Internet, quel est ton intérêt ?

 

 

 

Quel est l'intérêt de se connecter à Internet ? Qu'est-ce qui attire à se connecter : le motif ? Voyons un peu : le superficiel et le profond :

 

• le courrier e-mail instantané : pratique quand on voyage : oui : c'est moins cher que la poste et le téléphone.
• le vidéophone à coût presque nul : oui, ça permet des communications visuelles à longue distance à moindre coût (le coût d'une connexion sédentaire : la connexion, l'électricité, l'acquisition des machines, les meubles et la maison où les installer & le coût d'une connexion nomade : le cybercafé).
• consulter des informations sur un sujet donné : Internet n'est pas encore la Grande Médiathèque Universelle qu'elle devrait être : il y a la résistance absurde du droit d'auteur : ceux qui font de l'argent avec les oeuvres et les ouvrages  : les industries du divertissement pas les artistes. Internet ressemble plus aujourd'hui (2009) à une poubelle du savoir qu'à une mine de savoir. Les moteurs de recherche s'essoufflent, les algorithmes d'investigation deviennent inefficaces. Des intermédiaires prennent l'information pour la placer ailleurs sur la toile (?) : copier-coller et la vendre à des gogos. Internet pourrait concentrer le savoir de l'humanité. L'interdiction au téléchargement crée de la contrebande et de l'intérêt au « piratage » qui n'en serait pas si la GMU s'affirmait nécessaire à tous. Internet révèle le niveau relativement bas de la connaissance mondiale. Mais le site du prix Nobel par exemple montre l'absurdité d'un tel prix. C'est presque immédiat à comprendre, quand les machines ne sont pas en panne : de constater la bêtise de certaines organisations qui s'autocongratulent et qui étaient auparavant inaccessibles : ça ne sert à rien et certainement pas à faire avancer le savoir de l'humanité. Mais Internet donne accès à un nombre beaucoup plus grand d'informations que notre environnement immédiat. Nous apprenons au fur et à mesure à gérer ce grand nombre d'informations.
• faire ses courses : il y en a qui préfère avoir l'objet convoité en main avant de l'acquérir : palper, consulter, essayer, évaluer : sortir de chez soi.
• une vitrine publicitaire : oui, à but lucratif : oui. C'est la majorité des sites web actuellement sur Internet. Montrer ses produits à vendre ou pas. Le site du centrebombe ne fait pas exception.
• une vitrine à l'expression des minorités : oui, Internet est un média accessible à tous contrairement au livre, au disque, à la presse, la radio ou la télévision. La distribution mondiale est immédiate, seul reste le barrage de la langue, mais des traducteurs automatiques sont au travail, mais pas encore au point. Il n'y a pas d'intérêt financier en jeu vu le coût minime pour une publication, contrairement aux autres médias bien gardés.
• voir des films, écouter de la musique, lire des livres : oui.
• jouer à des jeux assis des heures face à l'écran avec des inconnus : oui. Les écrans sont encore primitifs : ils font mal aux yeux, à la tête pour ceux qui en abusent : il est bon de se détacher de l'écran.
• être seul-e devant un écran. Sans personne. Sans personne qui me dise quoi faire.
• ne pas être vu-e comme je suis perçu-e dans ma quotidienneté. La possibilité d'être ce que je désire et pas ce qui m'est imposé.
• un semblant de liberté dans mon isolement.

 

L'architecture politique d'Internet, où son organisation sociale est « horizontale » est un système multiconnecté qui s'autogénère où le flux est instoppable et où les interdictions sont sans cesse contournables [1]. Si le flux est stoppé c'est la mort d'Internet et personne ne le souhaite. Contrairement à tous les systèmes politiques pyramidaux hiérarchiques vécus jusqu'alors, avec un chef à son sommet, l'organisation d'Internet devrait permettre de faire évoluer l'état d'esprit de l'humanité. Interdire, surveiller et punir n'est pas aussi aisé dans le réseau que physiquement (le corps à corps) : les chances dans le réseau apparaissent plus égales pour chacun. Pour qu'une telle architecture soit mise en service et attire un tel intérêt, alors qu'il n'y a encore que peu de contenu constructif : l'information récupérée n'a pas encore le poids à construire un savoir universel et exploitable : les informations ne se recoupent pas globalement. Mais il faut qu'il y est un enjeu capital et un intérêt mondial pour que le réseau soit si occupé. N'est-ce pas celui de stopper définitivement entre autres les abus autoritaires de pouvoir et de savoir planétaires et locaux afin que chacun ait les moyens de se cultiver et de s'exprimer directement sans un dédale de péages obligatoires ?

Malgré l'invasion de prédateurs trop gourmands de vente massive (une frustration maligne est le moteur de cette gourmandise exagérée), Internet reste un modèle où chacun à la possibilité d'exister pour soi avec les autres : un système non hiérarchique. Contrairement au modèle « pyramidal ou vertical » avec un chef (trop souvent despotique) au sommet dont nous sommes familiers. La structure d'Internet ne permet pas de prise de pouvoir totalitaire ou absolutiste. Elle ne permet pas non plus l'abus d'autorité : que ce soit dans le savoir ou dans la régulation des comportements des internautes.

La structure « horizontale » d'Internet permet l'expression de sa liberté avec la libre circulation de ses opinions. Aucune loi ne peut contrarier les désirs des internautes, car il y a toujours un chemin à créer pour contourner l'interdiction ou l'obstacle : il suffit de le programmer ou de trouver l'outil nécessaire libre du hacker destiné à cela. Je pense entre autres, aux lois nationales (locales) interdisant le téléchargement libre. Une absurdité non réfléchie dans le fonctionnement d'Internet où l'accès à sa culture ne se monnaye pas. Internet n'est pas une zone de péage [2], mais a été conçu pour échanger et mettre à disposition gratuite et instantanée (pas d'instantanéité sans gratuité) des informations de la connaissance. Les chercheurs peuvent mettre ainsi leurs points de vu, leurs conclusions en commun afin de comparer leurs recherches dans le même domaine, cela pour trouver plus rapidement ensemble des solutions aux problèmes posés. La mise à disposition instantanée de ce savoir sur Internet permet d'avancer dans la connaissance et la compréhension par le croisement du nombre de points de vu de ces recherches (dans le réseau ftp et email pas toujours dans le réseau web). Mais bien sûr il existe certaines résistances sur la médiatisation du savoir de chercheurs indépendants du réseau universitaire nationalisé ou privatisé (lire le texte « conflict between knowledge and mediatization ».

L'architecture d'Internet est une aubaine pour l'évolution des mentalités. D'abord, sortir de nos organisations sociales autoritaires et hiérarchiques. Ensuite, constater que la servitude volontaire (« du pain et des jeux pour le peuple ») n'est pas une attitude épanouissante ni une nécessité pour notre vie brève. Chacun de lui-même prend la place de son activité même nulle dans le corps social. Après, prendre de corps la supercherie de ce qui est affirmé réel par une autorité (une autorité est toujours usurpée) comme pour la connaissance manipulée de l'Histoire de l'Humanité. Il existe un grand nombre de griefs avec lesquels nous nous sommes accommodés : et cette accommodation fait notre réalité (encore une fois : « 64000 répétitions font la vérité » nous dit Adolph Huxley), celle de laquelle il est difficile de sortir, car nos oeillères sont solidement fixées par l'habitude et nos attitudes d'automanie [3].

Il est temps de lâcher les hostilités permanentes, ces guerres génératrices d'angoisse, de stress, de mal-être et de dépression qu'un psy ne peut résoudre ni aucune propagande publicitaire, d'un monde heureux imposé. Les psys (comme autrefois les curés qu'ils ont remplacés) sont les gardiens des régimes autoritaires : ils servent à culpabiliser, pointer ou garder l'individu malade au lieu de remettre en question le contexte dans lequel l'individu vie : le contexte social du système autoritaire et hiérarchique cause de son aliénation : le contexte de vie de son existence (voir Michel Foucault : Naissance de la clinique, les Machines à guérir). Il est plus judicieux de consulter des sociologues, des artistes et des philosophes qui laissent des ouvrages de réflexion pour la postérité.

Le livre et l'oeuvre sont la transmission d'une personnalité pensante sur la vie et les questions et l'imagination qu'on se pose sur elle. La gratuité d'accès des livres et des oeuvres est une nécessité afin que chacun puisse comprendre ces savoirs. La gratuité des livres est une nécessité afin d'éviter les médiocrates intéressés à autre chose qu'à transmettre du savoir. La frustration fout la merde, mais elle est entretenue dans nos sociétés pour consommer davantage, encore et encore : du futile : la frustration vide, la frustration crée le manque, ce que la consommation va remplir illusoirement : créer un soulagement éphémère à répéter indéfiniment qui ne profite pas au frustré et ne guérit pas sa frustration. Payer apaise. Internet avec son architecture ouverte permet un accès illimité à ces oeuvres, proposés petit à petit par les internautes eux-mêmes, certains auteurs et que de nouvelles lois, sans succès, veulent interdire l'accès sans péage. Le savoir est de l'information désintéressée et Internet est le médium le plus approprié aujourd'hui pour cette transmission quasi immédiate. A chacun ensuite de faire la distinction entre savoir, art et publicité (propagande mensongère) dans son autoéducation : rien de mieux pour cela que l'autodidactisme.

 

Notes
[1] Les protocoles : TCP (Transport Control Protocol) et IP (Internet Protocol) offrent un service réseau indépendant des constructeurs, de l'architecture matérielle, des systèmes d'exploitation et des applications (programmes) [4].
[2] péage : vers 1150 : paage; du latin populaire pedaticum « droit de mettre le pied (pes, pedis), de passer ».
payer : fin du Xe siècle : paier « se réconcilier avec quelqu'un »; du latin : pacare « pacifier, apaiser »; vers 1200 : soi paier de « s'acquitter de ».
[3] automanie : le fait de se réfugier dans une attitude attachée à ses habitudes par frustration de ne pouvoir embrasser la diversité de la vie. Par extension, se réfugier dans sa propre folie : dans un état vital de déconnexion rempli de vide de sens et de gestes répétitifs. De auto- : élément, du grec autos « soi-même, lui-même » et manie : fin XIVe; du bas latin mania « folie », trouble de l'esprit quand on est hors du sens. Fou : fol 1080; du latin follis « sac, ballon plein d'air » : rempli de vide de sens.
[4] « C’est la simplicité du mécanisme d'adressage, l'absence d'administration et la facilité d'interconnexion (et donc l’absence d’autorisation préalable pour diffuser de nouvelles applications) qui ont permis à l’Internet, malgré certaines lacunes structurelles, de devenir le principal réseau fédérateur des usages numériques » (ministère de la Communication 2009). Ce qui gêne les gouvernements dans le réseau Internet c'est « l'absence d'infrastructure et de service centralisés ». Un gouvernement impossible des idées de la population comme il est appliqué communément dans l'éducation nationale. Les gouvernements sont en recherches permanentes d'outils de contrôle du réseau Internet et investissent des sommes colossales dans ces « recherches » inutiles (dont voici un exemple ici).

 

mathius shadow-sky, le 10 juillet 2009

 

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