le poster
On commence le filmusique avec l'affiche

On continue avec la pensée : le questionnement d'une vie sociale médiocre et constituée de peines.

Appréhension Incompréhensible est le départ d'un autre genre d'art qui mélange les idées visualisées avec le vibratoire humanisé. Mais ça existe déjà ! Non, pas dans une pratique où la musique n'est pas soumise à l'image : soumettre une ambiance stéréotypée pour appuyer une intensité émotive à ce qui est joué par les comédiens et vu par les spectateurs qui s'identifient aux personnages (le spectateur déporte sa personne dans le personnage mythique agissant à l'image). Dans le filmusique, il ne s'agit pas de soulager un temps le spectateur se prenant pour un autre, le comédien héros du film qui présente l'image de la possession dans laquelle le spectateur possédé se conforte un temps. Le cinéma est la mine de tous les désirs à vivre qui ne s'accompliront jamais. Un espace-temps de soulagement, à l'opposé de ce que notre vie individuelle en société nous offre : être possédé.

Appréhension Incompréhensible pose la question de l'appropriation, le fait de retenir tout à soi par crainte, de prendre possession par pouvoir ; d'attraper pour ne plus lâcher.

Appréhension Incompréhensible est une oeuvre à partir des mains humaines - avec le pouce préhenseur (qui retient) - qui prennent et ne rendent pas. LA question fondamentale qui est posée ici est : pourquoi une main humaine prend, retient et ne le passe pas à une autre main ? elle détient l'objet qui devient par la force et la ruse, sa propriété que personne d'autre ne peut revendiquer. L'inscrit et s’empare du droit transformé en loi qui condamne les mains qui n'obéissent pas. Et celle et ceux qui insistent deviennent des criminels. Le criminel s'agrippant à sa liberté, est pris, immobilisé (les mains attachées) et conduit de force par plusieurs mains, puis enfermé dans une boite d'où il ne peut pas sortir.

LE CRIME n'est pas le meurtre, mais une désobéissance qui aujourd'hui est assimilée au crime capital qui est l'assassinat individuel (pas collectif).

à suivre...

L'APRÉHENSION INCOMPRÉHENSIBLE (1er essai de dévoilage de l'idée du film)
Film opéra sans paroles ou la présence écrasante, mais absente de l'humain.

Intrigue : un problème à résoudre entremêlé de plusieurs personnages inidentifiables est le masque des questions qui démontre que le problème n'en est pas un.
La caméra cadre : ni sur pied ni sur épaule, d'autres points de vues, que celui de l'Homme debout avec ses yeux qui observent.

 

Ni surréaliste (incrustations et collages de sens opposés), ni Koyaanisqatsiste (qui reste superficiel par les images d'archive et la musique fermée sur elle-même = suffisante à elle-même sans avoir besoin du film), mais plutôt qui se rapproche des images lentes d'un Tarkovsky qui filme l'eau avec mystère, voire avec mysticisme (Stalker). Du silence assourdissant.

 

La musique rapporte le bruit du silence, le silence de l'immobilité, les forces de l'immobilité qui s'agitent dans l'espace. Elle reste ouverte à la suggestion des vents. En dehors du système tonal (utilisé majoritairement par les compositeurs de musique de film). Elle inclut et compose les « bruits » ambiants dans une subtilité qui ne permet pas de trancher entre le bruit et la musique. La musique est spatiale, c'est-à-dire qu'elle compose des trajectoires en 2D (4 haut-parleurs en carré) ou 3D (4, 6 ou 8 haut-parleurs en cube). La sensation de ressentir des trajectoires sonores qui traversent le corps des spectateurs amène une rythmique de l'espace qui se réalise dans la turbulence audible : comme pour le mouvement de l'air, de l'eau, de la boue jusqu'au ralentissement extrême de la roche.

 

Un objectif macro grand angle sans aller jusqu'au fish-eye qui déforme les perspectives. La pénétration de ce qu'on ne voit pas dans notre environnement quotidien montre qu'on ne sait pas avec quoi on vit au quotidien (Lovecraft dévoilé : les espaces-temps communiquent par les angles). Les nouvelles caméras numériques RED semblent être plus adaptées à ce type de prises de vues d'angles indécents, par leur légèreté elle n'est plus tributaire de leur maniabilité. Bien que le coût de ses parties à assembler soit prohibitif, exemple : 1500 € pour un HD de 500 Go (contre 100 € pour 1To pour un ordinateur). Plus l'adaptation de différentes marques d'optiques, la « 3D » à 2 caméras, le ralentissement extrême (100 images/seconde). Et l'accélération extrême qui permet de mélanger les images dans un « flou » de débit continu ? Un objectif macro grand angle sans aller jusqu'au fish-eye qui déforme les perspectives. Pour permettre un mouvement de l'intérieur vers l'extérieur dans une courbe panoramique : le zoom inverse lent d'un détail invisible qui petit à petit révèle l'espace dans lequel il se trouve : le contexte du détail invisible qui vit sa vie. J'adore aussi la sensation de vitesse (la turbulence des tourbillons) d'angles impossible à vivre, seul de soi-même (comme une caméra fixée sous le parechoc au ras de la route d'une voiture qui roule vite dans des virages serrés derrière). Ou le cadre de 2 épaules côte à côte, sans voix on sait que 2 personnes se disputent. Ou une partie de visage qui pense à agir et qui sort du champ. Ou filmer l'intention du comédien à partir de sa main, du mouvement de sa main qui va attraper une partie d'un corps autre et le sien et d'un objet qui sera mis en contact avec une autre partie du corps par en dessous.

 

L'idée de base est de pénétrer la microscopie invisible de la réalité quotidienne de l'Homme. LA PART INVISIBLE qui dévoile un espace-temps volontairement inconnu inclus dans les lieux communs. L'exemple des fibres de tabac dans un paquet dans un commissariat. Ce film n'est pas une critique sociale, mais s'inspirent des évidences contradictoires dans lesquelles les êtres humains évoluent en société. L'intrigue même reste secondaire au film, comme un fond sur lequel se pose un révélateur de nos visions et vérités conditionnées. Ce film aussi n'est pas une leçon, il pourrait éventuellement ouvrir l'esprit sur des considérations oubliées. Ce n'est pas non plus un cinéma abstrait qui ferait penser au cinéma expérimental dans un collage d'images volées. L'intrigue de fond l'en empêche. Le mouvement du film est plus important que l'intrigue du film qui repose sur des séries de questions. Les comédiens n'apparaissent jamais entiers, mais transmettent à travers leurs petits bouts de corps filmés toute l'émotion de la situation qu'ils vivent. Il ne s'agit pas non plus d'un film intello (ou pseudo-intello), mais un film qui apporte le sensible vibratoire à la portée du spectateur : le détail invisible du contexte qui conditionne un ensemble d'attitudes attendues ou il n'est pas question de dénoncer l'indénonçable (comme Matrix qui se trompe d'ennemi ou qui en a besoin d'un pour donner du sens à sa vie). Dans ce film, le spectaculaire réside dans l'invisible. Il s'agit aussi de remettre en question : « je ne le vois pas, alors ça n'existe pas ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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