Dans le ciel, le bruit de l'ombre

 

Triade de la motivation

 

Ombre (shadow) : zone où ne pénètre aucune lumière (suivant le degré de la pénombre : totale ou partielle). Zone de fraîcheur où l'on se protège des brûlures du Soleil. Zone de froid d'immobilité moléculaire dans l'espace intergalactique sans visibilité stellaire. Zone où la vision ne pénètre pas => zone de mystère : lieu de séjour des divinités invisibles (entités non identifiables). C'est l'espace des phantasmes où tout est à voir à l'intérieur et au-delà de soi. L'espace du non-savoir (inconnu) générateur aussi de terreurs (appréhension). L'espace où résident toutes nos craintes qui se révèlent dans nos cauchemars. L’absence de lumière est le règne du son. [1]

Ciel (sky) : espace perçu (de nos pointes de vues) qui nous englobe jusqu'au-delà de l'univers, dépendant de notre profondeur de perception. Le ciel revêt différents aspects suivant la position des étoiles : sur la Terre, le Soleil : le bleu du ciel du jour; le ciel étoilé (univers galactique) de la nuit; le ciel gris (espace sans limites uniforme où la vue est brouillée par la présence de fines gouttelettes en suspension dans l'air) du jour. Le ciel est une perception anthropomorphique éloignée de nous (non accessible) : « le » lieu de séjour des divinités « théoriquement » visibles (dieux divers ou uniques) et, selon les chrétiens, de l’âme de certains élus humains…

Bruit (noise) de nausée : sons parasites (indésirables) trop intenses, pour être désagréables « à l'oreille » (provenant d'irrégularités de mouvements dans les conducteurs générant une querelle). Le bruit est une considération (un désagrément psychique) pas un fait physique. En acoustique le bruit est un son qui couvre tout notre champ auditif (un bruit blanc – un BB) : il peut être inaudible ou démesuré : assourdissant, abolir le sens de l'ouïe : bruit des vagues en tempête, bruit du vent en ouragan (bruit sacré). Dans son inaudibilité le bruit est le silence, c'est le silence trop faible que nous (ne) percevons (pas) qui sert notre équilibre : pouvoir être debout et mental : pouvoir sentir les distances. Un « silence absolu » nous réduirait à l'état de douleur puis de mort dans un « espace sans matière » (la matière est le médium de la vibration). Il existe des zones de silence partiel (atténuation du bruit) où les ondes ne sont plus réfléchies tel que la « chambre sourde » [2] dans les laboratoires d'acoustiques. Lieu où les bruits intérieurs de notre corps deviennent envahissants (respiration, battement du cœur, déglutition, digestion, circulation du sang, pour les principaux) et qui génèrent une sensation de claustrophobie (mais nous avons une capacité d'adaptation étonnante). L’intolérance au bruit est folklorique, chaque nation a ses propres intolérances (le bruit est un terme générique pour tout ce qui est intolérable – propre aux personnes qui sont malades, car vivre malade est intolérable) [3]. Le son et le bruit : ne sont pas différent c'est l'appréciation morale de notre tolérance du phénomène sonore. Les bruits dangereux sont des phénomènes sonores que l’on entend pas, ceux à qui on ne porte pas attention. Qui, voudrait flotter dans un scaphandre sans air, isolé des sons ? [4]. Le bruit est l’irrégularité du caractère incontrôlable du son, l’inattendu par excellence. Ce que peu d’entre nous, sommes prêts à admettre : la peur de l’incontrôlable.

 

Dans ce livre nous développons la musique du « bruit de l'ombre dans le ciel »
qui est la base agissante de la musique du personnage public Myster Shadow-Sky :
« l'inconnu et la distance dans les irrégularités inattendues des forces parasitaires ».

 

ciel <=> espace
ombre <=> inconnu
bruit <=> inattendu

 

« Il explore des espaces et des pratiques inconnues pour créer des œuvres inattendues. Qui aime être surpris ? La surprise aiguise la curiosité à utiliser ses percepts pour les confronter à de nouvelles sensations. C’est le principe moteur de la jeunesse : la recherche constante de nouvelles sensations. Un contraire à la routine de l'ennui qui tarit les sens et la réflexion. »

...

 

 

Notes
[1] L'ombre est une matière-énergie, nous disent les scientifiques, dominante à 96% dans l'Univers. L'énergie sombre serait l'énergie du vide qui produit des forces gravitationnelles répulsives à l'inverse de la matière qui produit des forces gravitationnelles attractives. L'énergie sombre empêcherait les collisions des planètes ? Une régulatrice de train train ? Une combatante du foutoir ? Le train train quotidien va bientôt dérailler nous dit Avida (comme d'habitude). La force du vide qui correspond à la force de Casimir (Henrick Casimir 1948) et qui définit la densité de l'Univers à 10-29g/cm3 (10 puissance moins 29 gramme par centimètre cube) où il existe 73% d'énergie sombre + 23% de matière sombre + 4% d'atomes. Le vide ne serait pas vide, il déploie des fluctuations électromagnétiques, des ondes qui peuvent se décomposer par la série de Fourier ou les ondelettes (wavelet). Plus les vibrations sont petites dans leur longueur d'onde et plus leur énergie est grande. Le vide contiendrait une énergie infinie, car la décomposition vibratoire, des fluctuations électromagnétiques, serait infinie. Pas de facteur amortissant dans le vide ? Les perturbations du vide en présence de matière produirait la gravitation, le vide provoquerait une résistance aux changements de vitesses de la matière, les fluctuations du vide créeraient l'inertie. Le champ électromagnétique fluctue de façon aléatoire et dans le vide n'est jamais nul. (magazine scientifique en 2003) : Quels sont les intêrets pour l'humanité à développer des objets avec les futures technologies du vide ? S'il y a.
[2] Voir les illustrations : de la couverture du magazine Science et Vie du mois de février 1948 : chambre sourde de la Bell Telephone à Murray Hill (New Jersey), puis celle de l’université d’Harvard, puis celle du Centre de Recherche Physique du CNRS de Marseille et une inconnue.
[3] Bruits dont chaque municipalité recevait le plus de plaintes : Paris (1972) bruit des voisins, Londres (1969) bruit de la circulation, Chicago (1971) bruit des climatiseurs, Johannesburg (1972) bruit des animaux, Vancouver (1969) bruit des camions, Munich (1972) bruit des restaurants. Source : Murray Schafer « the tuning of the world » (edition A. Knopf, Inc. New York) traduction française par Sylvette Gleize « Le paysage sonore « (édition J.-C. Lattes 1979). Quand j’ai rencontré Murray Schafer en automne 2006 à Berlin, il me communiqua que le titre en français de son livre ne lui convenait pas, car le mot « paysage sonore » faisait trop penser à une carte postale ou à un tableau, comme un décor : « le décor n’est perceptible qu’à ceux qui n’ont pas véritablement de rôle à jouer dans le paysage » (David Lowenthal, « The American Scene » The Geographical Review, vol. LVIII, n°1, 1968, p.72) cité par Murray Schafer page 290) comme les touristes ou les spectateurs ou l’art de l’observateur, alors que son concept de « soundscape » est interactif, nous jouons tous un rôle dedans. Son désir ne serait-il pas plutôt « l’accordage du monde », mais avec qui comme chef d’orchestre ?
[4] Des cloches sans air qui isolent les sons de nous… La vitesse de propagation du son est proportionnelle à la densité de la matière ainsi qu’à sa température : dans la matière solide (acier) environ 5200 mètres par seconde, dans la matière liquide (moins dense : eau) environ 1430 mètres par seconde et dans la matière gazeuse comme l’air (encore moins dense) environ 330 mètres par seconde à environ 20° Celsius. Le son se déplace plus vite dans une matière chaude que dans une matière froide (molécules agitées ou tranquilles). Dans une matière très raréfiée (partiellement vide) l’onde met un temps très long à nous parvenir. Elle peut s’épuiser par manque de puissance à son départ (impulsion) c’est-à-dire qu’elle nous parvient à un niveau trop faible pour être perçue. Mais elle existe (en dehors de nous). Le silence est un bruit ambiant que nous ne percevons pas en tant que son mais en tant qu’espace : la vastitude. Sans le bruit nous aurions la sensation permanente d'étouffer dans un espace claustrophobique.

 


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