Jeunesse/Vieillesse   le combat absurde

pour la  vie  de sa  vie

jeune attention : est-ce un jeune ou un vieux ?non, c'est shadow-sky mireille mathieu vieux

 

pourquoi   vivre   ensemble   est - ce   im po ssible   ?

 

Pourquoi il existe une lutte sans merci
de ceux qui conservent leur vie contre ceux qui consument leur vie ?
J'appelle les uns : la vieillesse, et les autres : la jeunesse.

 

La jeunesse est généreuse, la vieillesse est radine et rapiat. La vieillesse a peur de la mort, c'est pour ça qu'elle se préserve. La jeunesse s'en moque, elle vit dans l'instant, la peur de la mort ne l'effleure pas. Depuis la récession ou la retraite du milieu des années 70, nous vivons une période de vieillesse. Les périodes de vieux au nom de la préservation, où les libertés et les excès sont supprimés, interdit. La joie et l'amusement ne sont pas tolérés (mais pas le divertissement). La jeunesse est bannie des villes par les vieux pour tapage (nocturne). Les vieux sont protégés par la police, pas la jeunesse. La jeunesse est la cible de la police, pas la vieillesse. La vieillesse amasse des richesses pour se payer cette police. Les périodes de vieillesse sont néfastes pour la création artistique ; ce que nous vivons depuis maintenant plus d'une trentaine d'années. La vieillesse amasse pour se préserver. L'Arpagon (de l'Avare) de Molière est la caricature de la vieillesse occidentale qui ne peut se défaire de sa peur de disparaître et qui a créé : la propriété, les colonies, les guerres massacres et autres dominations de possessions. La vieillesse redoute les extravagances : « elles coûtent cher à la vie ». Mais l'art réside dans la jeunesse, la vieillesse entretient l'artisanat de « l'ouvrage bien fait ». Les projets artistiques de la jeunesse vont toujours déborder le conventionnel. Le conventionnel qui est le jardin nécessaire à la vieillesse pour préserver la vie dans son quotidien : la convention répète la même tâche infiniment. Autrement dit : la culture (la dictature) de l'habitude est une activité de la vieillesse.

Ces deux attitudes opposées se confrontent en permanence (à partir du XIXe siècle pas avant ? si [1]) : les oeuvres des différents courants artistiques à partir du romantisme sont archivées publiées et republiées pour le comprendre. Le soulèvement de la jeunesse semble avoir débuté avec la bohème romantique du XIXe siècle : une poussée, un débordement de jeunesse (un baby-boum bourgeois -des bourgs-) qui a permis à cette jeunesse en 1830 de prendre les rênes de sa destinée et de ne pas se soumettre à la vieillesse dominante qui se conserve dans l'usage de la domination par peur de la mort. En 1936, les vieux ont créé le ministère de la Jeunesse pour la gouverner. Le dernier rassemblement massif de la jeunesse était en 1968 : depuis plus rien ou pas assez : ça et là des soulèvements ponctuels mâtés par la police. Le pouvoir de la vieillesse est constant et dominant : assis derrière son bureau à commander. La liberté est une nécessité pour la jeunesse, pour (qu'elle puisse) vivre son intensité du mouvement libre (opposé au travail obligatoire qui régresse l'intelligence = abrutit).

Notre opposition Jeunesse/Vieillesse réside dans l'esprit, pas dans l'âge ou l'apparence du corps : quoi qu'un vieux, on peut le « voir » dans un corps jeune et vice et versa. La jeunesse sourit, la vieillesse aigrit (le vieux est gris). Ce que l'on nomme « bourgeois », « classe moyenne », « employés », « fonctionnaires », etc., sont des personnes avec un état d'esprit vieux opposé à la jeunesse insouciante (sans soucis) de la mort (et du reste) qui ne vit pas dans l'économie de soi, mais dans l'exubérance (l'idée de profiter de la vie) de soi.

Ce qui est aberrant, c'est de croire que l'économie de soi, brave la mort ! Mais la jeunesse se consume comme de la paille alors que la vieillesse se consume comme de la bûche. La vieillesse veut durer, la jeunesse s'en fout de durer, c'est l'intensité de vie qui compte au contraire de la vieillesse. La vieillesse chuchote, la jeunesse hurle. La vieillesse chuchote d'éternité, la jeunesse hurle d'instantanés dans l'intensité. La vieillesse déteste l'agitation que la jeunesse en raffole (idiot, outre = au-delà). La jeunesse déborde d'énergie que la vieillesse n'a plus. La vieillesse est un état de fatigue permanent.

Les jeunes de 70 ans sont souvent reclus et dégoûtés : déçus. Ils se sont épuisés face aux interdits de la vieillesse. Ils devraient se rassembler et se soulever : le soulèvement est une vague qui submerge, mais trop rapidement, et trop rapidement disparaît. L'inconstance de la jeunesse favorise la constance de la vieillesse, qui elle se préserve dans le confort et le conformisme.

Une des « qualités » de la vieillesse est l'intolérance. Cette intolérance fabrique des interdits. Les interdits fabriquent des lois. Les lois nécessitent la violence pour les faire respecter, c'est-à-dire un corps de police et un Trésor obéissant la vieillesse.

La peur de la mort se manifeste par la lâcheté. C'est en cela que la vieillesse a développé l'art de la manipulation. L'art de la manipulation sert à faire agir les autres pour soi. Et la jeunesse confiante, toujours en vie succombe à cette manipulation : s'éteint. Elle n'a pas la résistance mentale de la vieillesse.

La vieillesse par. La peur de la mort crée une cosmogonie (de conservation) avec une temporalité avantageuse pour elle : le passé (la coutume, la copie), le présent (le travail) et le futur (l'investissement) pour prévenir du futur présent. Le temps de la jeunesse, c'est l'instant : l'infini de l'instant. L'opposition entre Gaston Bachelard et Henri Bergson sur la conception du temps réside dans cette opposition jeunesse/vieillesse. La conception du temps de la vieillesse est basée sur la peur. La peur de manquer, la peur de mourir, la peur de l'inconnu. La « conservation de l'espèce » est une idéologie de la vieillesse qui a peur de mourir, de disparaître. Le vieux exploite et conserve : détruit et entasse : crée l'héritage pour s'éterniser dans sa famille (sa descendance, sa filiation). Bien que les espèces se transforment : il n'y a pas de raison d'avoir peur. La vie nous agit, il suffit de lui faire confiance et faire avec (pas contre). Dans la mort, il n'y a rien à emporter.

Les conséquences de cette guerre des différences sont dévastatrices pour le genre humain : la peur de la mort génère la misère. La vieillesse veut soumettre (supprimer ?) la jeunesse et elle s'en donne les moyens. Les rebelles sont les jeunes qui résistent à la domination de la vieillesse. La vieillesse n'aime pas les femmes et crée un genre dominé n'ayant que le statut de procréer. Le désir de manipulation de la vieillesse, crée l'esclavage (pour la conservation de son espèce, pas de l'espèce). Tous les maux de nos sociétés sont engendrés par la peur de la mort, de son capital acquis, représentée par les vieux qui font des provisions et financent des recherches pharmacologiques pour la fuir dans l'illusion de l'éternelle éternité de la jeunesse (sic). Le vieux vit dans une temporalité passée dans le futur, à faire des provisions en attendant la catastrophe de sa mort. La jeunesse vit dans le présent. Ignorant la peur, elle vit d'audaces (pour les vieux) et de confiance. Où la mort vient par hasard et par surprise. Et peu importe.

Cette partition : « les jeunes » contre « la vieillesse » a été artificiellement créé, tout comme le sexisme ou autres aberrations catégorielles tel le racisme qui sert à créer des ennemis à combattre qui sont contre la « préservation de l'espèce » : un prétexte ou un euphémisme pour ne pas nommer la réalité de « la peur de mourir » créant une société basée sur la domination atoritaire de l'ordre et l'obéissance. Comme si la dictature empêchait la mort ! Vivre pour ne pas mourir, c'est absurde, au lieu de vivre pour vivre ? La mort fait partie de la vie. L'idéologie occidentale est basée sur cette absurdité et fait de grands ravages dans les états d'esprit pour se préserver. Eh oui, c'est contradictoire : la peur fait faire n'importe quoi et surtout crée de la souffrance inutile. La vieillesse attaque parce qu'elle se sent menacée dans sa vie par la mort. Elle s'en prend à sa jeunesse comme bouc émissaire de sa peine artificielle fabriquée.

La vieillesse dominante se justifie par réguler une société chaotique (= le débordement d'énergie) à combattre (? sic), au nom de l'Ordre, instauration de dictatures authoritaires pour contrarier la jeunesse (avec la violence de la police). Confusius trahit Lao Tseu. La vieillesse dominante diffuse sa peur aux indécis pour les rallier à son idéologie conservatoire. La vieillesse crée l'État des uns ennemis des autres et surtout pas des uns solidaires des autres. La vieillesse s'en tient à ce qu'elle veut savoir, elle nie ce qu'elle ne connait pas : tel le temps qui donne des nouveaux contextes à vivre d'expériences inconnues. La vieillesse refuse le savoir et baigne dans l'hypocrisie de la connaissance, ce, pour manipuler la jeunesse par procuration. L'académisme est l'une des tromperies de la connaissance crue et tenue de la vieillesse. Les vieux sont les lâches de la vie, au jour le jour et de la nuit.

N'est-il pas possible d'obtenir la paix où jeunesse et vieillesse puissent vivre en équilibre dans le même temps ici ensemble ? Est-ce si incompatible ? comme pour les politiciens (en guerre) contre (la liberté) les artistes (sans dialogue possible) ? Si la vieillesse s'arrange pour dominer, c'est qu'elle redoute d'être dominée (abandonnée). Sa perte d'énergie lui est psychologiquement fatale, jusqu'à redouter ses enfants qui ne la terrorisent pas, dans sa vieille paranoïa « de leur nuire pour se préserver » (sic).

Je propose un soulèvement constant (pas un combat, mais l'effort sur soi en relai) de la jeunesse de sa vieillesse pour un équilibre nécessaire avec la vieillesse de sa jeunesse : des jeunes qui deviennent vieux ou qui le sont déjà [2] se transforment en vieux qui deviennent jeunes. Les peureux dominants s'échangent avec les courageux dominés, la vie avec la mort où mourir c'est la vie. Et là, si ça ne s'équilibre pas entre crainte et courage, pour écarter les nuisances des vieux du pouvoir politique et économique, la cause de l'espèce est-elle alors désespérée ?

...

Touchons-nous le fond du problème de nos sociétés occidentales perturbées et hostiles ? L'un des.

 

 

Que pouvons-nous faire pour tous ces gens qui haïssent la musique ?...

... Et prétendent le contraire ? Tous ces gens qui conquièrent une position hiérarchique sociale de pouvoir, pour imposer une forte censure, proportionnelle à leur niveau de frustration. Nos sociétés hostiles cultivent ce comportement banalisé où chacun dissimule sa terreur (qui ne peut pas révéler son avilissement).Tous ces gens dépensent leur vie à se venger de ce qu'ils détestent le plus : l'acte de désobéissance individuel et original, particulièrement pour l'art et la musique. L'art ou la musique sans originalité : meurt. L'originalité existe par l'imagination, l'imagination pour s'épanouir doit être libre, sans contraintes indésirables. Sans imagination, l'espèce humaine vivrait dans l'aveuglement d'une uniformisation ennuyeuse. La musique (comme tous les arts) est une occupation qui révèle des attitudes de l'espèce humaine, sociologiquement : comment fonctionne une société, et individuellement : comment la personne qui joue de la musique agit sa vie, et dans l'ensemble, pour quoi la musique est un acte nécessaire au genre humain ? : « à vivre ensemble quelques gouttes de sublime ». Le problème avec les dictateurs, ce n'est pas leur dictature (au sein de la famille ou de la nation ou ailleurs), le problème est : les personnes qui obéissent à leurs ordres insensés et destructeurs. Tous ces gens qui ne savent pas quoi faire de leur vie. Les gens ennuyeux et ennuyé sont les véritables ennemis de toutes les sociétés humaines. Ils veulent tuer ce qu'ils n'ont pas : la capacité d'agir l'imagination pour créer quelque chose d'original et unique, et le donner aux autres. "Pour ne pas exterminer tous ces gens inutiles", il faudrait qu'ils puissent réapprendre à parler vrai. (Rion Riorim (Rewarmed Riot), shadow-sky 1982)

...

 

 

Notes
[1] Si au 5ème commandement (verset 12) des 10 commandements, il est écrit dans le livre de l'Exode 20 : « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne » (avant le 6ème commandement « Tu ne tueras point » du meurtre moins important) signifie qu'à cette époque la jeunesse était aussi rebelle à la domination (sa mise en danger) par des parents gardiens de la tradition d'empêcher leurs enfants de désobéir aux règles ou de les faire évoluer (avec la discussion). Parents qui ne réfléchissent pas, qui ne s'accommodent pas : qui avec la laisse d'honorer retiennent les débordements et l'indépendance de sa jeunesse. [lire l'analyse des 10 commandements en bas de page à Tolerancia]. Honorer, s'attache la marque de respect, où respect se confond avec obéissance et non-considération de l'autre en tant que personne indépendante libre de ses choix de vies à respecter, c'est-à-dire des désirs à ne pas contrarier ni empêcher d'épanouir son existence. « L'honneur est (d'abord) rendu aux dieux », signifie le don d'offrandes pour ne pas les fâcher. Dans ce contexte, on peut comprendre que la vieillesse prend en otage la jeunesse pour accomplir les tâches quotidiennes dont la vieillesse à besoin pour vivre (nourrie, lavée, logée) et par là esclavagise sa jeunesse à la servir au lieu de la laisser partir ailleurs et vivre sa vie. Honorer, s'attache aussi à la vénération (prière adressée à un dieu) qui signifie acte d'obéissance et de soumission (à l'image vénérée). Le « cadeau » de l'éternité à la jeunesse en échange de son obéissance est un désir de corruption de la jeunesse, sachant que jeune il s'agit de vivre intensément et non longuement. La longévité est l'apanage de la vieillesse (qui se sent mourir). Les 10 commandements sont bien un ouvrage de vieux.

[2] il faut les rassurer que c'est pas grave : la mort n'est qu'un moment de la vie.

Post-notes
1. on pense indéniablement au poème moral de Jean de la Fontaine : la Cigale et la Fourmi où la cigale représente la jeunesse et la fourmi la vieillesse. La fourmi se préserve de la mort en faisant des réserves de nourriture durant sa vie (considéré comme Le Travail) alors que la cigale profite de sa vie sans se soucier de la mort. Mais la cigale n'a pas envie de mourir de froid et de faim l'hiver et va demander l'aumône à la fourmi. Ce « pas envie de mourir » fait que la cigale rentre dans le camp des peureux de la mort et va se conformer à leur mode de vie. Si mort il y a eu, c'est celle de sa jeunesse. De nombreux soixante-huitards n'ont pas vu leur jeunesse mourir et les principaux meneurs de la jeunesse d'autrefois sont les pires conservateurs d'aujourd'hui. Très souvent derrière l'apparence « cool » d'un faux jeune se dissimule un manipulateur : mais on le reconnaît à sa lâcheté : un lâche se dérobe et ne s'engage jamais lui-même. Comme les rois, les empereurs et autres dictateurs, il a besoin de « soutiens » qui agissent pour lui. Nous pouvons conclure qu'un meneur est un faux jeune qui s'en donne l'apparence pour être servi par les autres.

2. on pense aussi au personnage de Picsou de Walt Disney dont Donald ne peut se détacher de lui pour vivre sa vie (contrairement à ses 3 neveux Riri, Fifi et Loulou) : il est retenu par la convoitise. Donald est un faux jeune qui veut consumer sa vie sans en avoir le courage : un lâche.

3. Pour Erich Fromm, il traduit ce phénomène dans l'avoir et l'être (Avoir ou être : un choix dont dépend l'avenir de l'homme, Laffont 1978, traduit de To have or to be?, Harper & Row 1976) : ceux qui vivent pour vivre et ceux qui vivent pour posséder. Où être correspond à la jeunesse et avoir à la vieillesse. La possession accentue l'intolérance du possédant et transforme tout être en avoir. Le délire de la possession a créé les archives, les gardes meubles, les banques, les verrous, la police, l'armée, les prisons, etc. : un état d'insécurité. Le délire de la possession crée des dépossédés, c'est-à-dire la pauvreté des autres non-possédants (la misère du monde), tout être en avoir. La lutte pour posséder est effective, c'est une guerre une agression permanente mêlée à la sensation d'insécurité d'être à chaque instant dépossédé. Où le délire de cette menace est utilisé comme justifiant l'agression. Erich Fromm va plus loin disant que « la nouveauté remet en question la somme déterminée d’informations qu’ils ont reçue » (de celles et ceux qui vivent pour avoir). Vivre de nouvelles expériences pour un possédant est synonyme de danger au regard de ses acquis : de peur que la valeur de ses acquis s'annule pour la nouveauté qu'il ne possède pas. Chaque possédant va donc tout faire en son pouvoir pour valoriser les acquis et dévaloriser les nouveautés. C'est ce qui se passe dans les arts et la musique actuellement.
Le pire reste à craindre pour la jeunesse (l'être), car pour qu'une société puisse se rendre compte de son déséquilibre, elle doit vivre jusqu'au bout ce déséquilibre, qui ne trouvera un équilibre que dans le bouleversement de n'avoir pas d'autres choix, c'est-à-dire dans la ruine.

 

 

 

Les jeunes viennent d'arriver,
les vieux ont passé leur jeunesse par l'apparition des douleurs physiques chroniques
et se vengent contre leur jeunesse perdue en rendant la vie impossible à la jeunesse.
Les vieux doivent s'en aller.

 

la jeunesse n'exclut pas la vieillesse contrairement à la vieillesse qui l'a banit
et qui a les moyens de payer des mercenaires (une police) pour l'assassiner.

 

 

à la question
la Jeunesse - pourquoi briser les liens ?
la réponse ne peut être que
la Vieillesse-jeune - par désir de détruire la société humaine.
la Jeunesse - Pourquoi les jeunes devenus vieux veulent-ils détruire la société humaine ?
la Vieillesse-jeune - Ils ne savent même pas ! mais accuse la jeunesse qui se venge une fois vieille

 

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LES ANCIENS & LES MODERNES

traités

 

Les traités de musique sont moins nombreux que les compositions musicales. Un traité, c'est rébarbatif comme une disposition matricielle de tous les possibles pour pouvoir les connecter entre eux. Un traité, c'est la construction d'un système qui ne donne rien d'audible, autant le faire directement dans une composition musicale. Si un traité (tractatus, tracter, tirer) apparaît, c'est que la nécessité créatrice le demande (ou pas, et certains abusent). Le traité devient nécessaire quand on ne peut plus se figurer tous les possibles en même temps. Un traité apparaît au moment où est ressenti le besoin de re-former (réforme) une base de départ de construction musicale, de renouveler le générateur de musique épuisé, c'est-à-dire : les moyens, les fonctions et les manières.

 

Historiquement, la musique occidentale retient les marques charnières qui ont changé la coutume, les habitudes de la tradition.

 

1320   Ars Nova

Le maître de musique Philippe de Vitry aux environs de 1320 a rédigé l'Ars Nova qui explique sommairement les conventions principales de la musique de motet de l'époque, ressemble + à un rapport de cours qu'à un traité pensé dans le détail de sa rédaction. Il est intéressant de savoir qu'à cette époque, la musique n'était pas uniquement musicale, car le texte commence par dire de quelle musique il va traiter. Il dénombre 3 espèces de musiques : celle de l'univers, celle de l'homme (l'humanité) et celle instrumentale qui à l'époque était principalement vocale. Les compositeurs composaient pour des chorales (choeurs) attachées aux paroisses catholiques. Aujourd'hui (2015), ce dont parle Philippe de Vitry est en dehors du contexte de l'usage de la musique, presqu'incompréhensible dans sa logique à l'application actuelle. Mais j'ai bien envie de tenter une compréhension ne serait-ce que pour savoir ce qu'on manque du savoir-faire musical de l'époque. (à suivre)

Introduction à la future publication électronique et libre (de péages) de L'Ars Nova de Philippe de Vitry

L'Ars Nova de Philippe de Vitry ne regroupe que quelques pages (une trentaine) et ressemble + à un rapport d'enneigement qu'à un traité de musique. 24 chapitres de quelques lignes. Au XIVe siècle, Gutemberg n'est pas encore né et les ouvrages se diffusent en les copiant à la main. Dans l'Ars Nova, Philippe de Vitry donne les repères de ce qui est agit dans la musique de l'époque en réaction à l'Ars Antiqua. (Le combat éternel de la jeunesse qui veut changer les choses et de la vieillesse qui ne veut pas). Pour comprendre la musique (et d'abord comprendre les signes d'une écriture musicale) il faut comprendre le contexte et connaître le mode d'emploi. Le chapitre 19 sur les « notes rouges » est intéressant, car il dit qu'elles ont des fonctions différentes en fonction de l'intention du compositeur, de rythme ou de hauteur : ça dépend. Bon, on n'est pas très avancé. Le mieux est de consulter les partitions originales des compositeurs de l'époque qui n'est pas aisé : il n'existe que des transcriptions interprétées publiées et republiées depuis l'industrie florissante de l'imprimerie.

 

1722   J.S. Bach, le Clavier bien tempéré

Le compositeur Jean-Philippe Rameau quand il rédigea son Traité de L'Harmonie Reduite à ses Principes Naturels pris comme base savante, la publication de Zarlino : Institutions Harmoniques imprimées à Venise en 1573. Étrange, 1 siècle et demi d'intervalle. Le traité de Rameau introduit les accords de septième (à 4 tons différents). Généralise l'utilisation des cadences harmoniques. Instaure le principe de la consonance avec ses règles pour éviter la dissonance. Mais la modulation et les tonalités sont survolées et non développées, alors que J.S. Bach la même année pose les 24 tonalités (12 majeures et 12 mineures) dans son Clavier bien tempéré (Das Wohltemperierte Klavier, BWV 846-893) qui marque toute la musique tonale qui suit, jusqu'à la polytonalité de Darius Milhaud. Jean Jacques Rousseau va même jusqu'à remarquer cette hégémonie de l'harmonie sur le reste dans les oeuvres de Rameau. Je pensais que Rameau avait un rôle crucial dans l'évolution de la musique occidentale, il semble finalement que non.

 

Dans tous les traités de musique, les harmoniques émis par la corde pincée sont la base des théories de l'harmonie : l'arrangement des intervalles entr'eux.

2500 ans de pythagorisation musicale

Le sens dans lequel réside toute la motivation de rédiger un traité de musique est basé comme l'a dit Leonhard Euler en 1764 : « la musique moderne doit établir dans une extension très considérable les bornes de la musique ancienne », la musique baroque était moderne à l'époque. Je pensais que Euler aurait pu (d'après le compositeur du XXe siècle Michel Philippot) instaurer le « tempérament égal » avec l'opération racine √, il n'en est rien : « Il y a même des Musiciens (Bach ? ndlr) qui prétendent que pour remplir toutes les vues de la musique il faudrait rendre égaux tous les douze demitons de chaque octave. Or dans ce cas il n'y aurait ni quinte ni tierce exacte, sans que l'harmonie en soit détruite » (Du véritable caractère de la musique moderne, in : Mémoires de l'académie des sciences de Berlin, 1764-1766, pages 174 à 199). Quand les philosophes ou les scientifiques se penchent sur la théorie musicale, c'est pour en réaccorder l'accord avec la vérité de leur « véritable » théorie vraie, mais qui ne sert à rien pour la musique. Diviser en 12 parties égales l'octave est une initiative de musicien (qui se moque de la pythagorisation de la musique). La division égale, c'est pratique pour la transposition et les modulations d'un ton à l'autre qui est l'intérêt majeur de la musique tonale. La dualité consonance/dissonance est une question de goût inhérent au contexte géographique, historique et moral. Ou le désir de se créer des désagréments dans un contexte bienveillant ? va savoir. Je n'ai donc pas trouvé de traité historique instaurant l'égalité de la division de l'octave utilisant l'opération racine √. L'opération est devenue courante au XXe siècle. Elle m'a été enseignée par André Riotte et je l'ai utilisé intensivement pour découvrir les échelles (equal scales) pour débusquer les échelles nonoctaviantes, mais pas que (pour les intervalles harmoniques, il suffit de les multiplier). [3] [4]

Qui devrait stopper le prochain millénaire pour passer à autre chose

 

À moi maintenant :

1987 les Champs Scalaires Nonoctaviants

et la musique spatiale (où l'un dans la théorie n'est pas lié à l'autre, bien qu'utilisé ensemble dans la musique)
première publication éditée comme mémoire de maîtrise à l'université Paris VIII en 1987 sous le titre "Maîtrise d'un matériau".

La généralisation de la division égale avec l'opération racine pour la génération d'échelles a permis de s'échapper du « principe naturel » cru qui oblige l'utilisation d'une seule échelle avec son harmonie aux intervalles harmoniques déharmonisés en nombre réduit à 12 (sans l'unisson) et trop entendus. Le désir d'ouverture est latent depuis les premiers travaux d'Ivan Wyschnegradsky et Harry Partch et leurs successeurs composant avec les micro-intervalles seulement issus de la micro-tonalité octaviante. Mes travaux découvrent que l'octaviation est une exception. (lire + loin dans le livre)

...

 

Note
[3] bientôt la publication mise en page, corrigé et annoté des 2 traités, gratuit sur le réseau Internet par les éditions anonymes EA.

ARS NOVA publication html réalisée le 28 septembre 2015 : http://centrebombe.org/livre/Ars.Nova.html

En attendant :

l'Ars Nova en latin :
http://www.chmtl.indiana.edu/tml/14th/VITANV_MBAVB307.html
http://www.chmtl.indiana.edu/tml/14th/VITARNO_TEXT.html
Bonus : Traité du XIVe siècle sur la musique :
http://www.chmtl.indiana.edu/tml/14th/14TH_INDEX.html
Euler, Leonhard : Du veritable caractere de la musique moderne
http://www.chmtl.indiana.edu/tfm/18th/EULVER_TEXT.html
Rebonus : Traités français du XVIIIe sur la musique :
http://www.chmtl.indiana.edu/tfm/18th/18th_Index.html
Rerebonus : Traités français du XVIe sur la musique :
http://www.chmtl.indiana.edu/tfm/16th/16th_Index.html
Rererebonus : Traités français sur la musique :
http://www.chmtl.indiana.edu/tfm/index.html
Rameau, Jean-Philippe Traité de L'Harmonie Reduite à ses Principes naturels
http://www.chmtl.indiana.edu/tfm/18th/RAMTRA1_TEXT.html
http://www.chmtl.indiana.edu/tfm/18th/RAMTRA2_TEXT.html
http://www.chmtl.indiana.edu/tfm/18th/RAMTRA3_TEXT.html
http://www.chmtl.indiana.edu/tfm/18th/RAMTRA4_TEXT.html
http://www.chmtl.indiana.edu/tfm/18th/RAMTRAS_TEXT.html
et à la BnF Gallica :
http://gallicalabs.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86232459/f19.zoom

[4] La pythagorisation est la vision numérotée des évènements « naturels » (sans intervention ni influence humaine, mais qui peut l'être rien que par sa présence). Une hiérarchisation cardinale par le dénombrement. Un dénombrement avec les « entiers naturels » (de l'ensemble N) 1 2 3 4 5 6 7 etc. Cette suite de nombres n'est pas linéaire, elle est logarithmique (pas exponentielle) : signifie que le rapport diminue au fur et à mesure que le nombre augmente. Cette propriété influe sur la manière de se figurer les choses. Qui en musique donne la décomposition d'une onde complexe en suite de nombres entiers où les premiers nombres sont valorisés au contraire des autres. En musique, l'harmonie vient de la suite des harmoniques d'une corde puis de la spéculation sur les nombres. Où 1 est l'unisson, 2 est l'octave, 3 est la quinte de l'octave (+ 1 octave), 4 est la quarte de la quinte (à 2 octaves), 5 est à la tierce majeure de la quarte (2 octaves + 3ce), etc. Cette vision a influé l'esprit numérique du son ; où l'échantillonnage de l'onde se procède de la même manière. Cette manière de faire avantage les sons graves au détriment des sons aigus. Un échantillonnage à 44 100 Hz (ou à 96 000 Hz et au-delà) est la même pour les sons aigus à ondes courtes que les sons graves à ondes longues donnent que la répartition de l'échantillonnage numérique est inégale entre les sons graves et aigus, ce qui a la fâcheuse tendance à générer des bruits aigus engloutis par l'excès de basses qui filtrent les aigus. La musique occidentale s'exprime dans un excès de basses (contrairement aux autres). L'harmonie est une disposition des nombres entiers dans le champ vibratoire et on se rend compte parfaitement du privilège des premiers qui masquent celles et ceux qui existent autour : représenté par les nombres réels de l'ensemble R et des nombres complexes de l'ensemble C.

* lire à 10.1.1.html le chapitre : « La forme divisionnaire de l'outil »

 

 

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