Le paradoxe du Théâtre Garonne au contact des Guitares Volantes J'ai vu vendredi Robert (le régisseur général du TG) avec « l'ingénieur » du son. Une résidence est possible au TG. Et la salle nommée atelier 1 est acoustiquement la + sympathique des 3. Par contre, il y a quelque chose intérieure qui gêne, que j'ai ressenti là-bas : les artistes servent de nourriture pour techniciens du théâtre. Oui, une étrange pensée m'a envahi : pour quoi les artistes sont-ils traités comme de la nourriture (pour chien) pour donner aux techniciens l'argument de « gagner leur vie » ? Eh oui, eux sont payés, mais pas nous, les artistes ! En +, ils me demandent de faire leur travail par écrit, sans me payer (bien que mon schéma technique est suffisamment précis pour les autres sonorisateurs) en fait pour savoir sans le dire franchement : combien de temps de travail-péage Les Guitares Volantes vont rapporter aux techniciens. Eh oui, là-bas, ça sent l'argent. Toutes les tensions (= hostilités) reposent sur l'argent, en manque... Mais comme avec les Guitares Volantes, la sono, c'est notre ampli, nous n'avons pas besoin de sonorisateur (technicien intermittent) : aïe*. Seulement quelqu'un qui accroche 4 enceintes et mettre à notre disposition la console (la même qu'à Mix'art Myrys avec + de voies !) les câbles, les DI, etc. Ils veulent une résidence préprogrammée (tout su exactement d'avance), alors que la démarche artistique des Guitares Volantes est l'exploration. Là est le 2d paradoxe (le 1er est les artistes-croquettes). En +, le sonorisateur en chef a jeté un froid** hostile, avec un a priori : « celui-là (moi), je ne l'aime pas ». C'est un féru de la « wave field synthesis » (= la reproduction numérique sonore avec des délais pour localiser et positionner le son de l'émetteur. En gros remplacer l'orchestre, les musiciens par des apparitions numériques) et un ennemi d'Ambisonic (?...) inventé par Gerzon dans la continuité de Blumlein, mais tout ça, ça ne nous concerne pas. Je ne sais pas, il faut qu'on en parle, tous ensemble. Moi ? j'enverrais balader tout ça et me concentrer sur les concerts dans les jardins à négocier avec le maire (qui prendra du temps). J'ai déposé pour mars après Polare une demande de résidence (j'avais marqué : de résistence !) dans notre Mix'art Myrys où, là, au moins, la chose est claire : on n'est pas là pour faire du pognon, mais de la musique. Joël rencontre Ohayon pour lui présenter des spectacles me disant qu'il peut inclure Les Guitares Volantes dans sa liste (...). Il m'a confirmé aussi qu'aucune résidence au TG n'est payée. Donc, ça sent la fausse faveur à vouloir nous faire jouer, sans nous payer. Théâtre qui se vante de faire partie de la « scène européenne » = dans le réseau des salles subventionnées par l'Europe ! Bien que Robert, sans précipitation (faut mettre l'argent en dernier), n'a pas affirmé que c'était impossible... Aussi, un concert en sortie de résidence ne va pas de soi. Pour moi ? sans concert, sans cachets = adios ? Programmation « artistique » (sur quel critère ? : combien tu rapportes) : Stéphane (commence), Ohayon (approuve ou désapprouve), Sonorisateur : Pierre-Olivier (artiste pas artiste, technicien son à l'ego meurtri) Régie générale : Rob Vucko, sa sympathie à vouloir mettre en accord tout le monde, en ignorant l'hostilité portée par son sonorisateur. Rob a d'abord sonorisé mon grand concert en double quadriphonie avec une vingtaine de musiciens.nes en 2007 à Mix'art Myrys : De l'Extase, la Musique Extrême. Est-ce que tout ce mépris du monde du travail salarial mérite la sympathie de la musique ? En fait, dans ce contexte mesquin de péage salarial, l'orchestre idéal est celui qui déclencherait des séquences préenregistrées : pour ça, quelques minutes de répétitions techniques suffisent. Jusqu'au « playback » à faire semblant de jouer. Jusqu'à plus de musiciens sur la scène que des projections vidéo. Là, les musiciens sont remplaçables par les machines, par la sonorisation. Le sonorisateur devient le chef d'orchestre. Veut-on subir ça ? La musique là, est devenue de la sonorisation. Pouvons-nous nous réjouir d'un concert de machines (séquenceurs synchronisés) ? est-ce alors (sans musiciens) un concert ? et pour quoi se déplacer au concert s'il n'y a plus de musiciens qui jouent ? C'est retirer le présent vivant de la musique (une musique enregistrée est passée, elle ne vit le présent que par sa reproduction : replay) du contact instantané, c'est-à-dire la capacité de savoir jouer du vibratoire à enchanter les mélomanes. « Replayback » aïe. Le péage-horaire a amené le mépris du contenu, la culture de la médiocrité « on-n'y-peut-rien » qui est toujours la faute des artistes. * Les rôles sont inversés : ailleurs je disais [la désonorisation à http://centrebombe.org/livre/8.4.html] que « la sonorisation avec le sonorisateur ce sont emparés d'un pouvoir qui leur est indu aux dépens des musiciens » d'autant + quand le lien de sympathie est inexistant. Dans ce cas, mieux vaut sortir de la sono sono. C'est ce que Les Guitares Volantes posent, même avec des amplis guitares, et une vieille console de récup ça peut faire l'affaire, bien que le problème reste, avec : la suspension au ciel des enceintes, j'avais pensé aux ballons à hélium pour soulever les enceintes depuis le début de mon aventure spatiale et c'est sans doute ce qu'on va utiliser dans nos concerts dans les jardins de la ville... ** Ça démarre mal. Si un sonorisateur n'a pas d'entente conviviale avec les artistes, s'il ne désire pas résoudre les problèmes inattendus qui se présenteront, il ne sera d'aucune utilité, voire au contraire, nuira à la musique. Sa demande de fixer les enceintes est incompatible avec nos recherches topophoniques exploratoires [http://centrebombe.org/livre/8.7.html]. S'il exige des autres, c'est qu'il ne respecte pas les autres et donc travailler avec lui sera impossible. a+ mathius Vendredi, je me suis confronté à « la réalité du monde des salles de spectacle subventionnées » : aïe ! Les pouvoirs ont été renversés. Ce n'est plus l'auteur qui demande, mais les techniciens intermittents (tels les sonorisateurs) qui exigent ! Et le programmateur qui dispose (ça, je savais). En fait, du désir commun d'enchantement on est passé au chantage ! De la sympathie à l'hostilité a priori conduite par l'argent en manque qui donne l'occasion à la médiocrité de s'épanouir. Les restrictions budgétaires prétendues obligent l'inventivité à se taire au profit de ce qui existe déjà, ce qui est là déjà fait, sans besoin de répétitions. Les gardiens-fonctionnaires résidents (sédentaires) des salles sont favorisés au désavantage des artistes de passage (nomades) méprisés à ne pas être payés (ou si peu, qu'autant rester à la maison). Wow ! Mes perceptions du monde étaient justes, mais je ne savais pas que la décadence était tant avancée. Il semble que l'Allemagne (repliée sur elle-même) soit touchée de front par les renversements de valeurs de la médiocratie aussi, et toi tu me dis que Wien est devenu un parc d'attractions pour touristes, Paris suit derrière... a+ mathius