L'idée, la représentation et la réalité imaginaire (qu'est-ce que la création originale ?)

le sens de l'art ?

 

ouvre là

 

Une idée pour David Hume (écossais 1771-1776) est le « souvenir d'une impression », un bout de mémoire réfléchi, pensé. Dans ce sens, une idée ne peut pas être originale. On ne fait pas de l'art original avec des idées, mais avec son état d'esprit formé à relier des idées entre elles, les expérimenter, les réaliser, etc., jusqu'à ce que l'ouvrage souvenu (prévu) satisfasse ; ou plus, qu'on ne peut plus ni rien ajouter ni rien retirer (il s'impose de lui-même comme entité autonome) au souvenir. Un souvenir est une vague copie : un objet de rappel. Ce que l'on identifie dans la perception (d'une oeuvre) est une association d'impressions souvenues qui vont et viennent (se projectent + se réceptionnent = se perçoivent). Associer des idées (des bouts de souvenirs) qui correspondent - ou qui permettent d'identifier le souvenir connu (l'identité de l'idée) de soi - transmet la même idée dans les consciences de différents individus. Echanger des souvenirs, c'est ça la communication. La propagation d'idées d'esprit en esprit crée différents courants d'assemblés d'idées : le conditionnement à une coutume (par la répétition des idées crues retenues par le groupe), l'habitude qui donne les différentes cultures de l'humanité. La répétition de la copie qui permet d'identifier l'identité.

L'imaginaire, c'est combiner des bouts de souvenirs (à soi et appartenant à son contexte social et culturel) pour en former d'autres. L'originalité de l'idée ne se trouve pas dans l'idée (le sentiment du souvenir), mais dans la combinaison des liens d'idées (les liens constructifs) qui forme un souvenir qui n'existe pas tout en faisant impression. Une oeuvre originale est une oeuvre issue d'une combinaison inconnue voire impossible qui échappe à la combinatoire quantifiable où les causes se perdent par accumulation dans une masse inidentifiable.

Croire, c'est prendre une idée à l'autre et la considérer sienne, puis de s'attacher à cette idée de telle façon à ce qu'elle ne se distingue plus de soi, qu'elle devient soi (une idée étrangère à soi émise par soi). Ne plus croire que cette idée est la combinaison de souvenirs d'autres, mais de croire que l'idée est de soi. La croyance, c'est s'approprier les idées des autres et les agir pour sienne. Croire, c'est prendre le souvenir d'un autre pour sien pour une action obéie par procuration. C'est ce que la démarche artistique évite.

La recherche de l'originalité (pas des origines), de l'unique permet de défaire ces « réalités imaginaires » qui convainquent les croyants (ceux qui ne vivent que des souvenirs des autres) de sa réalité (nous comprenons réalité comme ce qui existe sans l'humain et en dehors de l'humain). Mais on ne peut imaginer qu'avec ce qu'on connaît. Il n'est pas possible d'imaginer avec ce qu'on ne connait pas. Un ensemble de liaisons entre inconnus (sans souvenir) ne donne rien que de l'inconnaissable (aucun souvenir).

Tous les jours, nous utilisons des associations d'idées (concepts associatifs) sans nous interroger (est-ce l'intuition de ne pas s'interroger ?). Concevoir, c'est projeter un souvenir (mémoire) qui forme une association de souvenirs à soi (d'impressions directes) et des autres (d'impressions rapportées) intelligibles à tous. La représentation (perception) est une association d'idées de ce que chacun se représente être vrai. Le vrai est ce qui est constant, est le seul postulat imaginé pour pouvoir construire une réalité humaine (imaginée). Le souvenir permet de stopper le mouvement de ce qui change constamment. L'expression « les idées arrêtées » est un pléonasme. Nous tous, humain avons besoin de l'immuable pour se faire une idée de notre existence. Une idée de soi dans le monde. Où soi, moi, est une re-présentation : un souvenir immédiat (postinstantané). Etre humain, est une suite de souvenirs qui répond à une constance (des opposés en équilibre) et donne la vie représentable (pensable). « Je ne suis pas la même personne que hier » bien que je reste identifiable par mon entourage « je maintien des caractéristiques immuables qui permettent de connaître encore qui je suis ou qui je ne suis pas ». Bien que la croyance s'attache à l'existence humaine, l'une et l'autre sont sans liaison réelle et n'existent que dans la projection du souvenir d'exister. Comme le miracle qui est un effet auquel on ne peut attacher aucune cause. Un effet surprenant, marquant, car l'expérience est irréalisée et crue irréalisable.

L'expérience qui se répète définit « la réalité » humaine : les exceptions restent en dehors de cette réalité. L'habitude amène la croyance de ce qui est réel (considéré comme tel) ou ne l'est pas, bien que le mot « réel » soit inapproprié, car le réel « est ce qui convient » : une certaine réalité favorable à l'existence humaine.

Rechercher la cause d'un effet, la raison d'un évènement fait suite à la question enfantine : « pourquoi ». L'enfant à un certain âge répète sans comprendre (?) semblant s'amuser de l'agacement des adultes qui n'ont pas la réponse de la suite des pourquois. L'enfant n'a pas d'expérience (ensemble d'idées propres et des autres) il ne s'étonne de rien ou s'étonne de tout et s'en amuse (recherchant la réactivité des adultes). Le jeu est une action plaisante sans jugement ni conséquences ; autrement nommé « naïveté infantile » par celles et ceux qui baignent dans l'hostilité sociale imposée.

Le nouvel adulte (ou artiste) ne peut pas ne pas se comparer à l'ensemble restreint des idées données qui forme la convention du contexte et répète l'habitude obéissante dans un espace de règles difficilement désobéissables. Des souvenirs confirmés imposés (les lois immuables) s'échappent du contexte avec le temps. La muabilité du temps empêche la constance des idées et impose qu'aucune cause pour un effet ne puisse être confirmable ni affirmable : « 2 évènements qui se succèdent, ne signifie pas qu'il y a un lien de cause à effet » dans le cas contraire nous nous construisons de superstitions. La comparaison permet le renouvellement des idées suivant le contexte donné.

L'habitude de la répétition appelle la constance de la généralisation pour renforcer la croyance ou la volonté de croire (de s'attacher à l'immuable - peu importe l'idée -) oblige à l'affirmation et la confirmation dans l'usage des lois (souvenirs immuables de principes à obéir) qui forment le contexte du conditionnement de la génération (suivante). Mais une idée se justifie par son contexte : une idée hors contexte forme une autorité autrement dit un abus d'idées décontextualisées.

A qui sert d'être convaincu ? A ne pas remettre en question ses actions. Croire ses actions justifiées empêche de douter de ses actions. L'erreur réside dans l'action, en laissant faire le « non agir », on ne peut pas provoquer de destruction, nous dit Lao Tseu il y a 2500 ans. C'est un acte de confiance dans ce qui est ou agir avec et non contre. L'erreur dans l'action est : briser l'équilibre que la nature « s'efforce » de rééquilibrer. La fonction de l'humanité est-ce de déstabiliser l'équilibre (d'un contexte vivable) ? « qui renforce » le contexte agressé ? Agir pour les autres induit irrémédiablement l'erreur : toutes les différences ne peuvent pas résider en un. L'un ne peut absorber toutes les différences. L'erreur de l'action est amplifiée par l'incompréhension (une évaluation impossible). Mais l'erreur fait l'évènement autrement dit : l'histoire de l'humanité occidentale (aujourd'hui transformée en spectacle narcissique sur écrans).

Si les mathématiques sont une pensée abstraite de calculs de variables : x, y, z, etc., c'est que son but est de trouver des lois immuables et les édifier en théorie, ce, toujours dans la même perspective : celle de se rassurer. Les idées préjugent d'une perception, ce qui nous empêche d'avoir une perception « neutre » (sans idée) des choses des évènements. Elles projettent ce qu'on perçoit, elles projettent notre conditionnement (ensemble d'idées jugées bonnes ou mauvaises - acceptables (de bon goût) et inacceptables (de mauvais goût) - inculquées par notre éducation en société, renforcées par l'éducation familiale).

Les idées se forment d'un large ensemble de souvenirs préexistants, nommé « mémoire collective » creuset de la culture d'un groupe humain qui construit Sa propre réalité avec la coutume. Mais chacun a la liberté de choix d'adhérer (ou pas). Adhérer à un ensemble d'idées, implique un certain comportement attendu de celles et ceux qui adhèrent à cet ensemble d'idées. Avoir un comportement différent, risque le rejet du groupe (intolérance cultivée pour s'identifier). L'adhésion à un ensemble d'idées forme la croyance. Croire c'est approuver ce qui est perçu. La conviction affirme (infirme) l'immuabilité de l'ensemble des croyances. C'est là : qu'UNE IDEE IMMUABLE DEVIENT UNE VERITE, malheureusement.

Le parcours : de l'agitation (le changement permanent) à l'immobilité (la stabilité permanente), s'apparente au parcours de la liberté à l'emprisonnement (la capture de l'animal sauvage : le mouvement ingouvernable à dresser et soumettre à l'obéissance : le dressage « pour qu'il présente bien dans la vitrine »). Le parcours : de l'agitation (le changement permanent) à l'immobilité (la stabilité permanente), s'apparente au parcours de la vie à la mort, de la guerre à la paix : revient à considérer la vérité comme un cadavre emprisonné (illustré par le cercueil).

Considérer tout changement comme ennemi de la vérité revient à désirer l'immuabilité comme forme de vie et de pensée totalitaire. Cette totalité est notre forme de vie sédentaire. Le nomade en nous qui c'est arrêté. Qui cultive la peur dans sa propriété. Des cités de pierres contre les intempéries (de la nature hostile : sic). Des dieux pour se justifier (justifier notre lâcheté). Le rejet de la différence (la peur de l'autre semblable). L'habitude de la tradition rassurante. Le refus global des arts (réellement) novateurs. LE CHANGEMENT EST-IL SI PENIBLE A VIVRE ? au point que le concept soit inexistant dans notre vocabulaire.

Généraliser est une opération de pensée à la recherche du même dans la différence, de l'identique identifié : une imposition du même à la différence. Même comportement (demandé et obligé), même aspect (donné et cultivé), mêmes pensées (inculquées et renforcées). Le général gouverne la totalité contre l'intérêt commun, mais pour « l'intérêt général » qui n'appartient à personne. Une dictature. Exceptionnaliser (mot qui n'existe pas dans nos sociétés) est une opération de pensée à la recherche du différent, du divers inidentifiable (de l'impercevable qui identifie son propre conditionnement) : une proposition de la différence à la différence. Comportement déconditionné. Aspect relativisé. Pensées exploratoires. Un anarchisme. Une anomie. Chacun cultive l'éthique (au contraire de la morale imposée). Chacun cultive sa responsabilité. Chacun ne construit pas sa vie sur la peur, etc. L'individu se gouverne avec les autres (et non par un autre) pour sa dignité. D'être humain épanoui par sa liberté. Des lois muables ?

Généraliser est une forme intellectuelle de dictature (qui dicte un même à tous). L'ensemble des lois immuables qui sont approuvées, obéies, convaincues ; forment une théorie. De théo- qui signifie Dieu et -rie qui conceptualise : théorie signifie : le concept de Dieu*. Mais par bonheur, les théories changent (sont modifiées) car les points de vu sont remis en question, leur étroitesse démontrée par celles et ceux qui réfléchissent (brillent ?). Multiplier les points de vu (les compréhensions) et élargir les vues de l'esprit (réduit les appréhensions), cultivent la tolérance qui amène le bien-être et la paix en soi.

La généralisation édictant des lois ne tient pas avec une exception. L'exception affirme l'erreur de la généralisation. Bien que l'exception soit intégrée à la règle par sa position exceptionnelle, elle est éloignée de la règle : elle n'y adhère pas ni ne s'intègre pas : elle diffère. Une intégration paradoxale. Une digestion indigeste. L'exception dans la généralisation cultive le privilège : d'être « au-dessus » des lois. L'exception est assimilée à la faute pointée par la généralisation. C'est en ce sens que le général se mêle de la justice : le juste est général et l'injuste est particulier (exception faite des gouvernants « obligés » de vivre dans le privilège « pour gouverner »). L'individu ingouverné est injuste (criminel) dans la société, contre : la collectivité gouvernée est juste dans la société. On ne condamne pas toute une société, mais on condamne un individu : c'est plus facile.

Pourquoi changer ses habitudes, ses croyances, dérange au point de mettre à mort sa pensée ou tuer sa flamme qui éclaire d'un nouveau jour une vie cachée ?

Penser inné ou acquis, rationnel ou empire hic (empirisme) ou « l'empire de la ration acquise dans l'inné » (prévoir contre laisse faire, ou déterminisme contre indéterminisme, etc.) c'est penser (désirer) l'immuable : les lois qui généralisent, l'assise de l'autorité stable, la stabilité, l'autorité, l'assise (s'assoir pour gouverner les autres par l'interdiction : tâche du sédentaire) contre l'ennemi, le vagabond qui improvise, sans papier (inidentifiable de la communauté générale), la confirmation de la terreur de l'inconnu qui déstabilise, donc : on classe, on identifie, on contrôle. Vérification de l'identité immuable (vraie, attention aux faux papiers). Pour que les identifiés ne deviennent pas une généralisation des exceptions. Un monde constitué d'exceptions. Un monde constitué que de privilèges. Un monde ingénéralisable (mot qui n'existe pas). Ingouvernable : qui ne provoque pas la souffrance inutile. Un monde incompréhensible pour celles et ceux qui placent la vérité dans l'immuable (la mort).

Mais sommes-nous prêts à ne plus gouverner ni à ne plus se laisser gouverner ? Oui. et cela depuis un certain temps on attend. Quoi ?

Aller, la création originale ? « commence par sortir de ... prison. »

...

 

Note
* Il est intéressant de constater que les dictionnaires évitent cette définition. Allant chercher des « procession d’envoyés à une manifestation religieuse » ou des « science de la contemplation » qui font référence sans la nommer à la religion (une cérémonie à plusieurs et une méditation solitaire) autrement dit la croyance au surnaturel : la croyance à un être « supérieur » qui régit le monde (des inférieurs). idée Pratique pour la généralisation et la dictature.

 

Additions en attendant l'insertion
Discussion en attente d'insertion

Si une idée est le « souvenir d'une impression », dans ce cas l'idée n'a pas la capacité de faire agir. L'impression est passive, elle s'imprime sur nous, nous influence ou pas, une réaction possible reportée. L'idée ne serait-ce pas le résultat d'une pensée mise en action ? Une pensée qui réfléchit le « souvenir d'une impression » (représente l'impression pour la penser, évaluer des solutions) : la présentation simulée pour se la préfigurer (autrement nommé : abstraction par l'absence d'objet identifiable puisqu'on traite de ses liens avec les autres choses) avant de l'agir ? Une idée stérile est une idée qui ne sert pas la résolution (d'une situation). Mais l'idée n'est pas la réflexion, plutôt son résultat.

Une idée est-ce une solution* ? Si « les mots sont déjà là pour exprimer la question », cela montre que la question a déjà été posée. Non, une solution est le résultat d'une action qui résout un problème. L'idée vient avant la résolution après l'identification du problème, c'est le résultat du travail de la pensée qui par combinaison de possibles forme une idée pour la solution. Une solution idéale est la solution qui résout le problème dans sa totalité (qui annihile le problème, le fait disparaître : le dissout) et non partiellement ou le déplace pour le camoufler ou le dissimuler à la perception de celles et ceux qui le subissent dolorosa et restent stoppés dans leur action. Une solution est une action, les idées provoquent les actions (réfléchies ou pas, adéquates ou pas, etc.)

Sens
* Dissoudre existe, mais soudre n'existe pas dans les dictionnaires. Dissoudre correspond au mot latin « solvere » sans la négation dis-. « solvere » qui se retrouve dans : solvable (qui a du pognon et qui peut résoudre l'affaire en payant ce qui est réclamé). Ce qui est curieux est que le mot latin « solutio » est traduit par dissolution idem pour « solvere » traduit par dissoudre. Resolvable est inutile puisque le problème est soluble ou solvé. Ce qui re:viendrait à penser que si on re:sout un problème, c'est la première fois il n'a pas trouvé sa solution pour être dissolu. Resoudre signifie soudre encore une fois. Souder n'a pas de rapport historique avec soudre. Une soudure est une "solidare" pour rendre solide se fusionnant en une seule masse contrairement à la dissolution liquide de la solution.

soudre -> dis-soudre -> re-soudre <=> état de fait -> dommage -> réparation

La définition pour solution de Robert est à citer : « Opération mentale qui, en substituant une pluralité analysable à un ensemble complexe d'éléments entremêlés, parvient à surmonter une difficulté, à résoudre une question, un problème théorique ou pratique » On se demande ce que Robert comprend par : « en substituant une pluralité analysable à un ensemble complexe d'éléments entremêlés » : faire un échange d'un incompris contre un compris ? ou se faire pénétrer par le compréhensible ? Opération qui reste encore aujourd'hui inconnue à savoir : comment comprend-on ? Bon, la solution sert à surmonter et à résoudre.

L’idée n'est pas l’esprit, mais a.mal.gamme le contexte et l'entité. « Avoir dans l’idée. Se mettre quelque chose dans l’idée. Quelque chose qui vient à l’idée ». L'idée parle de chose alors qu'elle se constitue par des liens, des liaisons, des correspondances.

 

 

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