le racisme envers les étrangers savants-artistes) et Obéissance. La puissance de l'institution repose sur sa robotisation qui échappe aux êtres humains (telles les horloges, telles les religions), et c'est bien là que réside le danger pour l'humanité (que sa majorité servile refuse de reconnaître) : l'humanité abdiquée dans l'institution (dominée par elle) travaille immanquablement à sa décadence. La religion est une institution. C'est su [3]. Le catholicisme vit sa décadence depuis le XIIIe siècle.

Quand le contexte vital change, l'institution devrait s'adapter aux nouveaux critères, sinon elle devient obsolète et génère des crises sociales. Mais comme l'institution est établie pour durer, les valeurs qui fondent par exemple la nôtre datent du XIXe siècle, c'est-à-dire des valeurs de la société industrielle, voire avant : des valeurs de la société révolutionnaire et de l'empire napoléonien du XVIIIe, voire avant : des institutions carcérales (hospitalières) du XVIe siècle pour les pauvres. L'institution ne vit que de la collecte des impôts redistribués en salaire (en obéissance énergétique). Les valeurs de la vie en commun ont aujourd'hui changé par rapport à ses époques, bien que pour les gouvernants ses valeurs restent pour eux un avantage pour dominer les autres (se faire servir dans le luxe). Ceux-ci s'en défendent au point de réaliser des stratégies qui trompent les intéressés.es avec principalement le détournement du sens des mots avec l'euphémisme et l'agissement hypocrite qui fait croire le contraire de ce qui est agit, ce pour atténuer la pénibilité d'un tel régime mécanisé. Il est à noter que dans notre pays, bien que régit par les valeurs persistantes du XIXe siècle, nous en sommes à l'institution de la 5e République qui à part le numéro, ne change en rien la fondation des valeurs de la 1re. La forme gouvernée reste la même : il s'agit toujours de gouverner la force énergétique du travail servile.

 

Notes
[1] Sens du dictionnaire : structure politique sociale qui a établi la loi (à partir de la coutume) qui gère le droit du sens public. Ce qui est établi durablement par les êtres humains dans toutes les classes de travail. Ce que cet établissement enseigne le travail et comment il l'enseigne (pour la perpétuation de l'institution par les nouvelles générations).
[2] Sens du dictionnaire : ensemble des services de l’État (la fonction publique salariée) qui gère l'institution.
[3] L'institution est une organisation sacrée, a prévenu Émile Durkheim : la morale induit dans l'institution le sentimentalisme qui défend ses principes (même incohérents) avec passion. C'est cette incohérence passionnelle fondamentale qui place l'institution dans la religion, car la religion gère les croyances homogénéisées dans ses individus. Remettre en question ses incohérences, c'est pour elle attaquer ses fondations (le sens de sa vie agit). L'institution mettra tout en oeuvre pour défendre attaquer ce, jusqu'à anéantir ce qu'elle se convainc être ses ennemis. Les exemples affluent : l'Inquisition, le nazisme, toutes les dictatures, la démocratie hypocrite en mal de pouvoir, etc. Le sacré est maintenu par ces 3 comportements : 1. la mise en péril de la société par la désobéissance individuelle, 2. « toute (acte considéré comme) attaque contre le sacré suscite des réactions de défense passionnelles », et 3. Les symboles (les totems = mots, noms, drapeaux, monuments et architecture institutionnelle, livres (dictionnaires, encyclopédies) officiels, etc.) qui représentent l'institution ne doivent pas être mis en doute. Pour Durkheim, « le sacré est un ensemble de conventions (considérées comme) nécessaires reposant sur une division particulière du travail (en société) » Mary Douglas, Comment pensent les institutions, 1986.
[4] Et l'uniformisation (par la domination et par l'attraction culturelle) est la solution admise de cette union institutionnelle qui fonctionne avec des cadeaux, autrement nommés corruption dans le monde du pouvoir. L'uniformisation mondiale fonctionne mieux avec la globalisation (= l'invasion américaine du luxe standart).

 

LA PEUR INSTITUTIVE

La terreur régnante actuelle (« le terrorisme », « pour votre sureté », etc.) vient des profondeurs inconscientes, mais intuitées que : notre ancien système social institutionnel actuel se transforme. Change inexorablement. Ça, met dans une position (= une considération comportementale) difficile tous les individus obéissants pensés et agis par l'institution (toutes celles et ceux disant : « c'est comme ça, on n'y peut rien » sic). La transformation institutionnelle est déjà en action, elle a commencé avec les indignations de la jeunesse au XXe siècle, avec : l'effet bombe atomique. L'équation déduite est simple : excès d'autorité = bêtise = destruction de l'espèce humaine. La survie de l'humanité occidentale dépend de la transformation de sa vieille institution.

L'institution est depuis quelques années au seuil du passage de l'enfance à l'adulte. La nouvelle forme institutionnelle (il n'y a pas encore d'autre mot) valorise la responsabilité individuelle, sa prise de conscience de la réalité telle qu'elle est et non telle qu'on veut qu'elle soit. Les nouveaux états d'esprit déconditionnés ensemble agissent pour la communauté et non sont agis par la communauté. Nous vivons le passage de la morale (= valeurs imposées) à l'éthique (= valeurs proposées de soi).

Cette transformation est sentie par toutes et tous sans pouvoir l'amener à sa conscience. Pour la raison simple : la majorité des gens (les institutionnalisés) inconsciemment refusent désespérément ce changement. La terreur de quitter la routine et la coutume et de ne plus être pris en charge par la société, ni pensée et ni agie par elle, crée la panique : « comment on va faire ? » sic. Bien que la transformation dure sur plusieurs générations.

Les injections massives d'idées faussées par le biais de la culture (des (faux) artistes abdiquant) révèlent la panique inconsciente des gens c'est-comme-ça-on-n'y-peut-rien. Nous le constatons aux réactions passionnelles envers les arts (objets) et les artistes (humains) désobéissants aux conventions institutionnelles (à stationner dans les valeurs industrielles du XIX siècle, ou celle de l'empire de Napoléon III). Nous le constatons aux stratégies désespérées à fausser le sens des mots, à tromper les gens institutionnalisés, celles et ceux pourtant qui ont « leur perception canalisée compatible aux relations autorisées ». Nous constatons en 2017 la perte du sens des institutions qui s'expriment par leurs fonctionnaires : « à quoi ça sert de faire ce qu'on fait ? » Cette question pose le point de rupture entre ce qui était et ce qui est et sera.

Si la nouvelle génération d'artiste, celle de la fin des années 70 et du début des années 80 du XXe siècle disparait du monde des arts et de la musique, à être censurée d'apparition publique, avec à partir de 1981 une politique culturelle hégémonique censeure par la « subvention conditionnelle », c'est que cette nouvelle génération d'artiste représente la transformation sociale refusée et par le pouvoir politique et par le « grand public » (celui conditionné dans la peur et confirmé dans la terreur pour qui les dominants créent le spectacle de la fin par la violence pour empêcher : la fin du passé). Le culte des morts (au détriment des artistes et penseurs vivants) est lié à ce refus violent de changer la vieille institution agonisante [1]. Car il s'agit de changer nos états d'esprit conditionnés niant tout ce qui sort du cadre connu à ouvrir les portes à la réalité inconnue. Totale panique ! Mais cette génération détient les moyens du changement institutionnel passionnément refusé et combattu (que la suivante n'a plus : elle a été absorbée par les valeurs de l'ancienne institution). Pourtant ce changement doit de toute façon s'accomplir et s'accomplira.

Cette transformation des valeurs morales en valeurs éthiques et de l'institution est devenue essentielle à la survie de l'humanité. Les valeurs anciennes méprisent l'être au profit de l'avoir, mais l'avoir dépend d'être, si plus rien ne peut être (par destruction excessive), il n'y a plus d'avoir possible. Et on meurt (on se transforme) tous de mal nutrition [2] par suralimentation (la surconsommation de la surproduction accélère la transformation du contexte vital, on le sait, et pourtant la production ne s'ajuste pas).

 

Notes
[1] L'exemple de l'effondrement de l'industrie du disque est une illustration de cette censure réactive globale : « on préfère détruire que de changer nos valeurs » sic.
[2] Ce n'est pas un discours écologiste ; les écologistes sont des conservateurs des valeurs d'un « monde meilleur » regretté telle une technocratie renversée, ils souhaitent le confort capitaliste sans toucher à la « nature » (avec les câbles cachés derrière des panneaux). Les écologistes considèrent l'être humain non-naturel, c'est ce qui fait d'elle un dogme menaçant l'humanité.

 

L'ACTIVISME INSTITUTIONNELLE

Rappel
L'institution agit l'être humain de l'intérieur.
La culture agit l'être humain de l'extérieur.

L'intérieur de quoi ? À l'intérieur il y a la pensée. La pensée institutionnelle fonctionne avec des catégories classifiées et reconnues pour toutes et tous. La science institutionnelle classe. Ces catégories sont désignées par les mots (retenus = le jargon). L'institution s'agit par le langage formant un ensemble de mots et d'expressions « toutes faites » pour identifier les classes en fonction de leur fonction : son travail, son métier, son genre binaire, sa localisation et tout le reste qui tourne autour. Les mots désignent les classes, la grammaire lie les classes pour donner « un certain sens, un sens certain ». L'institution existe par le travail des gens qui la constituent, dont toutes les catégories sont imposées suivant un barème : par les impôts. La certitude de la classification ne peut ni être changée en cours (il faut une démarche administrative) ni être remise en cause, sinon la collecte des impôts est menacée. Les impôts forment la fondation de l'institution : le flux des valeurs communes. Les impôts nécessitent la classification. Qui paye quoi en fonction de sa classification qui identifie l'être humain agit On-n'y-peut-rien-c'est-comme-ça.

L'institution (nous) - Tout est fait, il n'y a plus rien à faire !
Nous (institués conscient) - On est fait ! (pas comme des rats !)

L'institution devient obsolète quand il n'y a plus rien à créer dans l'institution. Création et institution forment un fragile équilibre dans lequel il faut faire attention que l'un ne mange pas l'autre. L'IRCAM, l'institut du compositeur Pierre Boulez est un exemple où la création s'est fait manger par la convention (l'aspect bureau des studios n'aidant pas). Quand l'institution considère l'inconnu comme une menace à son intégrité, c'est à ce moment qu'elle produit des incohérences par réactions passionnées de ses adeptes croyants désespérés qui savent inconsciemment que l'édifice de l'institut lentement tombe en poussière [1].

 

Note
[1] D'autres exemples, telle la privatisation des biens communs : le service public, les excès d'autorité hors les lois des gouvernants, tel le cas EDF qui entre autres falsifie ses facturations, etc., sont des contre-réactions à la mutation institutionnelle.

 

 

Lien au livre document portable :

Entretemps nous avons publié sur le thème DE L'INSTITUTION le "grand finale" du livre Le Mouvement du Monde [pdf 21 pages, 168Ko]

Le Mouvement du Monde [tome 2]

 

 

 

re tour à la table : des matières du libre livre Dans le Ciel, le Bruite de l'Ombre (de qui ?)