Rob, D'abord merci sincèrement pour ta sympathie Rob à vouloir aider Les Guitares Volantes à ce qu'elles évoluent, par proposer une résidence de travail au Théâtre Garonne. L'orchestre est à ses débuts et a besoin de beaucoup de temps de travail pour évoluer, à savoir : choréophoner (du grec ancien « khoreia » = danse et « phônê » = son) la musique de ses guitares et synthétiseurs dans l'espace. La chose n'est pas facile, les équipements sont manquants, pas adaptés, on fait avec ce qu'on a, sans argent, sans moyen, sans temps suffisant. Ce qui freine drastiquement (du grec ancien « drastikos » = qui agit !) l'évolution de l'ensemble et de la musique polyspatiale : choréophonique à polytrajectoires. En + dans le contexte social médiocratique que l'on connait à forcer les artistes à l'amateurisme pour survivre. Il faut savoir que sans le don de 4 spatialisateurs Orfeusz 206 par son concepteur Nicolas Holzem, Les Guitares Volantes ne seraient pas nées. Il faut savoir que l'ensemble se destine à la commande aux compositrices en + de compositions collectives, mais nous n'en sommes pas encore là. Le pilotage des spatialisateurs en même temps que jouer son instrument est un exploit qui demande de la pratique, de la pratique instrumentale ensemble. Un instrument de musique se pratique tous les jours, ici l'instrument de musique est nouveau, il est tout l'ensemble : guitare électrique + spatialisateur + sonorisation x 5 qui forme le noyau de l'orchestre : Stéphane Baracud : guitare et spatialisateur Orfeusz, Stéphane Marcaillou : guitare et spatialisateur Orfeusz, Laurent Avizou : guitare et spatialisateur Orfeusz, Thomas Bigot : synthétiseur et son Spatializatorz et routing rythmique à la volée à la console de mixage à changer les chemins des 5 trajectoires, Mathius Shadow-Sky : guitare et synthétiseur et spatialisateur Orfeusz, dont 14 musiciens supplémentaires* se sont inscrits à y participer. Dans ce contexte 2017, 9 musiciens peuvent jouer ensemble, +, c'est le relai ou augmenter le nombre de spatialisateurs, ce qui est possible, mais en même temps augmente le nombre de voies nécessaires à la console. Une pièce in-dis-pensable nous manque, dans le cas où les guitaristes pilotent leur trajectoire**, c'est une pédale MIDI de Control Change pour varier la vitesse de sa trajectoire : de l'arrêt à la vitesse maximum possible (une pédale : l'accélérateur/ralentisseur) avec un footswitch pour le changement de direction (dans le chemin). Alexis Otero s'est proposé de construire ces 4 pédales USB. La suite doit être de pouvoir gouverner les trajectoires (qu'hexaphoniques pour le moment) rythmiquement, c'est-à-dire écrire le rythme dans le séquenceur MIDI des figures spatiales contrôlées par le musicien à travers une matrice MIDI (midiyoke ?). Concrètement avec une trajectoire hexaphonique dans un dispositif dodécaphonique il y a 924 chemins possibles, avec une trajectoire pentaphonique 792, une quadriphonique 495, une triphonique 220, une stéréophonique 66, en tout ? 2497 trajectoires possibles. Lire les études topophoniques à http://www.centrebombe.org/livre/8.7.html Les Guitares Volantes, étant nouvellement nées, cette année en juillet, elles sont dans leur phase d'exploration du contexte spatial de leur musique choréophonique : nous explorons les possibles dans le contexte donné des polytrajectoires formant la choréophonie à 4 et 5 chemins et jusqu'à 9 figures en même temps dans l'espace tridimensionnel (il y a 2 trajectoires indépendantes par chemin = 2 entrées audio par spatialisateur à figure indépendante) avec l'équipement donné. Et, produire une fiche technique qui indique l'exacte position des 4 enceintes au ciel, sans test préalable, est une contradiction. Ce schéma existe [http://www.centrebombe.org/livre/Guitares.Volantes_2017.spatial.mix.schematic.pdf] après la 1ere expérience à Mix'Art Myrys où nous sommes passés de l'octophonie à la dodécaphonie pour éviter le confinement (= faire respirer les trajectoires) et, pour ma part compositeur, je ne vois pas comment faire + précis. Les sonorisateurs ont compris mon schéma, Clément aussi (Amira). Notre système générateur de trajectoires spatiales pour produire une musique choréophonique à polytrajectoires est fragile : ce sont des machines produites en 2002 et arrêtées en 2007 qui exigent leur pilotage avec un ordinateur par spatialisateur avec l'ancien système d'exploitation Windows XP (que nous avons). L'avantage de ces machines Orfeusz [http://www.waf-audio.com/products.php?pos=2&sub=4&lang=fr] est la dynamique trajectorielle où la sensation possible de réaliser le son qui traverse nos corps qui est bien « réellement » perçue. Il s'agit de ça : une choréophonie à polytrajectoires dynamique des sons des guitares et synthétiseurs qui traversent le corps des auditeurs. Je travaille l'espace depuis 38 ans pour ça : la turbulence du vertige de la vitesse dont Ourdission est la 1ère en 1982 [http://centrebombe.org/livre/1982a.html] et ici polyspatiale (à la suite de l'évolution polyphonique par l'Ars Nova au XIVe siècle) qui est une première mondiale : en effet, le contrôle polyspatial de la musique à plusieurs trajectoires ensemble relève de l'exploit ! *** La seconde gêne entendue est : les techniciens sont payés et pas les artistes !? Ce qui pose les artistes comme prétextes & nécessités exploités à nourrir les techniciens intermittents, mais pas les artistes ? Ça, c'est indigeste (le ventre vide). Aussi un tel ouvrage d'oeuvres en naissance ne se calcule pas en taux horaires pour calculer la paye des intermittents attachés au théâtre. Les Guitares Volantes naviguent dans l'inconnu, c'est ce qui alimente leur originalité. Produire du connu revient à copier ce qui existe qui pour l'orchestre est incompatible. Il y a donc un paradoxe désagréable, est-il incompatible ? Là, de l'accommodement doit rentrer en jeu pour que cette musique se réalise au Théâtre Garonne. Voilà Rob, ce qui ressort de notre rencontre, le 3 novembre dernier****. a+ :) mathius * Les 9 autres musiciens.nes qui ont demandés faire partie des Guitares Volantes sont : Fred Leblond : guitare Jérôme Lacoste : guitare Jean-Michel Saucray : guitare Daweed : guitare Manuel Clavé : guitare Aurelie Fabaron : guitare Mathieu Torres : guitare Marc Jolibois : synthétiseur Éric Avondo : guitare ** le pilotage des 4 spatialisateurs Orfeusz pourrait être réalisé par 2 autres musiciens indépendants qui ont manifesté leur envie de participer : Arnaud Romet Laurent Caubel *** Les machines génératrices de trajectoires qui offrent cette sensation particulière à ce que les sons traverses nos corps sont rares pour une raison idéologique basique de conception : l'idée du « surround » à « l'immersion » où il s'agit d'assiéger les auditeurs (au cinéma le spectateur siège fixé). Nous au contraire, réalisons une spatialisation hétérogène où les trajectoires donnent la sensation de l'évasion au lieu du confinement de l'enfermement. Chacun perçoit différemment la musique suivant sa localisation. Les divers systèmes audio de spatialisation produits tournent autour du cinéma, industrie qui ne s'est pas encore effondrée, contrairement à celle du disque, et qui n'offrent que des positionnements généralement 2D dans l'espace plat dans un cercle d'enceintes au niveau des oreilles abusivement nommé 3D pour une histoire de perspective (qui se réalise avec la réverbération = des délais courts). Elles n'offrent pas la possibilité d'une choréophonie à polytrajectoires de nos corps traversés (aussi venant d'en dessous les pieds). **** et avec Pierre-Olivier (que tristement j'ai perçu hostile à créer des liens à s'accommoder à accorder nos différences pour réaliser l'oeuvre impossible des Guitares Volantes).