LE CONCEPT DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

 

Le concept de « la croissance économique » exponentielle repose sur le doublement (100%) de son capital. Sur 10 ans par exemple cela donne, une « croissance » de 7 % par an nous dit, Al Bartlett [1] : « Prenez le nombre 70, divisez-le par l’accroissement en pour cent par unité de temps et cela vous donne le temps de doublement. 70 est approximativement cent multiplié par le logarithme naturel de 2 » (100.ln2=69,314718055994530941723212145818). La croissance économique n’a aucune origine naturelle, elle n’est que la conséquence de la volonté d’augmenter (par le doublement dans la durée) son capital (de s’enrichir aux dépens des autres). Cette croissance s’applique aussi à la population (des serviles) à travers le taux de natalité nécessaire à l’enrichissement (de la minorité dominante). La population paye par son travail la croissance économique : plus il y a de mains-d’oeuvre, plus il y a d’objets de consommation, plus il y a d’objets de consommation, plus il y a d’emprunts, plus il y a d’emprunts, plus il y a d’intérêts et plus les capitaux augmentent.

Les estimations et les probabilités en chiffres qui sont utilisées par les politiciens et les oligopoles pour rassurer la population, utilisent les fonctions exponentielles sans extension : ce qui permet d’avancer des chiffres insensés de suffisance concernant les ressources pour la survie de l’humanité.

Exemple de tromperie : un crédit de 5% sur 14 ans pour un « emprunt » de 100 000 euros (« c'est pas beaucoup »), correspond à « payer » la somme des intérêts qui s’élèvent à 100 000 euros ; c’est-à-dire pour un emprunt de 100 000 euros, vous devez « rembourser » 200 000 euros en 14 ans avec des mensualités de 1190.47 euros. La croissance économique est gouvernée par le crédit, c’est lui qui surenchérit la valeur de ce qui est acquis : « en payant l’argent qui paye ». Pour ne pas « perdre » l’argent payé (en heures de travail sur 14 années), vous devrez revendre votre acquisition de 100 000 euros, 200 000 euros 14 ans plus tard. Ce qui sera impossible puisque les taux d’emprunt sont toujours supérieurs aux taux d’intérêt, cela afin que la banque « paye » la différence et encaisse la marge bénéficiaire. Un achat à crédit enrichit les banques et appauvrit l’acquéreur qui paye son crédit en deux fois plus d’heures de travail et sera obligé de le revendre en dessous de la valeur payée. Dans le cas d’une faillite, c’est pire : la banque récupère les intérêts du crédit et le bien saisi qu’elle revend à la valeur du marché accru. Dans le « jeu de la croissance » les investissements ne sont que gagnant pour les banques et que perdant pour les emprunteurs.

La légende du brahmane Sissa (raconte cette histoire pour illustrer la croissance exponentielle) dit que le jeu d’échecs fut inventé par un mathématicien qui travaillait pour un maharadja. Le maharadja fut très satisfait du jeu et dit : « Je veux te récompenser ». Le mathématicien plaisantin dit : « mes besoins sont modestes, prenez mon nouveau plateau d’échecs et sur la première case placez un grain de blé, sur la deuxième doublez-le et placez-en deux, sur la suivante doublez-le et placez-en quatre, continuez de doubler pour chaque case jusqu’à la dernière 64e case, ce sera un paiement adéquat ». Le maharadja pensa que le mathématicien était fou : « J’étais prêt à lui donner une vraie récompense ; tout ce qu’il a demandé sont quelques grains de blé ». Le résultat de cette série de doublements sur 64 cases (8x8) est de 4 611 686 018 427 387 904 grains de blé.

1 -> 1
2 -> 2
3 -> 4
4 -> 8 (dix)
5 -> 16
6 -> 32
7 -> 64
8 -> 128 (centaine)
9 -> 256
10 -> 512
11 -> 1 024 (mille)
12 -> 2 048
13 -> 4 096
14 -> 8 192
15 -> 16 384
16 -> 32 768
17 -> 65 536
18 -> 131 072
19 -> 262 144
20 -> 524 288
21 -> 1 048 576 (million)
22 -> 2 097 152
23 -> 4 194 304
24 -> 8 388 608
25 -> 16 777 216
26 -> 33 554 432
27 -> 67 108 864
28 -> 134 217 728
29 -> 268 435 456
30 -> 536 870 912
31 -> 1 073 741 824 (milliard)
32 -> 2 147 483 648
33 -> 4 294 967 296
34 -> 8 589 934 592
35 -> 17 179 869 184
36 -> 34 359 738 368
37 -> 68 719 476 736
38 -> 137 438 953 472 (centaine de milliards)
39 -> 274 877 906 944 (la Voie lactée compte au moins 200 milliards d’étoiles)
40 -> 549 755 813 888
41 -> 1 099 511 627 776 (mille milliards)
42 -> 2 199 023 255 552
43 -> 4 398 046 511 104
44 -> 8 796 093 022 208
45 -> 17 592 186 044 416 (dix mille milliards)
46 -> 35 184 372 088 832
47 -> 70 368 744 177 664
48 -> 140 737 488 355 328 (cent mille milliards)
49 -> 281 474 976 710 656
50 -> 562 949 953 421 312
51 -> 1 125 899 906 842 624 (million de milliards)
52 -> 2 251 799 813 685 248
53 -> 4 503 599 627 370 496
54 -> 9 007 199 254 740 992
55 -> 18 014 398 509 481 984
56 -> 36 028 797 018 963 968
57 -> 72 057 594 037 927 936
58 -> 144 115 188 075 855 872 (cent million de milliards)
59 -> 288 230 376 151 711 744
60 -> 576 460 752 303 423 488
61 -> 1 152 921 504 606 846 976 (milliard de milliards)
62 -> 2 305 843 009 213 693 952
63 -> 4 611 686 018 427 387 904
64 -> 9 223 372 036 854 775 808

Imaginons la réaction à cette histoire de tous les usuriers avides : « il est possible de dissimuler la vérité du gain exponentiel réel à ceux qui nous achètent de l’argent (les autres qui savent n’en achèteront pas, mais sont très minoritaires). Ce qui va permettre un enrichissement sans limites... » Nommons ceci la croissance qui fait référence à l’évolution de l’espèce et au progrès de l’humanité pour que cela soit ressenti comme « naturel » et nécessaire à nos sociétés. Et la supercherie est montée et dure jusqu’à aujourd’hui. Plus il y aura d’intéressés solidaires et d’ignorants et plus la supercherie résistera dans le temps jusqu’à l’épuisement des ressources.

...

Notes
[1] http://www.albartlett.org/presentations/arithmetic_population_energy_transcript_french.html

 

Mathius Shadow-Sky
Août 2010

 

Journal vigilant d'exemples médiocratiques

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