LE CORPS MÉDICAL MALADE (patients complices compris) Conversation entre Luxi Urribelaréa et Mathius Shadow-Sky L. U. - Tu es extrêmement tranché dans tes propos sur la médecine, et là, je ne suis pas d'accord, sur plusieurs choses, mais le texte a le mérite d'être intéressant, de remettre en question des idées reçues. Si tu veux bien me répondre, ce serait chouette.  M. S. - Je vais te répondre, j'aime les entretiens ! mais d'abord dans quel texte tu as pioché tous ces extraits ? Ah, j'ai trouvé ! Le texte « Les PrÊtres » (à décembre 2016 du Mouvement du Monde tome 2) à savoir quels sont les prêtres aujourd'hui dont Nietzsche parle dans sa Généalogie de la Morale. Donc, dans ce texte je parle des personnes qui à travers leurs occupations exercent et entretiennent la mystification dans les esprits des individus. Et je place les médecins en seconde position derrière les politiciens et devant les professeurs, les juges et les journalistes. Je parle donc des médecins-prêtres qui mentent pour garder une position d'autorité et de domination sur les esprits confiants en souffrance et naïfs. Ce n'est pas un texte qui parle directement de la médecine (de la guérison et du monde médical), mais allons-y, ma longue maladie(s) m'a permis d'avoir une expérience « de terrain » du monde de la médecine (qu'ont la majorité d'entre nous, puisque tous et toutes à un moment de notre vie tombons malade et, avec l'âge ça ne s'arrange pas, au contraire). L. U. - Il faut arrêter de comparer maladie mentale et maladie du corps, ce serait formidable, bien que le lien entre les deux, la somatisation, n'est plus à prouver. Si le fonctionnement du cerveau et de la psyché était si simple (comme si celui de la « machine-corps » était simple, d'ailleurs : corps = bourrique fonctionnelle, rentable c'est ça ?), on n’aurait pas tant cherché, observé, et fait de neurologie pour découvrir ce que l'on sait à présent. Pourquoi mettre dans le même sac psychiatre et psychanalyste ? Pas le même métier. Psychologue existe aussi.  M. S. - Ils se retrouvent dans le même sac quand ils sont des charlatans, soit par volonté, soit par incompétence. Je parlais du corps médical carriériste dont la psychanalyse fait partie où ses honoraires dépassent ce qui devrait être considéré comme un soin et non un bénéfice (le charlatanisme loge dans le prestige). La psychiatrie quant à elle est née de la discrimination féminine puis s'est renforcées des expériences nazies qui administraient des drogues à des cobayes êtres humains en souffrance. Les camps nazis étaient un terrain d'expériences qu'aucune société même peu respectueuse des autres ne pouvait moralement réaliser. Les premiers patients traités étaient les femmes considérées « hystériques » (sic). Oui, les premiers cobayes des manipulations et des humiliations psychiatriques sado-maso ont été les femmes. La médecine (comme tous les métiers de pouvoir) est considérée d'abord comme une carrière (on choisit médecine pour le prestige) au détriment d'une vocation, ce qui fait qu'une très grande proportion des « médecins » sont incompétents par négligence des autres. Plus loin, se sont des charlatans (font croire ce qu'ils ne sont pas). Encore plus loin, se sont des escrocs (quand ils se servent des autres pour leurs propres intérêts). La psychiatrie drogue les personnes qu'elle considère « malades » selon le critère d'usage de ce qu'elle considère « malade ». Le « malade » n'a aucun contrôle réel sur ce qu'il absorbe, que refuser l'absorption (impossible en hospitalisation). La psychiatrie crée des drogues, ce qui entraîne des toxicomanies, qui pour certains patients deviennent incurables. Le « secret médical » envers le malade est une infamie qui considère le malade immature à savoir et à décider pour lui-même de son état. Infantilisation du malade = humiliation : « alors papy, y va bien ce matin ? ». C'est un acte d'irrespect fondateur qui banalise le mépris de la manière dont les malades sont (mal)traités par la médecine et à l'hôpital : comme des sacs à pilules qui doivent nourrir l'industrie pharmaceutique et non guérir. Heureusement que certaines infirmières sont présentes pour humaniser le peu d'humanité qui règne à l'hôpital. La pression administrative à l'obligation du rendement bénéficiaire des hôpitaux n'aidant pas, au contraire, le diagnostic est négligé au profit des dossiers administratifs à remplir. Je dis presque que la médecine systématiquement peine et handicape par ignorance, je dis que la médecine entretient les maladies et par incompétence et par intérêt économique et par carriérisme (car sans malade pas de médecin). La guérison sert à ne pas tomber dans la révélation de la supercherie du marché de la maladie qui doit entretenir l'espoir de guérir pour entretenir son bénéfice à ce que les malades fassent l'effort de se déplacer chez le médecin. Le capitalisme s'est emparé du soin médical pour faire des êtres humains en détresse une valeur marchande. L'hôpital est une institution, un lieu d'humiliation. L. U. -  « avec le divan qui a remplacé le confessionnal » : la preuve donc que les gens ont besoin de se confier, et cela ne me semble pas propre aux catholiques. M. S. - La déreligionisation du monde moderne a en effet laïcisé la confession, à créer un métier spécialisé et, à rendu la confession payante. Il ne semble pas que j'ai affirmé la confession être propre aux catholiques ! L. U. - « pour enregistrer les aveux » : on n'est pas au poste de police, psy ne veut pas dire police. Chez un-e psychanalyste, tu parles de ce que tu veux, et tu viens de ton plein gré. En général tu arrives avec des problèmes concrets et tu cherches à comprendre, à retisser, bref, tu ne viens pas expier une faute, mais je comprends bien l'idée.  M. S. - « chez le/la psychanalyste tu ne viens pas expier une faute » : ah, là je trouve qu'il y a quelque chose de très intéressant. 2 mille ans de christianisme ont en effet transformé la faute originelle : désobéir, en culpabilité. La domination chrétienne tient sa fondation par culpabiliser ses adeptes, dont vivre est équivalent à expier la faute originelle de la désobéissance « pour être sauvé » (sic). Tu consultes un.e psychanalyste pour te débarrasser d'une souffrance intolérable qui nuit à ton existence. Cette souffrance est liée au conditionnement subi par la culture de notre civilisation occidentale. Et cette culture est idéologique. Les « aveux » sont les maux des mots de ton secret, ces croyances qui font souffrir jusqu'à neutraliser ton action, ton activité, ta vie. Le pouvoir de connaître les secrets des autres est un acte de domination, car la révélation sert un chantage (psychologique) possible (dont le patient souffrant reste inconscient). Dominer, se possède à détenir les secrets des autres pour les manipuler contre leur gré. L'endoctrinement est le résultat extrême de cette pratique (l'Administration est renseignée sur chaque citoyen.ne). L. U. - « de ce que le patient formé obéissant payant » : chez un-e psychanalyste moderne, et juste, tu payes une partie en plus de la sécu, dont tu décides du montant. Tu paies quelqu'un-e qui travaille sur ce que tu amènes comme problématiques, et qui va être capable de t'écouter, de te répondre, de te faire quitter son cabinet sans être effondré, et dont, objectivement, tu peux rendre compte de ce que tu as fait comme chemin libératoire. En échange de l'argent, le-la psychanalyste travaille, et cet argent te permet de ne rien avoir à donner de ta personne sur le plan personnel. Cela annule tout sentiment de culpabilité, replace clairement la relation hors-relation intime, et permet de s'affranchir du/ de la psychanalyste. Dans un monde où il y a des relations d'argent, le fait de payer exempt de toute autre forme de dû. Le/la patient-e d'un-e psychanalyste n'est pas obéissant-e, sache-le, et en tant qu'adulte critique : il/elle critique, refuse, part, fait des scandales, conteste, etc., et c'est bien légitime : c'est un-e adulte.  M. S. - « payer supprime l'attachement » ? En quoi les croyants au confessionnal étaient-ils attachés au curé ? Ils l'utilisaient pour avouer leurs actes inavouables, pour en débarrasser leur conscience, de leur culpabilité, et recommencer, etc. Payer une pute en effet considère la femme comme un objet à consommer. Le fait de reconnaître que quelque chose ne va pas en soi et faire l'effort (se soumettre, même en payant) à demander de l'aide à une personne spécialisée est déjà un pas vers sa guérison (de son mal-être). Le mal-être est en effet une création culturelle dans un contexte de vie hostile : pour qu'une population serve, soit servile, il n'existe pas d'autres moyens que de l'opprimer : la dominer avec viol et violence. Le résultat pour chaque individu est de vivre avec une souffrance incompréhensible. Réparer toutes ces âmes en souffrance au conditionnement millénaire de la culpabilité est un travail que la philosophie n'a pas réussi à résoudre, bien qu'elle soit la voie du sens de la raison qui agit par le questionnement. Quand la psychanalyse a pris le relai avec Freud, il a catalogué « des symptômes » que Nietzsche dénonçait comme un malêtre dû à la malversation de l'autorité religieuse. Dolto a aussi dénoncé les abus de l'Église sur les esprits (des enfants). Le savoir évolue, des personnes réfléchissent et tu as eu la chance de rencontrer une psy qui agit par vocation, elles sont rares, mais elles existent. Quant au péage, nos sociétés ne nous laissent pas le choix, la générosité (le don) n'étant pas le moteur du fonctionnement social, mais un jeu guerrier de lâches dont les uns sont favorisés et les autres pas : si tu ne payes pas tu meurs. Au contraire de ce qu'on croit : le péage n'est pas un détachement, mais reste un attachement au piège de ne pouvoir agir qu'en payant. L'état d'esprit capitaliste crée du bénéfice de tout état de l'être humain : au travail, malade et au chômage. Et l'oblige au péage pour vivre dignement : si tu ne payes pas tu meurs. L. U. - « et convaincu considère être SES fautes “ses péchés” = ses désobéissances les croyants sources de sa “maladie” (= de sa punition).  - ses désobéissances les croyant sources de sa “maladie” » : ça c'est intéressant. Pourquoi mettre des guillemets à maladie... on peut avoir de graves maladies dues à la somatisation ou à des croyances. Mais au-delà de ça oui, cette notion de faute, notamment dans le cas du SIDA, est encore plus évidente.  M. S. - L'Église s'empare de tout ce qui peut culpabiliser les incroyants, ces infidèles, ces « hérétiques » (bien qu'elle soit la religion majeure sur la planète, elle n'en a jamais assez). Et comprendre la pandémie du HIV provoquée par des expériences pharmaceutiques américaines en Afrique, comme un « châtiment de Dieu », « pour punir l'homosexualité » (sic) (abondamment exercée par les prêtres et surtout la pédérastie à violer des enfants) est un désir avoué de dominer et d'asservir par la souffrance de la culpabilité pour être recueilli par « la miséricorde chrétienne », « les brebis égarées » à reconnaître leur victimisation = rendre l'être humain irresponsable (le « soulager » de son courage, le déposséder de son indépendance) à rendre les êtres humains dépendants à l'obéissance est considérable comme une nuisance envers l'humanité. Une société obéissante est une société qui régresse. Être malade pour le croyant soumis (à l'Église et autre monothéisme) est en effet une punition de Dieu. Les guillemets à maladie ? car en réalité : le malade n'est pas malade, ou : c'est sa maladie qui est malade. Douleur (= signal) et malêtre (= souffrance de la déprime) se mélangent dans une forme trouble. La culture de notre civilisation a oublié la fonction de la douleur qu'elle confond avec souffrance, croyant « si j'ai mal, c'est que je souffre » et : « si je souffre, c'est une punition que je mérite » est l'effet de la croyance d'être coupable. L'avantage dominatoire est que le coupable se fait souffrir lui-même. Être malade signifie être reconnu à la merci (asservi à la pitié) du corps médical : vivre son humiliation ; l'hôpital et la prison se gèrent de la même façon. La limite entre sain et malade, où se situe exactement la frontière ? Elle se situe dans le diagnostic de ce qui est considéré par le corps médical être anormal = non sain (sain vient de saint qui d'origine signifie : être séparé des autres) qui est une évaluation quantitative de ce que révèle l'imagerie médicale (IRM, radio, analyse du sang, etc.). La maladie acceptable. En réalité : nous souffrons toutes et tous et en permanence, mais on ne le perçoit plus. Pas assez de personnes ont travaillé et travaillent à l'effort conjoint de notre extraction définitive du dogme religieux, de la croyance et du capital (j'en relève quelques-unes dans : Les Sentinelles Réfléchissantes à : http://centrebombe.org/livre/app.06.html. Les apports de Friedrich Nietzsche, Ronald David Laing et Michel Foucault sont essentiels), ce qui nous permettrait petit à petit de comprendre la supercherie, que toutes et tous cultivons, et de nous en détacher. Ce que je tente moi-même ici et ailleurs (et avec la musique et la théorie musicale entre autres). L. U. - « À souffrir, on se croit malade. » Effectivement, quand on souffre depuis des années sans raison objective et constamment, on est peut-être malade. On peut s'arranger de son tempérament torturé, sombre, anxieux, et des souffrances existentielles inhérentes à notre condition. Mais quand quelqu'un a des troubles psychiques tellement envahissants, que cela devient handicapant, puis devient mortel, il me semble qu'on peut s'alarmer sans passer pour une chochotte si c'est ça le problème. Rappelons que l'on meurt de dépression, c'est le suicide, c'est comme ça que finissent plein de gens dépressifs. Que quelqu'un qui vit un épisode délirant est tellement coupé de la réalité qu'il va se jeter de la fenêtre en te disant qu'il a des ailes. La souffrance héroïque, très peu pour moi. Je ne suis pas assez catholique pour aimer souffrir à ce point-là ^^. Faut aussi noter qu'être en souffrance mentale peut gravement nuire aux autres, comportements agressifs, etc. Et là tout le monde va y aller de son « putain, mais il fou ! Il est complètement malade le gars ! » Heu oui, peut-être que le gars si il n'était pas vermoulu de honte à l'idée de consulter quelqu'un, il n'en serait pas là.    Oui on peut avoir une maladie mentale, et souffrir terriblement (pas quand on adhère à son délire). Un problème avec ça ? L'idée n'est pas de se faire lobotomiser, mais de se supporter, et que tout son entourage ne se barre pas en courant. Avec pour nécessité, essayer de conserver deux trois trucs utiles : s'alimenter (oubli en cas de périodes maniaques), dormir (pareil), garder un toit, une hygiène vaguement correcte, et conserver son entourage si il est chouette.  M. S. - Il s'agit bien de ça : à quoi on souffre ? ou, à quoi on joue pour souffrir ? Quand on ne peu plus « se supporter » ? Quand on perd le gouvernement de soi ? Quand on fait fuir les autres ? Oui, à être malade, on se croit et on se sent souffrir à ce que la douleur nous rappelle à chaque instant d'être rejeté. Nous parlons bien de la socialisation de la maladie, de sa « prise en charge » par « l'intérêt général » (= l'intérêt commun qui n'est plus commun, mais administré par un pouvoir anonyme qui octroie ou pas « le droit » d'être reconnu malade) ; et non des personnes indépendantes qui prennent soin les unes les autres. En réalité : nous nous nuisons les uns.es les autres en permanence, mais on ne le perçoit plus. Le « suicide » est un terme policier comme homicide qui aurait dû s'écrire « soicide ». Le tabou du suicide dans le corps médical oblige les médecins étudiants.es à utiliser le mot « autolyse » (qui n'a pas exactement le même sens, l'autolyse est une décomposition par soi-même) comme la merde en selles (alors qu'il s'agit bien d'un siège) ! L. U. - « Comme on souffre en permanence, on se croit alors maudit » : ton raccourci est intéressant, c'est sûr qu'on peut se croire en proie d'un mauvais sort, ou d'une malédiction, mais on peut aussi définir clairement de quoi provient ce dont on souffre. Quelqu'un de malade ne devient pas forcément idiot ou superstitieux. Il peut garder son discernement, et gérer ses états en partie, quand il en a compris les rouages. D'où l'intérêt d'un diagnostic qui généralement confirme, soulage et permet de mieux aborder sa souffrance, même sans parler de médocs.    Quand on souffre en permanence on ne se croit pas maudit-es, pas forcément. Je n'ai pas le culte de la souffrance, et pas davantage celui de la sensiblerie. Qui veut passer pour unE chochotte ? Qui a besoin d'être vu comme un-e « taré-e » ? Personne, même si t'as toujours des gens qui ont besoin de se faire remarquer de façon victimaire, j'en ai conscience. M. S. - Le contexte de cette phrase sort de ce que le prêtre transformé en médecin entretient la croyance de ses patients. Le diagnostic quand il confirme la cause du mal, rassure : « je sais ce que j'ai, je peux le nommer » = « mon mal existe, il est connu, il est reconnu par la société, je peux me reposer, enfin ». L'annonce du médecin de ma maladie était tellement dramatique que je pensais avoir une maladie incurable et plus beaucoup de temps à vivre ! La phrase entière est : « À souffrir, on se croit malade. Comme on souffre en permanence, on se croit alors maudit, cause de ses maladies. » Autrement dit, la croyance à sa maladie entretient sa maladie (dans la durée). L. U. - « Pourtant, c'est la conviction chrétienne qui est une maladie : à vouloir dominer l'autre en le rendant responsable de vouloir vivre libre. » : OK OK (quel bouffeur de curés alors ^^ ») OK ^^ M. S. - Oui, le contexte de la croyance religieuse empire le mal de douleur en souffrance. La douleur passe, la souffrance reste. Perpétué par le prêtre transformé en médecin d'aujourd'hui. L. U. - « Les médecins allopathiques eux, sont les vendeurs des drogues de l'industrie pharmaceutique qui impose ses consignes d'empoisonnement aux patients pour les traiter en permanence à ce qu'ils ne guérissent jamais (ou croient être guéries) = à ce qu'ils payent en permanence. ». Heu, ils soignent aussi, ces traitements, même dans le cas des maladies mentales, ils peuvent être curatifs. Tout le monde n'a pas une camisole chimique, il y a des personnes qui ont un traitement léger. Et qui a dit que tout se guérit ?  M. S. - Qui a dit que tout se guérit ? Le plus grand médecin de notre histoire : Théophraste de Hohenheim dit Paracelse. Et des paracelses, il en existe. Celles et ceux passionnés à soulager et soigner les autres sans rien demander en retour. Le soin comme la musique est un don qui gratifie et le soigné et le soignant (pas besoin de gloire publique qui ne montre qu'un manque de gratitude). L. U. - Tu parles des personnes que la médecine entretient dans la maladie au lieu de les soigner. OK. Hormis les médicaments on a quoi en stock ? Outre un profond changement sociétal, je veux dire (je te vois venir ^^).  M. S. - En effet, tout réside dans l'état d'esprit. Une société humaine est censée prendre soin des êtres humains qui la forment. Mais le mode de fonctionnement de nos sociétés, les motivations d'interagir entre humains, repose principalement sur le bénéfice surtout financier : « qu'est-ce que j'y gagne pour moi pour devenir une autorité respectée » (= riche, sic). Ce jeu de la domination transforme les manipulés trompés en objet rentable. Mais il existe de rares médecins dont leur motivation ne repose pas sur la frustration à se venger, en appauvrissant les autres, mais qui soignent dans le but de voir leurs patients guérir ; qui est la source du plaisir de la vocation. Ça existe, mais uniquement dans des rapports humains non administrés (= non anonymes, ni gouvernés). Tu en as rencontré une, moi pas encore, après 8 années de maladie. L. U. - Les plantes c'est évident, la médecine chinoise, je pense au besoin de rituels aussi, de parole, et de catharsis par l'art et... de respect des rythmes de chacun-e, de respect de la personnalité des gens. MAIS quelqu'un de trop malade sur le plan mental va être dangereux pour lui (mises en danger graves, ne se défend pas) et les autres. M. S. - « trop malade » ? je pense au risque de contagion qui crée les épidémies et les pandémies. Mais qu'est-ce que le danger ? Danger vient du latin populaire « domnarium » qui signifie : domination. Être dominé signifie perdre le gouvernement de soi (je pense à chaque fois à l'effet du curare qui tout en te laissant conscient t'empêche de bouger : ça bloque les neurotransmetteurs). Aujourd'hui la signification a été détournée pour dire : « le péril de mourir ». Ce qui est très différent. Nous en sommes venus à considérer la mort comme un péril, alors que comme la naissance, la mort est un passage à un autre état. La formule de Lavoisier me rend toujours joyeux : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Nos sociétés ont un problème avec la mort, car les religions monothéistes, pour terroriser les hérétiques, les infidèles : les désobéissants, montrent la mort comme « un châtiment éternel » (= souffrance éternelle), le paradis ne reste que pour peu d'élus : les saints, car au 1er départ l'homme judéo-chrétien-musulman est coupable de désobéissance (Adam qui a entrainé Ève) et donc de châtiment ; à la fois durant sa vie et après « durant » sa mort (dans la durée de l'éternité). Ce fatras, de fausses vérités crues créent des conséquences irréversibles sur la santé des croyants (condamnés à la souffrance permanente). « Dangereux pour lui et les autres » est l'argument pour enfermer les gens dans les prisons et les hôpitaux où l'institution judiciaire et médicale travaille de concert. Relis Michel Foucault. Enfermer n'est pas une solution pour aller mieux, c'est même pire, tu entretiens et aggraves ton cas (l'hôpital est un lieu d'infection). Pour sortir, il faut une volonté démesurée que la majorité des gens qui s'enferment n'ont plus. Administrativement, tu dois signer un papier comme quoi tu es consentent à tout ce qui va t'arriver à l'intérieur ; et pour sortir, tu dois aussi signer un papier comme quoi l'Administration « se décharge » de ton cas (si tu veux partir, sans que le médecin donne son autorisation) ! Mais à connaître les groupes humains à l'intérieur et à l'extérieur, on se demande vraiment qui en réalité sont fous et « dangereux » : celles et ceux sains ou celles et ceux malades ? L. U. - Il y a des gens qui seraient dans un état épouvantable sans la médecine, la psy et la chirurgie même si c'est bien chiant de l'admettre, et que les stratégies des laboratoires sont dégueulasses.  M. S. - « un état épouvantable » ? L'attitude de la victimisation est une pratique qui te décharge de ta responsabilité (d'être toi entière et autonome). En tant que victime, l'Administration « te donne le droit » de te plaindre (« porter plainte »), que ton malêtre est à cause de l'autre. « La victime est innocente » sert de délateur la médecine et la police. Est une aberration qui fait fonctionner la machine punitive judiciaire avec la machine médicale. Le conditionnement à l'irresponsabilité est nécessaire au gouvernement des victimes (les brebis). En réalité, les victimes vivent en permanence dans le danger, mais ne le savent pas. La légitimité de la plainte crée la nuisance. Qui avec l'intolérance sont nécessaires à ce qu'existe la police avec le corps judiciaire et médical pour justifier l'enfermement : la condamnation. Un accusé est toujours un condamné : il doit subir l'humiliation par le procès du fauteur (de troubles = impur). Nous vivons déjà dans un « un état épouvantable » permanent à se protéger en permanence quotidiennement de la violence sociale administrative qui a le pouvoir de nous misérabiliser (au nom de l'ordre). Le pouvoir de la police est incommensurable ; elle détient le pouvoir absolu de ruiner ta vie. Ce contexte social dans lequel nous vivons n'est pas propice à être en bonne santé. Sans même parler de l'air, de l'eau, des aliments maltraités par l'esprit de profit, pourtant la base de notre survie. Un environnement politique favorable (sans rancoeur, ni intolérance, ni viol) réduirait le nombre de malades de manière à vider les salles d'attente. L. U. - Nous avons les maux de notre époque, logique non ? Certaines maladies ont disparu (la peste, la syphilis, ça va mieux...), d'autres sont apparues et c'est logique vu les pollutions énormes et le stress (précarité), qui noyautent de très nombreuses maladies. Ce n'est pas parce qu'elles sont de leur époque qu'elles n'existent plus ! On peut tout à fait PROUVER CERTAINES MALADIES MENTALES par une simple prise de sang, ou autre examen : ce n'est pas une invention de la personne ! M. S. - Aïe : « prouver une maladie mentale par une simple prise de sang » me fait froid dans le dos, et me rappelle la politique nazie de ségrégation, de discrimination et de condamnation au travail et à la mort dans les camps de concentration (dont les Américains étaient complices). Comment peut-on créer un lien causal entre une mentalité, un comportement et la qualité d'un sang ? Uniquement par désir de domination. L. U. - De nombreuses personnes sont en vie grâce à leur traitement, je suis fatiguée d'entendre ce discours anti médoc, c'est pénible et très condescendant, très culpabilisant. Pourquoi ? Malades de leur passé, de la société, et alors ? Quelle serait leur vie sans ce traitement ? Suffit de regarder en arrière. Et de ne pas comparer des choses de façon ridicule (genre oui dans la jungle ils ont pas besoin de médocs - oui t'as raison on regarde le nombre de bébés, de mères morts à l'accouchement, et de décès par infections, etc. ?). Tu veux arrêter de vacciner contre la rougeole ? Des milliers de nourrissons sont morts. Tu veux que les gens qui souffrent de diabète arrêtent l'insuline ? Bonne idée, tous/tes aveugles en deux temps trois mouvements. Que des épileptiques arrêtent leur traitement ? Parfait, vu que ça attaque les fonctions motrices et cérébrales tu auras des légumes avant 30 ans. Etc. Faudra aussi expliquer à un polyhandicapé (manque d'oxygène à la naissance) que son état est idéologique et que son traitement (énorme, c vraiment très impressionnant : antispasmodique, antiépileptique et j'en passe des vertes) est un manque de conscientisation de sa part.  M. S. - « De nombreuses personnes sont en vie grâce à leur traitement » et il semble d'après mon médecin que je fasse partie du lot. Mais aurait-ce été un drame que je meurs à 55 ans ? En quoi ne puis-je pas mourir, le moment que je dois mourir ? Pourquoi en fait, nous n'avons pas le droit de mourir ? Pour valider l'idéologie que « l'espérance de vie augmente » ? Et pour quoi ? Pour la vie éternelle de l'éternelle jeunesse ? La récompense paradisiaque de la civilisation des religions monothéistes judéo-chrétienne-musulmane occidentales ? Mais non merci, je n'en veux pas moi de l'éternité, je ne veux pas moi agoniser d'ennui. Nos sociétés propriétaires veulent atteindre l'éternité pour garder leurs biens : le sommet du progrès technologico-médical désiré par elles. D'où vient cette idée ? En quoi est-elle raisonnable ? L'éternité est-ce un idéal social ? J'ai l'impression que je pose ces questions à un dominant irresponsable au pouvoir insensé. J'ai rencontré une étudiante en droit et en science politique, qui m'a dit : que « l'espérance de vie augmente » est une information acquise, qu'elle doit répéter dans ses écrits pour obtenir ses diplômes. Cette assurance est convaincue à coups de statistiques. Et ses conséquences sont cruelles. Sans même parler des hospices où les vieillards sont maintenus en vie même au-delà de leur conscience. Et j'ai vu pire. J'ai écrit un texte dans le livre : Journal Vigilant d'Exemples Médiocratiques, paragraphe à mars 2017 (en réponse à l'étudiante). Oui, les conséquences de cette idéologie « l'espérance de vie augmente » amènent à des extrêmes qui pour les personnes concernées les maintiennent dans un état de souffrance cultivée en contradiction avec une société qui se targue de prendre soin des autres. Voici un exemple de torture pratiquée. Il existe des instituts qui maintiennent en vie des enfants profondément handicapés, au point d'être alimentés par des tubes (oui !). Des enfants, êtres humains conscients de leur état « elephant man » qui avec leur regard (il ne leur reste que ça) demandent (supplient) à ne pas être condamné dans l'enfer de leur vie. Tous ces enfants, filles et garçons (pour celles et ceux qui ont des dents) se rongent les poignets. Les infirmières (piégée dans leur pitié et leur salaire) leur bandent les bras tout en refusant de sa-voir que c'est le seul endroit pour s'ouvrir les veines : la seule sortie pour mourir. Ces enfants sont abandonnés par leurs parents, parqués jusqu'à leur mort « naturelle », avec un personnel qui ne sait pas quoi faire que de les maintenir en vie de souffrance avec un directeur cultivé à l'arrogance à s'ennuyer de recevoir un salaire de cadre. Tout ça pour remplir les statistiques de « l'espérance de vie » augmentée. Laissez-moi mourir. L. U. - « La médecine officielle joue ce rôle de gardienne de l'effroi à punir les actes inadmissibles émis par la morale chrétienne (issue du judaïsme), comme maladie. » Tu as raison, dans le sens où la médecine n'est pas neutre et qu'elle est profondément machiste, rappelons que les femmes ont été virées d'office des facultés de médecine, en même temps que des banques. Et que dire des pratiques de médecine traditionnelle totalement dévoyées ? Acculturées les personnes qui font leur petite cuisine traditionnelle commettent de véritables meurtres, et dans des pays pauvres c'est un cauchemar, cf. juste le Maroc - pour gagner quatre sous, et basé-es sur des croyances encore une fois dévoyées, ces femmes, ou ces marabouts tuent des gens chaque jour.  M. S. - ... Victimes et coupables ? Il ne s'agit pas de condamner des gens ou de se venger, il s'agit de révéler l'état d'esprit dominant qui nuit à la santé des gens dans nos sociétés. Et de transformer ce comportement terrorisé de soumission et d'irresponsabilité pour se soigner de la souffrance inutile infligée à se faire dominer = vivre dans le danger en permanence. L. U. - « Les maladies sont toutes de base idéologique... » : non : il y a des maladies héréditaires, d'autres qu'on attrape (virus, etc.). Certains problèmes psychiques apparaissent lors d'un traumatisme si fort que l'on peut observer par IRM que le cerveau s'est contracté, physiquement, puis elles se développent, certaines se tassent avec l'âge. Certains traitements permettent de bien mieux vivre, de se supporter, et de ne pas se faire rejeter par tout le monde. Personne n'a envie d'avoir des problèmes psychiques si importants que la vie est ruinée, que les comportements sont dramatiques, que l'on se fout en l'air, si toutefois on n’a pas tué dix personnes avant. Et même. Quel est le problème avec la maladie mentale ? Le problème, c'est quand ça en devient un pour la personne. POINT. Tant qu'il y aura des tabous sur ça, et de la honte, et du rejet, etc. ce sera une catastrophe. Une chose importante : ce n'est pas parce que les médias focalisent sur un sujet (ils nous ont fait l'anorexie, la boulimie, etc.) que ces problèmes n'existent pas ! C'est les médias qui font les vampires, OK, mais devant cette médiatisation beaucoup de gens malades vont se renfermer pour ne pas être confondus avec ce qui est décrit dans les journaux.  M. S. - L'hérédité ou la virologie n'empêche pas l'idéologie. L'idéologie forme ton attitude, ton comportement quotidien. Tu mets ton corps dans un état propice à recevoir ou pas la maladie qui l'attrape. Ce sont bien les idées qui gouvernent nos désirs. Quant à l'accident, c'est une coïncidence inattendue de différents liens indétectables. Réparer des dommages physiques repose sur la compétence et la sympathie des sauveteurs et des médecins. J'ai vécu un accident de miraculé. Quant au « problème, c'est quand ça en devient un pour la personne », pour la maladie c'est pareil. Et tout problème existe pour être résolu, c'est le sens de la vie, chaque problème résolu forme les étapes de son chemin de vie qui est unique pour chaque être humain. En ce qui concerne la presse et les médias, ce sont des vendeurs de commérages. Je vis très bien sans les médias dominants et envahissants. Je n'ai pas de télévision, j'en ai abusé, je m'en suis débarrassé et je me sens beaucoup mieux. 99% des Français possède (à être possédés par) une télévision ! L. U. - « ... qui ouvrent les portes de son corps au malêtre qui s'exprime physiquement dans la maladie » : Non, toutes les maladies du corps ne sont pas le fait de la somatisation ou de croyances incrustées. Et les problèmes mentaux -qui d'ailleurs peuvent être vaincus, il n'y a pas forcément de fatalité- ne sont pas le fait de gens qui dramatisent ou se complaisent ou sont victimes de leurs croyances, etc. Ils ont toujours existé. La condition des malades mentaux était terrible, ils/elles étaient largement esclavé-es, humilié-es, sous-alimenté-es, abusé-es etc. et c le cas partout où l'on prétend « les gérer en famille », c'est-à-dire là où sont commises la plupart des violences.  M. S. - Il ne faut pas confondre somatisation et croyance qui dispose l'attitude corporelle intérieure à accueillir telle ou telle maladie. La maladie comme le malade forme un couple responsable, sans victime ni coupable, qui favorise telle ou telle alliance. À ne pas considérer la maladie comme une nuisance, mais comme une rencontre qui doit se résoudre de sa douleur (sans sa souffrance), de sa désagrégation. On peut dire qu'être malade de telle maladie est une étape nécessaire (ou une fin) à résoudre, elle avec soi pour pouvoir évoluer à l'étape suivante et finale qui est la mort. C'est comme ça que je conçois ma maladie et moi, dont le temps de résolution de 8 années semble ne pas être encore réglé. Rien n'est facile, d'où l'intérêt, même quand « j'en ai assez ». L'idée qui a créé mon premier traitement (qui m'a bousillé ma santé = m'a accumulé des « bobos handicapants ») est : « encerclement du virus et bombardement » : un traitement destructeur ? La médecine est censée réparer pas détruire. L. U. - Oui, il y a différentes façons de composer avec la maladie, selon les pays. MAIS la médication et l'écoute et le travail sur soi ne me révulsent pas du tout. Ce qui me fait extrêmement peur c'est l'état de la psychiatrie en France par manque de moyens et d'ouverture d'esprit, et ce qui me fait très peur c'est que les gens n'aillent pas davantage parler de ce qu'ils ressentent quand ils ne se sentent pas bien du tout. Ça éviterait pas mal de maladies.  M. S. - Il suffit d'ouvrir le dictionnaire Larousse de la psychiatrie pour comprendre que la psychiatrie ne comprend rien. Pareil pour la police et la magistrature, il suffit d'ouvrir le Dictionnaire de la violence et du crime, de lire le Code pénal pour comprendre qu'elle ne veut rien comprendre. Car comprendre empêche de dominer, contrairement à nier. L'indulgence est une qualité féminine dont le mâle dominant est dépourvu. Pour se confier, il faut avoir confiance en la personne à laquelle on se confit. Pour être en confiance, il faut sentir une sympathie, puis un accord, puis une volonté commune de soigner. Il faut faire comme la maladie qui rencontre le corps favorable à son existence, le malade doit rencontrer le médecin favorable à sa guérison. Moi, là, je ne l'ai pas encore trouvé. Que des soutiens partiels. L. U. -  Je tiens à dire qu'il vaut mieux savoir où placer sa parole, d'ailleurs. Discuter des heures entières avec n'importe qui, n'importe quand, disperse la parole, elle n'a pas d'efficacité, ni de valeur, pas autant que lorsqu'elle a un cadre, et qu'elle est portée là où il faut. Un groupe de parole de gens concernés, ça peut marcher aussi. M. S. - Je n'ai pas l'expérience de ça et, ça ne me tente vraiment pas. L. U. - C'est la spécificité des victimes que de porter leur parole partout sauf là où il le faudrait. M. S. - La parole des victimes ? les délatrices et les délateurs de la chose publique : la république des procès ? L. U. - Je tiens à INSISTER sur le fait que le gros de cette tâche d'écoute et de prise en charge émotionnelle, ce travail là il est fait GRATOS par les femmes au quotidien : on les écoute, les copains, et vas-y, ils veulent jamais consulter, on se les porte, ils ne se PAYENT PAS des séances de psy, non, ils nous épuisent, et se fortifient, ça aussi c'est un travail qui est fait par les femmes, comme le travail ménager, c'est compris dans le prix : GRA-TOS ! Boys don't cry,  Boys don't talk : on voit le résultat !!! M. S. - Mes compagnes se plaignaient tout autant, pour que je pause sur elles, sans doute, un regard de compassion et de sympathie comme preuve d'amour supplémentaire ? Par peur de ne pas être assez aimées ? Cette victimisation n'était pas nécessaire, car je savais après qu'elles exagéraient leur histoire à se morfondre sur soi pour se sentir toujours + rassurées dans mes bras. Il n'y a que les amis.es et les amours qui confient leurs secrets, pas les copains, ni les copines. Confier un secret est à la fois un acte de confiance et sa mise en danger. L. U. - Je pense à mon amie qui a eu une phlébite, sans anticoagulants tu avais handicapée mentale de plus (= zones du cerveau non irriguées par un caillot), mon grand-père, qui a surmonté un cancer du poumon à 70 ans grâce à plusieurs sessions de rayons, à mon amie qui a eu des infections gynéco très graves, guérie par une super gynéco et un traitement nickel, à ma pote Dorothée, gravement diabétique, à cet ami schizophrène, qui vit en coloc grâce à son traitement et des aller-retours en hp de temps en temps il est toujours parmi nous, à J-R un ami en voie de guérison d'un cancer du poumon, avec métastases au bassin, et tumeur enlevée très bien au cerveau, il vient de rentrer chez lui ^^ . Et moi je remercie tout le monde de se soigner, chacun comme il veut, je m'en fous, du moment que les gens se sentent mieux, et ne sont pas morts, ou enfermés en prison ou hp pendant longtemps. M. S. - :) L. U. - Les gens peuvent avoir des problèmes psychiques, passagers ou permanents : et alors ? Quoi de plus normal, dans une société aussi morbide ? avec des passés durs, des familles entières de gens abîmés ? J'encourage toutes les personnes en souffrance à se prendre en main, d'une façon ou d'une autre, juste pour qu'ils ne se renferment pas dans la honte, le cadenas mortel, la honte, ça, c'est bien bien catho, avoue, et qu'ils ne deviennent pas plus malades encore. Rien ne dit que cela va passer tout seul. Les blessures traumatologiques notamment = on peut les soigner, il n'y a pas de fatalité à vire avec, et attendre va dégrader l'ensemble de la personne (déclenchant des problèmes plus graves, dépressions sévères, états suicidaires, auto-destruction), par la somatisation (cancers, etc.), et des comportements craignos : mises en danger, toxicomanies, etc. Je préfère qu'ils, elles, aillent voir quelqu'un pour travailler sur ce qui les MINE. Cette mine est à fragmentation, et elle peut exploser n'importe quand. J'aime cette idée de travail sur soi. C'est méritoire, laborieux, c'est dur, mais on s'accroche. On part en éclaireur de soi-même, c'est très intéressant. « Se payer » une psychanalyse ou une psychothérapie c'est aussi mettre de l'argent pour SOI, pas pour acheter des objets, c'est quelque chose qu'on fait pour soi et pour les autres, pour moi c'est un acte humble et humain. Chaque culture a des moyens de se soigner, ou essaie : médecine tradi., rites, etc . Rester dans la souffrance n'est absolument pas normal, nulle part : pour quoi faire ?  Quant à la psychanalyse, cette discipline est en perpétuelle évolution, c'est logique, c'est la seule dans laquelle ils/elles sont tenu-es de se former toute leur vie, par ailleurs contrairement aux idées reçues, un-e psychanalyste reçoit une formation, en trois étapes, puis la complète toute sa vie. Fait un travail sur lui-même, et en rend compte. Les lectures sont nombreuses, plein de colloques sont organisés, et l'art en fait partie intégrante. Un psychanalyste moderne est qqn qui opte pour une lecture transversale de son savoir, et qui n'est pas dogmatique. Il-elle se doit de s'intéresser à de nombreuses autres disciplines (sans parler de médecine, de neurologie, et autres, certains deviennent psychanalystes alors qu'ils ont déjà plus de 10 ans d'études de médecine derrière eux-elles).  ))))))) Je te renvoie au passage à la lecture indispensable de Tobbie Nathan, le précurseur de l'ethno-psychiatrie. Passionnant.     Extrait de « La Nef des Fous » : « QUI DEVIENT FOU MEURT » OUI, la folie peut mener à la mort, il faut essayer de se soigner le mieux possible, comme on le peut, c'est mon opinion. Quant aux maladies du corps, pourquoi rester avec si on les supporte pas. La solution c'est pas forcément les médocs, ça c sûr. Mais tu ne peux pas ET rejeter la médication ET rejeter la psychologie, tu laisses peu de chances aux gens de s'en tirer.  M. S. - Je ne dis pas (dans le texte en question sur les médecin-prêtres mystificateurs.rices modernes) que le malade doit rejeter la médication, je dis que l'industrie pharmaceutique s'arrange par tous les moyens de vendre sa came, ce, en permanence et le + cher possible. Attitude mercantile qui est en contradiction avec celle médicale de guérir les autres, de prendre soin des autres. Ce qui corrompt le corps médical. Ensuite, c'est le médecin qui fait son choix en fonction du malade et avec le malade (à soigner) même s'il est corrompu par les entreprises, on peut discuter, sinon, si le dialogue est rompu, il faut changer de médecin. En 8 ans, j'ai changé 7 fois de médecin. Je suis aussi passé par la psychiatrie, j'avais confiance en mon médecin, ça m'a aidé à surmonter un malêtre parfaitement insupportable. Les médocs, j'en suis bourré avec leurs effets secondaires toujours présents. J'ai rencontré une personne rare, psychiatre et psychanalyste, par ses livres, qui est morte trop tôt (crise cardiaque) ; reste ses livres non réimprimés en France depuis une 40aine d'années (j'ai mis en musique certains de ses poèmes et je traduis son livre Knots [Noeuds] pour que ses poèmes soient chantables en français), c'est Ronald David Laing. Il avait la qualité, entre beaucoup d'autres, de détecter les faux malades, ce qui dans « l'intérêt général » est considéré un déficit (un refus de bénéfice). L. U. - Observes-tu comme moi une fétichisation de la folie ? J'aurais pensé que c'était propre aux ados romantiques, en phase baudelairienne, mais je me rends compte que beaucoup de gens fantasment pas mal sur ça. On voit qu'ils n'ont jamais côtoyé des gens qui sont enfoncés dans la folie jusqu'au cou.  M. S. - Fétichisation de la folie ? Je n'ai pas eu l'opportunité de rencontrer le phénomène, non. J'ai compris par tes questions comment tu as vécu le processus de guérison, le port de la maladie, ton agacement envers celles et ceux qui tournent en rond, en boucle, enfermés.es dans leurs plaintes (la lâcheté des victimes) à ne pas vouloir en sortir, et ton admiration envers les autres (les courageux.ses) qui font l'effort de résoudre leurs problèmes de santé (de se libérer, pas de vaincre). Ton agacement à cette tendance « bio » à rejeter l'allopathie pour l'industrie parallèle des « compléments alimentaires » inefficaces et autres gélules hors de prix, je le comprends. La médecine est engluée dans un fatras empêtré qui l'empêche de s'épanouir, à guérir, elle est coincée à « être rentable » comme les médecines parallèles tout aussi corrompues : un monde d'escroquerie pour « gagner » +, au lieu d'instaurer une relation durable de confiance dans une économie du don, de générosité, au lieu de notre égoïsme actuel. La médecine est prise en otage par l'administration hospitalière et l'arrogance de l'ignorance (= celles et ceux convaincus.es savoir la vérité pour l'imposer). Le jour où, dans ce corps médical malade, le nettoyage va commencer, ça ressemblera à une purge qui va verser des larmes de honte pendant longtemps. Mais le système d'exploitation capitalisé se porte très bien pour continuer l'exploitation commerciale de la vie des gens. Conclusion M. S. - IL FAUT PENSER + PROFOND penser + profond pour comprendre [l'action s'agit (= agit d'elle-même = se motive) par la compréhension ou la croyance] Pour comprendre, il faut penser + profond - au-delà des sens acquis admis, au-delà de la protection morale qui s'arrête à l'opinion (les idées reçues des autres qui te gouvernent) et pire, à l'émotion qui interdit tout esprit critique - au lieu de juger, de considérer, d'estimer, d'évaluer, de se faire une idée approximative de la cause crue, convaincue, qu'avec ce qui est donné à voir, qui peine la vie de la personne en colère : prises dans le piège des comportements prévus. Oui, pour sortir du piège d'être agi, il faut penser + profond. Déjà, pour sortir de la souffrance en société, il est essentiel de dépasser la considération crue : victime/coupable. Personne n'est innocent, même les personnes qui ont décidé de se défaire de leur volonté : elles ont fait un choix. L'innocent signifie : un être vivant sans volonté ; ce qui n'existe pas, car sans volonté tout choix est impossible et sans choix vivre est impossible. Victime contre coupable est une conviction qui entretient la suspicion : l'outil idéologique majeur (qui désigne un panel de condamnables) de la police et la mal nommée Justice. Pour l'administration répressive, le suspect est le coupable et l'innocent est la victime. À quoi sert cette séparation ? À condamner (= punir). La justice n'existe pas pour être juste, elle existe pour condamner (punir la désobéissance en permanence), c'est-à-dire maintenir la domination par le châtiment de la condamnation qui passe toujours par l'humiliation du condamné même s'il est « innocent » (= n'a rien à voir dans l'affaire). On imagine mal les tribunaux vides. Si : si les victimes faisaient grève : stopper les plaintes, stopper de se plaindre en attribuant la faute à l'autre « si on est mal, c'est à cause d'eux » (sic). Mais tout citoyen reste potentiellement* coupable de désobéissance ; il suffit de fouiller un peu. Facile**. Une personne arrêtée par la police est une personne condamnée par « l'intérêt général » (qui est l'argument de la violence policière, mais tout policier ne sait pas ce que ça signifie et ne va pas chercher sinon il perd le sens de son « travail » de punisseur qui le positionne en dominant), oui, c'est un paradoxe, car au moins une personne ne le désire pas et « l'intérêt général »*** perd son sens. Sans la considération victime => coupable, toute la machine judiciaire devient obsolète, et la police disparaît. La domination ne tient à rien. Le corps médical, malgré sa corruption à la religion et au capital, possède un code déontologique. Un médecin qui agit à dépasser les limites de l'acceptable est rayé de « l'ordre des médecins » pour ne plus pouvoir exercer. De l'autre bord, le patient malade qui se rend chez le médecin, se rend en victime : l'innocent puni (par Dieu pour les croyants). Une victime est l'objet de convoitise à la fois pour un régime politique fondé sur la domination (dont la religion fait partie) et à la fois sur un régime fondé sur la capitalisation des biens (= accumulation au détriment des autres). La victime est un bien nécessaire et rentable pour entretenir la terreur du système judiciaire de répressions des (faux) coupables. Sans condamnation pas de terreur et tout gouvernement perd sa légitimité gouvernante. C'est un fonctionnement social fondé sur la violence et producteur de violence, dont l'hôpital et la prison sont les centres (camps) d'internement pour celles et ceux qui ne peuvent plus obéir soit par incompétence (maladie) soit par volonté (désobéissance). L'enfermement ne sert pas à retirer ce que le voleur, l'assassin, le malade font, l'enfermement sert l'humiliation du dé-tenu nu (il est dépossédé). Le prisonnier perd ses droits du travail (il n'a plus le droit au compte bancaire), le malade perd ses droits à travailler. S'il existe des voleurs, c'est que de l'autre côté, il existe des volés pour être volé et, pour être volé, il faut détenir pour soi ce que l'autre considère être à soi. Le monde des propriétaires crée le monde des voleurs ou, le monde des voleurs crée le monde des propriétaires voleurs à voler. Les 2 cas sont légitimes dans l'institution propriétaire. Mais le jeu du vol se pratique avec des joueurs dans des positions sociales bien précisées. Si le voleur ne fait pas partie de la famille des joueurs reconnus et qu'il vole, il est alors pris en charge par la police. Par contre si le voleur vole dans sa classe sociale, il n'y a aucune charge contre lui. Garder la séparation des classes est le véritable travail de la police et de la justice. La justice juge et condamne les délits d'intrusions de classe, dans un seul sens : des appauvris vers les enrichis. Elle ne condamne pas les crimes répertoriés dans les Codes de lois d'une classe supérieure vers une classe inférieure (servile). Exemple : il est impossible pour un citoyen de condamner un gouvernement pour extorsion, alors que l'extorsion est punie par la loi. La loi n'agit que dans une seule direction : du privilège vers le handicap, jamais du handicap vers le privilège. En réalité, le véritable voleur n'est pas celui qui vole, de la classe défavorisée, mais celui qui est volé de la classe favorisée, car il est le premier à déclencher la réaction du second et c'est lui qui juge l'acte du second que lui-même a déjà réalisé. La police qui fait partie de la classe défavorisée, protège la classe favorisée, contre les intrusions des « individus » des classes défavorisées : est un paradoxe qui se résout dans l'obéissance absolue, la domination de la violence et la corruption (le salaire = rente régulière conditionnelle). C'est exactement là, le piège de se positionner aux extrêmes en adversaires. L'adversité des adversaires, les oppositions piègent la conscience dans l'acceptation de procédures paradoxales : qui se contredisent = au sens opposé. Pourtant, à ne considérer un fait qu'en vrai/faux, une personne qu'en coupable/victime, un être humain qu'en homme/femme, etc. faussent dès le départ toute entente, toute compréhension et tout accord à un conflit créé. L'opposition empêche toute résolution de problème. Comme l'ennemi empêche l'ami. Mais dans une domination, il ne s'agit pas de résoudre un problème, mais au contraire de le cultiver. Car pour tout problème est demandé (par le peuple) un gouvernement qui l'oblige et le soumet à travailler à résoudre le problème qui ne se résout pas. Une société sans problème est une société sans gouvernement. Les sociétés humaines s'organisent à se soumettre les unes les autres ! pour être gouvernées par la force (surtout si elle n'est pas avec toi). Pour en revenir au corps médical, il n'est pas malade seul, mais ensemble avec les patients. Le patient joue le jeu du malade, à se laisser tomber dans le rôle de la victime pour sa prise en charge, cela pour pardonner le corps médical qui prend alors le rôle de sauveteur tout en perdant le mauvais rôle du spéculateur carriériste. Un être humain hospitalisé est un être humain infantilisé. Infantilisé, signifie : un enfant dressé à obéir. Un être humain hospitalisé devient une maladie, il perd sa dignité d'être humain, il devient l'objet (non conforme = malade) de l'exploitation du capital : un objet de bénéfice qui en même temps soutient le faux « prestige de la carrière médicale ». Les « meilleurs » (= aristo) qui capitalisent la reconnaissance d'un taux de guérisons supérieures à la moyenne justifient-ils ses honoraires démesurés ? Montre que la médecine dans sa moyenne demeure plus dans la recherche de gloire (par l'enrichissement) dont l'esprit par contre reste médiocre. Au lieu d'être une réelle vocation, la médecine (moderne) agit à ne pas guérir, mais à maintenir le patient en vie (ressource de gloire et de profit). Dans ce sens, le contexte du corps médical est hostile à prendre soin des autres, les taux de guérison (en réalité) restent faibles, pour entretenir la surdemande de consultations et de surconsommation des drogues. Le nombre de malades aujourd'hui est vraiment impressionnant. Patients et médecins restent des salauds qui se battent et se mentent, l'un pour sa position sociale et l'autre pour ses droits (avantages sociaux) : tous les 2 pour des privilèges qui s’ils existent, ça, montre la misère de nos sociétés. Ils sont tous les 2 payés pour, et se dépendent l'un l'autre (= l'un sans l'autre n'existe pas). Rien à voir avec guérir. Les progrès ? ce sont des mensonges (= des croyances auxquelles tout le monde s'accroche désespérément) tels : le progrès de la médecine, le progrès du taux de guérison, le progrès de « l'espérance de vie », etc. ; faux faits, manipulés par des statistiques pour imprégner et alimenter la croyance à agir dans ce sens : à ne rien changer, à ne rien dévoiler, car dans le cas contraire nos états d'esprit mûriraient et généreraient des hontes tellement profondes qui ne pourraient se résoudre que par le suicide de la profession telle qu'elle agit aujourd'hui (ou l'anéantissement des faux avantages sociaux). Les patients croyants au rôle de faux innocents crus punis dissimulés dans leurs illusions de confort ne peuvent pas provoquer cette honte sur eux-mêmes (ils s'en protègent férocement, voire agressivement) pourtant si nécessaire à sortir du piège confortable du malêtre = par sa déresponsabilisation = par sa déconscientisation = de son infantilisation ? Mais un enfant, contrairement à ce qu'on veut croire, ne naît jamais obéissant. Il le devient à force de punitions (les coups qui te font plier à supplier à genoux). Quand les peines prennent le dessus des plaisirs, l'enfant s'absout. Il reconnait alors des fautes qu'il n'a pas commises, se soumet, obéit pour ne plus recevoir de coups = vivre la douleur. La fausse expiation : « pardon, ait pitié » (sic) s'introduit dans son corps à la place de la douleur, la souffrance de sa fausse culpabilité, celle qui tient très longtemps. La pitié échange la douleur éphémère contre la souffrance éternelle. Voilà de quoi est faite aujourd'hui notre médecine, politique d'aujourd'hui. Cette petite présentation pour montrer que la croyance ne résout rien. Ne peut rien résoudre, au contraire. Les enjeux se comprennent par une prise de distance : sortir du contexte et à la fois penser en profondeur (en créant des liens) au contraire de se contenter de constats rapportés par d'autres qui ne se vérifient pas : l'opinion publique. Notre civilisation a 2 mille ans, une civilisation, ça vit quoi ? 4 mille ans ? Dans ce cas, il nous reste la moitié pour ne pas finir dans la honte, mais en beauté. Notes *potentiel = qui peut avoir un effet = « potentialis ». Il suffit l'effet d'un coupable qui suffit à la police et la magistrature pour réaliser les actes pour lesquels ils sont engagés et payés. **Toute investigation policière est basée sur des suppositions, des suspects potentiels* qui sont arrêtés pour être jugés par la justice en procès. L'acquittement (sans le pardon) représente un pourcentage très faible, car l'acquittement est une reconnaissance d'une erreur judiciaire qui à répétition ferait douter de sa légitimité. Ce n'est pas la preuve qui condamne, mais la dénonciation des témoins, le délateur. Un pouvoir politique ne se maintient que par la délation dans la chaîne hiérarchique, où « dénoncer sauve d'être dénoncé » est cru. Le mensonge de la dénonciation recouvre la vengeance personnelle dans le contexte de la dénonciation généralisée. *** Ne pas confondre « l'intérêt général » avec l'intérêt commun. Si l'intérêt commun a été transformé en « l'intérêt général » c'est uniquement pour que la communauté perde son droit. « L’intérêt général » est l'intérêt des gouvernants.